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Politique Friction du Vendredi 20 Avril 2012 : Petite tentative de synthèse a vocation économique , la France attend des miracles…. par Bruno Bertez

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Politique Friction du Vendredi 20 Avril 2012 : Petite tentative de synthèse a vocation économique , la France attend des miracles…. par Bruno Bertez

Les Francais et singulierement les socialistes sont persuadés que les Allemands ont un dette vis vis d’eux, l’Allemagne paiera, ce n’est pas fini…

 

Francois Hollande vient de répéter son appel à un soutien monétaire à sa poltique de croissance.

Francois Hollande a un besoin capital de croissance pour financer ses dépenses nouvelles.

-Création de 60 000 postes d’enseignants

-Création de 150 000 emplois suventionnés pour les jeunes

-Avancement de l’age de la retraite

-Dépenses en faveur de l’agriculture

-Soutien à des entreprises en difficulté

-Sans compter toutes les mesures ponctuelles, non chiffrées et sans compter les éventuelles concessions à Melenchon, à l’aile gauche du PS et aux syndicats lors de la constitution du rapport de forces dit social .

Comme en 1981, seul un pari sur la croissance permet de présenter des comptes pas trop effrayants.

Une croissance autonome est peu probable compte tenu de la pente sur laquelle se trouve la conjoncture francaise, compte tenu de l’environnement européen et global, compte tenu de la dégradation de la compétitivité de l’appareil productif francais. Enfin il faut tenir compte de l’attentisme lié à l’incertitude fiscale et réglementaire .

Tout cela, mis bout-à-bout explique sinon justifie les demandes de modifications non seulement de la politique de la BCE dans le sens du soutien de l’activité, mais aussi les demandes de modification de la Charte mème de la BCE, à savoir lui faire financer directement les états, ou plutot leurs gouvernements.

Des soutiens monétaires et keynésiens peuvent ètre efficaces au stade ou la France en est.

-La BCE et la situation fiscale permettent de tels soutiens.

-L’Allemagne va se rallier aux demandes françaises ainsi que tout le bloc des Pays dits du Nord.

-L’environnement international et les marchés vont autoriser, avaliser cette réorientation à 180 degrés de la politique européenne.

Sarkozy a commis beaucoup d’erreurs dont la première, sous cet aspect, car il y en d’autres, la première en s’arrimant a l’Allemagne et en collant à Merkel pour former le couple Merkozy. Il s’est rendu compte de cette erreur et vient d’en faire une autre en changeant son fusil d’épaule et en demandant, lui aussi une réorientation de la politique de la BCE et de l’attitude allemande. Erreur funeste qui l’a fait accréditer lui-même les thèses de son adversaire.

Nous sommes dans une situation nouvelle et , on peut et doit déplorer que cette situation nouvelle d’abord n’ait pas été annoncée comme telle, ensuite qu’elle ne soit pas au coeur du débat économique. Cette occultation va compliquer la tache de tous les responsables au lendemain des éléctions et au lieu de tracer le cadre de ce qui est possible et de ce qui ne l’est pas, elle va autoriserr toutes les revendications, toutes les dérives, tous les abus.

Au coeur du tournant de Sarkozy , tout comme au coeur de la postion de Hollande il y a un non -dit que nous meme avons explicité recemment: la France n’est pas l’Allemagne , elle ne peut pretendre la suivre, s’y arrimer.

Il faut reconnaitre que la France a une position intermediaire entre le Nord et le Sud et que sa spécialisation internationale, son absence de consensus social , bref son mal Francais que d’aucuns appellent sa spécificité, lui interdisent definitivement les performances allemandes.

Ceci se manifeste au niveau de la position internationale, la France recule, l’Allemagne progresse et augmente ses parts de marché, y compris en Chine. Les déficits francais se creusent faute de compétitivité, faute d’investissement et en raison d’un réglage conjoncturel déficient qui privilégie la consommation, gourmande en importations au détriment de l’investissement producteur d’emplois et d’exportations.

La situation de la France est générationnelle, historique, fruit d’un long affaissement, accéléré par la relative performance de l’Allemagne depuis la reunification et le plan de correction des finances publiques de ces dernières années.

En clair les deux pays divergents. Voilà la réalité dont Sarkozy vient seulement de s’apercevoir, voila la réalité que fondamentalement Hollande nie. Nous disons nie car les demandes ou paris de Hollande pour un changement de cap de la BCE et de l’Allemagne ne sont pas du meme ordre que celles de Sarkozy : ayant fait des promesses intenables, des paris trop audacieux Hollande est en postion de faiblesse, de quémandeur face à l’Allemagne et ce qu’il espère c’est un miracle .

La divergence France/Allemagne se manifeste de nombreuses façons, mais il y en a deux qui sont évidentes et conflictuelles.

1-La premiére est le niveau des taux et des liquidités.

2-La seconde est le niveau de l’euro que l’Allemagne trouve trop bas

L’Allemagne souffre de taux trop bas et de liquidités trop abondantes qui favorisent un dérapage inflationniste en cours et surtout une bulle immobilière. L’Autriche est dans la mème position d’ailleurs.

Sachant que la priorité absolue de tout le pays est la stabilité monétaire, les dirigeants allemands font campagne, dejà pour un resserrement de la politique de la BCE et non pas pour un desserrement.

Comme par ailleurs Hollande ne semble pas vouloir vouloir faire sien le pacte fiscal et que les déficits seront plutot orientés à la hausse qu’à la baisse on ne voit pas de possibilité de changement dans la position de l’Allemagne ou dans celle de la BCE; La position Allemande est claire, elle veut bien faire quelques concessions mais à condition et seulement à condition, que l’on aille dans la bonne direction sur les déficits et surtout sur l’intégration.

Enfin il ne faut pas oublier la divergence sociale, idéologique entre les deux pays. Ceci se traduit en France par un clivage très difficile à gérer : plus du tiers des français sont proches de candidats dont le programme explicite est le refus de l’euro et la sortie du carcan monétaire.

Le problème, il faut le souligner est que le candidat Hollande , est celui qui va beneficier du report des voix de tous ces gens hostiles à l’euro au second tour! Son soutien sera encore plus marqué sous cet aspect que celui de Sarkozy et celui de la France entière. La proportion d’anti euros dans ses soutiens va ètre considérable.

-D’une situation structurelle de déclin et de perte de poids face à l’Allemagne

-D’un réglage conjoncturel défaillant, trop orienté vers la consommation

-D’un soutien ambigue à l’euro et au carcan qu’il représente

-De marchés turbulents enclins à jouer les effets de contagion alors que l’Espagne se fissure

-Il va rajouter la frilosité provoquée par les menaces fiscales et réglementaires ;

-Peut ètre un regain de troubles sociaux avec relents de haine et de lutte des classes comme on peut en juger par le succès de Mélenchon, un raidissement de la droite et peut ètre du patronat.

Dans ces conditions, nous dirons que plus que jamais, pour la France un miracle, des miracles sont nécessaires.

PLUS DE RISQUES FRANCAIS ET DE BERTEZ EN SUIVANT :

Le Risque français : Que se passera-t-il éventuellement sur les marchés financiers en cas de victoire de François Hollande?

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En février, bien avant les développements les plus récents de la campagne électorale française, Georges Magnus de l’UBS a analysé quelles pourraient être les implications pour l’Europe si Nicolas Sarkozy devait perdre des élections présidentielles, dans un rapport intitulé : « As Falls Sarkozy, So Falls Europe: The Full Story Behind The Upcoming French Election » (Si Sarkozy tombe, l’Europe tombe aussi : l’histoire complète derrière les élections françaises prochaines). Il a notamment conçu une matrice qui passe en revue les principales propositions du projet du candidat socialiste François Hollande, ainsi que les sociétés ou groupes qu’elles impacteraient au niveau micro-économique.

Le premier tour des élections présidentielles a lieu dans 3 jours, et pour Stephane Deo, stratégiste chez UBS, François Hollande a 75% de chances de l’emporter . Dans cette hypothèse, il y aurait des perturbations sur les marchés financiers, parce que les investisseurs n’ont pas intégré cette hypothèse dans leurs calculs de risques, affirme le blog financier américain Zero Hedge, qui observe que les CDS (credit default swap, un produit financier qui vise à offrir une couverture contre le risque de défaillance sur un produit) sur la dette française qui décrivent les risques adossés à un pays, ont recommencé à augmenter pour la première fois depuis 4 mois.

Cliquez sur le tableau pour l’agrandir

Tableau 1 : Dates importantes durant lesquelles les marchés financiers pourraient être perturbés

Tableau 2 : Les mesures de François Hollande et leurs implications sur des titres du marché boursier

Source:Zero Hedge/Express.be avril12

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Le risque français Par Michel Juvet/ Associé, Bordier & Cie/Le Temps

On aurait pu espérer de la part des candidats à l’élection présidentielle française des discours économiques rigoureux sur la gestion des dettes publiques. Hélas…

Pour certains, il suffirait même de redonner vie à la Banque de France afin qu’elle prête à l’Etat à des taux très bas. L’Etat français serait alors indépendant des marchés pour son financement et sa charge financière serait réduite… C’est vrai que si la France avait pu emprunter à un taux zéro depuis 40 ans, sa dette serait réduite de moitié aujourd’hui, car elle ne serait constituée que de capital à rembourser, et ne comprendrait pas l’accumulation des intérêts. Mais a-t-on déjà vu un Etat se restreindre lorsque le financement de son activité est gratuit? Non, et aujourd’hui, dans cette hypothèse, la dette de l’Etat français serait certainement plus élevée encore, et la faillite de l’Etat imminente.

Alors pourquoi cette idée bizarre sur le rôle d’une banque centrale dans le financement des Etats? Parce que l’amplitude de la crise empêche de prendre des décisions courageuses pour réduire les endettements publics, et pour rompre le cordon ombilical vicieux qui lie les banques aux Etats. Et parce que les banques centrales jouent un rôle ambigu dans la solvabilité des Etats.

Aux Etats-Unis, la politique quantitative menée par la Fed (achats massifs de bons du Trésor) lui a permis de contrôler et de maintenir basse toute la courbe des taux, des plus courts aux plus longs. Sans amertume libérale. Les marchés financiers et l’Etat américain, qui n’a rien fait pour réduire son endettement, apprécient! Pour le moment… De quoi mal inspirer la politique française…

En Europe, la BCE a préféré depuis décembre dernier la voie indirecte et offrir des liquidités bon marché aux banques, et surtout à celles qui souffraient d’avoir aidé leurs Etats endettés en achetant leurs bons du Trésor. Mais les bonnes banques ont gardé leurs liquidités auprès de la BCE, et les mauvaises ont emprunté pour acheter encore plus d’obligations périphériques, satisfaisant ainsi leurs autorités publiques et gagnant un peu d’argent au passage. Dommage car avec le retour des craintes sur l’Espagne ou l’Italie, leurs bilans souffrent désormais davantage… De quoi revoir le rôle de la BCE…

Quelle sera donc la prochaine solution si le prochain président français n’arrive pas à convaincre rapidement les créanciers de la justesse de sa politique économique? Copier la Fed au risque d’accumuler tous les maux dans le bilan de la BCE? Les Allemands refuseront. Interdire la spéculation? Une blague! La hausse des rendements obligataires français entraînera les autres avec! Demander l’aide au nouveau Fonds européen de stabilité financière (FESF)?

La France va certes élire son président, mais elle va surtout définir l’avenir de la zone euro. Et son futur président aura une marge temporelle de manœuvre inversement proportionnelle au spread de taux franco-allemand…

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A PROPOS PAR BRUNO BERTEZ

Magnus est un excellent professionnel ; le papier de Bordier est de grande qualité. Nous les publions comme matière à réflexion, pas comme des prévisions : Personne ne sait ce qui va se passer, mème pas et surtout pas Hollande.

La situation est complexe et non linéaire : On peut anticiper certaines actions, on ne peut anticiper toutes les réactions et les réactions aux réactions.

L’une des choses importantes à suivre est le rapport des forces au lendemain du second tour car c’est ce rapport des forces qui nous dira ou est le centre de gravité de la situation politique francaise à ce moment : mais il y aura ensuite les législatives avec possibilité de correction des résultats des présidentielles aprés il y aura … etc

Ce qui est sûr c’est que l’observation de ce qui se passé en France ne suffira pas car il y a d’autres parties prenantes
La France n’est plus maitre de son destin et elle le sera encore moins apres les élections car son poids va se trouver réduit
Surveillez ce qui se passe et se dit .
en Allemagne
à la BCE
sur les marchés
dans les syndicats
On ne perd jamais rien à ètre ouvert à toutes les analyses mais on peut perdre beaucoup à se laisser influencer .
La recomposition de l’ex majorité et la position du Medef aussi sont à suivre

Suivez vous mème les cours de la dette francaise, les spreads,les CDS, le contrat OAT sur EUREX .

A noté qu’hier concernant la dette française : Le volume traité sur EUREX a progressé, le contrat OAT s’est étoffé malgré la retenue de certains intervenants. 2500, puis 4800, puis 8500, hier près de 15 000 contrats échangés.

Avant Gout ?

Le president de la Bundesbank vient de donner une interview à REUTERS.

Bien sûr, Weidmann sait que derrière l’Espagne il y a la France et ses élections , donc ce qu’il dit est à prendre dans la perspective de la situation francaise.

 » L’Espagne doit considérer que la hausse des taux de rendements exigés sur sa dette est un aiguillon pour traiter les causes qui sont à la racine de ses problèmes et ne pas espérer que la BCE va l’aider en achetant ses bonds. »

Weidmann ne voit aucune raison de parler d’un troisieme LTRO, et surtout  » aucun membre du conseil de la BCE ne partage l’idée que l’Eurosystem est là pour assurer un taux particulier pour un pays particulier’’.
Reponse du berger aux moutons francais qui dans la campagne affirment ètre en position de demander à la BCE qu’elle assouplisse son mandat .

Toujours selon Weidmann ,  » la meilleure contribution que la BCE peut apporter à la croissance, c’est d’assurer la stabilité des prix ».

Le plus probable, aprés l’élection, est certainement un affrontement entre le nouveau gouvernement francais et les responsables allemands, néerlandais, bref avec l’Europe du Nord. La forte probabilité de cette confrontation ne permet nullement à notre avis de tirer un pronostic boursier car dans tous les cas la situation sera évolutive et réversible.

BRUNO BERTEZ Le 19 A vril 2012

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