L’Allemagne renoue avec Weimar, la France avec la dévaluation.
« Celui qui a péché par la dette périra dans la dèche. »
Lecture du jour : Épître aux Européens inquiets
Frères et sœurs de la zone euro, recevez la parabole :
L’Allemagne, hantée par le spectre de Weimar, s’est refugiée dans la liturgie de l’orthodoxie — au point d’oublier que la pénitence peut aussi tuer le patient.
La France, privée de monnaie propre, invente la dévaluation sans le dire : par l’inflation relative, par l’impôt masqué, par le différé des réformes.
Et au milieu, l’autel de la dette sur lequel nous brûlons nos meilleures années.

I. L’Allemagne : la peur de Weimar comme catéchisme
Berlin a deux Évangiles : la stabilité des prix et la compétitivité industrielle. Après le choc énergétique, la mécanique s’est grippée : coûts élevés, demande molle, excès de prudence budgétaire.
- La peur héritée (Weimar) sert d’exorcisme universel : on fige le déficit, on fige l’investissement, on fige l’avenir.
- Mais une économie ne se déflationne pas vers la prospérité. Sans capex productif (énergie, digital, défense), la rigueur devient une austérité stérile — et l’ordolibéralisme, un rite sans esprit.
Sermon bref : on ne sauve pas un modèle exportateur en ménageant la demande interne et en repoussant les reconversions. Le frein n’est pas une politique industrielle.
II. La France : la dévaluation qui n’ose pas dire son nom
Paris ne peut ni dévaluer le franc, ni recalibrer le change : l’euro est commun. Alors la tentation est triple :
- Dévaluation par l’inflation : tolérer une hausse de prix “un peu au-dessus”, pour grignoter la dette en silence.
- Dévaluation fiscale : remises ciblées, crédits d’impôts, niches… et un État qui redistribue des rentes plutôt que de simplifier les coûts.
- Dévaluation réglementaire : retarder, aménager, proroger — la réforme par circulaire plutôt que par courage.
Sermon bref : la vraie dévaluation aujourd’hui, c’est productivité + qualité + prévisibilité. Tout le reste est poudre de perlimpinpin budgétaire.
III. Péché originel : la dette
« Celui qui a péché par la dette périra dans la dèche ». Non parce que la dette est un diable, mais parce qu’elle devient paresse quand elle finance la routine et non l’avenir.
- Bonne dette : qui achète du temps utile (capital humain, infrastructures, transition énergétique, défense crédible).
- Mauvaise dette : qui repousse la facture (dépenses courantes non ciblées, clientélisme fiscal, subventions sans sunset).
Hérésie contemporaine : confondre stabilisation (légitime en crise) avec anesthésie (permanente). La première sauve ; la seconde endort — et ruine.
IV. Liturgie des remèdes (en trois actes)
- Règle d’or : déficit toléré uniquement pour l’investissement mesurable (ROI social et productif), pas pour l’ordinaire.
- Capex de souveraineté : énergie (nucléaire/renouvelables pilotables), semi-conducteurs, défense, cybersécurité — des usines, pas des slogans.
- Simplification & vérité des prix : arrêter la perfusion des rentes, mesurer le coût réel (carbone, sécurité, dépendances) et dire la vérité aux électeurs : tout ne sera pas subventionné, et pas tout de suite.
V. Homélie pour l’Euro
L’euro n’est ni l’ennemi ni le sauveur. C’est un serment : solidarité + discipline + investissement commun.
- Sans discipline, l’euro devient une carte de crédit sans plafond.
- Sans investissement, c’est un carcan.
La paix budgétaire n’existe que si l’on convertit les promesses en actifs réels : formation, innovation, sécurité d’approvisionnement.
VI. Bénédiction laïque (et coup de volant)
Marx nous rappelle que les contradictions s’aiguisent quand on refuse de les nommer.
Keynes nous intime d’agir dans le cycle, pas de prier le ciel.
Hayek nous rappelle qu’aucun plan ne remplace la découverte, mais qu’il faut un cadre stable pour entreprendre.
Quant à Vladimir sur la banquette arrière, il rit quand nous confondons théâtre et stratégie.
Allemagne, cesse de confondre mémoire et immobilisme.
France, cesse de confondre tour de passe-passe et politique.
Europe, cesse de confondre communiqué et capex.
Exhortation finale
Que celui qui a péché par la dette se repente par l’investissement.
Que celui qui a peur de Weimar invente l’après-Weimar.
Et que tous comprennent qu’on ne dévalue pas une nation vers la grandeur : on l’investit.
Allez en réformes, et revenez en croissance.

Voici un pack de “Citations & Prêches” pour accompagner le Sermon du Pasteur (Allemagne/Weimar, France/dévaluation, péché de dette).
Tu peux piocher dedans comme dans un bréviaire économique : court, percutant, réutilisable.
1) Allemagne & mémoire de Weimar
- « La peur de l’hyperinflation est un bon garde-fou… jusqu’au jour où elle devient une prison. » — Anonyme
- « On ne soigne pas un moteur à l’agonie en lui retirant l’huile. » — Maxime industrielle
- « L’orthodoxie est une vertu, l’immobilisme un vice qui lui ressemble. » — Adapté
2) France & dévaluation qui ne dit pas son nom
- « Quand on n’a plus la monnaie, on invente des moyens d’avoir la même chose. » — Anonyme
- « La vraie dévaluation, c’est la productivité. Tout le reste est une avance sur illusion. » — Adapté
- « L’impôt invisible s’appelle inflation : il ne se vote pas, il s’impose. » — Maxime fiscale
3) Dette : péché et pénitence
- « La dette n’est pas un diable ; elle le devient quand elle finance hier. » — Anonyme
- « Celui qui a péché par la dette périra dans la dèche… s’il refuse d’investir dans demain. » — Paraphrase du sermon
- « On ne sort pas d’un trou en creusant plus vite. » — Proverbe financier
4) L’euro et la vérité des prix
- « L’euro est un pacte : discipline sans solidarité étouffe, solidarité sans discipline ruine. » — Adapté
- « La politique annonce ; la comptabilité raconte. » — Maxime budgétaire
- « On ne commande pas aux marchés : on négocie avec eux. » — Anonyme
5) Gouvernance & réformes
- « Les budgets sont des morales chiffrées. » — Anonyme
- « Investir, c’est préférer le futur au confort du présent. » — Peter Drucker (esprit)
- « La réforme commence quand on dit la vérité aux chiffres. » — Adapté
✝️ Prêches (courts homélies prêtes à dire)
Prêche I — Mémoire n’est pas immobilisme
Frères et sœurs d’outre-Rhin, honorez la mémoire de Weimar sans en faire un fétiche. La stabilité des prix est un bien, mais elle n’est pas un dieu. Ce qui sauvera l’Allemagne ne sera pas la pénitence, mais l’investissement : énergie pilotable, digital, défense. Convertissez la peur en capex.
Prêche II — Dévaluation vraie
Peuple de France, on ne dévalue pas une nation vers la grandeur. On l’élève par productivité, qualité, prévisibilité. Refusez l’impôt invisible des demi-mesures ; exigez la clarté : moins de rentes, plus d’usines, moins de niches, plus de savoir-faire. Que la monnaie de la réforme soit le travail utile.
Prêche III — La dette juste
Endettés de bonne foi, distinguez la dette qui achète l’avenir (formation, infrastructures, souveraineté) de celle qui achète du silence. La première féconde, la seconde asservit. Repentez-vous par l’investissement mesurable et mettez vos budgets en vérité.
Prêche IV — L’euro n’est pas un totem
L’euro n’est ni croix ni totem. C’est un contrat. Il ne sauvera personne qui ne se sauve pas lui-même. Solidarité + discipline + projets communs : telle est la trinité profane de notre paix. Quiconque en retranche un élément renie le pacte.
Prêche V — Vérité des chiffres, charité des choix
La charité publique sans vérité comptable devient dette pour les enfants. La vérité des chiffres sans charité devient austérité aveugle. Mariez les deux : priorisez, évaluez, tranchez, et assumez vos choix au grand jour.
🔔 Antiennes (punchlines pour conclure un discours)
- « Des usines, pas des slogans. »
- « Investir, c’est prier le futur avec des actes. »
- « La paix budgétaire n’existe que s’il y a des actifs réels. »
- « L’Europe ne se défend pas avec des communiqués, mais avec des kilowatt-heures et des wafers. »

Voici une playlist sonore pour accompagner le Sermon du Pasteur (Weimar, dévaluation, dette et repentance économique).
Elle mélange du rock sombre, du gospel ironique, et des morceaux qui résonnent comme une liturgie économique.
🎶 Playlist : « Sermon d’Économie & de Dèche »
1. Bob Dylan – Masters of War
→ La dénonciation intemporelle des profiteurs du système, comme un psaume rock.
2. The Rolling Stones – You Can’t Always Get What You Want
→ La sagesse budgétaire en version pop-rock : on n’a pas toujours la monnaie qu’on désire.
3. Pink Floyd – Money
→ Hymne universel de la dette et de l’obsession monétaire.
4. Johnny Cash – God’s Gonna Cut You Down
→ Version prêche apocalyptique pour les pécheurs de la dette.
5. The Doors – Riders on the Storm
→ La tempête financière qui gronde derrière les sermons.
6. Nina Simone – Sinnerman
→ L’errance du pécheur poursuivi par ses dettes… jusqu’à l’inflation finale.
7. Talking Heads – Once in a Lifetime
→ La dévaluation comme perte de repères : “How did I get here?”
8. Leonard Cohen – Everybody Knows
→ Le secret de Polichinelle : tout le monde sait que les dettes finiront mal.
9. The Clash – London Calling
→ Version militante : quand le sermon se mue en appel aux réformes radicales.
10. Arcade Fire – Wake Up
→ Appel à la lucidité collective : réveillez-vous avant la faillite.
11. U2 – Sunday Bloody Sunday
→ Parfait clin d’œil dominical : le sermon devient un cri politique.
12. Rage Against the Machine – Testify
→ Quand le prêche se transforme en colère contre les élites financières.
13. Bruce Springsteen – The Ghost of Tom Joad
→ Pour rappeler que derrière la dette et l’inflation, il y a toujours le peuple en dèche.
14. Gospel traditionnel – When the Saints Go Marching In
→ Clôture ironique et lumineuse : la procession finale des repentis budgétaires.

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Catégories :Allemagne, Collapsologie, Des Chiffres et de la Dette, Douce France, Europe













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