Commentaire de Marché

Scott Bessent, l’homme qui murmure à l’oreille de Trump

…et dont l’ombre dit : « Soros n’est jamais bien loin. »

1) CV en trois lignes, mais lourdes

  • Ex-CIO de Soros Fund Management (2011–2015), après un premier passage londonien chez Soros dans les années 1990. C’est peu dire qu’il connaît la maison, la macro, et la façon de parier sur les chocs géopolitiques.
  • Fondateur de Key Square / Key Square Group (2015), lancé avec un ticket d’ancrage de 2 Md$ venu… de George Soros. Le fonds a connu des hauts/bas, mais l’ADN reste : macro, cycles, géopolitique.
  • Secrétaire au Trésor de Donald Trump (2025) : de l’open-bar macro à la salle des machines de l’État, Bessent passe de la salle de marché au Bureau d’Alexander Hamilton.

2) Le paradoxe qui n’en est pas un

On pourrait croire à une dissonance : Soros d’un côté, Trump de l’autre. En réalité, Bessent n’est ni un idéologue ni un transfuge, c’est un macro-praticien : là où se prennent les décisions qui bougent les marchés, là est sa place. D’où cette trajectoire : apprendre chez Soros, capitaliser chez Key Square, agir au Trésor. Le fil rouge, ce n’est pas la politique : c’est la lecture des cycles.

3) Pourquoi Trump l’écoute

  • Tarifs & doctrine de puissance : Bessent endosse la ligne America First version “ingénierie macro” (tarifs, chaînes d’approvisionnement, pression de change) tout en rassurant les marchés sur la lisibilité du cap. Ses entretiens et scripts publics le placent comme traducteur économique d’une impulsivité présidentielle.
  • Crypto & finance d’État : c’est lui qui clarifie la partition sur la réserve stratégique de bitcoins issue des saisies fédérales : pas d’achats tous azimuts annoncés, mais une porte ouverte à des « voies budgétairement neutres ». En bref : pragmatisme, pas dogme.

4) La “marque Soros” comme fantôme utile

Dans la fable politique, Soros incarne l’archétype du stratège globaliste. Qu’un ex-CIO Soros pilote aujourd’hui l’orthodoxie America First amuse autant qu’il agace. Mais c’est précisément la valeur de Bessent : avoir appris chez le maître des paris asymétriques pour mieux cadrer une présidence portée sur le geste spectaculaire. Trump gagne le récit ; Bessent verrouille les paramètres. (Et l’absurde se charge du reste.)

5) Ce que disent les marchés

Les investisseurs n’attendent pas un théologien, mais un régleur de curseurs :

  • Taux / déficit : faire passer des budgets “musclés” sans brûler la crédibilité du Trésor.
  • Commerce : transformer des menaces tarifaires en leviers négociables avec la Chine/UE.
  • Tech/crypto : donner un storytelling pro-innovation sans basculer dans la volatilité réglementaire.

6) Morale (irrévérencieuse)

Bessent est au trumpisme ce que le stabilisateur est au drone : il n’empêche pas les embardées, mais il assure que l’engin arrive quelque part sans s’éparpiller.
Et pour ceux qui voient Soros derrière toute chose, l’ironie est délicieuse : le passé n’est pas une laisse, c’est une école. Bessent a appris chez Soros à lire le monde ; chez Trump, il l’écrit en décrets et en courbes.

Citations

Sur l’influence et le pouvoir caché

  • « Les vrais dirigeants sont ceux que l’on ne voit pas. » — Honoré de Balzac
  • « Celui qui contrôle l’argent contrôle le monde. » — Henry Kissinger
  • « Le pouvoir est plus efficace quand il est invisible. » — Pierre Bourdieu

Sur les alliances paradoxales

  • « La politique fait d’étranges compagnons de lit. » — William Shakespeare (adapté)
  • « Dans l’ombre, les ennemis d’hier sont parfois les alliés d’aujourd’hui. » — Proverbe politique
  • « Il n’y a pas de loyauté éternelle en politique, seulement des intérêts permanents. » — Lord Palmerston

Sur la manipulation et la stratégie

  • « Le murmure à l’oreille du prince a plus de poids qu’un discours devant la foule. » — Proverbe ancien
  • « Ce que l’on croit être spontané est souvent savamment orchestré. » — Noam Chomsky
  • « En politique, rien n’arrive par accident. Si cela arrive, c’était prévu ainsi. » — Franklin D. Roosevelt

🎵 “The Whisperer’s Playlist”

  1. The Rolling Stones – “Undercover of the Night”
    (Pour l’idée d’opérations dans l’ombre et de secrets bien gardés)
  2. Bob Dylan – “The Times They Are A-Changin’”
    (Les alliances bougent, le pouvoir se déplace)
  3. Pink Floyd – “Money”
    (Thème évident : le nerf de la guerre)
  4. David Bowie – “I’m Afraid of Americans”
    (Réflexion cynique sur le soft power et l’hégémonie)
  5. The Who – “Eminence Front”
    (Parce que tout n’est qu’une façade, un front bien présenté)
  6. Neil Young – “Rockin’ in the Free World”
    (Entre idéal démocratique et réalités économiques)
  7. Lou Reed – “Dirty Blvd.”
    (Chronique des coulisses du pouvoir et des deals obscurs)
  8. Creedence Clearwater Revival – “Fortunate Son”
    (Sur les privilégiés qui tirent les ficelles sans subir les conséquences)
  9. Fleetwood Mac – “Go Your Own Way”
    (La liberté apparente des acteurs majeurs, malgré des réseaux d’influence)
  10. The Doors – “The End”
    (Pour l’ambiance crépusculaire des grandes manœuvres politiques)
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