A Chaud!!!!!

L’Edito du 20 Janvier 2012 : La petite bête qui monte, qui monte l’échelle du risque par Bruno Bertez

L’Edito du 20 Janvier 2012 : La petite bête qui monte, qui monte l’échelle du risque par Bruno Bertez

 Le marché financier américain présente une configuration dont le moins que l’on puisse dire est qu’elle est intéressante. Nous allons nous attarder quelque peu.

 

     La tendance haussière produite par la grande reflation qui a suivi la crise de 2008 a été interrompue en 2011. Interruption nette puisque marquée par un triple top. A trois reprises le S&P500, notre indice de référence a buté sur la zone des 1.360. Quelquefois un peu au-dessus, quelquefois un peu au-dessous. Sur la base de ce constat, les vendeurs se sont enhardis, une tendance baissière s’est enclenchée qui a ramené les indices vers les 1.100. C’est début octobre 2011 que le processus a touché son maximum avec un rétro de 20% sur les sommets de l’été. 

La reprise, d’abord technique, a été volatile, hésitante, puis de plus en plus affirmée. C’est à partir de la mi-décembre qu’une tendance haussière franche avec une faible volatilité, avec très peu de corrections, s’est enclenchée. On a gagné 160 points soit 13% entre la mi-décembre 2011 et février 2012. Avec des volumes très faibles. Nous sommes revenus, à l’instant où nous écrivons cette chronique, à 1.361, nous sommes donc revenus sur la zone du sommet de 2011. Sur la grande résistance que l’on n’a pas réussie à franchir à l’époque. 

C’est en ce sens que nous disons que la confirmation est intéressante puisque nous reprenons l’ouvrage où nous l’avons laissé, inachevé, en juillet 2011. 

Que s’est-il passé l’an dernier que l’on puisse considérer comme important pour le marché?

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 D’abord, un ralentissement de la croissance, déjà faible, aux Etats-Unis. Ralentissement qui a fait craindre à certains une rechute en récession.

 Ensuite, on a assisté à une aggravation de la crise des subprimes souverains européens, suivie d’une dislocation du marché interbancaire. L’ombre d’une nouvelle GFC (Great Financial Crisis) s’est profilée.

 

 Enfin, on a assisté à une dégradation de la situation asiatique, indienne, et surtout chinoise. La crainte d’une récession globale synchronisée s’est répandue. Le symptôme le plus remarquable a été constitué par une forte chute du commerce mondial pointée par l’effondrement des taux de frets.

 La conjonction de ces trois éléments explique et justifie 1) l’arrêt de la hausse en juillet 2011 2) la chute de juillet à octobre 3) la reprise vigoureuse de décembre 2011 à février 2012.

 Les points 1 et 2 sont évidents, nous n’y insisterons pas. Le point 3 semble paradoxal, mais le paradoxe n’est qu’apparent. La dialectique boursière est ainsi faite que le négatif produit le positif. L’effet d’apprentissage joue: constatant la montée des risques et l’aggravation sérieuse de la situation, les opérateurs financiers se sont dits que cela appellerait des réactions. On a donc anticipé la réponse des régulateurs. Anticipation tout à fait vérifiée puisque les réponses monétaires, financières et marginalement fiscales ont été fournies. Schéma classique donc. Une crise est en train de se nouer, elle n’a pas le temps de se produire vraiment, déjà les contre-mesures sont prêtes, pro-actives, massives.

Le schéma est classique, reprise avortée de 2011, rechute, contagion, tout cela appelle des contre-mesures qui sont toujours les mêmes: la stimulation monétaire, les Quantitative Easing, les gonflements de bilans des banques centrales, les baisses de taux d’intérêt administrés.

 

A noter qu’une sorte de contre-sens s’est développé qui a masqué la réalité et induit en erreur certains opérateurs. Ils sont restés sur l’attente de mesures d’expansion monétaire aux Etats-Unis, QE3 ou QE4, lesquelles ne sont pas venues, alors que les printing se généralisaient discrètement dans le reste du monde. C’est un événement majeur car les yeux sont restés braqués sur les Etats-Unis alors que c’était ailleurs et dans des proportions gigantesques que l’action se passait. Nous signalons ce phénomène car il explique que certains gros hedge funds soient restés baissiers, vendeurs, trop longtemps. A ce titre, ils sont maintenant en difficultés, « à la courette ». Une partie certainement significative de la hausse depuis décembre s’explique par les rachats du découvert.

FED

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USA/Impossible que Fannie et Freddie remboursent les USA, selon leur régulateur

Le régulateur des deux régies américaines du financement des prêts immobiliers, Fannie Mae et Freddie Mac, a estimé mardi impossible qu’elles remboursent les 180 milliards de dollars qu’a dépensés l’Etat fédéral pour les sauver.

« Les pertes des deux entreprises sont d’une telle magnitude qu’elles ne peuvent rembourser les contribuables dans aucune hypothèse imaginable », a écrit le directeur général de l’Agence fédérale de financement du logement (FHFA), Edward DeMarco, dans une lettre aux parlementaires.

M. DeMarco leur a exposé ses recommandations pour parvenir à l’objectif partagé par le législateur et le gouvernement de démanteler au cours de la décennie ces deux groupes nationalisés en 2008 pour leur éviter la faillite.

Selon lui, il faudra nécessairement bâtir une entité privée pour reprendre le rôle qu’assument Fannie Mae et Freddie Mac.

« Aucune infrastructure privée n’existe aujourd’hui qui soit capable de titriser les 100 milliards de dollars mensuels de nouveaux prêts immobiliers accordés aux ménages. Une fermeture pure et simple des régies ferait bondir les taux d’intérêt et limiterait l’offre de prêts hypothécaires », a prévenu M. DeMarco.

Le marché des prêts immobiliers américains se distingue par le refus des prêteurs de conserver jusqu’à échéance les prêts, qui courent pour la très grande majorité sur 30 ans. Il existe donc un vaste marché secondaire où ces prêts sont assemblés dans des obligations (via la « titrisation »).

M. DeMarco a proposé de créer « un cadre pour relier les investisseurs sur le marché des capitaux aux propriétaires immobiliers, en particulier une plateforme de titrisation qui assemble les prêts dans toute une gamme de structures de titres et fournisse tout le soutien opérationnel pour traiter et suivre les mensualités depuis les emprunteurs vers les investisseurs ». afp fev12

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Depuis octobre 2011, le monde est littéralement noyé le liquidités. On a, en rappel, l’opération twist et les remplois de MBS aux Etats-Unis. On a la baisse des taux de la BCE et le colossal LTRO à 3 ans. On a le QE de 15 trillions de yens de la BoJ au Japon. On a le QE de 125 milliards de livres de la BoE au Royaume-Uni. On a la baisse des taux administrés en Suède, Norvège, Turquie, Australie, Thaïlande, et surtout au Brésil. On a la baisse des ratios de réserves en Inde et en Chine.

Le tout sans tambour ni trompette. Nous le répétons, alors que les marchés avaient les yeux braqués sur les Etats-Unis ils n’ont pris conscience que très tardivement de la synchronisation globale de la reflation. Les marchés ont donc pris du retard aussi bien sur les actions que sur les commodities ou sur le pétrole. Nous ajoutons que l’on discerne un changement très net dans les méthodes des régulateurs. Ils agissent maintenant beaucoup plus pro-activement, et avec des moyens beaucoup plus importants qu’auparavant. Plus personne n’a peur de sur-stimuler, on abandonne toute réserve.

Mais le meilleur reste à venir. Vous savez qu’en bourse, ce qui est important, ce n’est pas ce que l’on a, mais ce que l’on va avoir. On attend le nouveau LTRO de la BCE, on attend la confirmation des déserrements chinois et indiens et bien sûr, à tout seigneur, tout honneur, le fameux Quantitative Easing américain qui a été jusqu’à présent différé. Quantitative Easing dont on dit qu’il portera cette fois sur les titres hypothécaires.

Non seulement donc on a noyé le monde global sous les liquidités, non seulement on a écarté le spectre d’une nouvelle crise, mais l’on a rassuré, conforté. Le leverage est reparti de plus belle, les animal spirits se réveillent. On sait qu’il y a des réserves et que de bonnes choses sont encore à venir.

On peut se demander, dans ces conditions, pourquoi les marchés ne s’envolent pas, pourquoi ils font preuve de retenue! Ils sont sûrs d’être alimentés pendant de nombreux mois avec de l’argent illimité et gratuit. Ils sont sûrs d’être dans le sens du vent soufflé par les autorités; ils savent que la situation est grave, tellement grave qu’on ne les laissera pas tomber. Bref, toutes les conditions pour un nouveau service de free lunch paraissent garanties. Alors?

Alors? Il y a l’inconnue grecque et plus généralement l’inconnue européenne. L’affaire est tellement mal gérée, tellement conflictuelle, que les risques de défaut, ce que l’on appelle maintenant un « Lehman moment » pèsent dans les esprits et paralysent certains investisseurs. Ceux-là attendent pour voir, ils restent l’arme au pied, en réserve.

Source Wall Street Journal

Alors? Il y a le risque chinois; la situation fondamentale est tellement mauvaise avec une bulle immobilière, avec des créances douteuses qui envahissent le système financier, et avec le maintien d’une inflation élevée, que l’on peut craindre un atterrissage brutal. Bref, là aussi, il y a une couche d’acheteurs craintifs qui hésitent à s’engager.

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Chine: légère contraction de l’activité manufacturière en février (HSBC)

L’activité manufacturière en Chine s’est légèrement contractée en février, selon un indice provisoire publié mercredi par la banque HSBC, qui estime que les risques pour la croissance dans la deuxième économie mondiale se sont renforcés.

L’indice PMI des directeurs d’achat s’établit provisoirement à 49,7, contre 48,8 au mois de janvier. Il s’agit de la contraction la plus faible de l’activité industrielle en Chine en quatre mois.

Un indice supérieur à 50 indique une expansion, et un chiffre inférieur à ce seuil une contraction.

« La croissance reste sur une tendance à la baisse, malgré une légère amélioration de l’indice PMI liée à un regain de production après le Nouvel an chinois » qui tombait cette année le 23 janvier, a commenté Qu Hongbin, principal économiste de la banque pour la Chine.

« Aucun rebond significatif de la demande interne n’est en vue, les faiblesses sont plus accusées à l’extérieur, ce qui renforce la pression à la baisse sur la croissance », estime M. Qu, alors que HSBC signale une baisse des nouvelles commandes à l’industrie, y compris pour l’exportation.

HSBC estime que cette situation devrait inciter la banque centrale à continuer à assouplir sa politique monétaire.

« La Banque populaire de Chine (banque centrale), après avoir procédé à la première baisse des taux de réserves obligatoires des banques cette année, devrait intensifier les mesures d’assouplissement alors que la pression inflationniste continue à diminuer », selon M. Qu.

La banque centrale chinoise a annoncé samedi une baisse, à compter du 24 février, d’un demi point de pourcentage de ces taux de réserves qui déterminent la quantité d’argent que les banques commerciales peuvent prêter.

La baisse des réserves obligatoires, qui sont plus de deux fois plus élevées en Chine qu’en Europe, permet aux banques d’accorder davantage de prêts et de soutenir ainsi l’activité économique.

La croissance de l’économie chinoise est passée de 9,7% en rythme annuel au premier trimestre 2011 à 8,9% au quatrième trimestre.

Le 30 novembre dernier, la banque centrale avait annoncé la première baisse des taux de réserves des banques en près de trois ans, signalant la fin d’un cycle de contraction monétaire entamé à l’automne 2010 pour lutter contre l’inflation.

HSBC publiera son indice définitif pour le mois de février le 1er mars. afp fev12

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Alors? Il y a les enseignements du passé récent. Les observateurs les plus lucides savent bien que l’on a fait une étape de plus dans le déroulement de la crise. Ils savent que si on refait de l’expansion monétaire, c’est parce que les résultats des mesures précédentes sont décevants. Ils constatent que le rendement des stimulations est très faible aussi bien en amplitude qu’en durée. Ils mettent en rapport d’un côté les masses de capitaux exceptionnelles qui ont été engagées, et de l’autre, les résultats obtenus, et ils voient combien cela est dérisoire. Ils craignent que cette fois soit la bonne et que l’on prenne la mesure claire de l’impuissance réelle des dirigeants. Ceux-là donc ne croient pas à un remake du scénario reflationniste positif de 2009/2010.

4-day total POMOs

source The New York Federal Reserve Bank

Tout ceci, mis bout à bout, donne un marché sur la crête, on the edge, ou pour certains, on peut aussi bien s’envoler que s’effondrer! Quitte ou double!

La hausse continue, avec des volumes faibles, et une volatilité très réduite, depuis mi-décembre 2011 est un cas d’école.  Elle est tentante tout en étant inquiétante. Elle a déstabilisé les vendeurs. Elle est en train de faire vaciller les Cassandre, les fondamentalistes. On s’en aperçoit à la lecture de leurs notes, ils sont de moins en moins assurés, ils se trouvent des excuses, ils se ménagent des portes de sortie.

C’est une hausse au cours de laquelle le risque monte, comme la célèbre petite bête; le risque monte car la baisse de la volatilité encourage le leverage. Avec le leverage, tout devient plus fragile. C’est une hausse qui attend ses relais. Les renforts viendront-ils? Réussira-t-on à attirer les vrais investisseurs, réussira-t-on à faire céder le dernier carré des bears, réussira-t-on a attirer le public, le gogo? Tout est là.

source Pragmatic Capitalist

Personne, espérons le ne nous demandera de prendre position. Il est impossible de trancher. En tous cas, sur des bases logiques et rationnelles. La situation est fondamentalement obérée et il y a des précipices béants de chaque côté de l’échelle qui a permis l’escalade des indices. Tout peut arriver, en particulier en Europe. Aussi bien une solution laborieuse et provisoire qu’un cataclysme. Tout peut arriver aux USA car si les Démocrates ont repris du poil de la bête à la faveur d’un meilleur climat, les Républicains ne vont pas en rester là, ils vont tenter de briser le miroir déformant et de crever le petit nuage sur lequel se trouve en ce moment Obama.

Le risque, nous y insistons, n’est pas un risque de marché. Ce n’est pas un risque endogène susceptible d’être mesuré par la volatilité et les corrélations. Non il s’agit d’un vrai risque, d’un risque du monde réel, d’un risque exogène. Le monde réel est fragile, vulnérable. Le risque, s’il se matérialise, ne préviendra pas; il n’y aura pas de précurseur; dans le monde actuel, il n’y a plus d’initiés. La récompense, pour ceux qui participeront au marché, peut être forte et les pertes à l’avenant.

BRUNO BERTEZ Le 20 Janvier 2012

EN BANDE SON :

12 réponses »

  1. Bonsoir Bruno,

    Les USA peuvent ils se permettre un QE3 avec des indices aussi haut ? si les marchés ne corrigent pas avant, on va se retrouver sur des niveaux stratosphériques comme en 2000 !

    • Les conditions politiques pour un QE 3 ne sont pas remplies; par ailleurs au sein de la FED il Y a discordance,
      Pour lancer un QE 3 Bernanke a besoin d ‘une excuse et il ne l’a pas actuellement .Le consensus reste dans l’attente d’une telle mesure mais sur les MBS hypothecaires cette fois.

  2. les usa ne laisseront jamais leurs indices boursiers chuter.sinon c’est leur système de retraite qui s’effondre et toute leur société.cela fait des années qu’ils font léviter leur bourse artificiellement.le système continuera tant que les gens ont confiance dans le dollar.l’inflation poussera aussi le cours des actions vers le haut.une grande partie du maintien du dow jones est du a l’inflation.il faut comprendre qu’on n’est plus dans le libre marché dominé par des investisseurs qui se placent sur tel ou tel titre.tout est piloté en sous main par la fed qui ajuste certains prix a travers des sociétés écran.bref ,les marchés américains sont une vaste masquarade

    • @YAK

      Si vous voulez éviter la ruine et pour ma part je le souhaite, évitez les jugements et opinions a l’emporte pièce. Le fait que les régulateurs américains mènent une politique de soutien, voire de gonflement du prix des assets financiers, n’implique pas qu’ils réussissent.

      Ce n’est pas parce que l’on souhaite quelque chose qu’on l’obtient; symétriquement ce n’est pas parce que quelque chose serait catastrophique qu’on l’évite.

      L’histoire récente c’est à dire celle de la dernière décade est là pour le rappeler.

      Depuis la fin des années 90 c’est a dire depuis 12 ans le rendement réel déflaté d’un investissement dans l’indice S&P 500 est, dividendes réinvestis, inferieur a 0,50%!

      Ce rendement a été obtenu avec une prise de risque considérables puisque a deux reprises , dans la période les cours ont chuté de 50%.

      La configuration boursière actuelle me suggère une possibilité de poursuite de la hausse mais dans des conditions de risque très élevé. La probabilité pour que dans une optique de 6 mois, à un moment donné, on soit perdant par rapport aux niveaux présents est supérieure à 50%. Cela n’empêche pas de spéculer , mais cela incite à la vigilance. A ceux qui spéculent à la hausse je dis, pourquoi pas , mais restez bien le doigt sur la gâchette, restez prés de la sortie.

      Au plan de l’investissement, les conditions pour entrer sur les marchés ne sont pas bonnes , j’aurais l’occasion d’y revenir et en particulier de discuter du mythe actuel selon lequel les actions sont bon marché ou à leur prix. En Investissement, on ne gagne pas quand on achète des actions à leur prix , mais quand elles ont tellement baissé qu’elles sont sous-évaluées sur des bases historiques moyennes. C’est encore plus vrai quand toutes les prévisions pointent vers une croissance faible.

      Ce que je dis ne m’empêche pas de continuer à soutenir que dans le cadre futur de l’échec des politiques en cours, il y a place pour une hausse nominale des actions que je désigne sous le nom de hausse de misère.

      • @bruno:j’ai retiré presque tout de la banque pour m’acheter une belle maison qui sert aussi d’outil de travail (grand terrain destiné a la production agricole!).le reste est investi en pieces d’or .depuis la bulle 2000 je sais que les actions ne valent pas grand chose,les bilans des sociétés cotées etant trafiquées.en plus(et je vais choquer)je n’aime pas le principe de dépouiller les plus pauvres sans travailler grace aux dividendes..je reste persuadé que la bourse us ne baissera pas pour plusieurs raisons:d’abord elle n’est pas le reflet de l’economie,et parce que les indices ne sont que des chiffres,ces chiffres il suffit de les bloquer artificiellement..je vous rappelle qu’il y a eu recemment un crack sur le dow de 10 pour cent en 1 heure.c’etait du au flash trading qui s’etait emballé.cette chute a été corrigée dans l’heure!certes la bourse us peut perdre jusqu’a 15 pour cent mais pas au dela,ils verouilleront alors.par contre en france nous ne sommes pas dans le meme systeme et l’indice peut s’ecrouler.et puis on sait tous que l’inflation fera monter en partie les cours.les actions cotées en dollars progresseront du seul fait de l’affaiblissemennt du dollar.et franchement,je ne conseille pas d’investir en bourse,je suis comme vous mais pas pour les memes raisons.
        ps:je voulais juste préciser sur l’article antichinois de mr brunet qu’il m’avait choqué par sa xénophobie,d’ou ma reaction virulente dont je m’excuse.je précise que je n’ai pas d’affinités particulières avec le peuple chinois mais que je trouve que nous occidentaux refusons de balayer devant notre porte et refusons de voir comment le monde extérieur peut nous percevoir.leur mercantilisme,ce sont nous occidentaux qui l’avons favorisé et dévelloppé au détriment de nos capacités productives.ils jouent le jeu que nous leur permettons de jouer

        • @yak

          Je partage la dernière partie de votre analyse et je précise que si, face au mercantilisme nous avions profité de la manne financière, le fameux glut d’épargne de Greenspan, pour investir et nous équiper au lieu de consommer, spéculer sur l’immobilier et les marchés, nous n’en serions pas là.

          Les déficits ne sont pas une mauvaise chose en eux mêmes, tout dépend de ce à quoi ils sont utilisés.

          Si on fait comme aux USA, si on fait des usages et emplois improductifs de l’excèdent épargne mondial il ne faut pas s’étonner si on ne réussit pas à rembourser ses dettes.

          Mutatis mutandis c’est le problème du mercantilisme au niveau mondial avec le couple Chine/USA et au niveau européen avec les couple Bloc Allemand/ Périphérie .

          Sous cet aspect la France fait bien partie de la périphérie comme l’atteste son déficit commercial de 3% du GDP et non pas partie des pays du core . Depuis la création et les contraintes de l’euro la France a accumulé les erreurs de politique économique, quelque soit le résultat des élections, ces erreurs sont destinées à se perpétuer. C ‘est pour cela que le compact fiscal européen de Décembre est une plaisanterie. On prend toujours les problèmes au niveau du symptôme, jamais au niveau des causes fondamentales.

          Quand les déficits issus du mercantilisme servent a financer des investissements productifs dans les secteurs jouissant d’une demande mondiale, les dettes produisent leur propre remboursement et le système ne se déséquilibre pas.

  3. Bonjour Monsieur Bertez,
    La corrélation QE >> hausse de actions et mat prem. est évidente depuis le 1er QE . Il y a un point sur lequel vous pouvez peut- être m’éclairer?
    Quel est le mécanisme de transmission entre la liquidité des banques centrales et cette hausse des marchés ?
    Est ce une transmission physique : les banques peuvent emprunter + et acheter des actions pour faire de la marge , ou preter + aux hedge funds qui vont augmenter leurs positions?
    Ou bien est une transmission psychologique, un signal manipulateur optimiste et rassurant qu on envoie aux marchés qui cherchent désespérement du rendement?

    cdlt

  4. @CharlesM

    Vous posez une question complexe, car comme je le dis la finance est un mystère, au sens fort, comme les mystères d’Eleusis et ses grands prêtres n’explicitent pas leurs révélations.

    La pensée américaine ne fonctionne pas comme la notre. On y recherche moins que chez nous les causalités, les mécanismes de fonctionnement et de transmission. La FED de New York qui met en oeuvre la politique décidée par les FOMC et donc les QE, travaille à partir de modèles , de corrélations entre les variables.

    Un quantitative easing retire du portefeuille global mondial une masse d’assets qui offrent un rendement et en contrepartie émet un asset à maturité zéro, de la monnaie, qui ne rapporte rien. Donc on retire du rendement en injectant des liquidités. On peut penser que dans le cadre de la théorie de l’équilibre général des portefeuilles les investisseurs mondiaux cherchent à reconstituer le rendement qu’ils avaient avant et donc rachètent des assets à rendement sur le marché, ainsi en achetant ces assets ils font baisser les taux. Un QE n’est pas un monnaie printing directement , mais une opération par laquelle l’autorité monétaire force à la baisse des taux quand on est à la borne zéro du taux des fed funds.

    Le QE est un moyen de faire gonfler le bilan des Banques Centrales et de forcer à la baisse des taux quand elles ne peuvent le faire par les moyens traditionnels.

    Accessoirement ou principalement c’est un moyen de soutenir les fonds d’état, de suppléer à une demande normale insuffisante pour les valeurs du Trésor. La Fed remplace en quelque sorte les Chinois. Ce qui garantit que le Trésor Us reste financé, que les taux directeurs restent bas malgré les déficits , que les doutes sur sa solvabilité ne se propagent pas.

    Voilà la théorie utilisée par la FED de New York et son patron Bryan Sachs. On se demande pour quoi ils n’en font pas plus puisqu’ils prétendent que ce n’est pas inflationniste !

    Après, tout est alchimique.

    Les études, les modèles et les corrélations montrent que X centaines de milliards de QE produisent Y% de baisse de la valeur du dollars, produisent Z% de hausse des matières premières etc etc

    Les Primary dealers qui reçoivent les liquidités les utilisent pour acheter des assets sur les marchés, ils ont recours au leverage ce qui accroît la liquidité, stimule les animals spirits et la spéculation etc etc Les assets achetés sur le marchés peuvent être du crédit, des equities, des bonds, des dérivés etc, De proche en proche aussi bien les prix que les rendements et les risques se trouvent influencés.

    N’oubliez pas la meilleure définition de la liquidité donnée il y a quelques années par un gouverneur de la Fed: la liquidité c’est quand on espère vendre un asset plus cher qu’on ne l’a acheté.

    IL y a aussi bien des effets mécaniques que psychologiques, car les QE tout en retirant du rendement du portefeuille global , rendent plus attrayants les assets restants, les rendent moins risqués etc etc

    En fait tout joue, un peu de mécanique, un peu de sentiment, un peu d’effet d’entraînement.

    L’efficacité des QE sur le rééquilibrage des portefeuilles qui en découle n’est pas trop contesté, mais ce qui est contesté et attesté par les études, en particulier japonaises, c’est leur absence d’effet sur l’économie réelle. Pour moi les QE sont un moyen de maintenir en survie le secteur financier plus qu’un instrument efficace de stimulation.

    La théorie des QE repose sur une erreur de la théorie économique classique qui croit que la création de monnaie peut être manipulée de façon exogène alors que les théories modernes prétendent que la création de monnaie dans nos systèmes est endogène. Nos monnaies sont des monnaies de crédit et c’est le crédit , c’est a dire l’intérieur de économie qui est moteur. La théorie contenue dans la parabole des hélicoptères du grand prêtre BEN est une idiotie intellectuelle. C’est ce qu’a prouvé la longue récession japonaise et c’est ce que prouve l’absence de reprise réelle des économies depuis 2009.

    La théorie classique est tout à fait incapable de rendre compte des phénomènes monétaires modernes , elle reste sur le fractionnable banking, le mythe de équilibre. Dans le monde moderne, les banques centrales ont perdu l’essentiel de leurs outils, BEN ne veut pas le reconnaître, il ne veut même pas admettre qu’il ne sait que souffler des bulles dans la sphère financière sans effet sur la sphère réelle.

    Trotski disait : les erreurs théoriques conduisent aux catastrophes pratiques.

    • Merci pour cette réponse très claire et très étayée. et qui me laisse à penser que le rendement de ces opérations de reflation des assets va diminuer regulierement.

    • Dans le texte ci-dessus je tiens à préciser que BRYAN SACHS est une erreur volontaire pour marquer la collusion FED de NY et Goldman SACHS.
      Dans un autre registre l’euro semble vouloir poursuivre sa hausse et confirmer le signal haussier sur lequel nous avons attiré l’attention c’est plutôt encourageant pour les acheteurs

      Le potentiel reste limité à ce stade à 1,3470 ou 1,3480

      Les indices et derivés de commodities , oil, etc ont eux aussi donné un signal haussier à confirmer; GOLDMAN SACHS est à nouveau très haussier sur le pétrole.

      L’or a bonne allure, mais la persistance des manipulations décourage l’analyse technique

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