L’un est le président d’un petit pays d’Amérique centrale, l’autre est un économiste iconoclaste devenu président en Argentine. Tous deux fascinent et dérangent. Nayib Bukele au Salvador et Javier Milei en Argentine incarnent une nouvelle génération de leaders latino-américains : anti-système, hyper-médiatiques, portés par le numérique, et décidés à « renverser la table ».
Certains les appellent des populistes. D’autres voient en eux les nouveaux « conquistadors » d’un Nouveau Monde politique, défiant les vieilles élites et réécrivant les règles.


Un style de rupture
Bukele et Milei partagent un point commun fondamental : la rupture radicale avec les partis traditionnels.
- Bukele a balayé la classe politique salvadorienne, se présentant comme le champion d’un ordre nouveau contre les gangs et la corruption.
- Milei, lui, s’est construit contre la « caste politique », promettant de dynamiter un système économique sclérosé par le péronisme et le clientélisme.
Ils utilisent tous deux les réseaux sociaux comme arme principale : TikTok, Twitter, lives, mèmes. Leur communication est directe, violente parfois, mais terriblement efficace.
La force du mythe « anti-système »
Leur succès tient à un mythe puissant : celui du héros solitaire qui s’oppose à une élite corrompue.
Comme les conquistadors du XVIᵉ siècle, ils prétendent conquérir un territoire, non plus géographique, mais symbolique :
- La promesse d’un nouveau « monde » économique et politique.
- La promesse d’une renaissance morale ou nationale.
Bukele, le techno-autoritaire
Au Salvador, Nayib Bukele se présente comme le « président le plus cool du monde », casque à l’envers et tweets cinglants.
Mais derrière cette image se cache une stratégie autoritaire :
- Suspension de libertés pour combattre les gangs.
- Contrôle renforcé sur les institutions.
- Adoption du Bitcoin comme monnaie légale, symbolisant la rupture totale avec le système financier traditionnel.
Pour certains, Bukele est un génie pragmatique ; pour d’autres, un dangereux autocrate en construction.
Milei, le libertarien extrême
Javier Milei a bâti son ascension sur un discours ultralibéral :
- Suppression de la banque centrale.
- Dollarisation de l’économie argentine.
- Dérégulation totale.
Sa personnalité théâtrale (il s’identifie à des lions, scande « Viva la libertad, carajo ! ») séduit une jeunesse argentine désabusée, lassée par des décennies d’inflation et de promesses trahies.
Le Nouveau Monde qu’ils promettent
Bukele et Milei veulent conquérir un « Nouveau Monde », un espace mental où l’individu triomphe de l’État, où les vieilles structures s’effondrent.
Mais ce Nouveau Monde reste incertain :
- Bukele a apporté une baisse spectaculaire des homicides, mais au prix d’arrestations massives et de dérives autoritaires.
- Milei promet la prospérité, mais sa thérapie de choc risque de plonger les plus pauvres dans une précarité accrue.
Conquistadors ou illusionnistes ?
Les conquistadors d’autrefois ont apporté des transformations radicales, souvent violentes, imposant un nouvel ordre au nom de la « civilisation ».
Bukele et Milei, chacun à leur façon, répètent ce schéma : séduire avec un récit simple, tout conquérir, et imposer leur vision coûte que coûte.
Conclusion
Bukele et Milei incarnent une époque de colère et de méfiance généralisée envers les élites.
Ils sont à la fois symptômes et acteurs d’un changement profond en Amérique latine : une quête éperdue de liberté, d’efficacité, et d’identité.
Conquistadors ou illusionnistes ? Seul le temps dira si leur « Nouveau Monde » sera un éden de liberté ou un empire fragile, bâti sur des illusions.
🗣️ Citations marquantes
Nayib Bukele
« Nous avons le contrôle total. »
👉 Résume sa prise de pouvoir sur les institutions.
« Le Salvador est aujourd’hui l’endroit le plus sûr d’Amérique. »
👉 Met en avant la baisse des homicides, même si les méthodes sont contestées.
Javier Milei
« Viva la libertad, carajo ! »
👉 Devenu son slogan emblématique, cri de ralliement libertarien.
« L’État est une machine à voler. »
👉 Sa vision radicalement anti-étatiste.

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Juste deux remarques :
Bukele : Fin du rousseauisme beat qui déresponsabilise l’ensembles des acteurs. Chacun assume ses choix et ses actes ! La société n’a pas pour fonction de s’adapter et de supporter des éléments qui n’en acceptent pas ses règles élémentaires !
Milei : Si on enseignait l’économie de marché de façon objective, Milei, qui ne fait qu’appliquer les principes de base théorisés par les véritables économistes, les peuples sauraient qu’il n’est pas une exception !
Keynes et Sartre sont des aberrations, c’est Schumpeter et Aron qui ont raison !
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