L’Italie a payé cher pour emprunter
Obligataire. Séance marquée par la détente des taux allemands et français.
Le marché obligataire a évolué en ordre dispersé hier, dans une séance marquée par une détente des taux de l’Allemagne et la France et une hausse de ceux de l’Italie qui a payé cher pour emprunter, sur fond d’incertitudes quant à un règlement de la crise en zone euro. Les investisseurs ont évité les places boursières qui ont fortement baissé mais se sont reportés sur des actifs qu’ils jugeaient plus sûrs comme les obligations des pays les plus solides de la zone euro.
Vers 18h (17h GMT), le taux à 10 ans de l’Allemagne baissait à 1,920% (contre 2,024% mardi à la clôture) et celui de la France à 3,180% (contre 3,254%).
Berlin a emprunté avec succès 4,18 milliards d’euros à échéance deux ans, bénéficiant d’une forte demande et d’un taux de 0,29%, en baisse, tandis que l’institut Ifo prévoit un net ralentissement de la croissance outre-Rhin en 2012 à +0,4% contre +3% cette année.
«L’environnement est encore incertain», estime Nordine Naam, stratégiste chez Natixis.
Les doutes des investisseurs quant à l’efficacité des mesures prises lors du dernier sommet européen destiné à régler la crise ont été entretenus par les déclarations de la chancelière allemande Angela Merkel. Elle a déclaré devant le Bundestag que la sortie de crise prendra des mois voire des années tout en se prononçant contre une hausse de la capacité de prêt du futur Mécanisme européen de stabilité (MES). En outre, selon le stratégiste, «les agences de notation ont été claires. Elles ont été déçues par le sommet européen et par le fait qu’il n’y ait pas de solutions de court terme», alors qu’une possible dégradation de pays de la zone euro par Standard & Poor’s est imminente.
Parmi les autres rendements en zone euro, l’Italie se distinguait en voyant son taux à 10 ans se tendre à 6,765% (contre 6,655%). Le pays est parvenu à émettre 3 milliards d’euros d’obligations à cinq ans, soit le maximum prévu, mais à des taux d’intérêt en hausse, à 6,47%.
De son côté, le taux de l’Espagne baissait à 5,651% (contre 5,677%) tandis que celui du Portugal montait à 12,512% (contre 12,449%).
«Des questions se posent sur la manière dont les pays périphériques vont se refinancer début 2012, avec beaucoup de concurrence au premier trimestre et une tendance des banques à réduire leur exposition de dette souveraine», estime M. Naam.

L’incertitude du marché est renforcée par le contexte de fin d’année, qui pousse de nombreux intervenants à se tenir à l’écart des marchés. «Nous estimons que la baisse progressive de l’activité du marché va persister dans les jours qui viennent», ce qui peut accroître la volatilité, expliquent les stratégistes de BNP Paribas.
Hors zone euro, le taux du Gilt britannique à 10 ans baissait à 2,089% contre 2,124% la veille.
Outre-Atlantique, les rendements des bons américains à 10 ans baissaient à 1,918% contre 1,965% et ceux à 30 ans à 2,941% contre 3,011%. Les taux à trois mois étaient nuls, alors qu’ils étaient à 0,01% mardi.
Sur le marché interbancaire, l’Euribor à trois mois, principal taux en zone euro, reculait à 1,423%, contre 1,426%, tandis que le Libor à trois mois libellé en dollars montait à 0,555% contre 0,546%.

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