L’HISTOIRE ENSEIGNE QU’IL NE PEUT Y AVOIR DE DIVORCE DURABLE ENTRE SOUVERAINETÉ MONÉTAIRE ET SOUVERAINETÉ POLITIQUE.
MOINS D’EUROS EN SUIVANT :
L’euro a fêté dans la discrétion son 10e anniversaire et rares sont aujourd’hui ceux qui estiment qu’une crise majeure pourrait menacer son existence. Jean-Claude Trichet a assuré que le pays pourrait faire face à sa dette sans quitter la monnaie unique. « Le débat qui est à l’oeuvre actuellement, a renchéri Christine Lagarde, est celui de la nécessité ou pas d’une politique économique encore mieux coordonnée qu’elle ne l’est aujourd’hui. »
Précisément. La monnaie est l’une des trois manifestations de la souveraineté d’une nation libre, les deux autres étant l’édification d’un droit national et le maintien de l’indépendance nationale par une défense forte.
En refusant la mise en place d’un gouvernement économique de la zone euro, les pays membres ont fait comprendre – sans en prendre toutefois la mesure – que cette monnaie n’avait guère d’avenir, l’histoire monétaire enseignant qu’il ne peut y avoir de divorce durable entre souveraineté monétaire et souveraineté politique. Faut-il rappeler ici que, au moment de la signature du traité de Maastricht ratifiant la création de l’euro, ses partisans prétendaient que l’intégration monétaire devait conduire à une harmonisation des politiques économiques et à des performances économiques de la zone euro meilleures que celles des autres ?
Même s’il faut reconnaître que l’euro a joué le rôle de bouclier depuis le déclenchement de la crise, contribuant à diminuer considérablement les risques de dévaluations intraeuropéennes, force est de constater que les performances et l’harmonisation ne sont pas au rendez-vous.
Bien au contraire. L’euro a accentué les divergences entre les pays de la zone. A 3,75 %, depuis la création de l’euro, le taux d’intérêt fixé par la BCE est trop haut pour l’Allemagne, dont la seule issue est alors de favoriser les activités liées au commerce international, les seules à enregistrer des taux de croissance supérieurs à 3,75 %.
Depuis dix ans, les coûts unitaires de main-d’oeuvre n’ont augmenté que de 2 %, alors que ceux de la France augmentaient de 17 %. Ainsi, par rapport à l’ensemble de la zone euro, les parts de marché à l’exportation de la France ont fortement baissé depuis dix ans, de près de 5 % , soit l’équivalent d’une perte en 2008 de près de 100 milliards d’euros si nous avions, tout simplement, en termes d’exportations, conservé nos parts de marché.
Un taux de 3,75 %, par contre, a favorisé des pays comme l’Espagne ou l’Irlande, qui ont fondé leur croissance sur une hausse formidable de la consommation et de l’immobilier, appuyée sur un endettement toujours plus grand des particuliers (passé de 70 % à 140 % du revenu disponible espagnol entre 1999 et 2008) et des entreprises, un déficit extérieur gigantesque et un secteur exportateur en régression rapide. Au bout de dix ans de cette politique, l’Espagne se retrouve avec 2 millions de maisons inoccupées dont personne ne sait qui va les acheter, des particuliers surendettés, un taux de chômage de près de 20 % et des recettes budgétaires qui s’écroulent.
Tel est le résultat d’un taux d’intérêt moyen qui ne dépend d’aucune souveraineté politique.
Comment harmoniser une zone où l’Allemagne enregistre un excédent de sa balance courante égal à 7 % de son PIB alors que l’Espagne accuse un déficit de plus de 10 % ?
Et aujourd’hui, qui peut croire que le gouvernement grec pourra réduire d’ici à 2013 une dette qui atteint 113 % du PIB et un déficit public qui atteindra 12,7 % du PIB en 2009 ? Faudra-t-il que, là comme ailleurs, la Chine, en discussion avec Athènes, vole au secours de la Grèce ? Ne risque-t-on pas de voir l’Italie, l’Espagne, l’Irlande, voire la France, suivre la même voie ?
En laissant tous les pays qui refusaient de se réformer emprunter à bon compte (au taux allemand), l’euro a ainsi permis à l’argent de financer la dette publique plus que l’investissement dans une zone qui reste le maillon faible de la croissance mondiale.
L’Europe est-elle capable, pour y remédier, d’émettre des obligations conjointes garanties par l’ensemble des pays européens ? L’Allemagne s’y refuse et ce n’est pas prévu par les traités.
C’est qu’il faudrait pour ce faire qu’existe en Europe une souveraineté politique et dans chacun des pays concernés une réelle volonté de se serrer la ceinture. Le moins qu’on puisse dire est qu’on en est loin….
source le point dec09
L’Europe, et tous ses membres, doivent tout mettre en oeuvre pour régler le problème grec. Cet épineux problème de la dette est devenu un mal mondial et je ne connais pas encore de médecin capable de trouver un remède efficace et sans effet secondaire. Il faut alors appliquer des méthodes préventives énergiques comme par exemple la taxaction des spéculations. Quand on saura qui achete les obligations émises par les états, et non pas les intermédiaires, on aura fait un grand pas vers l’éradication de certains éléments pathogènes.