Chronique d’un marché dirigé par des forces non marchandes
On nous avait promis un marché libre, autorégulé, fluide. Adam Smith avait juré que la main invisible ramènerait l’équilibre, comme une Providence séculière. En 2025, la Providence a les doigts gourds. L’arthrite de la main invisible se nomme « forces non marchandes ».

Le socialisme de marché made in USA
Aux États-Unis, Jay Powell chante du Sinatra tandis que ses collègues de la Fed découvrent qu’il faut « prendre au sérieux » des paramètres aussi peu orthodoxes que les flux migratoires inversés, les tarifs douaniers trumpiens, ou la baisse des loyers due à 2 millions d’Américains qui plient bagages.
Ici, le marché n’est plus piloté par l’offre et la demande mais par l’exode, la frontière et le décret. Le libre-échange est remplacé par le protectionnisme rémunérateur : 380 milliards de dollars de recettes tarifaires annuelles – un impôt masqué, socialisme de marché au carré.
L’économie circulaire de l’IA
Pendant ce temps, Nvidia et OpenAI bricolent leur propre Plan Quinquenal : j’investis 100 milliards chez toi, tu m’achètes 100 milliards de mes puces. Une économie circulaire fermée, version capitalisme d’État, où la main invisible n’a même plus besoin d’intervenir, remplacée par un circuit imprimé et un contrat croisé. Adam Smith aurait parlé d’« entente sur la place du marché ». Nous appelons ça aujourd’hui innovation stratégique.
Monroe + Marshall inversé
La géoéconomie n’est pas en reste. L’Argentine, après avoir sombré sous le poids de ses propres dettes, se voit promise à une résurrection sous perfusion américaine : swaps, fonds de stabilisation, doctrine Monroe repeinte en doctrine Bessent. La Corée du Sud, sommée d’investir 350 milliards de dollars aux USA, réclame une ligne de swap pour éviter la crise domestique. C’est la géo-finance du XXIe siècle : vous financez l’Amérique, l’Amérique vous renfloue, main dans la main, gantée de dollars.
L’Europe, laboratoire de l’anti-Smith
En Europe, Rome se réjouit de devenir Paris et Paris de devenir Rome, pendant que Bruxelles joue à la BCE-planificatrice. Les grèves italiennes bloquent Gaza depuis la Botte, la France subventionne à tour de bras tout ce qui bouge, et l’Allemagne calcule ses marges entre subventions énergétiques et dépendance chinoise. Le « marché libre européen » est devenu une économie administrée de technocrates en sueur, mais les investisseurs font semblant d’y croire, comme à une loterie truquée.
Pékin, maître de l’anti-main invisible
La Chine, elle, n’a plus besoin de camoufler : elle assume. Le plan quinquennal est la Bible, le Politburo l’exécuteur testamentaire de l’économie. Pékin inonde le monde d’exportations bradées pour casser l’inflation importée par Trump. Résultat : l’Occident vit dans un paradoxe total : dénoncer les dumpings chinois tout en s’en nourrissant. Adam Smith pleure dans sa tombe : la main invisible est remplacée par la main ferme du Parti.
Moscou et consorts : la force brute en prime
Ajoutez à cela Poutine, qui propose des accords nucléaires « temporaires » pendant qu’il déploie de nouveaux missiles. La logique est claire : on joue le marché de l’énergie, des céréales et des armes, mais on l’assaisonne à coups de menaces stratégiques. La main invisible ? Remplacée par un doigt posé sur le bouton rouge.
Conclusion : l’arthrite libérale
Nous sommes entrés dans l’ère du socialisme de marché, une chimère hybride où les prix sont manipulés par les tarifs, les flux migratoires, les subventions, les plans industriels et les missiles.
Le marché libre ? Un mythe pour cours de première année.
La réalité ? Un monde où l’économie obéit aux États, aux partis, aux armées, aux deals circulaires.
La main invisible d’Adam Smith tremble, déformée par les rhumatismes de la géopolitique.
La nouvelle main, visible, ferme, brutale, est celle des gouvernements qui jouent au capitalisme comme on joue au Monopoly : en changeant les règles en cours de partie.

💬 Citations sur le « socialisme de marché »
« Le marché libre n’est plus un lieu d’échange, mais un théâtre où l’État distribue les rôles et fixe le prix du billet. »
« La main invisible d’Adam Smith n’a pas disparu : elle tremble de rhumatismes, ankylosée par les droits de douane et les swaps de banques centrales. »
« Le protectionnisme tarifaire, c’est le socialisme de marché : on appelle ça commerce, mais c’est un impôt maquillé. »
« Les IDE d’aujourd’hui sont des chaînes dorées : vous investissez chez nous, nous vous renflouons demain. »
« Le plan quinquennal chinois est plus lisible que le marché européen : au moins Pékin ne cache pas sa main ferme derrière des contes libéraux. »
« Nvidia et OpenAI viennent d’inventer l’économie circulaire la plus pure : 100 milliards entrent, 100 milliards sortent, et la concurrence reste dehors. »
« Le marché mondial n’est plus autorégulé : il est autoritarisé. »
« Hier, les prix reflétaient l’offre et la demande ; aujourd’hui, ils reflètent la frontière et la menace. »
« La doctrine Monroe a muté : financez l’Amérique, et l’Amérique vous sauvera. »
« La liberté des marchés est devenue une fable pédagogique ; la réalité, c’est la glaciation libérale. »

🎶 Playlist Coup de Poing – « Glaciation libérale »
- Rage Against the Machine – Killing in the Name L’hymne définitif contre les faux pouvoirs et l’illusion de liberté.
- The Clash – London Calling La sirène punk du désastre qui résonne comme un bulletin de marché.
- Nirvana – Territorial Pissings Le chaos brut, comme un graphique en krach.
- Trust – Antisocial Parce qu’on n’a pas trouvé mieux en français pour dire « burn-out fiscal ».
- Dead Kennedys – Holiday in Cambodia La caricature violente du marché global en mode exploitation.
- Run the Jewels – Close Your Eyes (And Count to Fuck) Rap coup-de-masse sur fond de révolte sociale.
- Nine Inch Nails – March of the Pigs Quand la finance devient une procession industrielle.
- Sex Pistols – Anarchy in the UK La version punk de la doctrine Monroe et des tarifs douaniers.
- System of a Down – B.Y.O.B. « Why do they always send the poor? » : cri contre les guerres et les marchés d’armes.
- IAM – Demain c’est loin
La lucidité noire, version française, quand la main invisible a disparu.
- Gojira – Silvera
Metal français, puissance tectonique, pour accompagner les secousses monétaires.
- Massive Attack – Angel
La basse qui gronde comme une bulle prête à exploser.
- The Prodigy – Firestarter
Pour mettre le feu aux dogmes économiques.
- Public Enemy – Fight the Power
Parce que sans ça, la playlist ne serait pas coup de poing.

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Catégories :Libéralisme, Socialisme de Marché













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