Cela se passe près de chez vous: Etats Unis/ Big Brother au « pays des libertés »
Selon le «Washington Post» et le «Guardian», la National Security Agency surveille avec la complicité de la Sillicon Valley les serveurs de neuf sociétés internet.
Dans un scoop retentissant, le Washington Post et le Guardian ont révélé jeudi soir que la National Security Agency (NSA) allait puiser dans les serveurs de neuf sociétés internet (Microsoft, Yahoo!, Google, Facebook, PalTalk, AOL, Skype, YouTube, Apple) et en extrait aussi bien des courriels, des chats, des photos que des logins ou vidéoconférences sans ordonnance du tribunal ou autorisation administrative, dans le but allégué de surveiller des cibles étrangères dans le cadre de la lutte anti-terroriste.
Depuis l’élection de Barack Obama en 2008, un programme secret de surveillance domestique, qui avait été initié par George Bush en 2007, puis abandonné après la révélation de son existence par les médias américains, a été secrètement repris sur une échelle d’une ampleur inédite.
Un jour plus tôt, le Guardian dévoilait que la même NSA collectait des informations fournies quotidiennement par l’opérateur de téléphonie Verizon. Ces exemples attestent que le Patriot Act, la loi antiterroriste adoptée au lendemain des attentats du World Trade Center, fait aujourd’hui encore peu cas des libertés individuelles.
EN LIEN: Cela se passe pres de chez vous: Les appels téléphoniques des Américains sur écoute!


Le programme de surveillance d’Internet mis en œuvre par la National Security Agency a été lancé en 2007 après le scandale des écoutes téléphoniques menées sans mandat par l’administration de George W. Bush. Baptisé Prism, il est mené à partir de la base ultra-sécurisée de Ford Meade, au Maryland, et a été autorisé par une cour qui agit elle aussi dans le plus grand secret ainsi que par le Congrès. Il constitue un élément essentiel des briefings quotidiens du président.
La nouvelle a choqué les médias qui s’inquiètent de la croissance spectaculaire de l’Etat policier aux Etats-Unis, souvent décrits comme le pays des libertés.
PLUS DE BIG BROTHER EN SUIVANT:
Selon le Washington Post et le Guardian, la surveillance de la NSA s’opère grâce à la complicité des grandes sociétés internet de la Silicon Valley. Celles-ci sont même protégées par une clause d’immunité afin qu’elles participent sans crainte à Prism. Prises au dépourvu, elles ont pour la plupart démenti vendredi avoir participé au programme de surveillance.
Pour le président américain, que le Huffington Post appelle désormais George W. Obama, les deux récentes fuites viennent après les révélations sur les saisies de relevés téléphoniques de journalistes de l’Associated Press et de Fox News par le Département de la justice. Le New York Times, généralement considéré comme un fervent soutien au président démocrate, s’est fendu d’un éditorial assassin, relevant que la Maison-Blanche avait perdu «toute crédibilité» avant d’atténuer le propos en précisant «par rapport à cette question». Selon le quotidien new-yorkais, le scandale de surveillance équivaut à une répudiation de certains principes constitutionnels par l’Etat au détriment des droits de l’individu.
Après les listes secrètes de personnes à éliminer au moyen de drones, après l’affaire AP et Fox News, la promesse du président de faire de son administration la plus transparente de l’histoire a vécu. Quant à la notion de liberté individuelle (en opposition à l’Etat, au fisc, etc.), qui sous-tend la démocratie américaine, elle aura rarement été aussi malmenée.
La surveillance sur internet, priorité du FBI
Pour sa part, la police américaine souhaite voir ses pouvoirs en la matière améliorés. L’élargissement des capacités d’écoute sur Internet est « top priorité cette année » pour le FBI, a récemment affirmé Andrew Weissmann, à la tête du département juridique du FBI, lors d’une conférence. « Les moyens par lesquels nous communiquons aujourd’hui ne sont pas limités aux entreprises de téléphonie », a-t-il fait observer, plaidant pour des pouvoirs de surveillance accrus par exemple de « [la messagerie] Gmail, [le service de téléphone en ligne] Google Voice et [le service de stockage de fichiers] Dropbox ».
Actuellement, la police fédérale peut obtenir de sociétés comme Google ou Microsoft des communications en ligne, sur mandat. Des demandes auxquelles de nombreuses autres entreprises ne peuvent répondre, par manque de moyens ou de capacités techniques.. Les entreprises pourraient ainsi être obligées de répondre aux réquisitions sous peine de lourde amende.
La possibilité de mandater des « cyberécoutes » sur de vastes champs de communications sur Internet fera du tort aux « citoyens normaux qui respectent la loi », les rendant vulnérables, « tout en permettant à des criminels et des terroristes de désactiver ces écoutes ou d’utiliser des produits plus sécurisés venant d’autres pays », fait valoir l’expert en sécurité informatique Bruce Schneier. Les fabricants de technologies s’insurgent aussi contre les coûts, et des conséquences pour leur compétitivité, qu’impliquerait pour eux cette nouvelle loi. L’introduction d’une « porte dérobée » destinée aux écoutes dans les logiciels et services n’est pas appréciée par ce secteur.
Les données personnelles sont d’ailleurs au cœur de nombreux débats aux Etats-Unis. Le gouvernement justifie leur collecte et leur possible transmission pour la lutte contre le terrorisme, un argument choc censé être difficile à contrer. Le projet de loi Cispa, validé par la Chambre des représentants en avril, propose ainsi d’améliorer la transmission d’informations entre les entreprises et le gouvernement, y compris des informations d’internautes, en créant une immunité pour les entreprises. Le texte doit encore passer le Sénat, qui l’a retoqué une première fois en 2012.
Le site Foreign Policy a publié les chiffres concernant ce programme d’écoutes qui a pour nom de code PRISM :
1.477: le nombre de fois que des données obtenues dans le cadre de PRISM ont été mentionnées dans le briefing quotidien du service de renseignement à l’attention du président.
1 sur 7: la proportion de rapports de l’agence NSA dans lesquels figurent des données obtenues dans le cadre de PRISM.
77.000: Le nombre de rapports des services secrets qui ont cité PRISM
2.000: le nombre de rapports mensuels élaborés sur la base de PRISM.
24.005: Le nombre de rapports basés sur PRISM émis sur la seule année 2012, soit une augmentation de 27% par rapport à l’année précédente.
9: Le nombre d’entreprises de haute technologie qui ont donné accès à leurs serveurs à PRISM (Microsoft, Yahoo, Google, Facebook, Paltalk, AOL, Skype, YouTube, Apple).
6: Le nombre d’années durant lesquelles PRISM a été opérationnel.
2: Le nombre d’administrations gouvernementales sous lesquelles PRISM a été opérationnel.
51% : le taux de crédibilité minimum des soupçons concernant une cible étrangère pour justifier de l’utilisation de PRISM à son encontre.
248%: l’augmentation en 2012 du nombre d’écoutes d’appels Skype par PRISM.
131%: l’augmentation en 2012 du nombre de requêtes de communication de données dans le cadre de PRISM.
63%: l’augmentation en 2012 du nombre de requêtes de communication de données Google dans le cadre de PRISM.
20 millions de dollars: Le coût annuel de PRISM.
8 milliards de dollars: Le budget annuel estimé de la NSA.
35.000 à 55.000: Les effectifs estimés de la NSA
0: Le nombre de fois où Twitter a accepté de collaborer dans le cadre de PRISM.
1: Le nombre de campagnes publicitaires de Microsoft (la première société ayant accepté de collaborer au programme PRISM) dans lesquelles la compagnie affirme « Votre vie privée est notre priorité».
Source Le Temps+agences+divers Juin13
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