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Aller direct vers l’instabilité Par James Howard Kunstler

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Aller direct vers l’instabilité Par James Howard Kunstler

Les mêle-tout qui souffrent d’une déficience intellectuelle et peuplent les monts et vallons de l’univers des commentaires, des informations câblées, de la blogosphère et des vestiges pathétiques du journal papier s’extasient partout de la baisse du prix de l’essence. Ajoutez à cela le mythe de l’indépendance énergétique des Etats-Unis, mélangez le tout à l’approche de l’hiver dans la région pétrolière du nord du Dakota, décorez le tout du vortex polaire du début novembre, et vous avez là de quoi briser toutes les attentes.

La baisse du prix du pétrole est un symptôme de l’escalade de l’instabilité de par le monde. Après des années de stagnation, de complaisance et de prétendus officiels, la matrice de systèmes dont dépend le fonctionnement de notre société techno-industrielle se retrouve mise en pièces. Les officiels américains eux-mêmes ne sont pas certains de ce à quoi ils assistent, ou ne veulent pas que nous sachions ce qu’ils en pensent. Les tensions entre l’énergie, la monnaie et l’économie sont entrées dans une nouvelle phase de destruction.

L’économie globale a attrapé l’équivalent financier de l’Ebola : la déflation, qui n’est autre que la reconnaissance du fait que la dette ne pourra jamais être remboursée, que les obligations ne pourront être satisfaites et que les contrats ne pourront être honorés. En conséquence, le crédit s’évapore et les activités commerciales effectives sont en déclin. Qui pourrait bien vouloir envoyer une cargaison de bauxite vers Guanghzou si personne au port d’arrivée n’est prêt à payer cette livraison par chèque certifié ? L’Ebola financière fait que les tissus conjonctifs du commerce commencent à se dissoudre ; et très bientôt, les économies nationales commenceront doucement à se vider de leur sang.

Tout cela se manifeste entre autres dans les fluctuations violentes des valeurs comparatives des monnaies. Le yen japonais et l’euro baissent, et le dollar grimpe. Tout s’est passé en l’espace de quelques mois, ce qui n’est rien de plus qu’un instant dans l’univers monétaire. Les meneurs américains pensent que la montée en puissance du dollar est comparable à l’amélioration du score d’une équipe de football de la NFL n’importe quel dimanche de l’année. « On est les champions ! » Mais ça n’a rien à voir. L’économie globale n’a rien à voir avec une compétition de football insignifiante.

Quand la valeur des devises fluctue très rapidement, comme au cours de ces derniers mois, les grosses banques font face à de gros problèmes. Leurs sources de revenus sont liées à ce que nous appelons les « carry trades », qui consistent en de grosses sommes de monnaie empruntées en une devise particulière afin de parier sur d’autres. Lorsque la valeur d’une devise fluctue brutalement, les carry trades explosent. Il en va de même pour les produits dérivés comme les paris sur les différentiels de taux d’intérêt. Lorsque les sommes impliquées deviennent grotesquement larges, les parties impliquées découvrent qu’elles n’ont jamais eu la capacité de rembourser leurs paris perdants, et que tout n’était qu’un jeu de prétendu. A dire vrai, l’idée que leurs paris puissent mal tourner n’a jamais été prise en compte dans leurs calculs. La conséquence nette de cette ridicule irresponsabilité est que les banques se retrouvent incapables de s’accorder une confiance mutuelle quel que soit le type de transaction impliqué. 

Et lorsque cette situation se présente, le flux de crédit que nous appelons « liquidité » s’assèche, et nous entrons une phase de crise financière. Personne ne peut plus rembourser personne. Personne ne fait plus confiance à personne. Des fortunes se perdent. De lourds éléphants titubent, s’écrasent au sol et meurent. Et beaucoup de « petites gens » se retrouvent écrasés sur le sol poussiéreux.

Les réjouissances qui accompagnent la baisse du prix du pétrole à la pompe, combinées à l’instabilité des marchés des devises, finiront par faire se déferler une vague de destruction sur le miracle du pétrole de schiste. L’industrie du pétrole de schiste s’est longtemps reposée sur des financements toxiques aux rendements élevés pour financer ses opérations de forage et de fracturation – qui sont impératives en raison de l’épuisement rapide des puits de pétrole de schiste. La production de pétrole de schiste n’a depuis 2006 jamais été une opération profitable. A moins de 80 dollars le baril, ceux qui éprouvaient déjà des difficultés à enregistrer des profits lorsque le prix du baril était de 100 dollars se retrouvent en grande difficulté. Une majorité de ces investissements toxiques ne vaudront bientôt plus rien, et la « communauté de l’investissement » devrait bientôt ne plus en réclamer davantage. Voilà qui laissera le gouvernement des Etats-Unis dans le rôle d’investisseur de dernier recours. Voilà qui devrait être l’élément déclencheur du prochain programme de QE. La destination ultime de tout cela ne sera rien de plus que la crise financière de 2015.

Par James Howard Kunstler Kunstler.com Publié le 05 décembre 2014

http://www.24hgold.com/francais/actualite-or-argent-aller-direct-vers-l-instabilite.aspx?article=6012102816H11690&redirect=false&contributor=James+Howard+Kunstler.&mk=2

 Devises : le yen en perdition ?

(Boursier.com)- 3/12/14 — Le yen japonais a déjà perdu 20% de sa valeur face au dollar depuis 18 mois… Certains pensent que cette glissade, orchestrée par la Banque du Japon (BoJ) pour combattre la déflation, n’est qu’un début. Compte-tenu de l’endettement public colossal du Japon, supérieur à 200% de son PIB, la devise nippone pourrait encore plonger de plus de 65% pour tomber à 200 yen pour un dollar, alors qu’il frôle actuellement le seuil des 120 Y/$, selon certains analystes.

Le Japon fait face à un risque réel de défaut, selon un élu de l’opposition

Un parlementaire de l’opposition japonaise, Takeshi Fujimaki, ancien banquier d’affaires, a évoqué publiquement ce chiffre de 200 Y/$ mercredi, deux jours après la dégradation par l’agence Moody’s de la dette souveraine du Japon, de Aa3 à A1. Le yen risque de s’effondrer lorsque la BoJ ne pourra plus « camoufler » le risque de défaut de paiement de l’archipel, a estimé M. Fujimaki, dans un entretien à l’agence ‘Bloomberg’.

Fujimaki a estimé qu' »une fois que les investisseurs prendront conscience du risque de défaut du Japon au-delà des actions de la BoJ, le yen partira dans une spirale baissière incontrôlable jusqu’à 200 Y/$, voire au-delà ». Dans un premier temps, le yen pourrait chuter à 140 Y/$ en 2015, a-t-il poursuivi.

Un risque de provoquer de l’hyper inflation ?

Le responsable a ajouté que Shinzo Abe a commis une erreur en reportant de 2015 à 2017 une nouvelle hausse de la TVA, même si la première hausse de 3 points, de 5% à 8%, en avril dernier, a fait retomber l’archipel dans la récession au 3ème trimestre. « La vérité est que le Japon fera défaut sur sa dette si la BoJ ne continue pas d’acheter des obligations d’Etat, et cela longtemps après que l’inflation aura redémarré », a-t-il poursuivi, en précisant que la politique de la BoJ risquait de provoquer « de la mauvaise inflation, ou de l’hyper inflation ».

Fujimaki, ancien responsable de JP Morgan Chase au Japon, et ex-conseiller du gestionnaire de « hedge fund » George Soros, a été élu représentant à la chambre basse du Japon en juillet 2013, dans les rangs de l’Association pour la restauration du Japon, un parti créé en 2012 par le populaire (et populiste selon ses détracteurs) maire d’Osaka, Toru Hashimoto.

En septembre déjà, un gestionnaire de fonds, Jeff Gundlach, avait estimé sur la chaîne américaine ‘CNBC’ que le yen pourrait tomber jusqu’à 200 Y/$ dans un délai de 3 à 5 ans. Responsable du fonds obligataire DoubleLine, M. Gundlach a étayé ces prévisions par le fait que le Japon fait face à de nombreux obstacles à sa croissance économique, notamment sa population vieillissante et sa forte dépendance aux importations d’énergie.

http://www.boursier.com/devises/actualites/news/devises-le-yen-en-perdition-606354.html

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