Site icon Le blog A Lupus un regard hagard sur Lécocomics et ses finances

Pour Bruno Bertez : système et antisystème ne font plus qu’un – There is no alternative, la vérité est ailleurs ou reste à inventer …

Publicités

Les Français sont inquiets. Ils sont pessimistes. Ils sont exaspérés, en colère. La conscience du déclassement est vive, aiguë. Tout cela est actuellement anesthésié, sous soporifique. Les réseaux sociaux, les forums de discussion, les sondages, la mise en scène politique,  servent de défouloirs, ils canalisent et désamorcent. On a mis en place des soupapes, des processus de sublimation, de castration, on a neutralisé. On a même, remarque en passant, réussi à dévaloriser la virilité, le courage et les qualités de combat. Finis les héros, place aux transgenres. Les débats électoraux sont des soporifiques. La conjoncture économique est trompeuse, les élites Françaises et européennes ont créé une fausse amélioration temporaire par la création monétaire, par le crédit et le relâchement des objectifs de rééquilibrages budgétaires. La vague migratoire a été mise en mode « pause ». Les réformes qui font mal ont été provisoirement enterrées.

Tout ceci pour dire que la révolte sociale , la violence sont temporairement revenues à un niveau supportable mais que c’est une illusion. La mémoire des Bonnets Rouges, de la Loi El Khomri, et autres pics de mécontentement a disparu, elle a été noyée habilement il faut le reconnaître. La période est en elle même une sorte de chape de béton. Les citoyens  en sont à envisager de voter pour celui qui les fera le plus souffrir, pour celui qui a pour mission, confiée par l’étranger, de les laminer.

Bien sur tout cela suffit à la presse, aux médias et aux élites à courte vue; si ils réussissent à gagner du temps, ce sera toujours cela de pris. Et puis ils misent sur les trois années sans élections qui vont ensuite se profiler en Europe: les dominants et leurs complices ne seront plus gênés par les « braillards » et autres « déplorables » ; du moins c’est ce qu’ils espèrent et prévoient. Ils préparent la période post-électorale avec l’approfondissement de l’Europe; ils vont resserrer les mailles du filet, harmoniser la fiscalité, faire passer le rouleau compresseur, la grande machine à unifier, à standardiser et surtout mettre aux normes. Vous savez les fameuses normes et règles qui font les délices des Allemands. Trois ans pour faire de nous des sujets obéissants, vous savez de cette obéissance dont parlent les Eichman, Barbie et autres lors de leurs procès.

Les Français veulent que cela change: 55% d’entre eux pensent qu’il faudrait tout changer, 41% disent qu’ils seraient prêts à aller jusqu’à faire la révolution. Et que va-ton leur donner? De la cosmétique! La révolution numérique, des commissions de ceci, des commissions de cela, des miettes du gâteau universel, une recrudescence de la propagande en faveur de l’homme nouveau et du changement de peuple,  on va leur faire avaler du TINA, le fameux il n’y a pas d’alternative. Rien d’autre à faire.

Il y a ceux qui pensent que cela ne se passera pas comme cela, qu’un jour il y aura un grand soir, que la Rue chère à Mélenchon va se réveiller, que ceux qui sont à genoux vont se mettre debout. Nous sommes persuadés qu’il s’agit d’illusions, de mythes intégrateurs, de constructions qui organisent la servitude et la dépendance. Rien ne se passera. Mélenchon ne réunit plus rien si on excepte les nervis  de la CGT ou des groupuscules ex-trotskistes par intérim.

On  ne peut plus compter sur la société civile comme une entité indépendante, comme un contrepoids aux élites, aux politiciens et aux kleptocrates: le peuple, la société civile sont reprogrammés, rééduqués pour devenir conformes à ce que cet ordre ou plutôt ce désordre souhaite, reprogrammés pour qu’ils , le grand « ILS » puissent continuer, se perpétuer. Le peuple est reprogrammé, rééduqué pour consommer, râler, toucher ses droits , et voter Macron. Le système produit son propre peuple, il produit le peuple dont il a  besoin pour se survivre. Ceux qui dénoncent le système ou font semblant d ‘être  contre lui sont des fonctions organiques de ce système, ce sont des révoltés professionnels, ils  font métier de rebellocrates.

La classe laborieuse, les classes moyennes ont subi une défaite historique en 2008 et 2009, les ploutos et kleptos ont réussi par la peur à leur faire rendre l’essentiel des acquis qu’ils avaient gagné, ces acquis financés par le crédit au cours des 30 glorieuses. On est en train de leur confisquer et au delà les dividendes du progrès.

Nous assistons à un sursaut, dans cette défaite, c’est le sens profond du mouvement populiste , c’est un simple sursaut dont il ne faut pas mettre la sincérité en doute, mais ce sursaut ne peut aller bien loin, car ceux qui l’animent ne sont pas prêts à aller jusqu’au bout, ce qu’ils voudraient c’est le maintien  du « plus » et la suppression du « moins ». Finalement ils se contenteraient presque de l’os à ronger du Revenu Universel qui n’est rien que le partage à plus grande échelle de la misère sinon de l’indignité. Le monde est sous la coupe des ingénieurs sociaux, et ils programment même le négatif et les remèdes au négatif. Tout ce qui émerge est un produit, un produit mystificateur du système qui refuse de changer mais lâche juste ce qu’il faut lâcher pour continuer sinon à l’identique, du moins à l’essentiel.

La vie, quand on est contre, radicalement contre, reste à inventer.

BRUNO BERTEZ 

(ALAIN DE BENOIST)

EN BANDE SON :  

Quitter la version mobile