Art de la guerre monétaire et économique

Les supercheries du keynésianisme mal compris par Bruno Colmant

Les supercheries du keynésianisme mal compris par Bruno Colmant

Les gouvernants de la zone Euro seront confrontés au dilemme schizophrénique de devoir relancer leurs économies au risque d’une fragmentation de la zone Euro.

Il en résultera des probables poussées inflationnistes. Des états, situés aux confins de l’Europe, vont suffoquer sous la discipline de la monnaie unique.

L’hétérogénéité des foyers de croissance sera un ferment fécond à des troubles sociaux (qui seront graves dans certains pays), voire, à une échelle extra-européenne, à des frictions militaires, qui porteront sur les flux alimentaires et/ou énergétiques.

Des tensions générationnelles émergeront et certains pays pourraient connaître un Mai 68 socio-économique, avec des réminiscences de mouvements ultra-violents.

Les prochaines années verront le retour des idéologies et du partage des rentes d’idées mal héritées. Nos sociétés se sont engluées, grâce à l’instrumentalisation idéologique du keynésianisme, dans une collectivisation de la dette, donc de notre futur.

Désormais, les artisans de cette supercherie seront confrontés à la réalité de l’économie, dont ils ont mystifié la pédagogie, car la mondialisation s’en chargera. Nombreux sont ceux qui invoquent des changements, de mentalités, de systèmes, d’organisations politiques, etc., mais il est probable que les forces de l’économie, et les tensions qu’elles suscitent, soient d’une envergure qui dépasse de loin les espoirs d’hommes ou de solutions providentielles et imposées.

Ce qui est désormais en jeu, c’est l’ordre social, son homothétie politique et la valeur de la monnaie. Quelle majorité imposera-t-elle sa volonté à quelle minorité ? Quelle mixité des modèles d’économies publiques et capitalistes vont-elles s’imposer ? Quel sera le degré de coercition imposé par les débiteurs de la dette publique à leurs créanciers ? Une des questions est aussi de savoir si l’Etat sera assez homogène, et externalisé des forces qui le composent, pour ordonnancer la sortie de crise.

L’Histoire instruit que l’Etat finit toujours par capituler devant ses propres débiteurs et qu’il cherche la solution dans la disqualification des créances, c’est-à-dire, dans le meilleur des cas, l’impôt et l’inflation. Nos communautés continueront à traverser un profond changement de modèle, touchant à la trame de nos valeurs collectives.

Car, au-delà de l’adoption du modèle, un fait s’impose, au même rythme que la disparition des référentiels supérieurs : ce sera la confiance en l’individu et donc sa responsabilisation au titre d’acteur de l’économie de marché, qui prévaudra. Ceci ramène à un des grands défis de nos communautés occidentales : la répartition des richesses, c’est-à-dire l’alignement des intérêts privés et des bénéfices sociaux.

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EN COMPLEMENT : Il est rare qu’un Etat rembourse ses dettes.

Dans la plupart des cas, il les honore, mais les refinance. 

La raison en est simple : aussi naturel que le progrès est le moteur de l’économie, la collectivité a un enclin naturel à hypothéquer, à son propre bénéfice, la prospérité des générations futures. 

C’est ainsi qu’une dette publique de 30 à 40 % du PIB est considérée comme acceptable car elle est absorbable par cette génération future à laquelle on a emprunté une partie de la richesse.

Le problème, c’est que les dettes publiques actuelles sont devenues insupportables

Et c’est la raison pour laquelle les États sont naturellement inflationnistes, puisque la dépréciation du pouvoir d’achat de la monnaie allège le remboursement des dettes. 

Bien sûr, les États ne battent plus monnaie. Et ils se protègent d’eux-mêmes en postulant l’indépendance des Banques Centrales.

 Mais on le voit aujourd’hui : les États ont recapturé (à raison, en grande partie) le pouvoir de créer la monnaie à leur bénéfice, c’est-à-dire pour refinancer les dettes publiques. La reprise en main de la création monétaire est d’ailleurs parfaitement intuitive après une crise financière puisque les Etats doivent reformuler le « pouls» de l’économie, et que la meilleure manière de le faire, c’est au travers de la variation de la création monétaire. 

C’est d’ailleurs d’autant plus facile que, de nos jours, la monnaie n’est plus garantie par un étalon métallique, tel l’or, qui sert à équilibrer les balances des paiements. En effet, la monnaie est une « monnaie signe », électronique et fiduciaire qu’on crée ou détruit avec quelques clics d’ordinateurs. 

En résumé, l’Etat-providence est naturellement inflationniste puisqu’il hypothèque la croissance future, dont le remboursement de l’emprunt exige une corruption de la monnaie, c’est-à-dire une baisse de son pouvoir d’achat. 

Une dette publique excessive, qui aboutit inéluctablement à de l’inflation rapproche donc le futur et le rend plus précaire. Et, après tout, c’est parfaitement intuitif : une dette publique est un acompte sur la croissance future qu’il faut rembourser d’autant plus vite qu’elle est importante. 

L’Etat endetté est donc naturellement inflationniste. 

Ce qui est en jeu, c’est donc la prévisibilité et la valeur de notre avenir. 

Cette houle du temps, c’est la vague de l’endettement, créée par un État-providence, qui se fracasse sur notre économie. 

En s’endettant excessivement, l’Etat a emprunté le futur des prochaines générations. Il a volé leur temps.

Je crois d’ailleurs que la crise financière est plus qu’une crise classique. Elle remet en cause tout le paradigme monétaire d’après-guerre. Les autorités monétaires de grandes zones (Etats-Unis, Europe, etc.) se coordonnent d’ailleurs pour procéder à la création monétaire au même rythme pour éviter des dévaluations compétitives ce qui conduirait à de graves désordres monétaires. 

De grands bouleversements, sociaux et monétaires, sont à attendre. Ils auront un point commun : une remontée en puissance de l’autorité publique dans l’ordonnancement de l’économie, alors que le monde est plongé dans une économie de marché plus fluide. Il en résultera des frictions aux nombreux effets collatéraux.

SOURCE ET REMERCIEMENTS : LE BLOG DE BRUNO COLMANT


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