Les Tribulations de la Kleptocratie

Le groupe de Bilderberg: fantasme ou réalité d’une gouvernance mondiale de l’ombre

Le groupe de Bilderberg: fantasme ou réalité d’une gouvernance mondiale de l’ombre

Le groupe de Bilderberg, qui rassemble une centaine de personnalités de la politique, de l’économie et de l’aristocratie, se réunit à partir de demain dans la station grisonne de Saint-Moritz. Le lieu et la date de cette réunion sont toutefois entourés par le plus grand mystère, relève l’Agence France Presse.

LISTE DES PARTICIPANTS (années précédentes) : http://www.bilderbergips.org

LE SITE OFFICIEL : http://www.bilderbergmeetings.org/index.php

 Un porte-parole du Département de la justice et de la sécurité du canton des Grisons a ainsi seulement confirmé que le meeting se tenait bien à Saint-Moritz, mais n’a voulu préciser ni l’endroit, ni les dates ou l’identité des participants. «Nous avons pris des mesures policières spéciales pour protéger des personnalités», a-t-il indiqué, excluant cependant l’intervention de l’armée, qui sécurise habituellement le WEF qui se tient quelques vallées plus loin à Davos.

PLUS DE BILDERBERG EN SUIVANT :

Mais le détail de ces réunions annuelles, qui se déroulent depuis 1954 à «titre privé», a tôt fait de s’éventer sur internet et parmi les opposants à cette grand-messe. Le président de la Jeunesse socialiste suisse (JS), David Roth, a ainsi indiqué que la centaine de participants se retrouvaient à partir du jeudi et pour quatre jours dans l’hôtel cinq étoiles Suvretta de Saint-Moritz.»Il y a un problème lorsque des représentants politiques et économiques se retrouvent à huis clos», a estimé le responsable des JS, qui prévoient de manifester samedi dans la station, contre cette réunion. Le groupe de Bilderberg «prend des décisions importantes en catimini. Les participants ne se retrouvent pas pour boire le café» mais influencer la gouvernance, a-t-il insisté.

Les réunions du Bilderberg sont habituellement entourées d’un important dispositif policier, notamment lors du dernier meeting à Sitges en Espagne ou en 2009 à Athènes. Sur le site internet se présentant comme «officiel» du Bilderberg, mais dont il est impossible de vérifier l’authenticité faute de contact, ce dernier se décrit comme un «petit forum international, flexible, informel et officieux dans lequel différents points de vue peuvent être exprimés». Il souligne qu’«aucune résolution n’est proposée, aucun vote n’est entrepris et aucune déclaration politique n’est publiée». Cette affirmation est contestée par le journaliste d’investigation Daniel Estulin. Dans son livre «la vraie histoire du Bilderberg», il estime que ce dernier est «devenu une sorte de gouvernement mondial de l’ombre, qui décide lors de réunions annuelles comment il met en œuvre ses plans».

De fait, le Bilderberg publie seulement au terme de sa réunion un bref communiqué et une liste des participants. Sur celle de l’année dernière figure le vice-président de Suez-Tractebel, Etienne Davignon, en qualité de président de cette réunion. Le président de Deutsche Bank, Joseph Ackermann, y figure également, tout comme le CEO du Washington Post Company, Donald Graham, et la commissaire européenne chargée des nouvelles technologies, Neelie Kroes. Cette dernière devrait se rendre à Saint-Moritz cette année, tout comme le commissaire européen à la Concurrence Joaquin Almunia, a-t-on confirmé à la Commission européenne.

La venue de la conseillère fédérale Doris Leuthard a elle aussi été confirmée hier lors de la session des chambres à Berne, en réponse à une question du député UDC Dominique Baettig. «Cette réunion est totalement en contradiction avec le modèle suisse de la transparence. Des dirigeants se réunissent sans qu’on puisse savoir de quoi il en retourne», a-t-il estimé.

source afp juin11

EN COMPLEMENT: Huis clos des puissants du monde à Saint-Moritz

Par Anne Fournier zurich /le temps juin11

Le Groupe Bilderberg devrait se retrouver du 9 au 12 juin dans la station grisonne. Confidentielle, cette réunion d’élites alimente de longue date la théorie du complot

Dominique Strauss-Kahn ne sortira pas d’une limousine à Saint-Moritz la semaine prochaine. C’est la seule certitude dont doivent se contenter ceux qui désirent en savoir plus sur la Conférence de Bilderberg, à laquelle l’ex-patron du FMI aurait plusieurs fois pris part. Cette année, cette rencontre inofficielle d’une centaine de têtes puissantes, organisée dans le secret, est attendue dans un hôtel de luxe de la station grisonne entre le 9 et le 12 juin – dates non confirmées. Le canton, avec l’aide du Service fédéral de sécurité, préservera la tranquillité des invités, et verra deux de ses ministres prendre part à certaines discussions. C’est tout ce que l’on sait – le canton ne fait pas de commentaire sur les moyens mis en place et le coût de l’opération.

Le Bilderberg est l’un des plus fameux clubs d’influence de la planète. Grand frère des «rencontres de Rive-Reine», que Nestlé organise entre membres de l’élite économique et politique suisse (LT du 19.01.2011), il réunit banquiers, hommes politique, industriels, gens des médias, universitaires, milliardaires. Condition d’appartenance: la discrétion.

Créée en 1954 par le prince Bernhard de Hollande pour rapprocher les élites de l’Europe et des Etats-Unis, cette rencontre annuelle a gardé le nom de l’hôtel du village néerlandais d’Oosterbeek où s’est tenue la première édition. Henry Kissinger, Helmut Schmidt, Gerhard Schröder, Daniel Vasella, les patrons de Coca-Cola, Shell, Fiat ou encore la reine de Hollande appartiennent aux convives régulièrement évoqués. Que font-ils? Que veulent-ils?

Au fil des décennies, le Bilderberg a bon gré mal gré alimenté des spéculations de tous ordres sur ses objectifs, ce que certains ont qualifié de «théorie» ou «d’imaginaire du complot», encore encouragé par Internet et ses forums: une minorité puissante qui réalise son programme d’un Nouvel ordre mondial par tous les moyens . Des décisions politiques et économiques importantes seraient prises, dans l’opacité et sans contrôle démocratique. Avec parmi ses hôtes des représentants politiques de droite comme de gauche, Bilderberg est aussi apparu comme une plate-forme qui adouberait de futurs chefs d’Etat: Bill Clinton, Lionel Jospin ou encore José Manuel Barroso ont été invités peu avant leur arrivée au pouvoir.

«La théorie du complot est une absurdité», s’exclame l’ancien conseiller fédéral Pascal Couchepin, l’un des politiciens suisses à avoir participé à ces conférences. «Nous passons trois jours à essayer de mieux comprendre le monde grâce à des rencontres que je qualifierais davantage d’intellectuelles que politiques. Nous sommes loin de toute pression.» Le Valaisan, invité «à quatre ou cinq reprises», a surtout gardé en mémoire des discussions passionnantes sur l’histoire de France, ou des contacts avec des personnes comme Olivier Roy, spécialiste de l’islam. L’opinion est la même chez Christoph Blocher, d’ordinaire sceptique envers la collaboration internationale. Invité lors d’une édition à Athènes, où il a côtoyé le patron de Coca-Cola, la fille du roi du Maroc ou le ministre suédois des Affaires étrangères, Carl Bildt, le Zurichois souligne «l’excellence des orateurs et le caractère franc du débat». Seul bémol, la réunion est un vestige de la Guerre froide, et les interlocuteurs chinois et russes font encore défaut.

Pourtant, la conférence organisée à Saint-Moritz dérange certains élus UDC. En mars, le conseiller national Dominique Baettig a déposé une interpellation cosignée par Oskar Freysinger et Yves Nidegger notamment, pour dénoncer une «gouvernance supranationale non transparente». Le Jurassien motive son action: «Ce genre de réunions entre puissants du monde globalisé est contraire à nos principes de souveraineté. Surtout dans le contexte des révolutions arabes. De plus, les coûts pour le contribuable sont tus.» Le Conseil fédéral a répondu qu’il ne lui revenait pas «de porter un jugement sur la politique d’information suivie en relation avec des manifestations privées».

Le clone privé du World Economic Forum de Davos, dont deux éditions furent déjà tenues en Suisse (au-dessus du lac des Quatre-Cantons), est organisé par un «Steering Committee» d’une vingtaine de personnes, auquel appartiennent actuellement Josef Ackermann, patron de la Deutsche Bank, et Daniel Vasella, chef de Novartis. Aux côtés des invités figurent des interlocuteurs spécialistes des thèmes abordés. Chacun dispose d’un temps limité de parole et des notes sont attribuées aux débats pour garantir leur qualité. Autre condition qui serait tacitement exigée: la maîtrise de l’anglais.

Ces dernières années, intérêt journalistique oblige, le mystère autour de Bilderberg s’est quelque peu estompé. Malgré la confidentialité qui l’entoure, les thèmes et les participants sont communiqués, après le rendez-vous, sur www.bilderbergmeetings.org. Mais les partisans du complot dénonçant les «Illuminati» sont toujours actifs.

«Cet esprit de conspiration est aussi dû à une crise d’autorité officielle. Il ne se limite plus au mythe du grand complot juif, mais touche toutes les catégories de la population», estime Bruno Fay, journaliste, auteur d’un ouvrage sur la «complocratie» et qui a rencontré l’actuel directeur de Bilderberg, le Belge Etienne Davignon. Plutôt que de prendre des décisions, les Bilderberg permettent de mesurer la température du moment sur les sujets d’actualité, avance-t-on. «Et il est demandé aux membres d’identifier les personnalités qui émergent dans leur pays.»

Autre «coutume» évoquée, celle de l’invitation du président ou de la présidente du pays hôte. Interrogés à ce sujet, les services de communication de la présidente de la Confédération répondent que «Micheline Calmy-Rey ne participera pas à la rencontre Bilderberg qui aura lieu à Saint-Moritz la semaine prochaine». La jeunesse socialiste sera pour sa part présente dans les coulisses de la rencontre. Depuis plusieurs semaines, elle appelle à une manifestation le 11 juin, sur la grand-place de la station grisonne, pour signer un manifeste en faveur de plus de démocratie. Lukas Horrer, président des Jusos grisons explique: «Nous n’adhérons pas à la théorie du complot. Nous voulons rappeler que la démocratie doit aussi prévaloir dans le monde économique.» Les autorités communales ont donné cette semaine leur feu vert à ce rassemblement.

Des idées de conspiration

Rappelons que le sujet du Bilderberg est un sujet interdit pour les journalistes par les élites néo-mondialistes», insiste un site internet. Le secret qui entoure le groupe du Bilderberg et son fonctionnement ont alimenté les arguments de ceux qui dénoncent là un réseau d’influence au pouvoir décisionnel, surtout depuis la chute du mur de Berlin, qui aurait dû signifier sa fin.

 Parmi les soupçons évoqués, ce groupe méconnu des «citoyens» et soi-disant volontairement snobé par les médias serait composé quasi exclusivement de francs-maçons. «Ce sont les «pures élites»… les «maîtres du monde»… qui monopolisent tout», dénonce un autre site, mentionnant des exemples. Les puissants de Bilderberg auraient provoqué la crise du pétrole de 1973 pour soutenir les Etats-Unis. Plus tard, la guerre en Irak de 2003 aurait aussi trouvé son origine lors de la rencontre.

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Rappel de 2007 : Réunions discrètes et très influentes

Yves Genier/le temps2007

Alors que le Forum de Davos focalise toutes les attentions, d’autres rendez-vous de hauts dirigeants politiques, de la finance ou des entreprises globales restent beaucoup plus discrets: la Trilatérale et le groupe de Bilderberg. La première est relativement publique, dans la mesure où elle annonce la couleur sur un site internet. Le second, qui a tenu sa réunion annuelle en fin de semaine dernière à l’hôtel Ritz-Carlton d’Istanbul, est beaucoup plus discret. Leur caractère de rendez-vous de puissants à l’abri du regard public alimente les fantasmes les plus divers, voire, paranoïaques, de directoires mondiaux cachés.

Le mérite de l’ouvrage paru en avril dernier signé du pseudonyme Michael Gama est d’avoir su aller au-delà des apparences pour livrer, sur 170 pages, un descriptif sensible et dépassionné de ces réunions.

L’enquête avance comme on pèle un oignon: couche par couche. L’auteur aborde son sujet au fil de témoignages, d’abord de personnes ayant assisté il y a longtemps, ou une fois seulement, à ces rencontres, avant de se rapprocher du cœur avec d’autres témoignages, anonymes parfois, de participants plus réguliers.

Il en ressort le même constat que ce qui se dégage d’autres réunions de ce type, à savoir un formalisme bien établi malgré une étiquette qui se veut détendue, des hiérarchies bien établies quoique masquées, où les habitués gardent quelques longueurs d’avance dans le débat par rapport aux participants épisodiques.

L’auteur marque cependant ses distances avec ces «clubs» sur plusieurs points, à commencer par ce qu’il ressent comme une domination anglo-saxonne, tant au plan de la fréquentation que de l’organisation (la langue, les règles de confidentialité, le consensus). L’ouvrage se révèle comme une critique de fond de la gouvernance mondiale. L’auteur déplore que la Trilatérale et le Bilderberg servent d’instruments d’influence, et donc de domination, sur les décideurs publics.

6 réponses »

  1. Bonjour,

    Je suis journaliste pour http://www.citizenside.com, un site de journalisme participatif. Il s’agit d’une plateforme de photos et vidéos d’actualités, venant aussi bien de journalistes professionnels que des amateurs.

    Nous cherchons des images concernant la réunion du club Bilderberg à partir de demain en Suisse. Si vous connaissez des personnes qui ont prévu de manifester en Suisse ou ailleurs, parlez de nous !

    L’inscription sur http://www.citizenside.com est simple et gratuite.

    Participez à l’information de nos concitoyens !

    Laura G. / Citizenside

  2. Parmi les participants des années précédentes une certaine Christine Lagarde.
    http://www.bilderbergmeetings.org/index.php

    Et curieusement, elle semble bien placée pour le FMI. Après que Van Rompuy soit aller chercher l’onction du groupe avant de devenir le premier président de l’UE…
    http://www.timesonline.co.uk/tol/news/world/europe/article6919380.ece

    Maintenant, est-ce juste une nomenklatura d’intérêts, dont le projet est juste de permettre à ses membres de faire un max de blé/ de pouvoir/, ou poursuivent ils un projet avec « une certaine ligne directrice », et si oui, laquelle… Voilà la bonne question.

  3. Mr Lupus, qu’est ce que c’est que ce cirque ?
    Votre post fait-il partie de la stratégie officielle pour amadouer le chaland ?…
    Et ce Michael Gama journaliste de 24 ans invité de Marie Drucker juive notoire et présentatrice sur France 3 au sujet des rencontres Bilderberg .
    C’est du lard ou du cochon ? C’est la communication officielle au sujet de ces rencontres secrètes des dirigeants du monde?
    Il y a qqes temps les francs macs ont même édités un livre pour dire qu’il n’y avait rien à dire, c’est donc au tour des bilderberg de faire semblant de lever le voile ?
    je vous rappelle cette vidéo « comique » de C dans l’air..
    http://www.dailymotion.com/video/xgv1f1_cdanslair-france5-calvi-et-autres-specialistes-bilderberg_news#from=embed
    NOUS ON SAIT PAS ON CONNAIT PAS !!
    Pourquoi ? maintenant on sait ?
    L’empire d’Alain SORAL, le gouvernement mondial d’ATT ALI, souheterait-il enfin se déclarer au grand jour ?
    Votre post est troublant, que pensez vous ?
    Cordialement

    • officiellement tout cela n’existe pas… Tout au plus juste quelques bruissements et une ou 2 dépèches d’agence….on est loin d’une couverture médiatique omniprésente dont vous semblez vous inquiétez…
      quant à ètre en ce qui nous concerne les messagers ou les vecteurs d’une mission quasi diabolique permettez moi d’en sourire…

  4. Christine a été invitée cette année aussi…. maintenant, sa « campagne » pour le FMI lui permettra-t-elle de venir ? that’s the question.

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