Art de la guerre monétaire et économique

đŸș Medvedev / Poutine : le cerbĂšre Ă  deux tĂȘtes du complexe militaro-industriel russo-soviĂ©tique

🏛 1. Deux tĂȘtes, un seul corps : le “cerbĂšre” du Kremlin

Depuis plus de vingt ans, Vladimir Poutine et Dmitri Medvedev jouent un pas de deux politique :

  • Poutine : le visage dur, l’autoritĂ© martiale, la verticalitĂ© de l’État.
  • Medvedev : le visage plus lisse, l’image “tech-friendly” et libĂ©rale (en façade).

âžĄïž Un duo “bon flic / mauvais flic” qui a permis au pouvoir russe de s’adapter aux Ă©poques sans jamais perdre la main.


đŸ›Ąïž 2. Le complexe militaro-industriel russo-soviĂ©tique

Le “cerbĂšre” garde la mĂȘme porte depuis 30 ans : celle du complexe militaro-industriel, hĂ©ritage direct de l’URSS.

  • Les gĂ©ants d’armement (Rostec, Almaz-Antey).
  • Le nuclĂ©aire (Rosatom).
  • L’énergie comme levier gĂ©opolitique (Gazprom, Rosneft).

🎭 3. Le jeu des rîles

  • Poutine : l’incarnation du tsar moderne, arbitre ultime des deals entre oligarques et industriels.
  • Medvedev : l’ombre “moderne”, qui a jouĂ© le prĂ©sident (2008-2012) quand il fallait adoucir le rĂ©gime aux yeux de l’Occident, avant de redevenir l’idĂ©ologue belliqueux des rĂ©seaux sociaux.

👉 Aujourd’hui, Medvedev tweete des menaces nuclĂ©aires
 et Poutine, faussement modĂ©rĂ©, semble presque “raisonnable” en comparaison.


⚔ 4. Un duo indissociable

Il ne s’agit pas d’une simple alliance :

  • Medvedev est le chien de garde et le “paratonnerre” politique de Poutine.
  • Poutine est le chef de meute et le garant du systĂšme.

âžĄïž Deux tĂȘtes, un seul cerveau stratĂ©gique : maintenir le Kremlin comme centre du jeu mondial, quoi qu’il en coĂ»te.


🔼 5. Conclusion : le cerbùre ne dort jamais

La Russie n’est pas seulement dirigĂ©e par un homme fort.
Elle est gardĂ©e par un cerbĂšre bicĂ©phale — un monstre politique qui sait changer de ton, mais jamais d’objectif.

Vladimir Poutine et l’économie de guerre de la Russie : une stratĂ©gie risquĂ©e mais assumĂ©e

Depuis l’invasion de l’Ukraine en fĂ©vrier 2022, la Russie de Vladimir Poutine a progressivement basculĂ© vers une Ă©conomie de guerre. Cette transformation profonde ne se limite pas Ă  l’industrie militaire : elle redĂ©finit la structure Ă©conomique du pays, ses prioritĂ©s budgĂ©taires et son modĂšle social.

Une économie résiliente mais sous pression

MalgrĂ© les sanctions occidentales massives, l’économie russe a surpris de nombreux observateurs. En 2022 et 2023, le PIB n’a pas chutĂ© autant qu’attendu ; certaines estimations ont mĂȘme montrĂ© une croissance modeste en 2023, portĂ©e notamment par les exportations d’énergie (pĂ©trole et gaz vers la Chine, l’Inde et d’autres pays d’Asie).

Mais cette « rĂ©silience » est trompeuse : la Russie a dĂ» vendre son pĂ©trole Ă  des prix infĂ©rieurs au marchĂ© mondial, et son Ă©conomie est de plus en plus dĂ©pendante du complexe militaro-industriel. La production d’armements, de munitions et de drones devient un moteur central, absorbant une part croissante du budget fĂ©dĂ©ral. Selon certaines estimations, plus de 30 % du budget de l’État en 2024 est consacrĂ© Ă  la dĂ©fense et Ă  la sĂ©curitĂ©.

Un virage assumé par le Kremlin

Pour Vladimir Poutine, l’économie de guerre n’est pas qu’une nĂ©cessité : c’est aussi un outil politique. En prĂ©sentant la Russie comme une « forteresse assiĂ©gĂ©e », le Kremlin renforce le nationalisme et la cohĂ©sion autour du pouvoir. La rhĂ©torique officielle insiste sur la « lutte contre l’Occident » et la dĂ©fense des « valeurs russes ».

Ce discours sert Ă©galement Ă  justifier des mesures autoritaires : renforcement de la censure, mobilisation partielle, rĂ©pression accrue des opposants et recentralisation de l’économie. Certaines entreprises stratĂ©giques sont nationalisĂ©es ou placĂ©es sous contrĂŽle rapprochĂ©, et le secteur privĂ© est fortement incitĂ© — parfois contraint — Ă  contribuer Ă  l’effort de guerre.

Les effets sur la population

L’économie de guerre a un coĂ»t social Ă©levĂ©. L’inflation reste Ă©levĂ©e, particuliĂšrement sur les biens de consommation importĂ©s ou contenant des composants Ă©trangers. Le rouble, bien que soutenu artificiellement, a perdu de sa valeur face aux devises internationales, ce qui Ă©rode le pouvoir d’achat.

Le marchĂ© du travail est Ă©galement affecté : si le taux de chĂŽmage officiel reste bas, c’est en grande partie dĂ» Ă  l’absorption de main-d’Ɠuvre par l’armĂ©e et l’industrie militaire. ParallĂšlement, une fuite des cerveaux s’est accentuĂ©e : beaucoup de jeunes diplĂŽmĂ©s et de spĂ©cialistes ont quittĂ© le pays, notamment dans la tech ou la finance.

Une économie de plus en plus isolée

À moyen terme, cette stratĂ©gie expose la Russie Ă  un isolement Ă©conomique durable. La dĂ©pendance accrue Ă  la Chine et Ă  quelques autres partenaires asiatiques rĂ©duit la marge de manƓuvre diplomatique et Ă©conomique. Le risque : devenir un « junior partner » de la Chine, avec un pouvoir de nĂ©gociation affaibli.

Par ailleurs, le sous-investissement dans les secteurs civils, l’innovation et les infrastructures hors dĂ©fense pourrait freiner le dĂ©veloppement Ă  long terme. Le tissu Ă©conomique se militarise et se concentre sur des prioritĂ©s de court terme, au dĂ©triment d’une diversification qui avait commencĂ© timidement dans les annĂ©es 2010.

Une voie sans retour ?

En mars 2024, Vladimir Poutine a Ă©tĂ© réélu pour un cinquiĂšme mandat, renforçant sa lĂ©gitimitĂ© interne. Il s’appuie sur l’idĂ©e que la Russie doit se prĂ©parer Ă  un « conflit long », non seulement militaire mais aussi Ă©conomique et idĂ©ologique avec l’Occident.

Dans cette perspective, l’économie de guerre apparaĂźt moins comme une rĂ©ponse temporaire que comme un modĂšle durable, assumĂ© et institutionnalisĂ©. Si cette approche offre une certaine stabilitĂ© politique interne Ă  court terme, elle pourrait s’avĂ©rer lourdement coĂ»teuse pour l’avenir Ă©conomique et social du pays.


Conclusion

Le choix de Vladimir Poutine de basculer vers une Ă©conomie de guerre traduit une conviction stratĂ©gique : la survie du rĂ©gime prime sur la prospĂ©ritĂ© Ă©conomique. Ce pari risque d’isoler la Russie encore davantage, tout en accentuant les tensions sociales internes.

La Russie reste pour l’instant capable de financer cette stratĂ©gie, mais le prix Ă  payer — en termes d’innovation, de capital humain et de relations internationales — pourrait s’avĂ©rer dĂ©cisif dans la dĂ©cennie Ă  venir.

đŸ—Łïž Citations de Vladimir Poutine




đŸ—Łïž Citations de Dmitri Medvedev



🎭 Citations d’analystes et d’observateurs



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