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Géopolitique Friction du Mercredi 25 Février 2015 : Grèce la gueule de bois. La coupe jusqu’à la lie. Un terrible révélateur Par Bruno Bertez

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Géopolitique Friction du Mercredi 25 Février 2015 : Grèce la gueule de bois. La coupe jusqu’à la lie. Un terrible révélateur Par Bruno Bertez

On connait mieux maintenant les grandes lignes du plan grec soumis- le choix du mot soumis est significatif- à L’Eurogroupe. C’est un reniement total. Point par point et rubrique par rubrique.

La tutelle reste entière puisque les fonds ne seront débloqués que plus tard, c’est à dire une fois la mise en application des mesures consenties par Tsipras et Varoufakis.

La tutelle reste entière et sournoise puisque les grecs n’ont eu droit qu’à une déclaration d’intention placée sous le signe du « c’est un bon début », « mais il faut voir les détails ».

En revanche l’humiliation, ils l’ont prise comptant et en pleine figure, sans un effort de la part des vainqueurs européens pour leur permettre de sauver la face. La question de l’allègement de la dette Grecque, base du programme de Tsipras et Varoufakis a été balayée avec désinvolture, on verra un jour, plus tard …si vous êtes sages.

Au plan de la procédure et de la souveraineté, le gouvernement Grec n’a rien, absolument rien gagné, ainsi toute décision susceptible d’affecter le budget devra être soumise au préalable.

Sur le point de l’urgence humanitaire, rien, absolument rien, aucune dépense nouvelle n’est autorisé: Ah si Tsipras va convoquer une grande consultation!

La seule différence avec la situation antérieure est que le vocabulaire a changé, on ne parle plus de la Troika mais des « institutions », et on parle d’un « accord » au lieu de « mémorandum » imposé.

S’agissant des banques, le cynisme est à son comble puisque la responsable de la supervision bancaire européenne a eu le culot de déclarer. les banques grecques sont solvables (!) alors que chacun sait que les prêts pourris, non performants (les NPL) représentent plus de 40 % du total des bilans. Cela veut dire que l’on va continuer de tenir la Grèce par les c……s, on va maintenir la pression et le rapport de forces par ce biais.

La majorité de Tsipras est divisée, dit la presse grecque, autant dire qu’il n’a déjà plus de majorité.

Cet épisode Grec est riche d’enseignements: la reconquête de la souveraineté et de la dignité ne peut se faire par le mode conventionnel, politique.

En tant que telle, la politique exclut la reconquête. Aucune négociation n’est possible entre le fort et le faible … si le faible n’a pas le cran d’aller jusqu’à tout perdre. On ne bluffe pas, voilà l’enseignement majeur.

Avis aux Podemos et autres Front National. La reconquête n’est pas politique, elle n’est pas diplomatique. Elle ne peut être que révolutionnaire au sens de renversement total de perspective et de règles du jeu. Jouer à l’intérieur des règles imposées par les adversaires, c’est être assuré avant même le début des hostilités d’aller au tapis. Nous le répétons très souvent.

Dans les circonstances présentes ceux qui croient que le vote en faveur de Marine servira à quelque chose se trompent et ce quelle que soit l’issue des scrutins, ils seront trompés, plumés. Nous ne parlons même pas du malheureux Mélenchon qui lui n’a plus rien, même plus de supporters. Mélenchon n’a plus rien, mais en plus il vient de prendre la claque de son poulain Tsipras en ricochet.

Le FN pas plus que Syriza ou Podemos n’ont l’assise populaire pour créer un rapport de forces favorable, ils ne sont pas implantés et surtout les opinions positives et les suffrages qu’ils récoltent maintenant sont des suffrages mous ambigus, la conviction s’émousse au fur et à mesure que le temps passe et que les chiffres grossissent. l

Les gens qui ont voté pour Syriza ne lui ont pas donné un vrai mandat clair d’aller au combat, ils lui ont donné un mandat ambiguë, un mandat manchot qui ne comportait que les gains possibles, mais sans acceptation des coûts et des risques. Et Tsipras, lâchement n’a eu le courage de dire quel allait être le coût, ce qu’il y avait à perdre. Il s’est conduit non pas en héros de son peuple, mais en politicard classique, banal.

Tous ces gens n’ont aucune autre stratégie que celle qui leur permet de s’approcher du pouvoir: Ils n’ont aucune stratégie pour exercer réellement le pouvoir et encore moins pour faire une transition vers autre chose que la sociale démocratie alternée. Sitôt confrontés au réel, ils s’effondrent et s’effondreront, tous.

Leur ascension ne peut être, compte tenu de leur absence de réflexion stratégique, compte tenu de leur absence d’expérience, compte tenu de leur absence de cadres, leur ascension ne peut être que verbale, ce sont des bulles.

L’un des éléments majeurs de la modernité politique est que la politique n’existe plus en tant que catégorie, non il n’y a plus de place pour les politiciens, même les plus intelligents. La gestion, le management ont remplacé la politique. Et les figures politiques sont des marionnettes agitées, secouées par d’autres, les vrais gestionnaires du Système.

Regardez Hollande, en tant qu’homme politique il n’a pas tenu un an, il a du très vite endosser le paletot du gestionnaire, du manager.

Le politique, c’est la volonté et l’illusion que la volonté et le volontarisme peuvent changer les choses: Absurdité, dans un monde ou le Système a sa logique propre, sa logique qui s’impose à tous et surtout à ceux qui ne l’ont pas compris.

Les erreurs théoriques conduisent fatalement aux catastrophes pratiques.

 

BRUNO BERTEZ Le Mercredi 25 Février 2015 

illustrations et mise en page by THE WOLF

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