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Gilets jaunes, succession de Valls : les Français ne croient plus à la démocratie

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Gilets jaunes, succession de Valls : les Français ne croient plus à la démocratie

Les Français ne croient plus à la démocratie. Un sondage le montrait voilà trois semaines, le phénomène des gilets jaunes et l’abstention massive en Essonne pour la succession de Manuel Valls le prouvent. Le peuple attend un nouveau modèle politique. Ses élites le préparent.
 
Ce qu’il y a d’intéressant dans les gilets jaunes, c’est le mépris qu’ils suscitent chez leurs adversaires. Benjamin Grivaux, le porte-parole du gouvernement, l’a clairement exprimé : on ne discute pas, on n’a rien en commun, avec des gens « qui fument des clopes et roulent en diesel ». Désolé, c’est comme ça, les élites parisiennes n’ont pas gardé les cochons ensemble avec le populo français. Or le populo français s’en rend compte, il bloque les routes et il s’abstient de voter pour le successeur de Valls, il ne croit plus en la démocratie.
 

Edouard Philippe fait de la provocation contre les gilets jaunes

 
Cohn-Bendit, Bernard Henri Lévy, toute la bande peuvent bien dire ce qu’ils veulent, la gauche peut bien soutenir la banque, Edouard Philippe condamner l’anarchie avec l’approbation des anciens de mai 68, tout cela ne change rien à rien et n’empêche pas la colère de monter. C’est comme un café turc ou un lait français, tant que vous ne coupez pas le feu en dessous, ça continue inexorablement à monter et ça déborde. Or ce brave Edouard Philippe, comme naguère son maître Juppé, garde son cap, il dit avoir compris mais ne change rien. S’il avait été Louis XI à Péronne, il aurait traité Charles le Téméraire de crétin orgueilleux. Les meilleurs provocateurs sont parfois les inconscients.
 

Les gilets jaunes victimes du deux poids deux mesures

 
Je ne vois pas ce qui empêcherait les gilets jaunes de continuer. Ils sont soutenus par trois Français sur quatre. Sans doute le pouvoir et ses médias font-ils tout pour les déconsidérer et rejeter sur eux la faute des incidents qui ont lieu. Mais les médias eux-mêmes sont déconsidérés et cette propagande ne prend pas. Si les gilets jaunes ne commettent pas de grosses maladresses, ils garderont l’appui des Français. D’autant que le sentiment d’un deux poids deux mesures croît : lorsque la SNCF ou Air France prend la France en otage, le gouvernement est moins sévère. Lorsque les prières de rue du vendredi bloquent les rues, il détourne les yeux. Et quand six cent quartiers sont interdits à la police, aux pompiers, au gaz et à l’électricité, Edouard Philippe ne dit rien. Le coup de la démocratie en danger à vitesse variable, les Français n’y croient plus.
 

Après Valls, la démocratie suscite une abstention massive

 
Ils ne croient plus à grand-chose, à vue de nez, à part à l’argent nécessaire à boucler le mois. C’est ainsi du moins que les médias du système interprètent leur colère, ou leur lassitude. Car il y a aussi de la lassitude chez eux. Témoin la législative partielle de l’Essonne où les électeurs étaient appelés à choisir un successeur à Manuel Valls, parti roucouler sous le ciel bleu de Barcelone. L’ancien adjoint de l’ancien premier ministre arrive en tête devant la France insoumise et le Rassemblement national. Valls salue de « formidable score » de son ami, tandis que Farida Amrani pour la FI appelle à se méfier du « score très haut » du Rassemblement national. Ces vieilles rhétoriques prennent toute leur saveur quand on les rapporte à la mesure réelle des voix : il y a 82 % d’abstentions. Le « formidable score » est de 30 % x 18 % : 5,4 % des inscrits, et le « score très haut » de 13 % x 18 % de 2,34 %. Les électeurs ne plébiscitent pas plus l’ami de Valls qu’ils n’ont peur du fascisme. Ils se moquent du théâtre politique qu’on leur impose. Tel est le taux réel d’attachement à la démocratie en Essonne.
 

Les Français croient que la démocratie n’est plus dans la démocratie

 
Cela ne surprend guère si l’on éclaire ces résultats par un sondage paru voilà trois semaines sur le rapport des Français au pouvoir et à la démocratie. 41 % des sondés se disaient prêts à un régime autoritaire, inégalement répartis en fonction des partis (de 25 % des électeurs de Hamon à 55 % des Républicains). Et trois quart des Français croient que les marchés financiers et les multinationales détiennent trop de pouvoir, plus de la moitié d’entre eux pensant que c’est aussi le cas des médias et de la Commission européenne. Selon Jérôme Fourquet, directeur de l’institut de sondage IFOP, « l’idée que le pouvoir politique serait soumis aux puissances de l’argent domine aujourd’hui. » Seuls 8 % des Français pensent que le pouvoir est aux mains des citoyens : en d’autres termes, les Français croient que la démocratie n’est plus dans la démocratie, ils ne croient plus en ce que l’on nomme encore démocratie, ils croient vivre en ploutocratie.
 

Les gilets jaunes, c’est l’insurrection des Français de souche

 
On parlait beaucoup pouvoir d’achat, taxe et prix des carburants chez les gilets jaunes interviewés par les télévisions, mais le discours, tant économique que politique, était aussi confus dans le détail qu’il était clair dans l’ensemble : un peuple se disait dépossédé. Et ce peuple, l’image le montrait sans conteste possible, était celui des Français de souche, sans migrants ni musulmans. Par le biais de la taxe carbone, Macron a fait lever une insurrection française. Seulement, cette insurrection n’a pas conscience de ses vrais motifs ni même de la nature du système auquel elle s’oppose.
 
Quand on focalise le problème sur l’argent, on risque en effet de le fausser. La ploutocratie est le gouvernement par la richesse, non pour la richesse : ceux qui l’imposent n’en veulent pas plus, ils veulent le pouvoir, et le pouvoir non pour ses ors, comme beaucoup de démocrates, mais pour faire quelque chose : Soros en est un bon exemple. La caste mondialiste qui répand sa révolution se sert de l’argent et des appétits qu’il suscite pour gouverner, mais ses membres ne sont pas forcément très riches. Un Cohn-Bendit n’est qu’un moyen bourgeois, et Bernard Henri Lévy est moins riche que Trump.
 

41 % des Français croient à un gouvernement autoritaire

 
En revanche, ils sont très rusés, et savent se servir de la colère des peuples qu’ils suscitent. Le sondage du 31 octobre dernier ressemble trait pour trait à un autre sondage paru en 2015. Il montre une étonnante stabilité de l’opinion des Français, étonnante étant donnés les mouvements de population et les changements politiques. A l’époque, 40 % des Français étaient prêts à un gouvernement autoritaire. Un pour cent d’augmentation en trois ans, ce n’est rien. L’analyse des institutions qui inspiraient confiance aux Français était significative. 84 % des Français faisaient confiance à l’armée, 14 % aux partis politiques. Entre les deux 68 % faisaient confiance à l’Education nationale, et 30 % à peu près aux syndicats et aux médias. Les gilets jaunes sont manifestement les enfants de ce sondage. 
 

15 % des Français veulent donner le pouvoir à l’armée

 
Détail intéressant, dans le sondage de 2015, 15 % des Français voyaient avec faveur l’armée prendre le pouvoir ! Détail encore plus intéressant, et peu relevé, dans le sondage de 2018, 59 % des Français, soit près de trois Français sur cinq, seraient favorables à ce que des « experts non élus » prennent les affaires de la France en main à la place des partis politiques détestés. Alors que les mêmes se défient de l’Europe de Bruxelles et des marchés financiers. Certains y verront une forme de schizophrénie. C’est un bien grand mot, et inutile. La sympathique confusion des gilets jaunes dit clairement cette vérité : irremplaçable pour signifier à des élites faisandées qu’elle ne veut pas mourir et que leur politique mène dans le mur, la voix du peuple n’a pas pour fonction de démêler les raisons du malheur qu’elle détecte. C’est un cri d’alarme, c’est un chant de survie, ce n’est pas une analyse.
 

Révolution : la démocratie remplacée par le gouvernement des sages

 
Lesdites élites s’en servent. Le spectacle de l’anarchie et de la confusion des gilets jaunes, ajouté au spectacle de l’anarchie et de la confusion des grèves, ajouté au spectacle de l’anarchie et de la confusion des banlieues, mènera un de ces jours, du moins l’escomptent-elles, à un ras-le-bol général, à une demande d’ordre à tout prix : alors se lèvera le jour des experts non élus, qui sont déjà à l’œuvre à l’ONU, à l’OMS, dans les médias, à Bruxelles, et qui seront en quelque sorte adoubés par le peuple. Le projet de la révolution mondialiste est le gouvernement des sages, et le coup de génie tactique de ses dirigeants est de pousser le peuple, par l’aversion que suscite leur politique, à demander lui-même son asservissement. Les mondialistes se servent des peuples pour abattre la démocratie et la remplacer par le gouvernement des sages.

Gilets jaunes : la pédagogie du système contre les Français

Trois Français sur quatre soutenaient les gilets jaunes : les médias se sont employés à les discréditer en agitant la violence. Cette « pédagogie », entendez cette propagande, vise à se débarrasser d’une insurrection des Français de souche que le système ne maîtrisait pas.

La seule information sûre sur les gilets jaunes est la façon dont on en parle. Cela tient d’abord au caractère controversé du phénomène, objet de dispute et de pouvoir, ensuite à son caractère insaisissable, décentralisé : il n’y a pas de chef, pas de représentant, pas de plan d’ensemble, etc… Il est donc raisonnable, alors que l’on controverse sur le nombre, la cause et la responsabilité des morts et blessés, de s’en tenir à l’indiscutable, la seule réalité solide, le discours que tiennent sur les gilets jaunes leurs adversaires, médias, politiques et syndicats, ses éléments de langage, cette « pédagogie » grâce à laquelle le système impose sa vision des choses au public.

Les gilets jaunes, des Français à la dérive

Dans un premier temps, les médias, sous l’influence du ministre de l’Intérieur, minimisent le phénomène, puis rectifient le tir. Les gilets jaunes sont nombreux, leur désarroi réel, mais leurs revendications diffuses et contradictoires. Edouard Philippe les écoute, les comprend, mais garde le cap. La situation est bloquée, sans issue. Les Français sont mécontents, nous payons tous des décennies d’indolence et de faux semblants. Puis les choses se gâtent. Macron, élu sur la colère du peuple, n’a pas su la soigner. Mais les gilets jaunes sont en proie à une dérive totale, une radicalisation funeste, il y a cinq cent blessés et un, deux, ou trois morts, du jamais vu dans un mouvement social. Les violences s’intensifient. Voyez la Réunion. Edouard Philippe avait raison, après tout : la France, ce n’est pas l’anarchie.

La violence au cœur de la pédagogie du système

La pédagogie du système s’applique à faire sa propre promotion et dénigrer l’adversaire : après avoir montré dans un premier temps sa capacité d’écoute, il déplore la violence, les infiltrations des gilets jaunes. C’est bien beau de se vouloir indépendant des politiques et des syndicats, mais cette organisation permet toutes les manipulations, tous les excès : il y a eu des dérapages racistes et homophobes à certains barrages.

Voilà donc les gilets jaunes discrédités. Et maintenant ? Et maintenant, l’autre pince du système se met en branle. Mélenchon viendra à Paris avec les gilets jaunes, qu’approuvent maintenant Philippe Poutou. FO transports. L’extrême gauche et les syndicats, que les gilets jaunes avaient soigneusement écartés, vont vous reprendre tout ça en main. Chacun trouvera ses repères habituels et Macron pourra entamer le dialogue qu’il demande, faire se pédagogie habituelle. On sera à nouveau entre soi, comme toujours.

Le système contre les Français qui se cabrent

Ce qu’il y a eu de nouveau avec les gilets jaunes, en métropole, c’est que la jacquerie fut presque spontanée. On l’a vu à la tête des gens, pas de migrants musulmans, à leur impréparation, au « bololo » des revendications qui partaient dans tous les sens. C’étaient des Français moyens qui râlaient, des Français de souche qui n’en pouvaient plus. Le système les considérait comme une poule qui a trouvé un couteau : elle ne sait pas ce que c’est, ni comment le prendre. D’où ce mélange de gentillesse et de dureté, de mépris, d’incompréhension. Ces formules toutes faites, toutes creuses, la France qui se cabre devant le progrès, etc. Une pédagogie à la maman Brijou.

Gilets jaunes, drapeaux rouges et pédagogie

Face à cela, chez les gilets jaunes, il y avait la voix du peuple, confuse dans l’exposé rationnel, mais claire par la certitude du malaise. Le bonheur de l’insurrection après tant d’années courbées, comme une sortie de tranchée. Les gilets jaunes, ça ressemble simplement aux Français, c’est pourquoi ça semble si étrange au système et à ses médias, et c’est pourquoi les organisations ad hoc s’ébranlent pour les récupérer. Reste à savoir si ça va marcher. Les gilets jaunes peuvent refuser le drapeau rouge, mais ce sera sans doute une occasion pour le système de diviser le mouvement et d’organiser la confusion.

https://reinformation.tv/gilets-jaunes-pedagogie-systeme-francais-mille-90329-2/

Pauline Mille

https://reinformation.tv/gilets-jaunes-valls-francais-croient-democratie-mille-90289-2/

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