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Voilà Pourquoi (et pour qui) nous allons payer la crise grecque

Pourquoi nous allons payer la crise grecque

 
 La restructuration de la dette d’Athènes, qui pèse 340 milliards d’euros, ne fait plus guère de doute. Elle pourrait s’effectuer, en partie, aux frais des pays de la zone euro….
 
 
source JPMorgan 
 
PLUS DE DETTES EN SUIVANT :

La crise grecque ressemble de plus en plus au sparadrap du capitaine Haddock dans l’album L’affaire Tournesol. Malgré des efforts répétés des pays de la zone euro pour aider Athènes, il semble impossible de s’en débarrasser. Voici exactement un an, face aux difficultés rencontrées par la Grèce pour financer sa dette publique sur les marchés, les pays de l’euro (Allemagne et France en tête) sont devenus temporairement les banquiers de ce pays, en association avec le FMI. A ce jour, ils ont prêté 53 milliards d’euros (dont 1 milliard pour la Belgique) sur un programme de financement de 110 milliards d’euros.

Ce plan, subordonné à un programme de réformes fiscales et économiques, est un succès partiel. Rien qu’en 2010, les recettes fiscales étaient inférieures de 4,5 milliards d’euros aux prévisions. Le Premier ministre grec, George Papandreou, a eu beau annoncer un nouvel effort sous la forme d’une privatisation de 50 milliards d’euros d’actifs publics, les pays prêteurs et le FMI ont des doutes. D’où des rumeurs qui ont émaillé tout le mois de mai sur le versement de la 5e tranche des prêts, de 12 milliards d’euros, qui sera finalement versée en juillet. « Il ne faut pas oublier que le FMI ne peut en aucun cas prêter à un pays qu’il estime être insolvable», insiste Etienne de Callataÿ, chief economist à la Banque Degroof, ancien expert au FMI. En 2001, cette institution avait ainsi arrêté de prêter à l’Argentine, l’estimant incapable de rembourser, épisode qui précéda une faillite virtuelle du pays.

«Je n’y crois plus»

Que la Grèce soit incapable d’affronter les échéances financières ne fait plus guère de doute.

«Il y a un an, je pensais que des réformes étaient possibles, déclare Dimitri Vayanos, économiste à la London School of Economics, qui coédite, avec plusieurs économistes grecs, un blog sur les voies à explorer pour les réformes en Grèce. A présent je n’y crois plus. Les mesures qui ont été prises sont celles qui étaient les plus aisées à mettre en œuvre, comme les coupes salariales horizontales ou, ce qui n’est pas soutenable, le paiement en retard des fournisseurs des hôpitaux. Pour rembourser, la Grèce a surtout besoin d’une économie en bonne croissance. Pour y parvenir, des réformes profondes sont nécessaires pour améliorer l’efficacité des services publics ainsi que la concurrence, freinée par l’intervention de l’Etat dans tous les secteurs d’activité, y compris dans les banques, sur les prix et les professions. Se contenter de mesures horizontales, fiscales, finira simplement par déprimer la population, qui ne verra pas de fin aux restrictions, et sapera le soutien politique aux réformes.»

Annoncer de nouvelles privatisations du service public n’a pas de sens sans réformes. «Or si l’on vend aujourd’hui des entreprises publiques, cela ne rapportera pas beaucoup d’argent, car il y règne une véritable cogestion avec les syndicats, qui participent même aux décisions sur les investissements», poursuit Dimitri Vayanos. Ces habitudes devraient changer pour augmenter la valeur des sociétés publiques. Ces réformes prendront plus de temps à être mises en œuvre que des mesures fiscales horizontales.

Impossible d’ôter la prise

Les pays de l’euro et le FMI sont coincés. Non seulement ils ne peuvent pas enlever la prise, mais ils sont contraints d’augmenter le financement. La Grèce ne pourra revenir, comme prévu, l’an prochain sur les marchés financiers et risque donc un défaut de paiement. Une rallonge est en cours de négociation (elle pourrait atteindre 60 milliards) en plus du plan d’aide de 110 milliards d’euros.

Quelques jours avant que Jean-Claude Juncker, le Premier ministre luxembourgeois, et président de l’Eurogroupe (Conseil des ministres des pays de la zone euro), ait confirmé le versement de la 5e tranche de financement, l’Agence de la Dette belge attendait avec impatience des instructions pour le paiement. Cette institution, chargée d’émettre les obligations pour financer la dette belge, est aussi chargée de payer la part belge des prêts à la Grèce. «Pour nous, ce serait plus embarrassant de ne rien payer que de faire un versement à la Grèce», témoigne Jean Deboutte, directeur à l’Agence de la Dette, en charge de la stratégie et du risk management. Cela signifierait que la Grèce est incapable de rembourser. Le choc sur les marchés pourrait nous coûter très cher. Les taux d’intérêt payés par la Belgique pour sa dette pourraient grimper. «Pour le moment, nous payons un taux stable, entre 4 et 4,5 % pour des obligations à 10 ans, qui colle à la situation économique actuelle» poursuit Jean Deboutte. En cas d’arrêt du financement de la Grèce, la crainte d’une contagion à d’autres pays comme le Portugal et l’Irlande risquerait de faire grimper les taux belges, du fait de l’endettement élevé du pays (environ 100 % du PIB).

Les pays de l’euro ne sont visiblement pas désireux de répéter le sauvetage financier de l’Argentine qui, transposé dans l’UE, pourrait être dévastateur pour le Vieux Continent. «La Grèce ne décidera rien d’elle-même, estime Antonios Sangvinatsos, assistant professor of finance à la Stern School of Business (New York University). Tout ce qui est survenu et arrivera sera dicté ou co-décidé avec les Européens.» Si un défaut brutal d’Athènes est donc exclu, une restructuration de la dette paraît inévitable, pour éviter une récession prolongée. Du reste, le mot «restructuration» est soigneusement évité, il est surtout question de «reprofilage».

«Mettre le secteur bancaire à l’abri»

«L’impact minimal, si les détenteurs d’obligations l’acceptent, serait de dégager un accord avec ces derniers pour échanger les obligations par d’autres, avec une durée plus longue et un taux plus bas, et la même valeur faciale», continue le professeur Antonios Sangvinatsos. C’est l’hypothèse qui est le plus souvent évoquée. L’opération se ferait sur une base volontaire. L’opération reste risquée, car S&P a déjà annoncé qu’un remplacement «volontaire» des obligations bientôt arrivée à maturité par d’autres papiers à durée plus longue sera considéré comme un défaut de paiement, dans la mesure où les conditions nouvelles se traduiront par une perte pour les investisseurs.

«Allonger la durée d’une obligation se traduira par une perte, car le taux ne sera pas augmenté. Mais ce sera limité, car les coupons seront payés» commente Oscar Bernal, économiste chez ING Banque. Ce reprofilage vise à éviter un effet déclencheur du même type que la faillite de la banque Lehman Brothers, qui a précipité la crise financière de 2008. Il reste à régler la question du timing. Les négociateurs préfèrent ne pas se précipiter. «Il vaut mieux encore un peu attendre, car il s’agit de mettre le secteur bancaire européen à l’abri, poursuit Oscar Bernal. Pour avoir une idée plus précise de la solidité des institutions financières, on attend le résultat des stress tests que doivent subir les banques ce mois de juin.» Ce test vise précisément à mesurer la résistance des banques à un défaut de pays souverains comme la Grèce…

Des risques exagérés ?

«Les banques, sans savoir ce qu’elles faisaient, ont acheté de la dette grecque et ont soutenu – ce qui est faux – qu’une restructuration de la dette entraînerait la fin de l’euro» déclarait Eric De Keuleneer, professeur à la Solvay Business School, dans Trends-Tendances, en janvier dernier. Il ajoutait que le coût de l’opération «sera largement supporté par les contribuables européens».

En fait, l’exposition des banques européennes est plus faible qu’on ne l’imagine, estime Dimitri Vayanos (London School of Economics). Elle a été exagérée par la faible disponibilité des chiffres sur la question. Sur une dette totale atteignant 340 milliards d’euros, la part des emprunts détenus par les banques est de 100 milliards, dont 60 % se trouvent entre les mains des banques grecques (voir la carte ci-dessus). L’impact d’une restructuration de la dette grecque sera surtout concentré sur les banques locales, en particulier trois institutions, NBG, ABG et Piraeus, qui détiennent un gros paquet d’obligations publiques.

Pour Goldman Sachs, les banques grecques pourraient encaisser une perte de 8 à 25 milliards d’euros (hypothèses d’un défaut de 20 % à 60 % de la dette).

Les autres banques européennes ont un risque évalué entre 5 et 16 milliards d’euros. A comparer avec la crise des subprimes de 2008, qui avait coûté plus de 700 milliards de dollars aux seules banques, ou à la crise bancaire asiatique (1989-1999), qui avait entraîné des pertes d’environ 400 milliards de dollars.

Exposition de la BCE et risque de récession

Les banques grecques devraient être soutenues. Pour les autres institutions financières européennes, c’est moins l’impact net d’un «reprofilage» qu’une tempête sur les marchés financiers qui est redouté. La nervosité est déjà palpable depuis plusieurs semaines, avec Dexia, dont l’exposition à la Grèce (4,3 milliards d’euros) déprime le cours de Bourse.

Les chiffres ci-dessus n’intègrent pas l’exposition de la Banque centrale européenne, laquelle est très importante, car le cœur du système de l’euro a racheté beaucoup de papier public grec pour aider Athènes et désengorger les banques européennes. Les chiffres précis manquent, mais l’engagement devrait se situer autour des 50 milliards d’euros, ce qui explique les réticences de Jean-Claude Trichet à accepter une opération de «reprofilage».

«En Belgique, on n’a pas trop de souci à se faire pour l’impact sur les banques, estime Oscar Bernal, d’ING. En revanche, le souci potentiel porte sur les dégâts collatéraux. Nous risquons un choc de confiance, qui freinerait les investissements étrangers dans la zone euro. Ce qui pourrait toucher la croissance, et créer un risque de récession.»

La crise grecque va donc coûter quelque chose. Tout dépendra de l’habileté des politiques à réduire la facture au minimum. Ce ne sera pas aisé partout. En Belgique, le sujet ne fait pas débat, mais en Allemagne, il est difficile de faire accepter qu’une augmentation des prêts sera moins coûteuse, en fin de compte, qu’un arrêt du financement. Bref, il ne faut plus tergiverser : plus on attendra, plus la facture sera élevée.

Robert van Apeldoorn/trends 14/6/11

EN LIENS :

Le Bourbier Européen : Nouveau raccommodage de l’euro en attendant le suivant…

13 réponses »

  1. Mardi 14 juin 2011 :

    Grèce : déficit budgétaire en hausse de 13 %.

    Le déficit budgétaire de la Grèce a augmenté de 13 % sur la période janvier-mai, par rapport à la période comparable de 2010, dépassant l’objectif intermédiaire fixé par le plan de sauvetage du pays, a annoncé mardi le ministère des Finances.

    Ce déficit représente 10,28 milliards d’euros, contre 9,1 milliards un an auparavant, alors que l’objectif indicatif était de 9,07 milliards.

    Ce déficit exclut les collectivités locales et la sécurité sociale. Il est différent du déficit public qui sert de base à l’Union européenne pour établir son diagnostic du programme de politique économique de la Grèce.

    Les recettes nettes ont diminué de 7,1 % à 18,36 milliards d’euros sur la période, alors que l’objectif était 20,52 milliards.

    Les dépenses, avant service de la dette, ont augmenté de 4,3 % à 21,29 milliards d’euros (objectif : 19,92 milliards d’euros).

    Frappée par l’austérité, l’économie grecque a subi une contraction annuelle de 5,5 % au premier trimestre. L’UE et le Fonds monétaire international ont révisé leur projection de contraction du PIB grec en 2011 la semaine dernière. Il diminuera de 3,8 %, contre une précédente estimation de baisse de 3,0 %.

    http://fr.reuters.com/article/frEuroRpt/idFRLDE75D1V920110614

  2. Il y a environ un an, le jeudi 4 mars 2010, la Grèce lançait un emprunt à 10 ans. La Grèce avait dû payer un taux d’intérêt de 6,39 %.

    Ce taux d’intérêt était exorbitant : c’était 3,26 % de plus que ce que l’Allemagne payait (quand l’Allemagne lançait un emprunt à 10 ans, elle ne devait payer que 3,13 % d’intérêt).

    http://www.obliginfos.fr/2010/03/04/lemprunt-grec-a-10-ans-emis-a-63/

    L’Union Européenne et le FMI ont alors décidé d’intervenir pour sauver la Grèce. Deux mois plus tard, début mai 2010, l’Union Européenne et le FMI ont mis sur la table 750 milliards d’euros pour rassurer les investisseurs internationaux. Ils ont décidé de prêter 110 milliards d’euros à la Grèce.

    Ils ont déclaré que, grâce à ces mesures, la Grèce pourrait recommencer à emprunter sur les marchés en 2012.

    Aujourd’hui, nous pouvons faire le bilan : un désastre.

    – Les investisseurs internationaux n’ont pas du tout été rassurés.

    – Le 4 mars 2010, pour un emprunt à 10 ans, la Grèce avait dû payer un taux d’intérêt de 6,39 %. Vendredi 17 juin 2011, le taux des obligations grecques à 10 ans est de … 16,939 % !

    – La Grèce ne pourra pas revenir emprunter sur les marchés en 2012.

    – Comme la Grèce est écrasée sous des montagnes de dettes, l’Union Européenne et le FMI ont donc décidé … de lui prêter 100 milliards d’euros supplémentaires !

    – Les dettes publiques ne peuvent pas monter jusqu’au ciel : il arrive toujours un moment où tout s’effondre. Ce moment, ça s’appelle un défaut de paiement.

  3. Samedi 18 juin 2011 :

    Crise : Jean-Claude Juncker met en garde contre une contagion en Belgique et Italie.

    Le président de l’Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, a mis en garde contre une contamination de la crise de l’euro à la Belgique et l’Italie, dans un entretien au quotidien allemand Süddeutsche Zeitung paru samedi.

    « La faillite peut contaminer le Portugal et l’Irlande et en raison de leur endettement élevé la Belgique et l’Italie, même avant l’Espagne », a-t-il dit au journal.

    Selon lui, en faisant participer les créanciers privés au sauvetage de la Grèce, il peut arriver dans le pire des cas que les agences de notation rangent Athènes dans la catégorie « insolvable », ce qui aurait des conséquences catastrophiques pour la monnaie unique.

    « Nous jouons avec le feu, a-t-il dit. Et si la Grèce était rangée dans cette catégorie, cela pourrait avoir des conséquences dramatiques sur d’autres pays de la zone euro, dont le Portugal et l’Irlande, puis la Belgique et l’Italie. »

    http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5iYe1eM81gWlVYlf-KTkNzhtM3wjQ?docId=CNG.f8ba3b2d5a1e05aa19c26a1b13cef38b.711

  4. Samedi 18 juin 2011 :

    Aide à la Grèce : Berlin repart à la charge des créanciers privés.

    Après avoir lâché du lest vendredi, Berlin est reparti à la charge des banques, assureurs et fonds d’investissement, prônant une contribution « substantielle » de leur part dans le nouveau plan d’aide à la Grèce.

    « Et maintenant laissez-nous bien sûr essayer d’avoir une contribution substantielle des créanciers privés participant sur la base du volontariat à l’aide à la Grèce », a déclaré la chancelière Angela Merkel devant quelque 140 délégués de son parti, les Unions chrétiennes démocrates, réunis à Berlin.

    Et le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, d’abonder dans son sens : la contribution des créanciers privés doit être « substantielle », « quantifiable » et « sûre », a-t-il dit, dans un entretien publié samedi sur le site internet du journal allemand Börsenzeitung.

    http://www.boursorama.com/infos/actualites/detail_actu_marches.phtml?num=782da0bf3b4a633e74895b9b40e1517e

  5. Dimanche 19 juin 2011 :

    « La faillite de la Grèce peut contaminer le Portugal et l’Irlande, et en raison de leur endettement élevé la Belgique et l’Italie, même avant l’Espagne », a prévenu le président de l’Eurogroupe, Jean-Claude Juncker. Plus largement, la crise de la dette menace le projet européen tout entier, selon une étude publiée cette semaine par un think tank réputé à Bruxelles, le European Policy Center.

    « L’inimaginable est devenu imaginable : la sortie d’un pays de la zone euro, la fin de l’euro et même une désintégration de l’UE ne sont plus taboues », écrit le think tank.

    http://www.lepoint.fr/economie/l-eurogroupe-se-reunit-pour-accorder-une-bouffee-d-air-a-athenes-19-06-2011-1343570_28.php

  6. Lundi 20 juin 2011 :

    La zone euro a renvoyé dimanche soir la balle dans le camp de la Grèce en refusant de débloquer la cinquième tranche de l’aide à Athènes et de valider un second plan d’aide au pays tant que le Parlement grec n’aura pas voté un nouveau programme d’austérité.

    Alors que la date de ce vote n’est pas encore arrêtée, les ministres des Finances de la zone euro, qui se sont réunis huit heures durant à Luxembourg, se sont donné jusqu’à début juillet pour prendre une décision sur ces deux dossiers, faute de quoi la Grèce ferait défaut sur sa dette dans les jours suivants.

    Ils ont, en revanche, d’ores et déjà clarifié la manière dont les créanciers privés seraient associés à un second plan de soutien. Il s’agira d’une participation informelle et volontaire, correspondant à ce que Nicolas Sarkozy et Angela Merkel avaient décidé à Berlin vendredi. « Les ministres des Finances de la zone euro ont décidé de définir d’ici début juillet les principaux paramètres d’une stratégie de financement pour la Grèce », peut-on lire dans un communiqué d’une page publié à l’issue de la réunion.

    « Les ministres des Finances de la zone euro sont d’avis que tout financement supplémentaire pour la Grèce sera de source publique et privée. (…) Une participation du secteur privé à un second plan d’aide à la Grèce se fera sur une base volontaire et informelle via un roll-over d’obligations grecques arrivant à maturité », est-il encore indiqué. Cette modalité est connue comme « l’initiative de Vienne », par laquelle des banques privées avaient accepté en 2009 de ne pas se désengager d’Europe centrale au plus fort de la crise.

    Après la valse-hésitation au cours de la semaine sur l’opportunité de débloquer la cinquième tranche d’aide de 12 milliards d’euros prévue dans le cadre du plan de 110 milliards approuvé en mai 2010, les ministres ont décidé de rester fermes. Ils ont de nouveau appelé à une unité politique nationale en Grèce « compte tenu de la longueur, de la magnitude et de la nature des réformes requises ».

    Surtout, ils « (ont) rappelé avec force au gouvernement grec que, d’ici la fin du mois, il doit faire en sorte que tous soient convaincus que tous les engagements pris par les autorités grecques soient remplis », selon les mots du président de l’Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, à la sortie de la réunion. « Vous ne pouvez pas imaginer une seconde que nous nous engagions à financer sans savoir si le gouvernement grec a endossé les obligations qui sont celles de la Grèce », a-t-il encore indiqué aux journalistes.

    Le ministre belge des Finances, Didier Reynders, a confirmé que les fonds ne seraient pas débloqués pour le moment, même si des discussions s’engageront entre les départements du Trésor des principaux États membres et les créanciers privés de la Grèce.

    Les ministres des Finances de la zone euro doivent, quant à eux, se retrouver dès lundi à Luxembourg pour avancer sur les autres dossiers que devront valider les chefs d’État et de gouvernement des vingt-sept lors d’un sommet, jeudi et vendredi.

    http://www.lepoint.fr/economie/l-europe-demande-des-garanties-a-la-grece-20-06-2011-1343721_28.php

  7. Il y a plus d’un an, le 25 avril 2010, Christine Lagarde avait annoncé la couleur.

    Le 25 avril 2010, Christine Lagarde avait expliqué que l’aide à la Grèce ne serait donnée qu’au compte-goutte, petit à petit. Elle avait prévenu qu’en cas de défaut de paiement de la Grèce, la France arrêterait aussitôt de verser ces aides à la Grèce.

    Lisez cet article :

    Le JDD : Qu’est-ce qui garantit le remboursement des Grecs ?

    Christine Lagarde : L’accord en cours de négociation le précisera, mais nous ne décaisserons pas l’intégralité des sommes tout de suite. Nous le ferons au fur et à mesure des besoins et en cas de défaut de paiement, nous mettrons aussitôt le pied sur la pédale du frein.

    http://www.lejdd.fr/Economie/Actualite/Lagarde-Solidaires-pas-complaisants-188597/

    Le cas de figure évoqué par Christine Lagarde est en train de se réaliser.

    Aujourd’hui, la Grèce est insolvable.

    Aujourd’hui, la Grèce est en défaut de paiement.

  8. – Emprunt à 3 mois :

    Quand l’Allemagne lance un emprunt à 3 mois, elle doit payer un taux d’intérêt de 1,01 %.

    Quand la France lance un emprunt à 3 mois, elle doit payer un taux d’intérêt de 1,02 %.

    Et la Grèce ?

    Mardi 21 juin 2011, la Grèce a lancé un emprunt à 3 mois : elle a dû payer un taux d’intérêt de … 4,62 % !

    Les taux sont en hausse : c’était 4,06 % lors de la précédente émission en mai 2011.

    http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2011/06/21/97002-20110621FILWWW00478-la-grece-emprunte-1625-md-a-462.php

    Conclusion :

    Plus les jours passent, plus la Grèce emprunte à des taux de plus en plus exorbitants.

  9. Der Spiegel (le Miroir) est le plus grand et le plus influent hebdomadaire allemand d’investigation, créé par Rudolf Augstein en 1946-1947.

    Der Spiegel est un grand magazine d’enquêtes et d’investigation allemand de tendance centre gauche.

    (Source : Wikipedia)

    Pour Der Spiegel, la cause est entendue : l’euro est mort.

    Regardez bien la photo de couverture :

    http://www.spiegel.de/spiegel/0,1518,ausg-4929,00.html

    Nachruf auf eine gemeinsame Währung = « Nécrologie de la monnaie unique. »

  10. La Grèce, menace potentielle pour la finance mondiale

    La crise économique en Grèce pourrait constituer une menace pour la stabilité du système financier mondial si une solution n’était pas trouvée, a affirmé mercredi le président de la banque centrale des Etats-Unis (Fed), Ben Bernanke.

    S’il y avait une incapacité à résoudre cette situation, cela constituerait une menace pour les systèmes financiers européens, le système financier mondial et pour l’unité politique de l’Europe, a affirmé M. Bernanke lors d’une conférence de presse à Washington.

    Je pense que les Européens apprécient l’importance incroyable de résoudre la situation grecque, a-t-il souligné.

    C’est évidemment très important. C’est une situation très difficile, a estimé le président de la Fed.

    Nous avons été en communication étroite avec nos collègues en Europe. Evidemment pas impliqués dans les négociations, mais nous avons été bien informés, a-t-il précisé.

    Le comité de politique monétaire de la Fed, réuni pendant deux jours à Washington, en a discuté, a-t-il rapporté. C’est l’un des quelques risques financiers auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui.

    Nous sommes principalement en train de suivre la situation de près et nous faisons de notre mieux pour que nos propres institutions soient bien positionnées par rapport à la dette publique de ce qu’on appelle les pays périphériques de la zone euro (Grèce, Irlande et Portugal), a expliqué M. Bernanke.

    Un défaut de paiement désordonné dans un de ces pays secouerait sans doute les marchés financiers dans le monde. Cela aurait de grandes répercussions sur les écarts de taux sur les marchés du crédit, sur le prix des actions et ainsi de suite, a-t-il estimé.

    http://www.romandie.com/news/n/_La_Grece_menace_potentielle_pour_la_finance_mondiale_220620112106.asp

    Crise de la dette : Trichet met en garde contre des risques de contagion.

    Le président du Comité européen des risques systémiques (CERS), Jean-Claude Trichet, également président de la Banque centrale européenne (BCE), a mis en garde mercredi contre des risques potentiels de contagion de la crise de la dette dans l’Union Européenne et au delà.

    La plus sérieuse menace qui pèse sur la stabilité financière dans l’Union Européenne vient de l’interaction entre les vulnérabilités des finances publiques de certains Etats membres et le système bancaire, avec des effets de contagion potentiels dans l’Union et au delà, a déclaré M. Trichet.

  11. Jeudi 23 juin 2011 :
    La réunion des ministres des Finances européens n’a pas du tout rassuré les investisseurs internationaux.
    Les taux des obligations d’Etat continuent à exploser.

    Portugal, Irlande, Grèce : des records historiques ont été battus aujourd’hui.

    Concernant ces trois Etats en faillite, les courbes des taux sont inversées !

    Portugal : taux des obligations à 2 ans : 14,392 %. Record historique battu.
    Portugal : taux des obligations à 3 ans : 15,320 %. Record historique battu.
    Portugal : taux des obligations à 10 ans : 11,424 %. Record historique battu.

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GSPT10YR:IND

    Irlande : taux des obligations à 2 ans : 13,702 %. Record historique battu.
    Irlande : taux des obligations à 3 ans : 15,162 %. Record historique battu.
    Irlande : taux des obligations à 10 ans : 11,788 %. Record historique battu.

    Grèce : taux des obligations à 2 ans : 28,636 %.
    Grèce : taux des obligations à 3 ans : 29,528 %.
    Grèce : taux des obligations à 10 ans : 16,876 %.

  12. Samedi 25 juin 2011 :

    Une majorité d’Allemands n’a plus confiance en l’euro en raison de la crise que traverse la monnaie unique liée à la quasi-asphyxie de l’économie grecque, selon une étude du prestigieux institut Allensbach à paraître demain.

    Au total, 71 % des personnes interrogées affirment avoir « moins », « à peine » ou « pas du tout confiance » en l’euro, selon ce sondage publié par le Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung.

    Seuls 19 % déclarent à l’inverse avoir « une grande » ou « une très grande » confiance en la monnaie unique, selon la même source.

    La défiance à l’égard de l’euro ne cesse de grimper chez les Allemands : en avril 2011, ils n’étaient encore que 66 % à affirmer ne pas avoir confiance en la monnaie européenne.

    En 2008, moins de la moitié des personnes interrogées partageaient cette opinion.

    « Les citoyens allemands sont plus sceptiques qu’il y a un an face à la monnaie unique. La crise grecque est passée par là », constatait récemment Peter Matuschek, analyste de l’Institut allemand de sondage Forsa.

    « Certains estiment s’être suffisamment serrés la ceinture ces dernières années pour que l’Allemagne soit performante. Ils ne comprennent pas pourquoi ils doivent maintenant aider d’autres pays qui n’ont pas fait les mêmes efforts », assurait également Dominik Hierlemann, politologue de la fondation Bertelsmann.

    http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2011/06/25/97002-20110625FILWWW00489-les-allemands-moins-confiants-dans-l-euro.php

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