L'Etat dans tous ses états

Ras-le-bol russe, l’UE à la croisée des chemins

Ras-le-bol russe, l’UE à la croisée des chemins

Un article d’Entrefilets.com.

Ras-le-bol russe, l'UE à la croisée des chemins

« Cette fois, les Russes en ont marre. L’interminable campagne d’agressions du Bloc atlantiste, jusqu’à la vulgarité des injures proférées ces derniers jours, ont convaincu Moscou qu’il n’y avait plus rien à espérer de l’Ouest. Le dégel n’est plus à l’ordre du jour. Pourtant connu pour sa pondération, le premier ministre Medvedev l’a signifié en s’interrogeant publiquement sur la «santé mentale» d’Obama après que celui-ci ait osé ranger la Russie dans la catégorie des «menaces contre l’humanité», avec Daesh et l’Ebola (1). Poutine himself a ensuite été jusqu’à lancé un avertissement, certes encore à fleuret moucheté mais néanmoins très clair, sur un risque de conflit nucléaire (2). Sourd et aveugle, le Bloc atlantiste n’a rien compris de ce revirement. La rupture entre les deux géants est pourtant consommée (3). Coincée entre les deux, l’Europe est à la croisée des plus importants chemins de son Histoire.

Trois grandes options

«Toutes les options sont sur la table», aiment à répéter à l’envi les va-t’en guerre de l’Empire. Nous, nous dirions que les options qui restent se réduisent désormais à peau de chagrin.

Constat préliminaire : Les Etats-Unis sont effrayés par leur déclin et la montée en puissance des pays du BRICs. A travers l’agression en cours de la Russie, c’est aussi la Chine qui est visée, une Chine qui vient d’ailleurs de devenir la première puissance économique mondiale (4).

L’agression de la Russie, planifiée bien avant l’Ukraine (5) (campagne de dénigrement dès 2011), n’a jamais eu pour seul objectif que d’empêcher la constitution d’un bloc concurrent Euro-Asiatique qui entraînerait instantanément l’effondrement de la puissance US. La stupidité et la compromission des élites européennes, ajoutées aux troubles calculs allemands (6), ont permis le succès du plan américain jusqu’ici.
Sauf qu’au lieu d’affaiblir la Russie, cette nouvelle donne l’a convaincu de se détourner définitivement de l’Ouest et d’accélérer comme jamais la réorientation de sa politique vers un partenariat complet avec la Chine (7) et les pays du BRICs en général.
Partant, trois grandes options restent sur la table.

Première option, la pire de toute, que nous évacuons d’entrée de jeu un peu par superstition : l’Occident poursuit dans son hystérie jusqu’au-boutiste et la conflagration survient. Les Etats-Unis s’imaginent peut-être que, comme avec la Seconde Guerre mondiale, ils vont pouvoir tirer leurs marrons du feu à moindre coût et emporter la mise en pilotant Trente nouvelles Glorieuses. Sauf que leurs marrons aussi risquent fort d’être irradiés et qu’en vérité, tout a de forte chance de s’arrêter dans un grand éclair blanc pour tout le monde. Fin de la partie.

Deuxième option, le plan US marche, la Russie, ratant sa réorientation vers l’Est, s’effondre à nouveau lamentablement ; la Chine apeurée se soumet d’instinct aux vertus occidentales après quelques coups de parapluie ; et le Bloc atlantiste renait comme un seul homme de ses cendres à la tête du meilleur des mondes avec, tout en haut, juste sous le soleil, un eurodollar qui flamboie pour mille ans.
Vous y croyez ?
Moi non plus.

Troisième option : le plan US échoue, l’Europe se ressaisit ou éclate et la Russie, avec le soutien des pays BRICs, réussit à faire mourir l’Empire dans son lit (8). C’est le basculement «en douceur» des centres de pouvoir de la planète et l’arrivée de l’Asie aux commandes. On peut compter sur le réalisme des Russes et des Chinois pour offrir ensuite une session de repêchage à l’Europe, mais plus l’Europe sera restée solidaire de son geôlier américain dans sa chute, plus l’addition sera salée.

Presque en post scriptum, ont pourrait aussi ajouter une quatrième option, sorte de cadeau Bonus de l’Empire du Chaos, avec un lent pourrissement de toutes les situations dans le plus complet désordre et, à terme, l’effondrement global du Système sans passation de pouvoir aucune.

Toutes les options sont en effet sur la table.
Toutes impliquent un gigantesque séisme ».

Entrefilets.com, le 17 octobre 2014

http://olivierdemeulenaere.wordpress.com/2014/10/19/ras-le-bol-russe-lue-a-la-croisee-des-chemins/

(1) Medvedev pose la question de la santé mentale d’Obama

(2) L’avertissement de Poutine : “We hope that our partners will realize the futility of attempts to blackmail Russia and remember what consequences discord between major nuclear powers could bring for strategic stability.”

(3) Niet à la coopération contre Daesh

(4) La Chine, désormais première puissance économique mondiale

(5) Enfumage ukrainien: contre-propagande

(6) Les troubles calculs allemands

(7) Vers la création d’un bouclier antimissiles russo-chinois ?

(8) L’empire, le docteur Kübler-Ross et la Syrie

Avatar de Olivier DemeulenaereOlivier Demeulenaere - Regards sur l'économie

Un article d’Entrefilets.com.

Ras-le-bol russe, l'UE à la croisée des chemins

« Cette fois, les Russes en ont marre. L’interminable campagne d’agressions du Bloc atlantiste, jusqu’à la vulgarité des injures proférées ces derniers jours, ont convaincu Moscou qu’il n’y avait plus rien à espérer de l’Ouest. Le dégel n’est plus à l’ordre du jour. Pourtant connu pour sa pondération, le premier ministre Medvedev l’a signifié en s’interrogeant publiquement sur la «santé mentale» d’Obama après que celui-ci ait osé ranger la Russie dans la catégorie des «menaces contre l’humanité», avec Daesh et l’Ebola (1). Poutine himself a ensuite été jusqu’à lancé un avertissement, certes encore à fleuret moucheté mais néanmoins très clair, sur un risque de conflit nucléaire (2). Sourd et aveugle, le Bloc atlantiste n’a rien compris de ce revirement. La rupture entre les deux géants est pourtant consommée (3). Coincée entre les deux, l’Europe est à la croisée des plus importants chemins de son Histoire.

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2 réponses »

  1. merci pour cette analyse,
    elle me redonne espoir, je ne voyais que la guerre comme sortie possible…
    or il y a quelques autres possibilités,
    de plus il est vrai que les USA ne feront la guerre que par procuration, or je me demande bien
    1) qui a envie d’aller se battre
    2) contre les Russes ??? Il ne faut pas oublier que c’est la Russie qui a battu les nazi a Stalingrad (apres 7 mois de combats laissant l’Allemagne boiteuse) et que c’est pour aller a la bonne soupe du partage du monde que les USA ont decidé APRES Stalingrad d’attaquer l’Allemagne nazi.
    (pour maintenant s’allier aux nazi Ukrainiens)
    Si je suis en division d’honneur et que je dois jouer contre le Milan AC je ne sors pas des vestiaires :)))
    Donc sauf a y aller eux mêmes (les US) et a esperer que la Chine n’intervienne pas (a mon avis elle interviendra) je ne vois personne d’assez fou pour aller au combat..

    wait and see

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  2. Les USA refont le même coup qu’après 1945 en effet à la fin de la seconde guerre mondiale les pays d’Europe étaient financièrement exsangues et donc avaient retrouvé un vieux réflexe humain le troc échange de bon procédé tu me donnes tes matières première et moi de la nourriture et bien de consommation.

    Les USA ont sifflé la fin de partie en instaurant le plan marshall et provoquant la rupture des échanges commerciaux entre les pays de l’ouest et de l’est qui a donné par effet escompter le rideau de fer avec l’opposition de deux blocs au sein de l’Europe tel est l’analyse faite par Annie Lacroix-Riz, une analyse qui se retrouve d’actualité….

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