Formation a la gestion de portefeuille

Quelques pistes patrimoniales pour se protéger de l’inflation suite et encore !!!!

Dans le registre mieux vaut tenir que courir et davantage  encore mieux vaut guérir que mourir voici quelques réflexions supplémentaires sur l’hydre aux multiples tètes destinée à nous avaler tout cru : L’INFLATION…

COMME POUR LE BILLET PRECEDENT CONSACRE A LA QUESTION CELUI CI EST A CONSOMMER AVEC OU SANS MODERATION :

La littérature économique identifie comme véhicules de placement pour se protéger de l’inflation l’or, les matières premières, l’immobilier et les actions; plus récemment, on a vu apparaître sur le marché obligataire les emprunts indexés sur l’inflation.

Du point de vue méthodologique, l’on va étudier la performance de ces différents véhicules par rapport à l’indice des prix à la consommation aux Etats-Unis (le fameux CPI) sur une période globale de quarante ans en principe. L’accent est mis sur les Etats-Unis du fait que ce pays jouit de séries statistiques longues.

Le Gold comme moyen de protection

Si vous aviez eu la bonne idée d’acheter 100 onces d’or le 20 mars 1973 pour USD 8170, votre investissement vaudrait maintenant (18.05.2009) USD 93’000, soit un multiple de 11.4 à comparer avec une inflation multipliée par 3.9 sur la même période. Il ne faut cependant pas prendre une conclusion hâtive. Si vous avez eu la mauvaise idée d’acheter vos 100 onces en janvier 1980, votre investissement d’USD 66’000 n’aura été multiplié que par 1.41,alors que l’inflation du 31.12.1979 au 30.04.2009 a été multipliée par 3.5. On constatera en outre que dans les années 90 l’or a largement sous-performé l’inflation avec -30% pour l’or contre +35% pour l’inflation. L’acheteur d’or doit donc adopter une stratégie «buy and hold» à très long terme; si une telle stratégie peut s’appliquer à une caisse de pensions, il est douteux qu’elle soit judicieuse pour l’épargnant individuel. La protection contre l’inflation au moyen de l’or dépend à notre avis fortement d’un bon timing d’achat, difficile à maîtriser.

Voyons comment se comportent 3 autres matières premières par rapport à l’inflation :

l’indice des prix agricoles et des prix des métaux sur quarante ans, le prix du pétrole depuis qu’il figure dans la banque de données de Datastream, c’est-à-dire depuis le05.02.1982.

On retiendra surtout que de 1982 à nos jours, les prix agricoles ont nettement moins bien progressé que l’inflation. Le prix des métaux a connu une flambée entre 2006 et début 2008, avant de chuter brutalement; indice le 31.12.2005: 260, indice le 04.05.2007: 476 (+83%), indice le 19.12.2008: 167 (-65%). La performance du prix du baril West Texas a été encore plus décevante;

cetteprotection contre l’inflation n’a fonctionné que de début 2007 à l’automne 2008, avec des conditions de volatilité extrêmes. 

Quant à l’immobilier,

 on retiendra que le prix des maisons est nettement moins volatil que celui des matières premières, qu’il s’agit toutefois de s’abstenir d’acheter de l’immobilier lors d’une bulle spéculative.

Les actions.

En principe, le marché des actions n’aime pas l’inflation, car lorsque l’inflation est élevée, il y a compression des PER (price/earnings ratio, rapport cours/bénéfices) et inversement expansion des PER lorsque l’inflation est très basse.

Comment expliquer cette relation entre PER et inflation?

L’accélération de l’inflation va inciter la banque centrale à monter son taux de base. Des taux d’intérêt élevés rendent le financement des entreprises endettées plus difficile en termes de flux de trésorerie. Cependant, certains économistes affirment que durant les périodes d’inflation élevée les entreprises ont la possibilité d’augmenter les prix qu’elles facturent plus rapidement qu’auparavant, en d’autres termes que le «pricing power» augmente, ce qui va être bon pour les bénéfices. De même que les période de crise et de récession sont favorables à des augmentation de productivité par les restructurations qu’elles impliquent.

Sur ces quarante dernières années, il est évident que le S & P 500 bat l’inflation malgré la correction 2000-2003 et malgré la correction en cours depuis 2007.

Les emprunts d’Etat indexés sur l’inflation.

 Le nombre des Etats qui ont au moins un emprunt indexé sur l’inflation traité sur le marché obligataire est restreint, puisqu’il se monte actuellement à douze.

Le premier marché des emprunts d’Etat indexés sur l’inflation a été lancé par la Grande-Bretagne en 1981, notamment pour renforcer la crédibilité du gouvernement dans son combat contre l’inflation à une époque où celle-ci était particulièrement élevée.

Le principe de base d’un emprunt indexé est de faire varier le montant des coupons et le remboursement du principal en fonction de l’évolution d’un indice de référence de l’inflation. En raison de la protection contre le risque d’inflation, l’emprunt indexé a un coupon nominal sensiblement inférieur à celui d’un emprunt classique avec une durée de vie équivalente

Pour illustrer la différence des cashflows générés par un emprunt classique et un emprunt indexé sur l’inflation, voici  un exemple simplifié:

 durée de l’emprunt dix ans, inflation linéaire de 2% par an, coupon annuel, pas de réinvestissement des coupons touchés, taux nominal de 4% pour un OAT classique, taux nominal initial de 2.5% pour un OATi, les deux emprunts étant conservés jusqu’à l’échéance et ayant un principal d’EUR 10.000.

Cash-flow de l’emprunt classique:

• 10 coupons d’EUR 400 = EUR

4000

•Remboursement du principal

EUR 10’000

•Perte sur le principal en raison d’une inflation cumulée de 21.9%

= EUR 2190

•Résultat de l’investissement EUR

14’000 – EUR 2190 = EUR 11’810.

Cash-flow de l’emprunt indexé:

•10 coupons indexés allant d’EUR

256.25 la première année à EUR

320 la dixième année = EUR

2870.80

•Remboursement du principal à

EUR 12’190

•Résultat de l’investissement EUR

12’190 + EUR 2870.80 = EUR

15’060.80

Il va de soi que ce résultat n’escompte pas la perte de pouvoir d’achat. Et que plus l’inflation s’emballe plus il est avantageux d’avoir des emprunts indexés.

Conclusions : Il faut penser à acheter bientôt des emprunts indexés sur l’inflation

L’or protège à long terme contre l’inflation, mais le moment de l’achat (» timing «) est d’une importance cruciale. On remarquera par ailleurs que les deux flambées du cours de l’or ne sont pas uniquement dues à l’inflation, car la première a été initiée par la prise des otages de Téhéran, laquelle a entraîné un choc pétrolier, puis de l’inflation, et la seconde motivée par l’euphorie économique, puis par la crise du système bancaire américain. Après la récente évolution du cours de l’or, il semble que son achat dans l’immédiat serait très audacieux.

Les matières premières sont un moyen pertinent de se protéger contre l’inflation en période d’accélération de celle-ci. Elles sont à la fois cause et conséquence de l’inflation. Elles dépendent néanmoins pour l’évolution des cours de facteurs qui n’ont pas grand-chose à voir avec l’inflation: inondations, sécheresse, croissance débridée dans certains pays émergents, crises géopolitiques, inadéquation entre l’offre et la demande sur certains marchés, spéculation à la marge…

L’immobilier offre indubitablement une bonne protection contre l’inflation si l’on n’effectue pas un achat lors d’une bulle spéculative  Cependant, l’immobilier est un actif peu liquide et, pour des raisons familiales ou autres, il est difficile de prendre des profits sur un tel actif.

Le débat concernant les actions comme véhicule pour combattre l’inflation reste ouvert. Pour vaincre l’obstacle de la compression des PER et de la montée des taux d’intérêt dans le contexte d’une inflation forte, le» stock picking «semble primordial; il faut notamment identifier des entreprises qui arrivent à passer des hausses de prix. Les actions constituent le meilleur actif dans les périodes de croissance accompagnée d’une faible inflation.

Les obligations indexées sur l’inflation offrent par nature une véritable protection contre celle-ci, permettant notamment à l’investisseur d’éviter des dommages dus à une inflation mal anticipée par le marché obligataire. A la différence des biens immobiliers par exemple, il s’agit d’un actif très liquide, même si de nombreux investisseurs adoptent une stratégie» buy and hold «à l’égard de ces obligations.

Source :Bordier & Cie

POUR PRENDRE LA MESURE DE L’ENVIRONNEMENT INFLATIONISTE A VENIR JE  VOUS RECOMMANDE LA LECTURE DU BILLET DE L’INESTIMABLE  JEAN PIERRE CHEVALLIER SUR LA QUESTION :

http://www.jpchevallier.com/article-32797107.html

 MON BILLET PRECEDENT SUR L’INFLATION :

http://leblogalupus.com/2009/06/07/quelques-pistes-patrimoniales-pour-se-proteger-de-l%e2%80%99inflation/

9 réponses »

  1. Bonjour Lupus,

    Question : L’etat peut proposer un emprunt indexé sur l’inflation et dans ce cas
    le souscripteur ne  » perd pas d’argent « . Mais qui paye la note au final si ce n’est
    tous les concitoyens que nous sommes ?

    En adhérent à un Emprunt national on contribue à faire augmenter l’impot et les taxes. Moralité on se tire une balle dans le pied.

    bien cordialement,

    Jérome.

    • Jérôme bonjour,
      Attention à ne pas confondre OAT et emprunt national…Dans le 1er cas vous avez un Etat qui se finance aux conditions du marché qui peut plus ou moins le sanctionner en cas de dérapage incontrôlé de ses finances comme c’est le cas actuellement, dans le second cas vous un véritable hold up de l’état sur l’épargne avec pour conséquence une mauvaise allocation de celle-ci, un taux qui s’applique au bon vouloir du Prince ou de l’Empereur et le danger bien réel d’un non remboursement à échéance..
      Cette distinction faite et si la fibre « patriotique vous titille » (En devenant créancier ne suis-je t il pas en train d’augmenter la charge fiscale de la France) rien ne vous oblige à choisir un OAT émis par l’Etat français il y en a d’excellent du coté des US….
      Bien cordialement

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