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Humeur de Loup du Samedi 28 Février 2015: A propos de la défaite de Tsipras Par Bruno Bertez

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Humeur de Loup du Samedi 28 Février 2015: A propos de la défaite de Tsipras Par Bruno Bertez

Je souhaite mettre les points sur les « i », car il m’apparait que mon texte n’est pas interprété correctement. En tous cas, pas dans le sens où je l’ai écrit.

Je ne me joins pas à la meute des journalistes passe-plats au service de la SSDA. Je ne dis pas que Tsipras a échoué ou qu’il est méprisable. Non je dis qu’il a commis une erreur tactique, une erreur imbécile, colossale qui fait qu’il a perdu la première bataille. Et que ceci doit donner à réfléchir.

Il a été obligé de se replier, pour ne pas dire se renier. Je ne dis pas qu’il a perdu la guerre. Du moins pas encore. Il a, s’il ne commet pas de nouvelles erreur, une trésorerie pour tenir jusqu’à l’été. Et tout dépend de ce qu’il va faire de ce délai d’une part, et de ce qui va se passer en Europe, d’autre part d’ici là.

L’un des enjeux de la période c’est la reconquête du soutien populaire effrité, entamé par la première défaite. La capacité à remobiliser. La capacité, avec le peu de marges de manœuvre dont il dispose, à honorer quelques promesses qui vont dans la bonne direction.

La presse Européenne aux ordres a été unanime à proclamer l’Allemagne et Schauble vainqueurs par KO dès le premier round. C’est de la propagande sur ordre. C’est vrai que le premier round a été perdu parce que Tsipras a commis une erreur tactique qui a été de ne pas prendre des mesures fortes pour protéger la trésorerie, les ressources à court terme du système financier Grec. Il n’a pas pris la mesure du trou de trésorerie de son pays, pas plus à mon avis, qu’il n’a compris que la BCE et Schauble lui déclaraient la guerre en coupant le robinet du refinancement des banques d’une part et en incitant à la fuite des dépôts bancaires et des capitaux d’autre part.

On a asphyxié Tsipras, c’est clair et au lieu de devancer les manœuvres, il a réagi comme il a pu, il a demandé « grâce », bourreau encore un instant. Donc il a perdu une bataille. La première. Ce n’est pas le verre à moitié plein ou à moitié vide, non: il perdu la première bataille, point à la ligne. Et la conséquence, c’est que déjà, il y a des fissures, des déchets dans son soutien populaire. Son assise se rétrécit déjà; or avec 36%, on ne peut pas se permettre trop d’erreurs!

Les médias aux ordres, ont aboyé comme nous l’avons dit. Aussitôt, ils ont enterré Tsipras et Syriza. En particulier en Espagne. Pourquoi en Espagne? Parce que c’est là, que cela se passe et c’est là que cela va se passer avec les prochaines élections et la position de Podemos.

En proclamant la défaite dès le premier round des grecs, il est évident que l’on porte un coup au moral des espagnols qui misent sur Podemos. Et on redonne le moral aux pourris et corrompus de la SSDA espagnole. Non, nous ne sommes pas trop violents, ce sont des pourris et corrompus et si cela ne fait pas son chemin dans la presse et devant les tribunaux, c’est parce que le droit, la morale et la justice, tout le monde s’en fiche.

Est-ce que Tsipras et Syriza vont être capable d’élaborer une stratégie au cours des semaines de répit qu’ils ont obtenu? Est-ce que le peuple Grec est capable de comprendre ce qui s’est passé, et pourquoi son leader a dû mettre un genou à terre? Est ce qu’il va être capable d’être politiquement non correct et avoir le courage d’être anti-Allemand, anti-Merkel et anti-Schauble?

C’est l’une de nos idées, les peuples sont tellement endoctrinés qu’ils n’osent même plus en vouloir à leurs bourreaux. Il faut soi-disant respecter l’Allemagne ! Merkel Schauble, ils font ce qu’ils ont à faire! Non il faut savoir appeler un chat un chat et quand on vous détruit, il faut savoir résister. C’est difficile tant la Kollaboration est répandue, évidente et même glorifiée, mais c’est ainsi. L’Allemagne, Merkel, Schauble ne veulent pas le bien des peuples qui se permettent d’être différents, ils veulent les mater.

Prolongation du bail-out Grec 

En Allemagne on a voté sur cette prolongation. Au Bundestag on a voté « pour » à hauteur de 542 voix face à 32 « contre » et 13 abstentions.

Schauble déclare que : le but de ce vote n’est pas d’apporter le moindre changement au programme grec, mais d’offrir plus temps pour le compléter avec succès ».

Pendant ce temps Tsipras hésite mais penche plutôt pour ne pas présenter « le nouvel accord », et « ex-mémorandum » au parlement. Dans une consultation non publique, il n’y a cependant que 30 députés qui disent ne pas vouloir voter positivement.

Le quotidien Allemand Tagesanzeitung a lancé une campagne pour soutenir le « oui, plus de milliards aux grecs » alors que Bild avait lancé une campagne vigoureuse pour le « Nein,nein, nein ».

A noter que dans un sondage ZDF, 71% des Allemands interrogés disent ne pas croire que les Grecs réaliseront ce à quoi Tsipras s’est engagé.

La campagne immédiate et coordonnée pour annoncer l’échec de la rébellion Grecque fait partie du combat, c’est un conditionnement. Le moral des troupes est important en cas de guerre. Vous allez voir, bientôt, eux aussi, les rebelles, ils vont avoir droit à l’appellation de terroristes, de terroristes économiques et sociaux.

C’est pour la dénoncer cette propagande, que nous prenons la peine de préciser notre analyse.

La reconquête de la souveraineté n’est pas une promenade de santé et ceux qui éludent d’un coup de menton les difficultés et les souffrances commettent l’erreur initiale qui a couté la premier manche à Tsipras. Ils ne prennent pas la mesure du combat. Ils n’ont pas compris les enjeux. Ils ne comprennent pas que c’est l’équivalent d’une guerre. Une guerre ou les premières mesures sont déterminantes. Une guerre ou ce que l’on risque c’est son emploi, son patrimoine, son statut social, sa dignité. Car le prix à payer, il est là, c’est cela.

L’Europe, pour se maintenir telle qu’elle est, n’a plus rien de positif à faire valoir, pas de prospérité, pas de paix, pas de bonne entente, pas d’avenir, pas de fierté, pas d’emploi. Rien. Ah si, il y a la hausse de la Bourse!

Mais elle a replié sa défense sur un argument choc massif, que tout le monde comprend: c’est moi ou le chaos.

BRUNO BERTEZ Le Samedi 28 Février 2015 

illustrations et mise en page by THE WOLF

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