Qu’on se rassure la défaillance d’un Etat reste toutefois assez improbable !!!!
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YANNICK ROUDAUT | JDF HEBDO | 21.11.2009 |
Lorsqu’un emprunteur souscrit un prêt, il existe toujours une probabilité qu’il ne rembourse pas sa dette à l’échéance fixée.
Depuis le début de la crise, cette éventualité ne concerne pas seulement le secteur bancaire mais l’ensemble des entreprises.
L’évaluation du risque
Face au nombre croissant de défaillances, les impayés se multiplient. Et quand une créance n’est pas honorée, cela se traduit par une perte sèche dans les comptes de l’entreprise qui a fait crédit à son client.
Pour évaluer le risque potentiel de non-remboursement, une banque ou une entreprise dispose de plusieurs outils. Le prêteur, le créancier, va tenter de déterminer la solidité de l’emprunteur. Sur les marchés financiers, les agences de notation financière comme Standard & Poor’s, Fitch ou Moody’s évaluent la solvabilité des entreprises et des Etats en leur distribuant des bonnes ou des mauvaises notes.
Dans le non-coté, des institutions spécialisées, appelées « assureurs crédits », garantissent ou non la solvabilité d’une entreprise.
S’il est possible d’envisager la défaillance d’une entreprise, nul ne conçoit qu’un Etat cesse de rembourser ses dettes. La principale différence entre une personne morale (une société) et un Etat est la capacité de ce dernier à lever l’impôt pour honorer ses engagements, quoi qu’il arrive. La dette souveraine, celle émise par les pays, est donc jugée la plus sûre. C’est pourquoi la France, l’Allemagne ou les Etats-Unis bénéficient d’un AAA, la note la plus élevée, alors que le niveau d’endettement n’a jamais été aussi fort.
En dernier ressort, les gouvernements peuvent décider des hausses d’impôt importantes et une réduction de leurs dépenses pour faire face à leurs engagements.
Pour un Etat, l’accroissement du risque crédit se limite à une hausse des taux d’intérêt. Quand un Etat est jugé moins solvable et qu’il souhaite emprunter de l’argent auprès des investisseurs, il doit proposer une rémunération plus attrayante. Le taux d’intérêt augmente avec le risque crédit.
La question que l’on peut se poser actuellement est la suivante : au regard des niveaux d’endettement accumulés par les pays occidentaux, les taux d’intérêt ne vont-ils pas augmenter à moyen terme ? En France, l’Etat aura levé sur les marchés environ 165 milliards d’euros en 2009. Pour l’instant, les taux à dix ans ont bien résisté, à un peu moins de 3,60 % malgré une dette qui frôlera 80 % du PIB en 2010. Dans la zone euro, le montant des fonds levés en 2009 atteint 870 milliards d’euros et il pourrait dépasser 1.100 milliards en 2010, selon Barclays Capital… Aux Etats-Unis, le Trésor américain a émis un montant net de plus de 1.780 milliards de dollars cette année.
Si ces levées de fonds devaient se poursuivre au cours des prochaines années dans des proportions aussi élevées, les taux ne manqueraient pas de s’envoler. Pour l’instant, c’est l’or qui monte. Les investisseurs commencent, semble-t-il, à s’inquiéter de l’ampleur des déficits publics qui résulte de ces emprunts massifs.

La crise a creusé la dette publique de façon très inquiétante. Le projet de budget pour 2010 anticipe un déficit de 116 Mdseur, contre 141 Mdseur pour 2009.
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