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L’Edito du Lundi 25 Aout 2014 : L’élève Hollande fait son devoir de cohérence Par Bruno Bertez

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L’Edito du Lundi 25 Aout 2014 :   L’élève Hollande fait son devoir de cohérence Par Bruno Bertez

Le gouvernement Valls vient d’imploser. Les critiques très dures de Montebourg, puis de Hamon, ont rendu impossible la cohabitation instaurée il y a quelques mois par Hollande. La synthèse, laquelle avait déjà volé en éclats lors de nomination de Valls, est clairement abandonnée, mais on ne sait pas, à ce stade, par quoi elle va pouvoir être remplacée. Les institutions protègent le Pouvoir, même lorsqu’il a perdu sa légitimité, mais elles ne le protègent pas des chocs sociaux.

Hollande a été mal élu, choisi sur un « énorme mensonge », et, au fil du temps, ce qui se déroule, c’est la révélation du mensonge, d’une part, et de ses conséquences, d’autre part. Tout était écrit dès avant le premier jour, et se donnait à lire dans l’absence de diagnostic qui avait présidé à la campagne. Celle-ci s’était déroulée dans le flou, l’esquive et l’enfumage, avec pour seul axe porteur, si on peut dire, le rejet de Sarkozy.

Nous insistons sur le passé, car, pour comprendre où l’on va, il faut d’abord reconnaître d’où l’on vient. Et l’on vient d’une élection attrape-nigaud, le nigaud étant le peuple; attrape-nigaud qui était particulièrement honteuse et mal venue dans la situation grave dans laquelle se trouvait le pays. La gravité de la situation justifiait, pour une fois, le recours à la vérité. La France avait besoin d’un homme politique d’envergure, churchillien, et elle a eu un avatar de la république des partis.

Le cheminement a été sans surprise, de reniements en reniements, de renoncements en renoncements. D’échecs en échecs. L’actuelle récession a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase en tuant les illusions de reprise.

La première partie du quinquennat a été consacrée à approfondir les divisions entre les Français. On a payé en quelque sorte l’élection; on a distribué les miettes idéologiques qui étaient encore à disposition.

La seconde partie a été celle de la pause et -si on ose dire- de la réflexion. On a enfin compris que les mesures initiales étaient contre-productives. On a ébauché des valses hésitations, un pas à droite, un pas à gauche, un pas en avant, un pas en arrière. On a appuyé sur le frein tout en cherchant l’accélérateur. Sorte de nouvelle tromperie dont la raison d’être était la proximité des élections européennes et municipales. Une tromperie décidée au plus haut niveau européen, il fallait, en ménageant la chèvre et le chou, tenter de faire en sorte que les eurosceptiques ne puissent se targuer de la victoire et ainsi préparer le terrain au deal scélérat entre les droites et les gauches soutiens de l’euro. Mais au niveau des élites européennes, il a toujours été entendu que la pause dans les « réformes », le « rééquilibrage budgétaire » et l’austérité n’étaient que temporaires, le temps de tromper les peuples. Après, il faudrait reprendre la marche en avant, là aussi, si on ose dire. La marche en avant vers la régression.

La troisième partie était de source, sorte de dénouement du nœud de contradictions serré depuis deux ans. Les Premières gauches avaient accompli leur fonction historique de harki, de supplétif, elles ne servaient plus à rien, il fallait, soit qu’elles partent, soit qu’elles cassent. Après avoir divisé sa gauche électorale et perdu Mélenchon, on se libère du boulet écolo et, finalement, de tous ces archaïques, ces « gens d’une autre époque », comme dit le Vice-Président du Medef. On pousse à la porte tous ceux qui « s’opposent à l’idéologie de la Droite allemande ».

Finalement, tout cela n’est que la longue histoire, étirée sur deux ans, de ce que l’on peut appeler une clarification. Nous étions dans les confusions, dans les contradictions, dans les mystifications, les rideaux se lèvent. Hollande va pouvoir prétendre jouer le rôle pour lequel il a été choisi par les élites européennes, américaines, bancaires, par les ploutocrates, par le MEDEFCFDT, les marginaux, etc. Il va rendre les clefs de la ville.

 

Duflot a dit: « Hollande n’est le Président de personne ». Elle se trompe, lourdement, il est le Président d’une classe dominante qui, non seulement est en train de réussir à ne rien perdre dans la crise, mais en plus, prend appui sur elle pour renforcer ses pouvoirs, son statut, sa domination.

Nous serions tentés de dire «bas les masques ». Ce serait, en y réfléchissant, injuste et inadéquat. Hollande, pas plus que Mitterrand, n’avait à notre avis, lors de son parcours, une idée claire du chemin qu’il lui faudrait parcourir pour satisfaire sa soif d’ambitions personnelles et sa volonté de puissance. Ni l’un ni l’autre n’avaient conscience du prix qu’ils allaient devoir payer pour avoir l’illusion d’occuper la première place. Ils ne rendaient pas compte de la puissance du Système, de ses ruses et de sa ténacité, pour parvenir à ses fins. Ils ont voulu participer, être partie prenante, rêvant d’exercer une action, d’infléchir, d’imposer leur marque. Hélas pour eux et pour la France, et surtout les Français, le Système est une machine à broyer, pour tout dire, c’est un engrenage. Et il en demande de plus en plus. Le Système, c’est Ugolin. On ne change pas les règles du jeu, on ne compose pas avec la logique qui est à l’œuvre, surtout quand plusieurs logiques cachées, entremêlées se combinent: logique de l’impérialisme et de l’hégémonie américains véhiculée par le dollar, logique de la domination allemande véhiculée par l’euro surévalué, logique de la situation de « Peak Debt », logique de la prééminence de la finance d’arbitrage à l’Anglo-Saxonne sur l’économie productive.

L’histoire de Hollande, c’est celle d’une décantation, pas celle d’un quelconque « bas les masques ». Nous lui faisons le crédit de ne pas « être méchant volontairement », pour nous, comme pour beaucoup de gens dans des situations semblables, il a fait un pacte avec le diable, un pacte qui lui a coûté son âme.

Le texte remis à la presse, pour annoncer la nouvelle, va à l’essentiel, le Président veut choisir « une équipe en cohérence avec les orientations qu’il a lui-même définies ». Ne souriez pas, oubliez la seconde partie, « les orientations qu’il a lui-même définies », ne soyez pas cruels, il sait bien qu’il n’a rien défini d’autre que son ralliement et sa reddition. Non, ce qu’il faut retenir, c’est le mot « cohérence ». Tout est dit, avant on était incohérent, maintenant on va tenter d’être cohérent. Au-delà de la tentative de se montrer habile, ce texte est un aveu profondément négatif.

Quelles sont ces orientations que Hollande prétend avoir définies ?

A notre avis, le pluriel est une formule de style, pour donner un peu d’ampleur à ce qui se réduit à ceci: le Président a choisi la reconquête de la compétitivité. Notre interprétation est validée par la personne des dissidents /opposants, Montebourg et Hamon. Ils se définissent comme s’opposant à la politique d’austérité comme moyen de reconquête. Ainsi Montebourg articule clairement son refus de céder à l’idéologie de la Droite allemande, il est contre « la réduction à marches forcées des déficits… c’est une aberration économique car elle aggrave le chômage et une absurdité financière car elle rend impossible le rétablissement des comptes publics ».

D’une certaine façon, on retrouve ce fameux faux débat qui agite la gauche depuis Mitterrand, le débat entre l’austérité et la croissance, c’est à dire la fuite en avant. Il reste toujours aussi mal posé, il reste toujours le marécage intellectuel dans lequel s’embourbent régulièrement les socialistes de droite et de gauche. Avant, la croissance butait sur le fameux Mur de l’Argent, en 1983, elle butait sur la contrainte extérieure, maintenant, elle bute sur la compétitivité. C’est un débat vide, sans contenu, ce qui est normal, car c’est un débat de politiciens, c’est à dire de gens qui n’ont jamais trempé les mains dans le cambouis de  la chose économique; ils n’en connaissent que des abstractions, des gloses et des regloses.

 

Dès l’abord, la problématique est idiote, faussée qu’elle est par la pseudo-alternative, austérité ou croissance. Dès l’abord, elle est sans solution par l’idée implicite que la croissance se décrète et qu’elle peut être décidée du haut, d’en haut par des fonctionnaires ou politiciens constructivistes planqués dans leur macro-bureaux.

Si l’on en reste au niveau des orientations, personne ne peut valablement contester les orientations définies et le choix de mettre l’accent sur la reconquête de la compétitivité ; le débat n’est pas là. Il est dans les moyens, dans le contenu des orientations qui visent à la reconquête de la compétitivité.

Est-ce que la compétitivité peut être retrouvée ou créée par l’étatisme ? La volonté politique est-elle suffisante pour donner un contenu à l’activité économique productive de biens et services  susceptibles d’être demandés sur un marché international ? Voilà une question centrale, sinon préliminaire.

Les conditions désincitatives dans laquelle se déroule l’activité des Français ne sont-elles pas à la racine, à la base du mal de notre affaissement? La volonté de favoriser par en haut les entreprises alliées du Pouvoir et de  l’Administration, au détriment des personnes, des chefs d’entreprises et des cadres, n’est-elle pas contre-productive et gaspilleuse, sans parler de l’iniquité qui en découle ?

La volonté de paupériser les salariés et producteurs français pour les faire travailler plus pour les marchés étrangers, pour l’exportation, qui permettra  aux banques de faire leur plein n’est-elle pas structurellement déflationniste et productrice de régression? La destruction systématique du fond d’épargne des Français, afin de les empêcher de commettre le crime de l’accumulation de capital,  n’est-il pas responsable de la faiblesse de la prise de risque et d’initiative?

La politique interventionniste qui fausse les prix et aboutit à une politique des revenus qui ne dit pas son nom, n’est-elle pas un obstacle à l’allocation efficace des facteurs de production, à la bonne utilisation des ressources? La politique monétaire et financière qui favorise la dette au détriment de la vraie épargne n’est-elle pas source gaspillage, de risque, d’instabilité et de malthusianisme frileux?

Le choix d’une monnaie unique qui n’est pas et ne sera jamais la nôtre n’est-il pas l’obstacle majeur à la croissance? Depuis l’année 2000, la France a perdu plus de 20 points de compétitivité vis à vis de l’Allemagne, ce qui se cumule avec une spécialisation internationale dépassée et une insuffisance chronique d’investissement des entreprises petites et moyennes. A cela, il faut ajouter l’imbécillité qui consiste à favoriser, pour faire plaisir aux Allemands, le retour à la compétitivité des pays du sud et l’aide que nous leur apportons nous-mêmes à piller nos marchés intérieurs et extérieurs.

Que dire de l’absence de formation utile et concrète dispensée par un milieu enseignant sclérosé, incapable d’introduire à la vie active?

La liste est longue des questions qu’il faut oser aborder, si on veut dépasser le stade des incantations et atteindre, enfin, celui de la cohérence.

BRUNO BERTEZ Le Lundi 25 Aout  2014

illustrations et mise en page by THE WOLF

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COLLAPSE UPDATE: 

FRANCE:…démission du gouvernement  (dégradation financière + dissolution se rapproche)

http://www.leparisien.fr/politique/en-direct-critiques-de-montebourg-il-n-est-pas-deloyal-assure-thevenoud-ps-25-08-2014-4084457.php

http://www.challenges.fr/economie/20140825.CHA6887/hollande-demande-a-valls-de-former-un-nouveau-gouvernement.html

http://www.lemonde.fr/politique/live/2014/08/25/en-direct-manuel-valls-presente-la-demission-du-gouvernement_4476064_823448.html

http://www.economiematin.fr/news-demission-gouvernement-dissolution-assemblee-hollande

  1. ..Montebourg dit qu’on est dans « la cata » sur Europe 1

http://www.dailymotion.com/video/x24i9o8_montebourg-nulle-remise-en-question-de-la-solidarite-gouvernementale_news

  1. ..Réactions:…gouvernement en guerre civile pour Le maire…bateau ivre pour Philippot…roi nu pour Lienemann…dissolution pour Ciotti…poids de Montebourg…Eva Joli contre la rente et les banques…Hollande démission dit l’ancien commissaire au plan

http://www.dailymotion.com/video/x24i83n_bruno-le-maire-le-gouvernement-est-en-situation-de-guerre-civile_news

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http://media.rtl.fr/online/video/2014/0825/7773874119_aphatie2508.mp4

http://www.latribune.fr/blogs/generation-deuxieme-gauche/20140825trib000845713/hollande-doit-renoncer-a-un-second-mandat.html

Nicolas Doze sur Montebourg

http://www.dailymotion.com/video/x24i3ua_nicolas-doze-rentree-tendue-pour-le-gouvernement-montebourg-veut-un-changement-de-cap-25-08_news

LES EXPERTS:…Montebourg…réformes en attente…professions réglementées (1.2)…démission du gouvernement (2.2)

http://www.dailymotion.com/video/x24ii8h_nicolas-doze-les-experts-25-08-1-2_news

http://www.dailymotion.com/video/x24iiaa_nicolas-doze-les-experts-25-08-2-2_news

POLITIQUE:…Hollande refuse de polémiquer avec Montebourg…Hollande pire que Sarkozy selon Melenchon…Hamon mécontent…insurrection en 2017 pour Melenchon

http://www.bfmtv.com/politique/propos-d-arnaud-montebourg-les-ecolos-satisfaits-philippot-et-melenchon-plus-reservesbr-829809.html

http://www.atlantico.fr/pepites/montebourg-franchi-ligne-jaune-selon-entourage-manuel-valls-1718927.html

http://www.huffingtonpost.fr/2014/08/23/hollande-pire-sarkozy-melenchon_n_5702626.html

http://www.leparisien.fr/politique/benoit-hamon-on-n-est-pas-loin-des-frondeurs-24-08-2014-4082427.php

http://www.liberation.fr/politiques/2014/08/24/pour-melenchon-2017-sera-une-insurrection_1085985

FRANCE:…IR payé par moins de 50%

http://www.atlantico.fr/decryptage/50-francais-paient-impot-revenu-comment-france-enferre-dans-systeme-pervers-jean-marc-daniel-1713218.html

FRANCE:…pays le plus bancarisé au monde, peu d’argent liquide chez soi, toute l’épargne à la banque (= Etat et banques en faillite pourront se servir)

http://www.leparisien.fr/espace-premium/fait-du-jour/les-francais-semblent-murs-23-08-2014-4080045.php

http://www.metronews.fr/info/epargne-baisse-du-livret-a-ou-les-francais-placent-ils-leurs-economies/mnhu!vEcsWxiaXOVpE/

FRANCE:…rentrée 2014 pire que 2013 pour les entrepreneurs…croissance molle

http://www.lepoint.fr/economie/pour-les-entrepreneurs-la-rentree-2014-sera-pire-que-celle-de-2013-25-08-2014-1856313_28.php

http://www.atlantico.fr/decryptage/croissance-molle-et-creusement-inegalites-comment-immobilier-est-devenu-plaie-economie-et-comment-thomas-piketty-est-passe-cote-1718476.html

ALLEMAGNE:. Dégradation du climat des affaires

http://www.capital.fr/bourse/actualites/le-climat-des-affaires-se-deteriore-encore-en-allemagne-957030

USA:…un ancien chef de la mafia dit qu’il faut acheter de l’or physique à cause de la bulle des actions

http://www.zerohedge.com/news/2014-08-23/former-mafia-boss-tells-cnbc-stocks-are-bubble-buy-physical-gold

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