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L’Edito du Dimanche 26 Mai 2013: Cent fois sur le métier…par Bruno Bertez

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L’Edito du Dimanche 26 Mai 2013: Cent fois sur le métier…par Bruno Bertez

Nous ne nous lasserons pas de vous prévenir. Nous pouvons le faire car nous n’avons aucun intérêt dans le business autre que celui de vous faire part de nos convictions.

S’il y a une conviction dont nous ne démordons pas, c’est bien celle que les acheteurs actuels d’actions, au niveau présent du S&P 500, seront spoliés. On les mène à l’abattoir.

Aussi bien les Hollande qui disent que la crise est finie -mais alors pourquoi ne stoppe-t-on pas les mesures exceptionnelles?- que les Bernanke qui proclament que les primes de risque sur les actions en regard des taux à 10 ans sont trop élevées, ou que les Abe qui disent qu’il n’y a rien à craindre et qu’ils maitrisent la situation.

EN LIEN:  L’Edito du Dimanche 19 Mai 2013: Notre scénario, survol et articulation avec ce que l’on voit Par Bruno Bertez

   Faisons tout de suite justice d’une chose: Notre conseil de conserver, quelle que soit la situation, les actions jusqu’à la fin de la crise. La vraie fin, bien entendu, pas celle façon Hollande. Nous disons que les actions tout en étant du papier protègeront un peu dans la phase finale de la crise; soit qu’elles se valorisent en monnaie de singe, soit qu’elles représentent des actifs de grandes firmes Internationales, à marques solides, bilans sains et peu de dettes, lesquelles firmes sont plus solvables et plus efficaces que les souverains. Mais nous disons bien, pour ceux qui sauront garder jusqu’au bout. Pas ceux qui prendront peur en cours de route face aux accidents de parcours, ceux-là seront ruinés. Les gens, nous l’avons dit et redit, seront plus ruinés par la volatilité provoquée par les maîtres du monde que par la crise elle-même.

L’argument de vos conseils et de vos banques pour vous attirer sur les marchés,  est:

1) Que le marché monte, la bourse est bien disposée.

2) Les actions ne sont pas chères.

Nous répondons:

1) Ce n’est pas quand le marché monte qu’il faut acheter. Ce n’est pas comme aux Jeux Olympiques où l’essentiel est de participer, non, c’est quand le marché baisse. Quand il baisse, l’investissement est moins cher et donc sa rentabilité future est plus élevée. Si vous achetez une maison à 1000 et qu’elle procure un loyer de 50, vous faites un bon investissement. Si vous achetez la même maison à 2000, vous réalisez une bien piètre affaire. Il n’y a aucune différence avec la Bourse. Le grand secret est d’acheter bon marché si on veut un rendement satisfaisant, à long terme, de son placement.

La rentabilité d’un placement, nous disons bien placement, est fonction du prix auquel cet investissement est établi. L’erreur qui consiste à acheter en tendance, quand cela monte, s’explique par le fait que l’on confond la rentabilité interne de l’investissement -liée à la bonne marche et à la performance de la société dans laquelle vous choisissez d’investir- avec le Ponzi.  Le Ponzi, c’est ce que l’on fait depuis les années 80.

Cela consiste à créer de la dette et de la fausse monnaie pour faire monter le prix des assets, le prix des actions.

Le Ponzi, c’est la chaîne du bonheur, c’est le principe d’investissement qui consiste à croire qu’il y aura toujours quelqu’un de plus stupide que vous et qui vous rachètera vos titres plus cher. Le Ponzi est lié à la possibilité de créer de la dette sans fin et à la possibilité de faire fonctionner la planche à billets sans limite.

PLUS DE BERTEZ EN SUIVANT:

La crise de 2008  a démontré que la dette sans fin, c’est risqué; la crise des toutes prochaines années démontrera que la planche à billets sans conséquence, cela n’a  qu’un temps.

2) On vous dit que les actions ne sont pas chères, c’est un gros mensonge.

Pour oser affirmer cela, on prend les bénéfices prévisionnels, ceux de l’année en cours,  et on les rapporte au cours de bourse.

Puis, on vous dit, dans le passé, on a déjà vu plus cher. Nous simplifions, mais cela se ramène toujours à cela.

Ce que vous devez demander à votre interlocuteur, c’est la chose suivante: Mais Monsieur, dites-moi, quand on a valu plus cher comme vous le dites, quelle a été la rentabilité obtenue par un épargnant qui a acheté à ce niveau?

Et là, croyez-nous, il se tait. On a fait plus cher dans le passé, mais ceux qui ont acheté à ce prix-là ont eu, même s’ils ont eu le courage de conserver, une rentabilité déplorable. Souvent inférieure à celle des simples placements obligataires. 

Au niveau actuel du S&P 500, les actions sont valorisées à près du double de leur fair-value calculée sur le critère incontestable de Shiller. Le critère de Shiller, c’est le bénéfice moyen ajusté, lissé  des 10  dernières années.

Shiller lisse, retire l’exceptionnel. Au niveau actuel du S&P 500,  le taux de capitalisation des profits moyens, ajustés, lissés est de près de 25 fois. Un prix d’entrée à ce niveau ne vous procurera qu’un rendement, dividendes réinvestis, de 2,8 %. Nous disons bien dividendes réinvestis. Une entrée à un niveau du Shiller supérieur à 18, garantit, l’analyse historique le montre, des pertes intercalaires importantes sur votre investissement. Un vrai marché haussier dans lequel on peut investir -non pas spéculer- pour le long terme avec un rendement satisfaisant, est un marché autour de 12 fois le Shiller. Car il faut tenir compte du fait, qu’en bourse, les hausses et baisses se succèdent et si vous achetez cher, la probabilité pour que la valeur de votre investissement baisse est forte. Vous êtes victime de ce que l’on appelle la volatilité. Mais si vous avez le courage de garder longtemps, par exemple 10 ans, vous aurez, l’un dans l’autre, obtenu un rendement avant frais, impôts, avec dividendes réinvestis de moins de 3%. Est-ce que cela vaut le coup? Bien sûr que non.

Prendre des risques pour un rendement de moins de 3%, avant frais, avant impôts et après dividendes réinvestis, est absolument sans intérêt. Mais les gens le font. Pourquoi? Parce que les gouvernements et les Banques Centrales ont décidé de supprimer tous les rendements sur les placements sans risque. Donc les gens se laissent tenter, tenter à jouer, spéculer, croire à leur chance à la loterie boursière. Une loterie à laquelle, pourtant, ils ne gagnent jamais. Comme au casino, c’est celui qui tient l’établissement qui s’engraisse. Ici, ce sont les banques et leurs alliés, les gouvernements. 

On vous fait miroiter l’appât du gain, du jeu, mais globalement les joueurs ne gagnent jamais, et s’ils ne sont pas joueurs, mais investisseurs, alors ils se contentent des maigres 3% avant frais, avant impôts, après dividendes réinvestis. La fonction systémique des joueurs, depuis la dérégulation des années 80, est de bonifier les bénéfices des banques et de leur permettre d’augmenter leurs fonds propres sur votre dos. Toutes les études le montrent. C’est vrai également sur le marché des matières premières, la spéculation sert à optimiser les opérations des vrais intervenants commerciaux.

Alors que faire? Laisser les autres se ruiner, rêver d’être plus malin que Goldman Sachs ou la BNP Paribas.

De toutes les méthodes pour investir à long terme en Bourse, il n’y en a qu’une qui donne des résultats satisfaisants, prévisibles : C’est la méthode de la fair-value. C’est la méthode qui consiste à considérer que les normes historiques de long terme sont un bon guide et à les appliquer, par un modèle, à l’évaluation des actions.

Il faut, pour déterminer la fair-value, déterminer les marges bénéficiaires moyennes de long terme, sachant que, si les marges sont trop élevées comme maintenant, c’est qu’il y a une raison: Les économies sont en déséquilibre, les salaires ne sont pas assez élevés. Pour faire tourner la machine, il faut créer de la dette et la dette, cela n’a qu’un temps.

Il faut, pour déterminer la fair-value, « computer » le taux de croissance à long terme de l’économie, le taux de croissance des profits, le taux d’intérêt moyen. Pas le taux d’intérêt présent, car s’il est  exceptionnellement bas, vous êtes sûr qu’il remontera, et alors ce sera la perte garantie. La hausse des taux dévalorise tous les placements financiers.

Il y a une chose qu’il ne faut jamais oublier, c’est le fait que la valeur théorique d’une action, c’est la somme actualisée à l’infini de tous les cash flows que votre société va gagner. Pourquoi actualisée? Parce que les sommes qu’elle va gagner dans 30  ans, pour vous, aujourd’hui, elles valent moins que celles qu’elle gagne aujourd’hui. C’est  le principe du « un » tu l’as, vaut mieux que « un  » tu auras, ce que l’on gagne plus tard est pénalisé par le temps.

Si vous surpayez un titre, à moins que la société ne décide de surexploiter ses salariés, ce qu’elle fait quelquefois mais pas toujours, Monsieur Mélenchon, si la société ne décide pas cela, alors votre prix d’achat est supérieur à la fair-value et dès le début, en fait vous commencez par engranger une perte.

Que faire dans les circonstances présentes? D’abord savoir qu’à moins d’être dans le camp des kleptos, on ne s’enrichit pas dans les périodes de crise. Les kleptos ne partagent pas puisque ce qu’ils gagnent, c’est ce qu’ils vous prennent. Il faut abandonner l’idée que votre argent ou vos économies peuvent rapporter, capitaliser.

L’objectif ne peut être que celui de la préservation de votre bien, pas plus. Et sachez que, pour cet objectif, vous êtes en concurrence avec d’autres dans le monde entier. Ce serait miracle que vous soyez plus malin. 

Tous les assets, tous, y compris le cash, sont une bulle. Il y a plus de papiers représentatifs d’assets, de droits qu’il n’y a de matière pour les honorer. On ne peut compter sur la croissance pour se rattraper car la croissance est impossible tant que l’on n’a pas liquidé la crise.

Donc il faut garder son argent, de préférence en lieux sûrs, et les lieux sûrs, ce ne sont plus les banques, du moins en Europe, puisque les dépôts bancaires sont menacés par les Allemands. Ils ne veulent plus payer le coût du maintien de l’euro. Mais même ailleurs, Etats-Unis, Canada, Suisse, la sécurité des dépôts n’est plus garantie, on contrôle, on supprime le secret bancaire, on parle d’intérêt négatif. N’oubliez jamais une chose, en termes de gravité à l’échelle de l’histoire, la crise qui a commencé en 2008 est l’équivalent d’une guerre et, en temps de guerre, les Etats considèrent qu’ils ont tous les droits.

Donc, sécurité absolue, telle doit être la priorité.

Quand la phase actuelle d’euphorie sera passée, et elle va passer bien sûr,  là, vous pourrez commencer à vous constituer un portefeuille de grandes valeurs internationales, solides, avec de bonnes marques et de bons produits, avec surtout peu de dettes et pas trop sensibles aux caprices de Etats ou à leur emprise. Regardez ce qui arrive à Apple, objet de toutes les tentations étatiques: Tous les souverains aimeraient ratisser le cash d’Apple. Au niveau mondial, il y a une commission qui fonctionne secrètement; elle a été constituée afin d’étudier les voies et moyens de confisquer les réserves considérables qu’ont accumulé les grandes sociétés multinationales depuis le début des années 80. La concordance des actions qui sont menées constitue la preuve que les études commencent à être mises en œuvre. Il reste quelques gisements de richesse à confisquer  au profit des banques et des souverains, et ces gisements se trouvent dans les bilans des grandes firmes, dans les établissements bancaires des pays lieux d’accueil de l’investissement familial international.

Nous avons essayé de faire simple sur un sujet de professionnel, nous ne sommes pas sûr d’avoir réussi, mais retenez au moins les idées générales,  nous les garantissons à 100%.

BRUNO BERTEZ Le Dimanche 26 Mai 2013

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