Japonisation économique et financière
On craignait en 2009 que l’économie mondiale se retrouve trois ou quatre ans plus tard dans une situation similaire à celle que le Japon connaît depuis deux décennies. La Banque du Japon n’a-t-elle pas eu recours à tous les artifices pour redynamiser l’économie et combattre la déflation? La Réserve fédérale américaine parvient-elle à faire mieux? Elle donne surtout l’impression de devoir continuellement jouer sur les mots pour orienter les capitaux.
Ce qui était redouté se confirme. Le rallye des actions renvoie non seulement à une sorte de japonisation de l’économie, mais des places financières elles-mêmes. La réduction des taux d’intérêt entraînant une augmentation de la valeur actuelle des actions. En particulier les titres d’entreprises dont les capitaux physiques interviennent à un stade éloigné de la consommation finale dans le processus de production. Les biens durables par exemple.
Quelle est la valeur actuelle ou escomptée des flux unitaires de revenus générés perpétuellement par ces biens d’investissement? Au taux de 2,5% par exemple? Disons 40 francs. Si la banque centrale agit en vue de baisser ce taux à 1%, la valeur des flux monte à 100 francs. Il se peut que cette hausse purement comptable incite davantage d’entrepreneurs à investir dans des biens d’investissement déjà existants, parce que rendus plus faciles à rentabiliser compte tenu d’un coût d’opportunité plus faible.
Mais cela ne les dissuade-t-il pas dans le même temps de prendre le risque d’innover? Avec les implications positives que l’on devine sur l’emploi? Des taux d’intérêt plus contraignants n’affectent-ils pas les capitaux de manière à les orienter vers des activités structurellement différentes ou nouvelles? Précisément parce que le capital productif existant devient obsolète. On parle de déflation lorsque la quantité de monnaie diminue, en particulier lors de cycles récessifs. Mais la déflation n’est pas la diminution générale des prix. Les prix peuvent baisser sans qu’il y ait déflation, dans les cas où les entreprises ont intégré de nouvelles technologies exerçant un effet baissier sur les coûts de production.
Or rien de tel ne semble se produire. C’est là qu’apparaît une certaine complaisance par rapport à des titres représentant des biens d’investissement. Le marché n’a aucune raison de s’appuyer principalement sur les fondamentaux des entreprises dans un régime d’assouplissement monétaire.
Levi-sergio mutemba/ Agefi Suisse jeudi, 27.06.2013
http://agefi.com/une/detail/artikel/japonisation-economique-et-financiere.html
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