Conservateur Punk

â˜•đŸ‡«đŸ‡· Le petit noir Ă  la sauce Starbucks : chronique d’un dĂ©senchantement urbain

Autrefois, le bistrot de quartier faisait office de mairie officieuse, d’agence pour l’emploi improvisĂ©e, de confessionnal laĂŻque et de salle de théùtre permanent. C’était le royaume du “ptit noir”, brĂ»lant, Ăąpre, servi par un patron Ă  la moustache en bataille et accompagnĂ© d’un “alors, ça roule mon gars ?”. Le cafĂ© n’était pas une boisson : c’était un rite social.

Aujourd’hui, ce rite s’est dissous dans une mousse de lait tiĂšde au goĂ»t standardisĂ©. La French Touch du zinc est remplacĂ©e par la global touch des coffee shops : mĂȘmes fauteuils pseudo-vintage, mĂȘmes playlists “chill” en arriĂšre-fond, mĂȘmes serveurs digital natives qui Ă©crivent ton prĂ©nom de travers sur un gobelet en carton recyclable. RĂ©sultat : la convivialitĂ© est morte, le cafĂ© est devenu une data transaction. On y vient moins pour discuter que pour afficher son MacBook et consommer du WiFi sous la bĂ©nĂ©diction de l’économie de plateforme.

Le “working class hero” d’hier, qui s’offrait un petit noir avant de retourner Ă  l’usine ou au chantier, a Ă©tĂ© remplacĂ© par le digital nomad qui commande un pumpkin spice latte Ă  6,90 €. La dolce vita façon bistrot d’antan – le parfum du cafĂ© serrĂ©, la partie de belote, le zinc patinĂ© par les gĂ©nĂ©rations – est renvoyĂ©e au musĂ©e du folklore, tandis que la ville, gentrifiĂ©e et ubĂ©risĂ©e, ne respire plus que l’odeur aseptisĂ©e du cappuccino.

Le cafĂ© est devenu le symbole d’un capitalisme de la convivialitĂ© dĂ©voyĂ©e : on a remplacĂ© le temps long de la conversation par le temps court de l’instant Instagrammable. On a troquĂ© le goĂ»t rugueux du robusta contre le confort fade du lattĂ© mondialiste. On a perdu le bistrot, mais on a gagné  une chaĂźne de plus, un logo de plus, une illusion de chaleur humaine.

En somme, le petit noir avait de l’amertume et du sens. Le cappuccino globalisĂ© n’a plus que de la mousse.

Voici une sélection de citations « équitables » et amÚres comme un petit noir, pour illustrer sur le Coffee Shop du pauvre et la perte de sens de la french touch :

☕ Citations « aux couleurs Ă©quitables »

  • « Le cafĂ© du monde globalisĂ© a le goĂ»t uniforme de la mousse, mais il a perdu l’odeur du zinc. »
  • « Dans le bistrot, on refaisait le monde ; dans le coffee shop, on scrolle un feed. »
  • « Un expresso au comptoir, c’était un rituel ; un latte venti, c’est une facture. »
  • « Starbucks n’a pas seulement avalĂ© le cappuccino, il a avalĂ© la convivialitĂ©. »
  • « Le cafĂ© d’hier Ă©tait un prĂ©texte Ă  la rencontre ; celui d’aujourd’hui est un abonnement Ă  l’ennui connectĂ©. »
  • « Le goĂ»t du cafĂ© s’est standardisĂ© comme un logiciel ; il n’est plus terroir, il est algorithme. »
  • « Gentrifier un cafĂ©, c’est mettre un code-barres sur l’odeur du matin. »
  • « Le petit noir Ă©tait populaire, il devient Ă©litiste dĂšs qu’on y ajoute du Wi-Fi gratuit. »
  • « Uberise ton cafĂ©, et tu enterres le zinc. »
  • « Dolce Vita ? Non : Dolce Data. Le sucre est dans l’écran, pas dans la tasse. »

â˜•đŸŽ¶ Voici une playlist “CafĂ© Amer”, mĂ©lange de nostalgie bistrot, de rĂ©volte sociale et de douce ironie urbaine :

đŸŽ” La French Touch du zinc (bistrot d’antan)

  • Jacques Brel – Au Suivant (le cafĂ© existentiel, brut, rugueux)
  • Serge Gainsbourg – Des Laids Des Laids (la poĂ©sie crade des troquets)
  • Renaud – Hexagone (cafĂ© du peuple, colĂšre au comptoir)
  • LĂ©o FerrĂ© – La MĂ©moire et la Mer (un cafĂ© noir en guise de mĂ©taphysique)
  • Edith Piaf – Milord (la chaleur humaine autour d’une table)

đŸŽ” CafĂ© amer – gentrification et Starbucks Nation

  • Noir DĂ©sir – Le Vent Nous Portera (le nomadisme mondialisĂ©)
  • Alain Bashung – La Nuit Je Mens (le goĂ»t amer du mensonge urbain)
  • The Smiths – Heaven Knows I’m Miserable Now (l’ennui des coffee shops standardisĂ©s)
  • Radiohead – No Surprises (le monde aseptisĂ©, latte en main)
  • Blur – Coffee & TV (l’absurde quotidien globalisĂ©)

đŸŽ” Uber-City – Le monde des applis et du WiFi

  • LCD Soundsystem – New York, I Love You But You’re Bringing Me Down
  • The Clash – Lost in the Supermarket (prĂ©curseur de l’hyperconsommation mondialisĂ©e)
  • Talking Heads – Once in a Lifetime (errance des digital nomads)
  • Arctic Monkeys – Fake Tales of San Francisco (hipsterisation Ă  la sauce cafĂ©)
  • Daft Punk – Digital Love (French touch version WiFi)

đŸŽ” Final shot d’espresso – Working Class Hero numĂ©rique

  • John Lennon – Working Class Hero (l’amertume sociale)
  • Patti Smith – Free Money (illusions de prospĂ©ritĂ©)
  • Leonard Cohen – The Future (le goĂ»t de fin du monde dans une tasse)
  • Joy Division – Atmosphere (ambiance glacĂ©e des cafĂ©s sans Ăąmes)
  • Tom Waits – Coffee Blues (le vrai cafĂ©, celui qui gratte)
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