Collapsologie

**PETER THIEL, L’APOCALYPSE ET LA FIN DES ILLUSIONS

POURQUOI LE GRAND CONTINENT CONFOND LA FIN DES TEMPS AVEC LA FIN DU RÉCIT MONDIALISTE**

De Strauss et Schmitt à Vance et Milei : penser la politique quand l’Histoire revient


Lorsqu’un système idéologique commence à vaciller, il se produit toujours le même phénomène :
il pathologise ceux qui voient venir la fin de ses certitudes.

L’article à charge du Grand Continent contre Peter Thiel — sous la plume de Steven Forti — s’inscrit exactement dans cette tradition. Il mobilise les mots qui font peur (“apocalypse”, “fin des temps”, “extrême”, “menace”) pour éviter l’essentiel : la cohérence intellectuelle d’une pensée qui prend acte du retour du tragique en politique.

Ce n’est pas Peter Thiel qui est “apocalyptique”.
C’est le monde tel qu’il a été rêvé par les mondialistes qui arrive à sa limite.


I. L’APOCALYPSE : UN MOT POUR DISQUALIFIER CE QU’ON NE VEUT PAS COMPRENDRE

Dans la rhétorique du Grand Continent, “apocalypse” n’est pas un concept.
C’est un épouvantail moral.

On l’agite pour suggérer :

  • irrationalité,
  • religiosité dangereuse,
  • pulsion de destruction,
  • rejet de la modernité.

Mais dans la tradition intellectuelle occidentale, l’“apocalypse” n’est pas la fin du monde.
C’est la révélation.

👉 Apokalypsis signifie lever le voile.

Ce que Thiel et d’autres nomment “fin d’un cycle” n’est pas un délire millénariste.
C’est le constat que les structures politiques, économiques et culturelles héritées de l’après-Guerre ne tiennent plus.


II. STRAUSS : LA CRITIQUE DE LA MODERNITÉ NAÏVE

Accuser Thiel de “straussianisme apocalyptique” révèle surtout une incompréhension de Leo Strauss.

Strauss n’était pas un prophète de fin du monde.
Il était un critique lucide de la modernité libérale devenue incapable de se penser elle-même.

Trois points centraux chez Strauss :

  1. La modernité a remplacé la vérité par le relativisme.
  2. Le relativisme dissout la légitimité politique.
  3. Une société qui ne croit plus en rien devient vulnérable.

👉 Voir cela n’est pas apocalyptique.
C’est être adulte.


III. SCHMITT : LE POLITIQUE CONTRE LE MORALISME

L’autre référence diabolisée est Carl Schmitt — toujours invoqué comme une preuve d’extrémisme.

Or Schmitt ne fait qu’une chose :
il rappelle que le politique ne disparaît jamais, même quand on prétend l’abolir au nom de la morale, du droit ou de l’économie.

Schmitt démontre que :

  • la neutralisation du conflit est une illusion,
  • l’ami/ennemi ne s’abolit pas par décret,
  • la souveraineté réapparaît quand l’exception survient.

👉 Ce que Schmitt annonce, ce n’est pas l’apocalypse.
C’est la fin de l’angélisme.


IV. PETER THIEL : UN PENSEUR DE LA FIN DES ILLUSIONS, PAS DE LA FIN DU MONDE

Peter Thiel n’annonce pas l’effondrement pour s’en réjouir.
Il constate que les promesses du mondialisme — paix perpétuelle, croissance infinie, gouvernance morale — se sont retournées contre elles-mêmes.

Son diagnostic :

  • stagnation technologique réelle,
  • hypertrophie morale,
  • effondrement de la confiance,
  • retour des blocs et des frontières.

👉 Refuser ce diagnostic n’est pas de l’optimisme.
C’est du déni.


V. VANCE, MILEI, ET LA NOUVELLE GÉNÉRATION POST-MONDIALISTE

Ce que le Grand Continent présente comme une “internationale réactionnaire” est en réalité une génération politique qui prend acte de la faillite des cadres anciens.

  • JD Vance : critique du capitalisme déraciné, défense du peuple réel.
  • Javier Milei : rupture radicale avec l’État prédateur et l’hypocrisie morale.
  • Thiel : refus du statu quo technocratique et du faux consensus.

👉 Ils ne partagent pas une théologie de la fin des temps.
Ils partagent un refus de la stagnation masquée par la morale.


VI. LE VRAI APOCALYPTISME EST AILLEURS

Le véritable apocalyptisme n’est pas chez Thiel.
Il est chez ceux qui persistent à croire que :

  • la démocratie peut survivre sans souveraineté,
  • la paix peut durer sans puissance,
  • la diversité peut remplacer le commun,
  • la morale peut remplacer le politique.

👉 Croire que tout peut continuer comme avant est la vraie pensée magique.


VII. POURQUOI LE GRAND CONTINENT A PEUR

Parce que Thiel et ceux qu’il inspire posent une question que le mondialisme ne peut pas affronter :

Le Grand Continent ne répond pas.
Il moralise.

Car répondre obligerait à admettre que :

  • l’Histoire est revenue,
  • le tragique est de retour,
  • la neutralité est un luxe périmé.

⚖️ FORMULE DE SYNTHÈSE


🕯️ CONCLUSION : LE TEMPS DES ADULTES

Peter Thiel n’est ni un prophète, ni un démiurge, ni un gourou.
Il est un penseur du seuil : celui où les sociétés cessent de se raconter des histoires.

Ce que le Grand Continent appelle “apocalypse” est en réalité une révélation :
le moment où les catégories morales cèdent devant la réalité politique.

Et c’est précisément ce moment-là que le mondialisme refuse d’affronter.

**LA PEUR DE L’HISTOIRE

POURQUOI LE MONDIALISME MORALISE LA FIN DE SON RÉCIT**

Quand le jugement moral remplace l’analyse historique


Il y a des moments où les systèmes ne tombent pas.
Ils se racontent.

Ils ne s’effondrent pas brutalement ;
ils moraliseront jusqu’au bout ce qui les dépasse.

C’est exactement ce qui se produit aujourd’hui :
le mondialisme ne combat plus ses adversaires politiques,
il les pathologise, les diabolise, les réduit à des figures morales déviantes.

Non par excès de vertu,
mais par peur de l’Histoire.


I. LE MONDIALISME COMME RÉCIT POST-HISTORIQUE

Le mondialisme n’est pas seulement une politique.
C’est un récit.

Un récit né après 1945, consolidé après 1989, fondé sur trois postulats :

  1. l’Histoire conflictuelle est terminée,
  2. les frontières sont appelées à s’effacer,
  3. la politique peut être remplacée par la gouvernance morale.

👉 Ce récit ne supporte pas le tragique.

Il promettait :

  • la paix perpétuelle,
  • la prospérité sans limites,
  • la démocratie sans peuple.

Or ces promesses ne tiennent plus.


II. LE RETOUR DE L’HISTOIRE COMME SCANDALE

Ce que le mondialisme ne pardonne pas à ses critiques,
ce n’est pas leur radicalité,
c’est leur lucidité historique.

Ils rappellent que :

  • les blocs existent,
  • les conflits reviennent,
  • les décisions souveraines ont un coût,
  • la neutralité est une illusion.

👉 Ce rappel est vécu comme une hérésie.

Non parce qu’il est faux,
mais parce qu’il détruit l’illusion fondatrice.


III. DE L’ANALYSE À LA MORALISATION : LE GRAND GLISSEMENT

Face à l’Histoire qui revient, deux attitudes sont possibles :

  • l’analyse,
  • ou la moralisation.

Le mondialisme a choisi la seconde.

Il ne dit plus :

  • “cette analyse est erronée”,
    mais :
  • “cette pensée est dangereuse”.

👉 Le désaccord devient une faute morale.

C’est le signe d’un système qui ne peut plus répondre sur le fond.


IV. LA MORALE COMME TECHNOLOGIE DE SURVIE

La morale n’est plus ici une valeur.
Elle devient une technologie de pouvoir.

Elle permet :

  • d’éviter le débat,
  • de disqualifier sans réfuter,
  • d’exclure sans censurer officiellement.

👉 Quand la politique échoue, la morale prend le relais.

Ce n’est pas un hasard si les mots dominants sont :

  • “extrême”,
  • “toxique”,
  • “apocalyptique”,
  • “inacceptable”.

Ce sont des mots qui ferment la discussion.


V. L’APOCALYPSE COMME MOT-PIÈGE

Le terme “apocalypse” est l’exemple parfait de cette stratégie.

Il est utilisé pour suggérer :

  • irrationalité,
  • fanatisme,
  • pulsion de destruction.

Mais l’apocalypse, dans son sens originel, est une révélation.

👉 Ce qui est révélé aujourd’hui, ce n’est pas la fin du monde,
c’est la fin d’un mensonge.

La fin de l’illusion selon laquelle l’Histoire pouvait être mise entre parenthèses.


VI. LE MONDIALISME FACE À SA CONTRADICTION CENTRALE

Le mondialisme prétend défendre :

  • la démocratie,
  • le pluralisme,
  • la liberté.

Mais il ne supporte plus :

  • le conflit,
  • la souveraineté,
  • le choix tragique.

👉 Il veut les bénéfices de la politique sans en accepter les coûts.

C’est cette contradiction qui le rend fébrile.


VII. POURQUOI LA MORALISATION S’INTENSIFIE

Plus l’Histoire revient, plus la moralisation s’intensifie.

Pourquoi ?
Parce que :

  • les peuples votent mal,
  • les frontières réapparaissent,
  • les blocs se reforment,
  • les élites perdent le monopole du sens.

👉 La morale devient alors un dernier rempart symbolique.

Un rempart fragile, mais bruyant.


VIII. LE SYMPTÔME FINAL : LA PEUR DU PEUPLE

Au fond, la peur de l’Histoire est une peur du peuple.

Du peuple :

  • qui choisit,
  • qui tranche,
  • qui refuse le consensus imposé.

Le mondialisme croyait avoir domestiqué le politique.
Il découvre qu’il n’avait fait que le différer.


⚖️ FORMULE DE SYNTHÈSE


🕯️ CONCLUSION : LE TEMPS DU RÉEL

Le monde entre dans une phase où :

  • les récits s’effondrent,
  • les choix redeviennent lourds,
  • la souveraineté redevient centrale.

Le mondialisme ne disparaîtra pas d’un coup.
Il continuera à moraliser, à disqualifier, à alerter.

Mais une vérité s’impose déjà :

👉 Quand un système a peur de l’Histoire,
c’est qu’il sait qu’elle va le juger.

Unique
Mensuellement
Annuellement

Réaliser un don ponctuel

Réaliser un don mensuel

Réaliser un don annuel

Choisir un montant

€5,00
€15,00
€100,00
€5,00
€15,00
€100,00
€5,00
€15,00
€100,00

Ou saisissez un montant personnalisé :


Votre contribution est appréciée.

Votre contribution est appréciée.

Votre contribution est appréciée.

Faire un donFaire un don mensuelFaire un don annuel

En savoir plus sur Le blog A Lupus un regard hagard sur Lécocomics et ses finances

Abonnez-vous pour recevoir les derniers articles par e-mail.

6 réponses »

  1. ☠️ DOUBLE ARTICLE — LE BLOG À LUPUS
    👉 Lien en commentaire

    **APOCALYPSE, HISTOIRE, MORALE :

    POURQUOI LE MONDIALISME NE SUPPORTE PLUS LE RÉEL**

    Ces deux textes se lisent ensemble.

    Le premier démonte la caricature :
    Peter Thiel n’est pas un prophète de la fin du monde, mais un penseur de la fin des illusions — celles d’un monde post-historique, sans tragique, sans souveraineté, sans conflit.

    Le second élargit la focale :
    si le mondialisme moralise, pathologise et diabolise, ce n’est pas par excès de vertu, mais par peur du retour de l’Histoire.

    Quand l’analyse devient impossible, la morale prend le relais.
    Quand le récit s’effondre, l’indignation sert de ciment.

    Ce que l’on appelle “apocalypse” n’est pas la fin du monde.
    C’est la fin d’un mensonge confortable.

    📌 Lecture conjointe recommandée
    📎 Lien en commentaire

    #PeterThiel
    #Histoire
    #Mondialisme
    #Tragique
    #Souveraineté
    #TS2F
    #BlogALupus

    Aimé par 1 personne

    • La peur n’est jamais une fin en soi. Elle est un révélateur.

      Ce que cet article interroge, ce n’est pas le souhait de voir qui que ce soit « périr », mais la fin d’un monde d’illusions, où le pouvoir croyait pouvoir avancer sans limite, sans retour du réel.

      Sol Invictus n’est pas une vengeance, c’est un symbole : celui de ce qui survit aux crépuscules, quand tombent les idoles et que la vérité revient brûler les faux dieux.

      La fin des illusions n’appelle pas la haine, mais la clarification. Et elle est toujours inconfortable — surtout pour ceux qui vivaient de l’ombre.

      J’aime

  2. Alexander Dugin

    Adnan Demirci ·

    Contributeur(ice) star ·oetdrSopsnfef0:01c14e3ltmb62 a0d17c08,h1t 372g525él57143ilru ·

    C5 comme modèle MAGA de polypolarité

    Un grand modèle de pouvoir alternative à l’ordre mondialiste

    ALEXANDER DUGIN

    12 DECEMBRE 2025

    Alexander Dugin parle de la tentative américaine de créer un ordre multipolaire au-delà du G7 et de la mondialisation.

    L’idée de C5 ou « Core Five » comme alternative au G7, est un projet dérivé directement de l’approche politique et géopolitique du mouvement MAGA en politique mondiale. C’est le réalisme politique ; le rejet de la mondialisation ; la construction d’une nouvelle architecture internationale basée sur des centres de domination qui existent réellement dans le monde contemporain.

    Il y a un peu moins d’un an, quand j’ai publié mon livre, La révolution Trump, qui a été traduit en plusieurs langues, je l’ai sous-titré, « Le nouvel ordre des grandes puissances.  » Mais quel est l’ordre des grandes puissances ? C’est la construction d’un système international dans lequel la véritable souveraineté n’appartient qu’aux civilisations étatiques avec leur propre idéologie, économie et géopolitique, c’est-à-dire à de véritables entités souveraines qui ont déjà prouvé leur viabilité.

    C’est un monde multipolaire dans une sorte de version MAGA. Le secrétaire d’État américain Marco Rubio faisait autrefois référence à cela exactement. Cela faisait partie des idéologues MAGA comme le plan de Steve Bannon. Soutenu et confirmé par John Mearsheimer, l’un des principaux représentants du réalisme politique américain, avec une attitude très critique envers Trump. C’est une vision froide et dure du concept de domination. Le Dominion ne devrait appartenir qu’aux grandes puissances : « Nouvel Ordre des grandes puissances. « En d’autres termes, c’est la version américaine, trumpiste d’un monde multipolaire, tout à fait différent du modèle BRICS. ”

    Première différence : les BRICS n’incluent ni les États-Unis ni l’Occident ; ils ont été établis comme alternative à eux C’est tout à fait logique, parce que jusqu’à Trump, l’Amérique était le bastion de l’ordre mondial unique polaire. Comme je l’ai déjà dit, une place dans les BRICS s’est ouverte à l’Amérique – même dans un sens – mais cela s’applique à l’Amérique qui se sépare de la mondialisation.

    Deuxième différence : les BRICS acceptent les civilisations qui ne sont pas encore pleinement formées. Le monde islamique n’a pas encore atteint l’unité en termes de développement d’une stratégie commune de civilisation ; l’Amérique latine et l’Afrique sont également dans l’arrêt sur la voie de l’intégration Tous les pays de ces civilisations sont représentés en BRICS. En d’autres termes, BRICS est un philanthrope au « potentiel de croissance ». Il contient à la fois les civilisations d’État qui se sont déjà formées et celles qui doivent encore être unifiées. C’est une sorte de « projet d’avenir ».

    Selon cela, la différence entre « l’Ordre des grandes puissances » et le projet BRICS réside dans la reconnaissance des seules civilisations d’État existantes comme dominantes : les États-Unis d’Amérique, la Russie, la Chine et l’Inde. Le Japon est aussi inclus – pour équilibrer la Chine, je suppose. Le Japon est en fait un pays puissant. S’il peut acquérir l’indépendance de l’Amérique, il peut devenir un pôle souverain à lui seul. C5 signifie la version américaine de multipolaire. Cette idée est exprimée clairement et clairement dans la dernière stratégie de sécurité nationale américaine.

    Aux yeux des stratèges américains MAGA (je voudrais souligner : pas les néocones, pas les mondialistes), l’idée de C5, créer le « Core Five » signifie donner à cet « Ordre des grandes puissances » une sorte de statut de club. Pas encore les fondements du droit international, mais un club — un club construit complètement différent du G7, rempli de divers nains occidentaux, cette fois-ci ne représente rien comme le Canada.

    Le G7 et le G20 étaient tous deux des clubs mondialistes dominés par le programme mondial. Ils sont donc devenus complètement insignifiants aujourd’hui. Et c’est exactement pourquoi la création de C5, un club multipolaire vraiment important, est au programme.

    Alors comment la stratégie MAGA envisage-t-elle cela ? Très probablement l’Amérique voit l’établissement de C5 comme une alternative aux BRICS. Cependant, il peut aussi être vu comme un complet des BRICS. Parce qu’est-ce qui est important ici ? Absence d’Europe, du Royaume-Uni, du Canada et de l’Australie.

    Donc, le manque de régimes qui s’accrochent désespérément au projet mondialiste alors qu’ils sont sur leur lit de mort. C’est une vraie géopolitique MAGA, reconnaissant la multipolarité à sa façon.

    C5 est donc une suggestion très sérieuse. Bien sûr on peut critiquer ; on peut dire que les BRICS sont mieux. Je le pense aussi : les BRICS sont meilleurs dans tous les domaines sauf un : pas aux États-Unis. Et à moins que les États-Unis et l’Occident, personne dans les BRICS n’oserait vraiment s’opposer à l’hégémonie Mais voici Trump et MAGA qui font un geste intéressant : « Au lieu de s’unir contre nous, rejoignez-nous pour construire la multipolarité ensemble. « C’est un problème très sérieux qui nécessite une attention au plus haut niveau. Voyons ce qu’il en sortira

    Nous vivons à une époque où Trump est allé loin ces derniers mois et commence à revenir à sa stratégie MAGA originale. Mais maintenant il est temps de revenir. En ce moment précis, ce n’est pas une coïncidence si une proposition visant à envisager la création d’un club C5 (Core Five) a fait surface – c’est une évolution extrêmement importante, révélatrice et exceptionnellement intéressante.

    L’important c’est que des noms tels que Union européenne, mondialistes, Soros, Schwab, forum de Davos, Macron ne figurent pas dans cette proposition. Tous ont été jetés à la poubelle, avec Zelensky et le nazisme ukrainien. C’est un moment vraiment intéressant où l’Amérique, même si elle entend sa version, doit accepter la multipolarité.

    Traducteur Adnan IRON

      · 

    Voir l’original

      · 

    Notez cette traduction

    J’aime

    • Ce texte de Dugin est intéressant non comme prophétie, mais comme symptôme. Il acte une chose essentielle : la mort de l’universalisme libéral et du monde unipolaire tel qu’il s’est rêvé après 1991. Sur ce point, le diagnostic est partagé par des camps idéologiquement opposés.

      Mais il faut être précis : le C5 n’est pas une alternative « morale » à la mondialisation, c’est une recomposition brutale du rapport de forces. Une multipolarité de puissances consolidées, pas une libération des peuples. Le langage change, la logique impériale demeure.

      Là où l’article sur Peter Thiel diverge nettement de Dugin, c’est sur le cœur du basculement : ce n’est pas seulement géopolitique, c’est anthropologique. Fin du mythe du progrès linéaire, fin de l’illusion d’un homme interchangeable, fin de la neutralité technologique.

      MAGA, BRICS, C5 : ce sont des configurations de transition, pas des horizons. Elles signent l’effondrement du monde d’hier, pas encore la naissance de celui de demain.

      L’illusion qui tombe n’est pas seulement celle du mondialisme. C’est celle qui consistait à croire que la puissance pouvait être dissoute dans le droit, la technique ou la morale sans jamais revenir sous une forme plus dure.

      En ce sens, Dugin décrit la fin d’un cycle. Thiel, lui, pose la question la plus dérangeante : que devient l’homme quand la puissance revient sans masque ?

      J’aime

Laisser un commentaire