L’observation de ce qui se passe avec les gilets jaunes indique que le peuple est à nouveau en train de subir une défaite historique.

Tout ce que fait Macron est destiné à profiter aux ultra riches, aux très grandes fortunes,  aux entreprises financialisées,  et à l’étranger. Pour l’étranger d’ailleurs Macron mêne  un combat exemplaire . Un combat de classe. Ce combat concerne toute l’hyper classe mondiale car le populisme est un problème commun, il suffit de lire les productions des think tanks.

Personne ne le dit car ces catégories ont l’intelligence de ne pas se manifester, elles sont absentes, silencieuses. Macron s’est auto-désigné comme le fer de lance mondial contre le populisme, il a réussi à s’imposer et à devancer Tony Blair qui voulait jouer le même rôle vedette et en toucher les récompenses fiancières.  Ces classes et hyper classes lui laissent les mains libres, remarquez le .

Macron est en train de gagner c’est une évidence, il suffit de compter ce sur quoi il a du lacher: quasi rien et ce rien dérisoire qu’il a laché d’une main,  il l’a repris  d’une autre main. En revanche il a pris, il a prélevé,  et pour longtemps car ce qu’il a fait engage l’avenir long.

« Les Français se sont usés par excès d’être. Ils ne s’aiment plus, parce qu’ils sentent trop qu’ils ont été. » — Emil Cioran, De la France (1941)

Son diagnostic de départ, qu’il a explicité à ses sponsors était que le peuple, la rue étaient un tigre de papier, ce fut son expression. Et il a vu juste. Il a ridiculisé les rodomontades des  Zozos du style Mélenchon.

« Il s’agirait d’assumer […] les processus les plus destructeurs de l’ère moderne pour les utiliser en vue d’une libération : ce serait une manière de retourner le poison contre lui-même ou de “chevaucher le tigre”. » — Julius Evola, Révolte contre le monde moderne (1934)

Macron a réussi à diviser et même si il y a encore beaucoup de sympathisants au mouvement  de révolte, il y a peu de soutien aux révoltés car Macron a  réussi à les marginaliser en les dévalorisant. Personne dans la bourgeoisie moyenne qui était un enjeu, n’a envie de ressembler à ces braillards .

Il n’y a pas de soutien concret, réel, engagé. Il y a beaucoup de spectateurs. C’est l’habileté du pouvoir que d’avoir réussi cela. L’autre succés c’est le saucissonage, la division des catégories professionnelles et socio professionnelles; et cela il l’a réussi par l’entente secrète avec les leaders syndicaux, tous jaunes mais dans un autre sens, au sens de  « achetés ».

La trahison des corps constitués, que sont les partis, les sénateurs, les syndicats, la presse, les stars, les personnalités influentes  est pour beaucoup dans sa victoire. il sait menacer, faire chanter, récompenser, flatter et les circonstances lui sont favorables: personne n’a de légitimité en soi dans le système français, tout le monde dépend d’en haut, tout vient d’en haut. Il a même réussi à mettre dans sa poche les corrompus menacés de prison, les Sarkozy , les Bayrou, …, les rebellocrates qui avaient des choses à cacher …

Les corps intermédiaires ont fait en sorte de ne surtout pas voir le lien  entre les différentes   revendications, en sorte de ne pas unifier, de ne pas en montrer la logique cachée. Ils ont, comme Mélenchon ou Marine joué le jeu de l’émiettement, du partiel. Et ils  ont laissé les révoltés aller  dans le mur. Tirant même vers la fin, le tapis sous leurs pieds.

Toute la société est tombée dans le piège bien dressé il faut le dire , le piège des « ismes »: racisme, islamisme, féminisme, jeunisme, modernisem, genrisme, veganisme et j’en passe et des meilleurs comme disait le regretté San Antonio. Un homme qui en avait, lui.

Tout le monde  a oublié le problème essentiel, celui du travail et des conditions de production:  la condition des salariés, l’ordre social inique, la gestion de classe, même la précarité qui était un thème porteur ces derniers jours a bien été désamorcée malgré un sacrifice humain.

RTL passe sans cesse une chanson vedette qui dit en rengaine: je suis un ouvrier , dans la chanson à aucun moment il n’est question de travail, que du sociétal !

Tout est bien résumé par ce dessin masturbatoire confirmé par la lecture de ce qui se dit sur les réseaux sociaux; le peuple se fait en….r, il se ment mais il en jouit en inversant, en jouant avec l’imaginaire de sa victoire.

Macron n’a nullement la trouille, il boit le champagne, il passe son temps au téléphone , à  écouter les félicitations qui pleuvent de toutes parts,  même pas les encouragements car ils ne sont pas nécessaires.

Il vit, il baigne dans la congratulation.

Macron a compris notre époque.

  

EN BANDE SON :