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La mémoire est elle soluble dans l’huile de schiste…Par Bruno Bertez

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La mémoire est elle soluble dans l’huile de schiste…Par Bruno Bertez

Je pense que l’un des gros problèmes actuels c’est la disparition de la mémoire et des groupes sociaux qui étaient censés incarner cette mémoire. Ainsi un journaliste actuellement travaille le plus souvent, plus de 90%, sans documentation: la plupart des docs, trop coûteuses ont été abandonnées ou démantelées. 

Qui a encore la séquence des prix du pétrole en tète? Je ne vois personne en parler. 

Le pétrole vient de 40 dollars avant les folies de Greenspan sur les taux et la chute de l’intérêt de 6% à 1%. Cela devait être vers 2004 ou 2005. Il a grimpé sous l’effet de la spéculation jusque plus de 150 dollars en 2008/2009. La, il s’est effondré dans la zone des 40 dollars. La politique de reflation l’a regonflé artificiellement de 40 à 115, la hausse a suivi les QE. On est revenu vers 64. Il est évident, en terme d’offre et de demande, que le prix de 40 dollars n’est pas absurde. 

Il ne faut pas avoir fait l’X ou les Mines pour comprendre que la hausse du pétrole était partie intégrante de la stratégie de reflation, c’était ce que j’appelle un prix central du système, et que c’est grâce à la politique monétaire quantitative, plus la ZIRP, que l’on a pu tenir des niveaux aussi élevés. 

L’ennui est que les prix élevés, conjugués à la surabondance monétaire et aux taux zéro ont permis une bulle d’ouverture de puits d’exploitation du Shale. Aucun investissement ne rapportant en ces temps de disette financière, il faut pour avoir une rentabilité correcte, prendre des risques, spéculer et c’est ce que l’on a fait sur le Shale. Le financement de ces investissements n’a été possible que parce les emplois normaux de fonds ont été rendus inintéressants. On a financé des investissements que jamais on n’aurait financé avant. 

Il y a eu plus de 700 milliards de capitaux qui sont venus jouer le Shale depuis 5 ans: le financement a été possible grâce aux taux zéro, grâce au Ponzi. Et il faut, dans cette activité continuer sans cesse de forer pour maintenir la production, la durée de vie est très courte. Donc on a un Ponzi au niveau du financement et un Ponzi au niveau de l’exploitation! 

Donc on se retrouve avec des investissements colossaux, financés par de la dette spéculative adossée à des productions dont le prix est instable, volatil et en chute libre. 

Le prix de revient moyen du Shale est autour de 55 en coûts variables. On ne compte pas les coûts fixes car on dit qu’ils sont perdus, ils sont déjà engagés. Le coût complet est à plus de 80 dollars. Si le pétrole est à 55 dollars, on me dit que la recette nette, tête de puits est de 45 à cause des différentes dépenses après extraction, transport etc 

Toute l’industrie est fragile, quasi en situation marginale. le « business model » est vicié, totalement vicié et jamais il n’aurait pu se développer avec des conditions monétaires et des pratiques bancaires normales. c’est un cas d’école de malinvestissement. 

Exactement semblable au secteur du logement et de son financement subprime de sinistre mémoire. En 2006, le secteur du logement US s’est révélé n’être que ce qu’il était, une gigantesque spéculation sur les terrains financée par l’argent quasi gratuit de Greenspan. 

Le Shale est une autre forme de spéculation sur les terrains, le land, cette fois financée par Bernanke. 

Pour survivre sans accident majeur, ce secteur, et beaucoup d’autres, ont besoin que le Ponzi financier continue, que la reflation trade cesse de se dégonfler, que le pétrole soit rapidement stabilisé. 

Les USA ne sont pas fous, juste un peu stupides, ils ne sont pas responsables de la chute des prix du pétrole, pas au point de se tirer une balle dans le pied…

 BRUNO BERTEZ Le Mercredi 10 Décembre 2014 

illustrations et mise en page by THE WOLF

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