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Si Candace m’était conté, Du sexe de l’ange et d’autres fariboles : Owens, Douguine, Carlson et Farage — Mêmes causes, mêmes combats ?

Introduction : quand les polémistes jouent aux théologiens

Le Moyen Âge disputait du sexe des anges dans des conciles oiseux pendant que Constantinople tombait. Le XXIᵉ siècle, lui, convoque Candace Owens, Alexandre Douguine, Tucker Carlson et Nigel Farage pour disserter — chacun à sa manière — sur le destin de l’Occident, la souveraineté, le “réveil” moral et le péril civilisationnel. Derrière la rhétorique, le fil rouge est clair : une guerre culturelle globale où la métaphysique sert de carburant au politique.


Candace Owens : l’iconoclaste du conservatisme US

Ancienne égérie de Turning Point USA, Owens incarne la branchitude conservatrice, smartphone en main et slogans calibrés pour Twitter/X. Sa croisade : déconstruire le progressisme “woke”, exalter les valeurs traditionnelles et replacer la foi chrétienne comme colonne vertébrale du récit américain.
Sous des airs pop-culture, son discours rejoint les obsessions classiques de la droite dure : refus du multiculturalisme comme norme, suspicion envers les élites globalistes, et volonté de “réenraciner” l’Occident.


Alexandre Douguine : le théoricien de l’Empire multipolaire

Philosophe russe sulfureux, Douguine est l’architecte intellectuel d’un monde post-occidental. Son “eurasisme” oppose frontalement le libéralisme anglo-saxon à un bloc civilisationnel alternatif, où la tradition, la religion et l’autorité priment sur le marché et l’individualisme.
Dans sa grille de lecture, le déclin de l’Occident est autant spirituel que géopolitique : l’âme collective s’est dissoute dans le consumérisme et le culte technologique.


Tucker Carlson : le tribun télévisuel

Ancien visage de Fox News, Carlson a transformé le plateau en chaire politique. Il ne parle pas seulement d’immigration ou d’économie : il dénonce une perte d’identité, un effacement volontaire des repères historiques et un asservissement aux logiques globales.
Son style : mêler sarcasme et indignation, pour transformer chaque sujet en symptôme d’une décadence organisée.


Nigel Farage : le populiste maritime

Héraut du Brexit, Farage incarne l’anti-Union Européenne. Sa rhétorique : récupérer les leviers de la souveraineté, briser les carcans administratifs supranationaux et redonner voix au “peuple trahi”.
Sa force : l’usage d’un humour grinçant, quasi pub de bière, pour rendre l’euroscepticisme accessible aux masses.


Mêmes causes, mêmes combats ?

Malgré les différences de contexte (États-Unis, Russie, Royaume-Uni), un motif commun émerge : refus du modèle globaliste libéral, nostalgie d’une cohésion civilisationnelle et dénonciation d’un vide spirituel.
Owens convoque la Bible et le patriotisme américain, Douguine rêve d’un empire sacré, Carlson agite le spectre d’une dissolution culturelle, Farage rejette la dilution politique européenne. Tous, à leur manière, parlent d’identité et de limites — ce que les élites cosmopolites jugent souvent “anachronique” ou “réactionnaire”.


Conclusion : le retour des métaphysiques politiques

Dans un monde saturé d’algorithmes et de marchés, ces figures montrent que l’idéologie, la religion et le mythe n’ont pas disparu : ils se sont réarmés. Et pendant que l’on débat de “l’âme” d’une civilisation, d’autres acteurs (géopolitiques ou économiques) avancent leurs pions.
Comme au temps du sexe des anges, la question pourrait bien être moins théologique que stratégique.

1) Ce que disent les faits récents

  • Le Financial Times révèle que Brigitte et Emmanuel Macron ont mandaté la société américaine Nardello & Co. pour documenter le rôle de Candace Owens avant de déposer une plainte en diffamation dans le Delaware au sujet de la série de podcasts Becoming Brigitte (huit épisodes) qui relaye la thèse mensongère selon laquelle la Première dame serait née homme. L’enquête met en avant les connexions d’Owens avec des figures de la droite dure aux États-Unis, au Royaume-Uni et en France, ainsi que sa visibilité sur les médias d’État russes, sans établir de lien direct avec des officiels russes.
  • Le FT et d’autres médias rappellent que la rumeur a des origines européennes (milieux ultra-conservateurs), avec un rôle attribué au directeur de Faits & Documents, Xavier Poussard, dans sa mise en circulation internationale, puis sa reprise par Owens.
  • Des éléments complémentaires de presse (Cadena SER) mentionnent l’amorçage dès 2017 par un blogueur espagnol, avant l’amplification en 2021-2023 et l’export vers la sphère trumpiste — piste rapportée, non centrale dans la procédure américaine.

2) Pourquoi Owens, Carlson, Farage, Douguine sont cités

  • Owens est la cible principale de la plainte : sa série a systématisé le récit complotiste et lui a donné une audience mondiale.
  • L’enquête privée, selon le FT, a cartographié l’écosystème d’alliés/affinités : Tucker Carlson (méga-mégaphone conservateur US), Nigel Farage (figure brexiteuse), Marion Maréchal en France, et interactions en ligne avec Alexandre Douguine côté russe — autant de ponts idéologiques qui normalisent et propulsent des narratifs anti-élites et anti-Union européenne. Là encore, pas de preuve de pilotage étatique direct, mais un réseau d’amplification.

3) Une “guerre de l’attention” plutôt qu’un simple procès

L’« affaire Trogneux » illustre la logique des “transvestigations” (faux “enquêtes” sur le genre de personnalités féminines) : une attaque identitaire calibrée pour l’ère virale, où la charge émotionnelle prime sur les faits. Dans ce schéma :

  1. Origination dans des marges idéologiques (blogs, micro-médias).
  2. Traduction et titrage choc pour l’international.
  3. Boost par des influenceurs à forte portée (podcasts, X, vidéos).
  4. Reprise par des canaux étatiques étrangers quand cela sert un agenda géopolitique (affaiblir la confiance, fracturer le camp occidental).

4) Pourquoi la riposte judiciaire aux États-Unis

En portant l’affaire devant un jury américain (norme “actual malice” très exigeante pour des personnalités publiques), le couple Macron judiciarise un cas emblématique de désinformation cross-border : “Si vous monétisez un mensonge massif sur le sol américain, on vous y répondra.” Le FT précise l’intention des Macrons d’apparaître en personne à l’audience — signal politique et médiatique fort.

5) “Mêmes causes, mêmes combats” ?

  • Owens/Carlson/Farage/Douguine ne partagent pas un programme unique, mais un terrain rhétorique commun : dénonciation des élites, du “globalisme”, des médias mainstream, et revalorisation d’une identité “authentique” (nationale, religieuse ou civilisationnelle). Dans cet environnement, une rumeur identitaire contre une Première dame coche toutes les cases pour faire caisse de résonance.

Ce qu’il faut retenir

  • Le Financial Times documente une enquête privée commandée par les Macron visant Owens, cartographiant réseaux et relais (Carlson, Farage, Douguine, Maréchal) et l’itinéraire du narratif. Aucun lien officiel russe direct n’est établi, mais l’écologie d’amplification est claire.
  • La procédure aux États-Unis tente de déplacer le coût de la désinformation du domaine du clic vers celui du droit.

📜 Citations – “Rumeurs, Réseaux & Résonances”

  1. “Un mensonge peut faire le tour du monde pendant que la vérité enfile ses chaussures.” – Attribué à Mark Twain
  2. “Les rumeurs sont les armes des lâches, mais aussi les munitions préférées des stratèges politiques.” – Anonyme
  3. “Le problème n’est pas que les gens croient aux mensonges, c’est qu’ils veulent y croire.” – George Orwell (adapté)
  4. “Les réseaux sociaux sont devenus le théâtre d’opérations où se gagne ou se perd la guerre des esprits.” – Laurent Gaildraud
  5. “En politique, on n’attaque pas seulement l’adversaire, on attaque son image.” – Roger Stone
  6. “Plus une rumeur est grotesque, plus elle a de chances d’être reprise.” – Joseph Goebbels (attribué)
  7. “Le scandale est la forme la plus efficace de marketing viral.” – Naomi Klein
  8. “À l’ère numérique, le bruit est une arme de destruction massive.” – Douglas Rushkoff
  9. “Les mots sont des balles : tout dépend de qui les tire et sur qui elles se logent.” – Anonyme
  10. “Nous vivons dans un monde où les faits sont en concurrence avec les impressions.” – Daniel Kahneman
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2 réponses »

  1. A Signaler que Michèle Obama a subit les mêmes « accusations »

    donc c’est un processus récurrent émanant, des mêmes personnages a l’origine,

    avec la même méthode …

    Ceci discrédite l’ensemble!

    J’aime

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