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Politique Friction du Dimanche 30 Novembre 2014: Le Front National progresse… Par Bruno Bertez

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Politique Friction du Dimanche 30 Novembre 2014: Le Front National progresse… Par Bruno Bertez

En avançant cette affirmation, nous ne visons pas sa progression électorale, mais … sa pensée économique. Elle devient plus articulée, même si elle est encore loin de la cohérence. Ainsi, en la décortiquant, nous avons plus l’impression d’une succession d’emprunts à des tiers de droite ou de gauche, ou à différents économistes plutôt qu’à une analyse classique.

La première observation est que le Front ne sait pas qui il est, au plan économique, il ne sait pas si il est partisan d’un retour aux libertés économiques, plutôt libéral donc, ou si il est étatiste, plutôt dirigiste. Il navigue. Avec en ce moment, sous certaines influences personnelles, un penchant très clair pour le dirigisme, donc pour l’impulsion étatique.

La seconde observation est que le Front n’a pas l’appareil, la mécanique dans le système du pouvoir pour transmettre les impulsions ou les changements qu’il veut transmettre. Il n’a pas de relais, c’est une évidence qui découle de ses origines et de sa croissance. Cela ne veut pas dire qu’il n’a pas d’élites, non, cela veut dire qu’en France tout repose sur l’Inspection des Finances, l’ENA, les Préfets, les réseaux, les lobbies, les sociétés de pensée etc et que ces gens constituent un état dans l’état, une force d’inertie voire d’opposition sur laquelle tout changement vient buter et se dénaturer. On perd vite les objectifs du changement quand on doit lutter pour la moindre réformette.

La troisième observation est que le Front ne peut compter sur un environnement international positif, favorable ou même simplement neutre. On a vu la difficulté qu’il avait à nouer des alliances européennes, on voit le climat négatif qu’entretiennent les pouvoirs politiques européens contre tout ce qui est droite vraie, on mesure l’hostilité de la presse et des médias. On se souvient également du complot contre Berlusconi révélé officiellement quelques mois après sa chute. Mais il y a plus; lorsque le Japon a essayé de sortir du monopole politique du LDP, aux ordres des Américains, toutes les catastrophes se sont abattues contre lui, depuis les catastrophes politiques, médiatiques, économiques aux catastrophes personnelles; l’offensive a eu raison des audacieux qui avaient osé déplaire. En quelques mois le LDP est revenu au pouvoir à la fois plus faible et plus nul que jamais, ce qui était l’objectif des Américains.

Il suffit de tourner la tête et de regarder autour de soi, tous ceux qui cherchent à sortir de l’ordre imposé sont des parias ou en attente de le devenir. Certes, ils tentent une alliance ou des rapprochements, mais ce ne sont que des parades modestes en regard de ce qu’ils perdent par ailleurs dans leur isolement. Il est évident que le choix par exemple de Marine Le Pen de refuser la propagande Américaine et l’alignement dans le conflit Ukrainien est, en lui-même un casus belli. Un casus belli dans lequel le reste du monde se montrera sans pitié.

Une analyse classique destinée à servir de guide de l’action gouvernementale s’articule nécessairement de la façon suivante:

Et surtout, ce qui a fait défaut aux socialistes en 1981 et 2012 l’élaboration d’une phase de transition. Comment passe-t-on le cap de la transition entre le passé et l’avenir? Mitterrand s’est fracassé sur cette transition et il est rentré dans le rang en 83. Hollande s’est empalé sur la même transition, il est rentré dans le rang six mois après son arrivée au pouvoir.

Dans les deux cas, on voit bien que les plans de long terme sont des attrape-nigauds, ils ne servent qu’à collecter des suffrages, le poids de la réalité, le poids du système intérieur, le poids de l’extérieur sont tels que dès les premières semaines, tout changement bute sur la double question: 

Prenons un exemple, la dette, le crédit. Le Front prévoit de pouvoir poursuivre l’endettement et peut -être même de l’accélérer grâce à la reprise du contrôle de la Banque Centrale. Pourquoi pas ? L’indépendance des Banques Centrales est un mythe, un mensonge. Elles sont au service et donc dépendantes d’une classe sociale ploutocratique internationale et d’un Projet de mise en place d’un ordre mondial dit ouvert, mais le contrôle de la Banque Centrale ne donne aucun contrôle des marchés.

Or ce qui gouverne, ce qui commande, c’est le couple Banques Centrales/Marchés. Et le Front ne propose aucune solution pour traiter la question du surendettement public et privé. On n’entend pas parler des 2 trillions de dettes souveraines de la France et pas plus de toutes les dettes dissimulées, de toutes les promesses non couvertes par des recettes. C’est une faille centrale dans la réflexion du Front.

Le Front National, voilà ou nous voulons en venir, n’est pas en ordre de marche pour gouverner et il est à peine en ordre de marche pour devenir un parti de gouvernement. Il faut qu’il évolue, qu’il creuse son sillon et qu’il puisse se roder, s’insérer; il faut qu’il se frotte au réel et pas seulement aux combats électoraux.

Nous nous demandons même si la véritable fonction systémique, historique du Front est bien de gouverner. Après tout, on peut être efficace rien que parce que l’on prétend gouverner et prendre la place des autres qui ont failli, on n’est pas obligé de passer à l’acte. Rien dans l’état actuel de la société Française et de l’environnement mondial ne permet de dire que le système est prêt à une révolution démocratique; or le Front est, malgré ses origines sulfureuses, un parti démocrate.

Certains voudraient le réduire à une fonction de défoulement, à une fonction de canalisation, à une fonction tribunitienne comme l’a été le Parti Communiste de Marchais. Il faut être ambitieux et récuser toutes les analyses de ce type, elles sont scélérates et historiquement irresponsables. La gravité de la situation pour les peuples mérite autre chose que du défoulement et des impasses; le système, dans sa folle dérive a besoin d’une opposition, d’un ralentisseur, d’un ensemble de forces qui font en sorte que l’Histoire ne s’arrête pas.

Le véritable progrès humain vient du combat, des oppositions, de l’affrontement des contraires, et non des ralliements et reniements. Le Front, n’en déplaise aux fascistes bien-pensants qui prétendent détenir la Vérité sur tout et dans tous les domaines, le Front a une mission historique. Tout comme l’avaient les communistes en leur temps. Tout comme l’ont encore les syndicats que les Maîtres sont en train de circonvenir pour les intégrer à leur système de domination. Il se passe en ce moment avec la CGT la même chose que ce qui se passe pour le Front; regardez la diabolisation de Lepaon, regardez le jeu des syndicats jaunes comme la CFDT et celui des Organisations Internationales du Travail, à la soupe.

 BRUNO BERTEZ Le Dimanche 30 Novembre 2014 

illustrations et mise en page by THE WOLF

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