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Humeur de Loup: la part maudite et la finance Diafoirus Par Bruno Bertez

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Humeur de Loup: la part maudite et la finance Diafoirus Par Bruno Bertez

Dans le vieux temps, il y avait des tas de métiers qui ne produisaient rien, aucune richesse, mais qui étaient très rémunérateurs pour ceux qui en avaient le monopole. L’écrivain Georges Bataille a bien décrit et expliqué que toute société produisait une sorte de « part maudite », une sorte de surplus qui était affecté au gaspillage, au don gratuit, à l’entretien des élites  ou à la reproduction de l’ordre social. Avant c’était les hiérarchies religieuses qui se l’attribuaient. Maintenant la part maudite est plus partagée, elle va ainsi aux stars, aux sportifs, elle se démocratise ! Aux USA par exemple, c’est la classe des gérants des mystères du droit qui s’octroie l’essentiel de la part maudite avec la classe des financiers. Tous ces gens sont en quelque sorte les Grands Prêtres du système, ils en sont les pythies, non par ce qu’ils savent, connaissent l’avenir, mais parce qu’ils habitent un corpus de faux savoirs magiques qui tire sa valeur de la confiance du Prince qui en profite. Il y a pour que cela marche, complicité et collusion avec le politique. Mais attention, il faut que ce soit évident, fumeux et tautologique.

Ceux qui attirent à eux cette part maudite, ce surproduit sont bien souvent les gérants les Mystères de nos sociétés. Et la finance, la monnaie, la communication, ce sont les grands mystères de notre époque. Ils sont complexes, fumeux, reversibles, puisque l’on peut tout dire et son contraire. Ils sont également peu vérifiables. Les fausses prophéties sont vite oubliées, ces gens habitent un monde de rêve, un monde ou la sanction n’existe pas pour eux, la sanction étant … supportée par les autres, tous les autres. Et même si les sanctions existaient,  cela ne changerait rien car la mémoire des masses ne dépasse pas quelques semaines au pire et quelques mois au mieux. On se reportera au travail du prix Nobel francais,  Allais, sur ces questions. Ce sera une occasion de lire de la vraie économie, et non pas du Diafoirus.

Nous avons développé depuis longtemps une thèse selon laquelle les grands prêtres attiraient à eux, par leur gestion des Mystères, les richesses, les honneurs, les femmes et maintenant les hommes ne l’oublions pas. Nous sommes dans Faust, il y a des gens qui ont vendu leur âme au diable avec qui ils ne mangent qu’avec une toute petite cuiller ; ces gens ont, comme nous l’expliquons souvent, favorisé la séparation des ombres et des corps ; et eux, ils gèrent les ombres ; le théâtre d’ombres.

Le réel, il est ce qu’il est, inatteignable pour eux, comme pour ceux qui ont précédé Galilée. Il suffit de voir à la fois leurs opinions divergentes et leurs échecs ! Mais le monde des signes, pas de problème, ils connaissent. Le génial économiste alternatif Steve Keen écrivait il y a quelque temps que l’économie était une science exacte, elle ne se trompe jamais, … à condition de penser et faire l’opposé de ce qu’elle préconise. Nous rappelons que Keen est l’une des 12 personnes qui a correctement prédit la crise de surendettement de 2008, par écrit et avec modèles démonstratifs à l’appui. Et qu’une grande parte de ses travaux a été validée par les équipes de la Bank Of England dans des écrits que l’on peut qualifier de Coperniciens. Ce qui crée la monnaie, ce sont les crédits accordés par les banques et ce n’est pas la création de monnaie qui crée les crédits contrairement à ce que pensent les fans des QE. Le crédit est ce qui est premier. Les QE poussent sur une corde et les soi disants résultats qu’on leur attribue ont une toute autre origine. Ces résultats comme le démontre Taylor (Economic/ One Stanford), le père de la fameuse règle, seraient même supérieurs avec une autre politique, sans les QE.

Ce que nous appelons de la Glose, c’est le commentaire des Mystères que l’on ne comprend pas. La magie, c’est la magie du mot, sacré, « dovish ». Nous sommes dans les discours circulaires dont les auteurs ne perçoivent même pas les contradictions quand elles sont éloignées de plusieurs paragraphes. Mais la meilleure de toutes c’est quand même celle-là ; il faut faire des QE parce que cela marche et il faut en faire plus parce que cela ne marche pas : l’inflation n’est pas au rendez-vous et il y a grand risque que la croissance déjà quasi nulle, ralentisse encore. Ah les braves gens.

BRUNO BERTEZ Le 25/10/15

illustrations et mise en page by THE WOLF

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