Site icon Le blog A Lupus un regard hagard sur Lécocomics et ses finances

Réponse à Charles Gave : Dette des États, la loi de 1973 et le transfert des fonds publics !

Publicités

Dette des États, la loi de 1973 et le transfert des fonds publics


Réponse à Charles Gave


Par Valérie Bugault − Le 6 février 2019

Dans un article relayé par Charles Sannat, Charles Gave s’exprime ouvertement sur ce qu’il pense de la mise en cause de la loi de 1973 et de la dette publique.

Cet article appelle, à l’évidence, une réponse. Cette réponse, en forme de contre-arguments, se placera sur deux plans différents : un point de vue de nature économique et un point de vue de nature géopolitique.

Rappelons de façon liminaire que Charles Gave, économiste de formation 1, est un gestionnaire de patrimoine, fondateur du groupe GaveKal situé à Hong-Kong.

Selon Charles Gave, la loi très décriée, dite « Pompidou-Rothschild » ne serait pas à l’origine de l’enrichissement des banques privées au détriment de l’État. En outre, les gens qui décrient cette loi auraient un « fond assez fort d’antisémitisme ».

Citons C. G. : « Je ne peux pas aller dans une réunion publique sans qu’un participant ne se dresse pour me parler de la Loi de 1973, dite ‘Pompidou-Rothschild’, qui aurait permis aux banquiers de s’enrichir grassement sur le dos de l’État et de la population.

La thèse semble être qu’avant cette loi funeste, l’État français pouvait emprunter gratuitement à la Banque de France (BDF), ce qui lui aurait été interdit après, et que ce serait un gros scandale.

Cette croyance, qui semble partagée autant par une partie de la droite française que par l’extrême gauche de notre beau pays (Mélenchon), outre qu’elle semble impliquer un fond assez fort d’antisémitisme, me laisse complètement pantois tant elle est stupide, et je vais essayer d’expliquer pourquoi dans les lignes qui suivent… ».

Charles Gave donne ensuite l’argument selon lequel, depuis 1936, le gouvernement français pouvait emprunter dans la stricte limite de 10 milliards de francs, sans payer d’intérêts sur ces emprunts, ce qui lui procurait une facilité de trésorerie. Cette « facilité de caisse » ne fut supprimée qu’en 1992, non par Pompidou et Giscard mais par Mitterrand et Delors, car contraire au Traité de Maastricht. Les Rothschild, « dont la banque était à l’époque nationalisée », n’avaient, selon Charles Gave, « pas grand-chose à voir dans le Schmilblick ».

Tout d’abord, il est vrai que les Traités internationaux ont désormais une valeur supérieure aux lois internes, obligeant à modifier ces dernières lorsque, malencontreusement, des dirigeants signent des Traités qui leur sont contraires. Les Traités internationaux sont donc, soit dit en passant, devenus un moyen efficace de déresponsabilisation politique des « hommes en charge du gouvernement » ; les Traités sont un moyen facile et gratuit de contourner les lois internes devenues gênantes.

Sur le fond du sujet, Charles Gave explique que ce n’est pas tant la loi du marché qui appauvrit l’État que la propension extraordinaire et maladive des « hommes politiques » à générer, de façon « naturelle », soit de l’endettement soit de la planche à billets. L’un et l’autre ayant, aux yeux de Charles Gave, des résultats similaires.

Il importe ici de préciser quelques postulats afin de rétablir quelques vérités.

D’une part, contrairement à ce que semble croire Charles Gave, personne ne soutient sérieusement qu’il faut remplacer les intérêts d’emprunts par de la planche à billet. Ce raccourci, extrêmement fallacieux, consiste à estimer que les français sont suffisamment idiots pour considérer que la dérive politique consistant à mal gérer le budget de l’État est à mettre sur le même plan que la planche à billet ou l’endettement sur les marchés de capitaux, deux moyens différents de pratiquer l’irresponsabilité monétaire. Il y a en effet deux analyses différentes dont les effets sont, volontairement ou non, confondus par Charles Gave : une analyse de la cause politique et une analyse des moyens techniques mis en œuvre.

Ce qui est indiscutable est la chose suivante : à dérive monétaire identique – par hypothèse réalisée par un personnel politique irresponsable – les effets de la planche à billets et ceux de l’endettement par taux d’intérêts ne sont pas du tout les mêmes.

L’utilisation abusive et sans mesure de la « planche à billets » a pour effet de générer une inflation, rapidement incontrôlable, et une perte de substance financière des actifs ; tout le monde souffre mais, toute proportion gardée, ceux qui souffrent le plus sont précisément les rentiers car ce sont eux qui ont le « plus d’actifs à perdre ». Personne, à ma connaissance, n’a jamais prétendu, contrairement aux allégations de Charles Gave, que l’utilisation abusive de la « planche à billets » était « gratuite ».

L’utilisation abusive de l’endettement à un tout autre effet que celle de la planche à billets, beaucoup plus acceptable pour les détenteurs de capitaux. Cet effet consiste à mettre la politique budgétaire de l’État sous la coupe des marchés de capitaux, et plus précisément, sous la coupe de ceux qui, en sous-mains, contrôlent ces marchés. Il n’est qu’à rappeler le raid hostile que Georges Soros avait mené contre la livre sterling pour se convaincre de la réalité de cette assertion. Plus récemment, Myret Zaki a parfaitement explicité le rôle fondamental des Hedge Funds américains dans le déclenchement, au début des années 2010, de la « crise de la dette grecque ». Un autre effet de la dette, extrêmement intéressant pour les grands détenteurs de capitaux, est que cette dernière permet de concentrer, à bon prix, une grande partie des actifs dans leurs mains. Ainsi, les institutions comme le FMI, la Banque mondiale, la Troïka européenne (Commission, BCE et FMI), le MES européen conditionnent l’octroi d’une « aide » financière aux États n’ayant plus accès « aux marchés » par la cession d’actifs publics – y compris stratégiques – dans le même temps qu’ils génèreront des intérêts engrangés par les pourvoyeurs de l’aide en question ; lesquels seront curieusement les mêmes pris sous des casquettes différentes que ceux qui « contrôlent » les « marchés ». Cette analyse doit être comprise dans le contexte actuel dans lequel la création monétaire relève essentiellement d’une écriture comptable des banques, sans aucune contrepartie réelle. Ainsi, des organismes privés peuvent, au moyen d’une simple écriture comptable, et avec la bonne conscience de faire « œuvre de charité publique », accaparer moyennant un prix déprécié la plus grande part des biens publics acquis avec de l’argent public. Le tour de prestidigitation est remarquable : l’accaparement est justifié par la mauvaise conduite des masses populaires qui ont « les dirigeants qu’elles méritent » !

En réalité, la loi de 1973, souvent et à juste titre décriée, s’inscrit dans un long mouvement consistant, pour les banquiers privés à reprendre le contrôle de la monnaie française qu’ils avaient en grande partie perdu à la fin de la 2nde Guerre mondiale en raison de la nationalisation de la Banque de France et de l’organisation (par l’État français sous la direction du CNR) du « crédit dirigé »par la mise en place du « circuit du Trésor ». Ce système intégré permettait une gestion saine et rigoureuse du budget de l’État et conditionnait la création monétaire aux seuls besoins réels de l’économie. C’est ainsi que la reconstruction d’un pays ruiné a pu être mis en œuvre ; et non comme trop souvent seriné par les effets du plan Marshall. À la sortie de la 2nde Guerre mondiale, l’État français a, par la grâce du CNR, pu être partiellement repris en main par le fait politique, dans le sens où l’État était, à nouveau, en charge de l’organisation publique pour le développement et l’amélioration du bien commun.

La reprise en main de la monnaie nationale par les banquiers a été, en effet, achevée, non par la loi de 1973, mais par l’intervention de l’article 123 du TFUE qui a interdit de facto tout financement politique de l’économie par autre chose que l’emprunt sur les marchés.

La seule question pertinente qui se pose ici est la suivante : comment le processus légitime et vertueux du circuit du trésor a-t-il laissé la place à la perte de souveraineté monétaire de la France par le biais de l’endettement sur les marchés ? Autrement dit, comment une gestion politique rigoureuse de la monnaie a-t-elle laissé la place, chez les élites françaises, à une gabegie institutionnelle débouchant sur un appauvrissement, pour ne pas dire une disparition, des classes moyennes et un enrichissement corrélatif des gros détenteurs de capitaux intervenant sur les marchés financiers ?

La réponse à cette question ne relève pas de la technique économique ou budgétaire, elle est de nature politique et géopolitique. Afin d’y répondre, il faut interroger l’histoire économique et politique du XXème siècle sous l’angle de l’évolution du rapport de force entre « fait politique » et « fait économique », il faut aussi observer l’évolution de ce même rapport de force sur une durée beaucoup plus longue.

On découvre ainsi que l’organisation politique de la République occidentale a pour corollaire une dépendance des « hommes politiques » aux « partis politiques »alors que ces derniers dépendent eux-mêmes de leurs « pourvoyeurs de crédit », c’est-à-dire de ceux qui financent les multiples et incessantes « élections ». On découvre aussi que, stratégiquement, la politique au long court échappe aux marionnettes politiques apparentes pour échoir en réalité aux hauts fonctionnaires inamovibles de l’État ainsi qu’aux créanciers des partis politiques.

Ce qui, fondamentalement, est en cause dans la dénonciation de la loi de 1973, est la perte de substance politique des États. La souveraineté monétaire, économique et politique n’appartient plus aux peuples qui forment les États mais aux banquiers commerçants, aux financiers, qui ont accaparés la création monétaire maitrisant désormais seuls l’affectation des ressources financières pour des objectifs relevant de leur intérêt catégoriel et non plus de l’intérêt général. Ce qui est en cause est le contrôle des économies étatiques que le contrôle des monnaies a permis aux banquiers. Ce qui est aussi en cause est le contrôle et la subversion du phénomène politique par ces mêmes banquiers.

Pour résumer notre propos, Charles Gave semble souffrir d’une sorte de dissonance cognitive lorsqu’il préconise le retour au RIC tout en dédouanant les auteurs de la loi de 1973. Cette loi n’est en effet qu’une étape dans la longue marche de la perte de souveraineté politique et monétaire de l’État. Or, précisément, cette perte de souveraineté passe par la dépendance financière de l’État et son asservissement aux marchés. La loi de 1973 n’impose pas en effet le recours excessif et indu à l’endettement par des hommes politiques irresponsables, mais elle prépare le terrain au changement de paradigme monétaire : elle met en place la structure qui permettra, lorsque des hommes politiques corrompus interviendront ouvertement, d’enrichir les grands capitalistes en appauvrissant les populations et les États, le malheur des uns réalisant dès lors le bonheur des autres.

Répétons-le : la loi de 1973 n’est qu’une étape – non décisive à elle seule mais tout à fait indispensable – dans la réorientation des effets des « crises budgétaires » dans un sens qui soit favorable aux très grands détenteurs de capitaux. Or, ces grands détenteurs de capitaux ont, depuis de longs siècles, établi leur quartier général à la City of London (premier paradis fiscal historique) : leur puissance actuelle est due à la stratégie mise en œuvre par Oliver Cromwell consistant à allier le glaive et la banque pour la réalisation d’un empire. Cet empire est en réalité d’ordre strictement financier car « pas de glaive » sans financement par la banque. Comme disait Napoléon : « la main qui donne est au-dessus de celle qui reçoit ». Cet empire financier n’est que conjoncturellement géo-localisable. Il aspire aujourd’hui à établir un gouvernement mondial sur les décombres des États et des empires.

Lorsque Charles Gave prétend ironiquement que les français sont « partagés sur le sujet de la cueillette des haricots verts ou le ramassage des escargots », nous lui répondons qu’il devrait se poser la question de savoir sur quel sujet il est lui-même partagé : souhaite-t-il l’établissement d’un RIC alors que l’intitulé des questions restera dominé par le personnel politique actuel ? Ou souhaite-t-il un retour du phénomène politique réel, ce qui passe par un changement radical non seulement du personnel politique mais aussi et surtout de la domination des États par les détenteurs des marchés ? Car dans la seconde option, c’est l’intégralité de l’organisation politique des États qu’il faut réinitialiser, pas seulement un « changement conjoncturel » du personnel politique. Dans ce dernier cas de figure, il doit être mis fin à la domination des États par les « marchés », c’est-à-dire que les États politiques doivent à nouveau reprendre le contrôle de multinationales et réguler de façon effective les « marchés » de capitaux, qui échappent aujourd’hui à toute contrainte autre que celles qu’ils se mettent eux-mêmes.

Qu’en pense Charles Gave et tous les gestionnaires de capitaux, dont un des rôles est justement d’agir sur les marchés jouant, ce faisant, le jeu des « grands capitalistes » qui maîtrisent aujourd’hui toutes les réglementations ?

Valérie Bugault

Notes

http://lesakerfrancophone.fr/dette-des-etats-la-loi-de-1973-et-le-transfert-des-fonds-publics

Je ne peux pas aller dans une réunion publique sans qu’un participant ne se dresse pour me parler de la loi de 1973, dite “Pompidou-Rothschild”, qui aurait permis aux banquiers de s’enrichir grassement sur le dos de l’Etat et de la population.

La thèse semble être qu’avant cette loi funeste, l’Etat français pouvait emprunter gratuitement  à la Banque de France (BDF), ce qui lui aurait été interdit après, et que ce serait un gros scandale.

Cette croyance, qui semble partagée autant par une partie de la droite française que par l’extrême gauche de notre beau pays (Mélenchon), outre qu’elle semble impliquer un fonds assez fort d’antisémitisme, me laisse complètement pantois tant elle est stupide et je vais essayer d’expliquer pourquoi dans les lignes qui suivent.

Depuis 1936 et la réforme de la BDF, le gouvernement français pouvait emprunter dans des limites assez strictes 10 milliards de francs (si mes souvenirs sont exacts) sans payer d’intérêts sur ces emprunts et avait donc une espèce de facilité de trésorerie auprès de la BDF.

En 1973, Giscard et le Gouverneur de l’époque reformèrent la BDF, qui en avait bien besoin, et changèrent un certain nombre de choses mais très curieusement ne touchèrent pas à cette facilité qui ne fut supprimée qu’en 1992 puisqu’elle était en contradiction avec le traité de Maastricht.Ceux qui ont supprimé cette faveur que la BDF accordait à l’état ne furent donc pas Pompidou et Giscard mais Mitterrand et Delors, et les Rostchild, dont la banque à l’époque était nationalisée après avoir été au bord de la faillite, n’avaient pas grand-chose à voir dans le Schmilblick.

Mais cette croyance, largement répandue, indique une méconnaissance assez grave de la façon dont une économie fonctionne, ce qui est infiniment plus embêtant.

La première des incongruités est de croire qu’en économie la gratuité existerait.

Chacun se souvient de la phrase immortelle de monsieur Hollande, notre précèdent Président, annonçant doctement alors même qu’il avait enseigné l’économie à Sciences-Po (pauvres élèves, tout s’explique) que « ça ne coutait rien puisque c’est l’Etat qui paye », ce qui avait fait rigoler tout le monde.

Eh bien, ceux qui croient que si l’état ne paye pas de taux d’intérêts, cela veut dire que les emprunts sont gratuits, ont une compréhension de l’économie à peu près équivalente à celle de Flanby, et je vais essayer d’expliquer pourquoi.

Qu’est que donnait la BDF au gouvernement en échange des bouts de papiers colorés (les titres des emprunts) que le gouvernement livrait à la BDF ?

Réponse : de l’argent frais.

Et d’où sortait cet argent frais ?

Réponse : de la planche à billets.

Et donc la masse monétaire augmentait et avec elle l’inflation.

Et qui souffrait de l’inflation ?

Réponse : les épargnants français, qui payaient donc en fait cette fameuse gratuité et qui voyaient leur épargne détruite, ce dont ne souffrait absolument pas les fonctionnaires dont les salaires étaient indexés sur l’indice des prix de détail et qui, ayant des emplois à vie, n’avaient pas besoin de se constituer une épargne…

Cette miraculeuse gratuité n’était donc en fait qu’un transfert de richesse des épargnants vers les fonctionnaires et ceux qui parlent encore de cette foutaise montrent simplement qu’ils ne comprennent rien de rien à l’économie, ce qui ne surprendra aucun des lecteurs de l’IDL.

La deuxième imbécillité est de dire que du coup la France souffrirait de ce que ces génies appellent « la dictature des marchés financiers »

Pour ne pas subir la dictature des marchés financiers, il existe une solution très simple qui est de ne pas emprunter : en Suisse, en Suède, en Allemagne, personne ne parle de la tyrannie des marchés financiers et c’est bien normal puisque ces pays sont en excédent budgétaire.

Par une amusante ironie, le dernier budget en équilibre voté par nos Solon le fut en …1973 et depuis nos affaires ont toujours été gérées par des gens que NOUS avions élu et dont nous savions TOUS qu’ils nous mentaient. Il suffit de se souvenir de la formule du regrettable Président Chirac : « Les promesses électorales n’engagent que ceux qui les ont cru » pour se rendre compte du mépris que les coquins que nous élisons ont pour nous.

Et donc nous n’avons eu QUE des déficits depuis 45 ans… parce que nous avons cru que la croissance du poids de l’Etat dans l’économie était une bonne chose, mais que nous refusions de payer pour cette très bonne idée.

Et comment ces déficits perpétuels ont-ils été financé ?

En émettant de la dette bien sûr.

Et qu’est que la dette étatique ?

La science financière nous dit que la dette étatique, ce n’est que la somme des impôts que nous aurions dû payer et que nous avons refusé de payer, préférant laisser cette charge à nos enfants ou petits-enfants.

Et la dictature financière se manifeste quand les marchés commencent à se demander si nos petits-enfants accepteront de payer au motif que nous avons refusé de le faire

On voit déjà ce qui va se passer. Les jeunes français productifs ont une valeur marchande très forte à l’international, très supérieure à celle qu’ils auront s’ils restent en France puisqu’il leur faudra rembourser cette dette.

Ils partiront-et partent déjà- à l’étranger, laissant sur place ceux qui n’ont pas de valeur marchande à l’international et qui donc seront bien incapables de rembourser quoi que ce soit.

C’est ce que nos incompétents appellent la dictature des marchés financiers et qui n’est que le vote avec leurs pieds des jeunes qui ne voient pas pourquoi la génération de Mai 1968, la plus bête de l’histoire de France, devrait les mettre en esclavage pour s’assurer une vieillesse tranquille, après avoir dilapidé l’argent que leurs parents leur avait laissé, et on les comprend.

En fait, les autorités politiques et les citoyens en France sont dans la position du drogué qui se plaint d’être dépendant de son dealer…

Et ce qui se passe en ce moment c’est simplement que cette note commence à être présentée et qu’il va falloir un jour vivre selon nos moyens.

Mais c’est la que les esprits faibles qui parlent de la Loi de 1973 font preuve d’une incroyable irresponsabilité.

Ce qu’ils veulent suggérer en disant que « c’est un scandale que la BDF ne puisse pas financer directement le déficit budgétaire » est que nous n’aurions aucun problème si la BDF assurait ce financement, et donc nous n’aurions plus de dictature des marchés.

Et donc ils confondent l’argent avec la richesse, ce qui est erreur quasiment enfantine.

Ce n’est pas parce que la masse monétaire augmenterait tous les ans pour financer des dépenses improductives que la quantité de richesse augmenterait dans le pays bien au contraire.

Et on le voit chaque jour au Venezuela, si cher à monsieur Mélenchon.

Je peux assurer le lecteur que la banque centrale du Venezuela, qui était un pays plus riche que la France en 1945, a financé totalement les imbécillités et de Chavez et de Maduro, et que le seul résultat est aujourd’hui que la monnaie du pays ne vaut plus rien, que les gens meurent de faim et que trois millions de personnes ont traversé les Andes à pied pour aller ailleurs.

Et l’amusant est que dans l’histoire, la première fois que cela s’est produit, ce fut en France, sous la Régence, avec le système de Law, et que cela donna l’occasion à Cantillon, un très grand économiste Irlandais d’être le premier à faire la distinction entre richesse et argent, que cela date de près de trois cent ans et qu’il y a toujours des ignoramus chez nous, trois cent après, pour expliquer que créer plus d’argent amène à plus de richesse.

Mais bien sûr, eux ils ne financeront que des dépenses productives parce qu’eux, ils connaissent le futur, ce qui est une autre ânerie, puisque le futur est inconnaissable.

J’ai donc le mépris le plus total pour tous ces gens qui me parlent de la Loi de 1973, parce que, ou bien ils ne savent pas et devraient se renseigner, ou ils savent, et donc savent qu’ils mentent.

Ce qui nous ramène à ceux qui nous gouvernent depuis cinquante ans.

La réalité est simple :

  • Permettre la dette, c’est permettre aux politiques d’acheter les voix d’aujourd’hui avec l’argent de demain.
  • Donner aux politiques la possibilité de lever des emprunts, c’est donner les clefs de sa cave à vins à un alcoolique.
  • Croire qu’il existe quelque chose qui s’appelle la dictature des marchés, c’est soi être idiot, soit croire que les autres le sont.
  • Financer l’Etat par la planche à billets, c’est la ruine assurée.

Et donc nos problèmes ne viennent pas du fait que nos élites ne connaissent rien à l’économie mais tout simplement du fait que nous sommes gouvernés par des crapules qui manipulent les électeurs en sachant très bien ce qu’ils font.

Et ces crapules ont monté un système qui est quasiment irréformable.

Toute une série de gens croient que « le Calife est bon (le système) mais que le Vizir est mauvais (le personnel politique) » et qu’il suffirait de changer le personnel politique, en mettant à leur place tartempion ou tartemuche et que tout irait mieux.

C’est complétement faux.

La seule solution est de changer le système en inscrivant dans la Constitution le Referendum d’initiative Citoyen et de se débarrasser de ceux qui ont fait de la politique leur métier.

Il se murmure que le Président pourrait annoncer un referendum pour le même jour que l’élection au Parlement Européen. Je crains que nous n’ayons un referendum sur la cueillette des haricots verts ou le ramassage des escargots, sujets brûlants qui partagent les Français

S’il annonçait un referendum sur le RIC, alors je dirai « Embrassons-nous Folleville, tout est pardonné ».

Je vais surement être déçu en bien, comme disent nos amis Suisses.

https://institutdeslibertes.org/la-loi-de-1973/

EN BANQUE SON : 

Quitter la version mobile