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Les Clefs pour Comprendre : 2012 L’ANNEE DES BANQUES CENTRALES par Bruno Bertez (Version Actualisée et Enrichie le 17 Janvier 2012)

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Les Clefs pour Comprendre : 2012 L’ANNEE DES BANQUES CENTRALES par Bruno Bertez (Version Actualisée et Enrichie le 17 Janvier 2012) 

Nous reviendrons sur les suites de la dégradation de la majorité des pays européens et ses conséquences, mais nous voulons vous faire part d’une Hypothèse de travail qui est en train d’émerger.

Nous avons, souvenez vous défini et résumé  l’année 2010 comme »L’ANNEE DU NO EXIT ». Les gouvernements et banques centrales, malgré leurs espoirs ou illusions n’ont pu revenir en arrière sur les politiques non conventionnelles mises en place en 2008.

   Nous n’avons pas défini 2011, mais avec le recul, nous dirions que c’est « L’ANNEE DES GOVIES.  ». La crise est entrée dans la phase classique, historique qui suit toute crise financière, à savoir les doutes sur la solvabilité des gouvernements.

Nous ne faisons que commencer 2012, il est donc trop tôt pour tenter de la caractériser, mais on peut avancer une hypothèse et prétendre que 2012 sera « L’ANNEE DES BANQUES CENTRALES »

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La crise est toujours la, le système bancaire vacille, le « shadow systeme » bancaire et ses repos se grippe, les gouvernements se voient progressivement fermer l’accès au marché de la dette et ne peuvent augmenter leur endettement, les amortisseurs sociaux touchent leurs limites, bref, les banques centrales sont en première ligne.

Aux Etats Unis, la FED a mis en place depuis plusieurs semaines un  »case » , une propagande subreptice en faveur d’un QE3 ou 4, fondé sur l’achat de créances hypothécaires, en Chine on est a l’aube d’un renversement reflationniste, en Inde on prépare le terrain malgré une inflation toujours élevée, au Brésil c’est fait , on a pris le risque , en Angleterre on s’enfonce dans un nième QE, en Europe, la BCE avec la complicité allemande fait un QE souterrain.

Vous devriez logiquement nous dire dans ce cas appelez l’année 2012 :

 »L’ANNEE 2012 DE LA REFLATION »

Nous ne le faisons pas parce que cela risque d’être faux ou avorté. L’année 2009 était l’année de la reflation, c’est vrai mais nous suggérons que la tentative de faire un remake de 2009 a beaucoup de chances d’échouer. On se baigne jamais 2 fois dans la même rivière, cela veut dire que l’expérience et les enseignements de 2009/2010 sont passés par là.

Voici une citation, parmi d’autres du gouverneur de la Bank Of Japan, elle date du 11 Janvier, rapportée par Bloomberg:  »il y a des limites à ce que la politique monétaire peut faire et les gouvernements doivent entreprendre les reformes nécessaires pour aider l’économie globale. Fournir des liquidités en tant que préteur de dernier ressort est, dans son essence, une politique pour gagner du temps, et le temps que nous pouvons acheter devient de plus en plus cher »

Nous sautons le pas, nous allons plus loin que Masaaki Shirakawa et nous nous demandons si cette année 2012 ne pourrait pas être celle de la prise de conscience par les marchés, puis les gouvernements, puis les citoyens du fait que l’on a touché les limites du  »gagner du temps », du  »kick the can ».

Les marchés ont compris depuis longtemps que l’on  »kick the can », il suffit de lire régulièrement les commentaires des gourous et du smart money, mais ils restent dans l’idée que l’on peut encore faire un tour, que l’on peut reproduire 2009, bref dans l’idée que les banques centrales peuvent encore faire quelque chose.  Et si c’était faux? Et si comme le suggère le gouverneur de la BOJ on était au bout du rouleau?

On ridiculise les japonais pour leur  incapacité a sortir de la déflation, on a tort. Les japonais ont choisi une voie qui est compatible avec leur système social et politique et ils ne s’en sortent pas si mal. Mais ils ont fait des travaux considérables sur l’efficacité des politiques des banques centrales et ils en ont tiré des conclusions terribles. Finalement, elles sont impuissantes face aux crises de surendettement, face au problème de deleveraging.  

Comment peut se manifester en 2012 l’impuissance, l’échec des banques centrales ?

Il est difficile de répondre à cette question car nous n’avons pas de références historiques à l’action , à l’aventure dans laquelle se sont lancé nos demiurges. On est , ils sont en terrain inconnu.

Nous livrons ceci à votre imagination et à votre sagacité.

Voici quelques pistes :

La tendance à la hausse du taux moyen d’intérêt mondial qui s’est initiée en 2011 peut s’accélérer et se généraliser, mettant de plus en plus de govies en difficulté.

Les risques de stagflation, risque fatal pour l’équilibre du système, peuvent se préciser. Rechute de l’immobilier, en particulier le commercial qui est déjà en mauvaise posture

Le marché financier mondial peut de gripper. On vit sur le mythe du hedge et des couvertures fictives des risques, l’illusion peut tomber, les yeux se déciller, c’est l’hypothèse Faber. Les dérivés subissent une crise de crédibilité et solvabilité des contreparties.

Les tensions entre les pays et  à l’intérieur des pays débouchent sur un désordre des changes et un effondrement de l’apparence de concertation internationale

Structurellement, on peut évoluer vers un retour en arrière, un mouvement de contestation de la pseudo indépendance des banques centrales, contestation justifiée mais catastrophique pour le système issu de la dérégulation. 

Le marché financier global qui avait tendance jusqu’en 2007 à s’unifier, se désunifie, se disloque progressivement , les obstacles  à la circulation des capitaux se multiplient , on revient aux sous ensembles monétaires et fiscaux avec des réglementations, des contrôles, des taxes locales du style Tobin etc…etc

Des surprises sont possibles sur les marchés

Nous Rappellons que l’idée directrice de ce post est que la crise est toujours là sous toutes ses formes, les amortisseurs gouvernementaux ont touchés leurs limites, ceci conjugué à la fragilité du système financier global conduit à penser que seules les banques centrales peuvent encore intervenir. 

Nous constatons que les anticipations d’interventions des banques centrales sont fortes, en particulier aux Etats Unis, en Chine. Elles sont plus partagées en Europe car le jeu de Draghi qui fait le contraire de ce qu’il dit et le jeu  des Allemands qui disent le contraire de ce qu’ils tolèrent , ce jeu brouille les jugements.

 Notre conviction est que la probabilité de mesures convergentes, non conventionnelles afin de soutenir le système est très élevée.

Mais cette conviction est accompagnée d’une autre conviction aussi forte à savoir que 2012 ne sera pas un remake de 2009. Pourquoi? Parce que 2009 est déjà passé par là et qu’il y a eu à la fois un effet d’apprentissage, un effet d’usure, une détérioration plus profonde de la situation.

 Donc il y aura des mesures, des mesures non conventionnelles du type quantitive easing visible ou subreptice, souterrain.

 Sur la base d’une hypothèse de 600 billions de dollars aux USA sous une forme ou sous une autre, sur la base d’un LTRO A 3 ANS de 1 trillion  fin Février en Europe, cela fait  1,9 trillions de dollars d’augmentation du bilan du système banques centrales global. Ce gonflement du bilan de l’équivalent Banque Centrale Globale ne va pas se diriger vers les économies réelles, il va rester dans la sphère financière, stocké et spéculé par les banques pour se refaire une santé. Spéculations a court terme.

 En termes réels ce sera un échec. 

En termes financiers, dans un premier temps, celui des anticipations puis du début de mise en place cela va susciter des spéculations de type reflation trade, comparable a ce qui s’est passé en 2009/2010. Comme à cette époque l’effet d’entrainement réel sera faible en regard du cout énorme en termes de mauvaise allocation des ressources. 

C’est alors qu’un scénario inattendu, imprévisible se produira :  

CE SERA LE SECOND TEMPS.

 En attendant quelles conclusions pour les marchés?

 Retour du risk-on. 

Modification des corrélations de ses divers composantes car l’euro inflatera plus que le dollar, surtout dans un premier temps. 

On peut assister dans un premier temps en Février à une baisse relative de l’euro sur le bond en avant du total de bilan de la BCE et le retour à des taux planchers 

Changement de pied et de véhicule privilégié de carry  trade , le S&P 500 et l’or devenant plus difficile à travailler. Peut être out performance de l’Europe voire de son secteur financier. 

Tentative de redémarrage de la spéculation sur les commodities sous la conduite du pétrolé. 

Il est évident que ceci est prendre pour ce que cela est: un scenario, une hypothèse de travail

Comme le dit SOROS , il faut un scenario pour opérer, mais il faut être capable d’en changer en urgence si des éléments fondamentaux se mettent en place qui viennent invalider le scenario.

BRUNO BERTEZ Le 16 et 17 Janvier 2012

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