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Appeler un chat un chat: Nous sommes en Guerre ! Par Bruno Bertez

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Appeler un chat un chat: Nous sommes en Guerre ! Par Bruno Bertez

Pour les pleurnicheries et la compassion convenues, le lecteur  se reportera à ses médias habituels et aux discours des politiciens. Notre hommage aux victimes est le respect de la Vérité. Au delà de la mort, il n’est rien de pire que d’être enseveli sous un drap de mensonges. Nous présentons nos condoléances à tous ceux qui sont touchés par ce drame.

Les tueurs ont fait irruption dans la salle de concert du Bataclan. Un survivant, rapporte qu’ils ont crié « Allahou akbar ! ». L’un d’entre eux a prononcé quelques phrases où il était question de la Syrie. Puis ils ont ouvert le feu. Ils ont tiré sur la foule des spectateurs.  Paris a connu une nuit sanglante. Une nuit de massacre, de sang et de mort..

Les médias ont été d’une médiocrité sans nom, tant au plan de la qualité professionnelle du travail d’information, qu’au plan de l’analyse et des commentaires. Aucune capacité à exposer clairement, aucune rigueur dans la forme. Or c’est avec les médias que commence le combat, c’est leur compte rendu, leur gestion des émotions et ensuite leurs interprétations qui déterminent les orientations et les ripostes qui seront données par la suite. Nous avons assisté au règne de l’horizontal, au règne de l’image même pas significative, jusqu’à la satiété. Aucune profondeur, aucune mise en perspective, bref aucune verticalité susceptible d’introduire un peu de sens et d ‘intelligibilité dans des évènements dont précisément la finalité est de paralyser l’intelligence. Car la terreur, c’est cela, la soumission à l’émotionnel et l’incapacité à lui donner du sens pour élaborer des réactions adaptées…

Ce n’est pas vain de critiquer les médias, car c’est au niveau des médias que la guerre « spectacle », que la guerre de la peur commence. Il est frappant de voir que l’on désigne ces actes sanglants du nom de l’effet qu’ils font- ils terrorisent – mais que l’on ne prend pas garde au fait que cette terreur est justement mise en scène par les médias. Ils sont à la fois un moyen, un véhicule, un enjeu et leur traitement des évènements est indissociable des buts recherchés. Nous suggérons la mise en place d’une recherche sur le rôle des médias, dans la gestion de la guerre que nous appelons dissymétrique et que d’aucuns se forcent par propagande à appeler du nom fourre-tout de terrorisme. Le moral des citoyens est déterminant dans les guerres, former ce moral, le piloter, l’éclairer est primordial car c’est ce moral qui d’une part alimente le terreau, le terrain sur lequel va se dérouler la guerre et ensuite, c’est ce moral éclairé de la population qui va donner ou non sa légitimité à la riposte..

Cette insistance sur le rôle des médias n’est pas fortuite, elle est centrale dans notre commentaire. Notre commentaire repose sur l’exigence de vérité d’abord et avant tout: seule la vérité est efficace. Or les médias sont les gérants  et les garants de cette vérité. Ils le sont au moment où les populations sont les plus réceptives car, sous le choc, une béance s’ouvre, un besoin de savoir s’ouvre qui font que ce qui est dit où montré à ce moment précis acquiert un poids et une valeur considérables. C’est à ce moment de réceptivité que tout se noue et se joue. Hier, c’était à une mauvaise pièce de théâtre jouée par de mauvais acteurs qu’il nous été imposé d’assister. La pièce était d’autant plus mauvaise que les protagonistes étaient livrés à eux même, sans expérience, sans canevas, sans synopsis. Ils ont du  faire avec leurs propres insuffisances et surtout leur névrose.  La névrose c’est une vision et une verbalisation  du réel inadaptées, à coté de la plaque,  dans la névrose on remplace la symbolisation vraie, authentique, par autre chose qui vient d’ailleurs. Car c’est bien au spectacle d’une vision du monde névrotique, inadaptée, incapable coller au monde qu’il nous été donné d’assister. On sentait ces malheureux paralysés, terrorisés non pas par la terreur elle-même des évènements, mais par la peur de la gaffe. La peur de dire quelque chose de non politiquement correct, la peur de déplaire aussi. Il fallait, on le sentait bien insister sur l’appellation « terroriste », refuser tout autre caractérisation. Il fallait s’attarder à l’envi sur l’énormité des moyens mis en œuvre pour alimenter le spectacle , insister sur la mobilisation etc etc. Bref il fallait insister  sur la gestion cosmétique des événements. Fait caractéristique, chaque fois qu’un invité essayait de donner un peu de sens, un peu de verticalité, il était interrompu et jamais relancé.

Il est possible que les passeports syriens trouvés près des terroristes fassent partie de l'opération; les organisateurs peuvent très bien avoir voulu aggraver les divisions au sein de l’Europe et au sein des pays en injectant cette découverte de passeports qui crée un lien avec les "migrants".

Nous disons que seule la vérité est efficace, elle seule permet les réactions adaptées et elle seule permet d’élaborer les stratégies utiles dont on a le plus grand besoin. Les précautions prises, les mesures adoptées en vertu du plan Vigipirate, n’ont servi à rien. Les soldats qui patrouillent au pied de la tour Eiffel ou dans les halls d’Orly, de Roissy, des gares ainsi que les vigiles qui obligent les clients à ouvrir leur sac à l’entrée des grands magasins, tout cela est de la foutaise et il faut le dire. C’est de la gestion politique de bas étage qui trompe le peuple et vise à créer un faux sentiment de sécurité. Tout cela est dérisoire et criminel car cela détourne de la véritable action, laquelle commence avec une authentique prise de conscience, non biaisée de ce qui se passe. Sans compter que cela détourne des moyens – forcément limités- qui pourraient être utilisés efficacement.

La gestion des évènements est uniquement politicienne. La vraie gestion est défaillante, lamentablement défaillante comme le prouvent l’incapacité des services de renseignements et l’incapacité des services spécialisés. Tout est fait non pour réussir dans le réel, mais pour tenter de montrer au peuple que l’on agit et surtout que les pseudo-mesures liberticides que l’on a prise dans le passé sont efficaces. On est dans la promotion, dans la propagande et l’auto justification. . Et donc, on s ‘agite, on vibrionne, on brasse le vocabulaire pour masquer l’impuissance réelle. Tout cela nous fait penser à cette autre lutte, celle contre le chômage. La veille encore, le ministre de l’Intérieur se félicitait de la vigilance qui avait permis à la police de déjouer un projet fumeux d’attentat contre la base navale de Toulon ! Qu’est-ce que nous en avons à faire de ce que les services de police fichent, connaissent, répertorient des individus classés comme radicaux ? Ce qui nous intéresse, ce n’est pas que la police soit de plus en plus intelligente et qu’elle ait de bons dossiers, nous ne sommes pas à l’ENA, non ce qui nous importe, c’est n’est pas qu’elle cherche, mais qu’elle trouve et agisse. Quand nous parlons de névrose, en voici encore un exemple, on justifie l’impuissance et l’échec par les efforts accomplis, nous sommes dans le monde de Pierre de Coubertin bien français ou l’essentiel n’est pas gagner, mais de participer. Eh oui, en France, ce qui compte ce n’est pas le succès, mais l’effort que l’on a déployé car normalement dans un monde socialiste cet effort doit être récompensé. La France n’a pas la culture du succès et de ses sanctions, la France a la culture des bons sentiments. C’est une bien terrible névrose que celle-là qui la fait délaisser ce qui est efficace, ce qui marche, au profit de la conformité aux principes dominants. A ces principes larmoyants, victimaires. Ces principes de bonne conscience qui sont le discours de l’authentique impuissance. Pendant ce temps, quelques soldats infiltrés de nos ennemis de Daesh ou de nos amis d’Al Qaeda mettaient la dernière touche à la préparation de leur contre-attaque sauvage, barbare, non conventionnelle.

Ces gens sont en guerre. Nous aussi,  nous sommes en guerre nous leur portons la guerre quotidiennement, en Syrie, en Irak, , au Mali et en Libye. Nous leur faisons la guerre. Ils nous font la guerre. Mais notre névrose nous interdit de le reconnaître. Elle nous oblige à faire semblant de croire qu’ils luttent contre nous, que nous luttons contre eux, mais il faut nier la relation entre les deux, il faut nier que nous que nous luttons l’un contre l’autre, chacun avec ses armes. . Il faut jouer de la magie des mots d’Orwell, ne pas nommer et exorciser en appelant cela d’un autre mot plus commode, « terrorisme ». Comme si le terrorisme tombait du ciel..

Les Gouvernements Français successifs ont pris le parti, sans consulter le peuple, de participer aux opérations de bombardement menées en Irak et en Syrie. La France a annoncé haut et fort l’envoi gesticulaire d’un porte avion. Mais elle veut dissimuler aux Français que cela un coût. Que cela a un prix et une contrepartie terrible. Hollande veut se faire bien voir de ses Maîtres atlantistes, mais il néglige de nous dire que c’est nous qui payons. C’est le tiers payant habituel. Et c’est cela le socialisme : la dissimulation généralisée, des coûts, des prix à payer, encore un symptôme de névrose que cette dissociation. Quel est le but poursuivi par  cette coalition de simplets qui poursuit dans l’inefficacité la plus totale des objectifs tortueux, contre des ennemis interchangeables au Moyen-Orient ? Sommes-nous, sans le savoir les mercenaires d’autres intérêts ?

Comment peut-on avoir la naïveté d’imaginer que nos actions resteront indéfiniment sans réplique ? Alors que nos frontières sont plus que poreuses et que nous abritons en notre sein depuis des décennies des milliers de gens qui ne sont pas contents du sort que nous leur faisons. Des aigris, des laissés pour compte qui sont autant de cibles potentielles des recruteurs ? Peut-on imaginer que Daesh ou Al Qaida, qui disposent en Europe d’une réserve de troupes dormantes, mais motivées dans la population même n’exerceront aucune contre-attaque contre notre population ? Ceux qui l’ont cru sont des irresponsables au mieux, des criminels au pire.

Les guerres modernes ont changé de nature et de forme, ce sont des guerres qui opposent les forts aux faibles, des guerres dans lesquelles les distinctions entre civils et militaires ne jouent plus, des guerres ou le front et l’arrière se confondent, des guerres ou les victimes ne sont même plus les responsables et les chefs, non les victimes ce sont les populations. Et on fait semblant de l’ignorer !

On prend les Français pour des attardés. Il suffit de lire et de relire les textes stratégiques de ceux que nous avons désignés et fabriqués de toutes pièces comme nos ennemis, ils écrivent et publient sans arrêt, tout y est dit, tout est annoncé. Ils vont même jusqu’à annoncer avant nous, nos réactions. Et le plus souvent, ils ne se trompent pas, car nous tombons dans tous les pièges comme ceux qui consistent à faire donner l’armée au lieu d’en rester aux mesures de police et de renseignements ! Quoi de plus clair en effet pour ancrer l’idée de la guerre que de réussir à forcer l’adversaire à engager son armée  sur son propre sol ?

EN BANDE SON : 

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