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Humeur de Loups du 30 Mai 2012 : Les Anglo-saxons redoublent leur pression criminelle Par Bruno Bertez(Actualisé au 1/6/2012 11h15)

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Humeur de Loups du 30 Mai 2012 : Les Anglo-saxons redoublent leur pression criminelle Par Bruno Bertez(Actualisé au 1/6/2012 11h15)

À côté du FT et de l’inénarrable Martin Wolf qui prend quasi la tête de la croisade de la finance, l’industrie britannique, comme disent Osborne et Cameron, contre l’Europe des nations et l’Allemagne, il y a le groupe Wall Street Journal. Ces rusés ont compris que la Grèce, c’était fini et que rien ne ferait fléchir les Allemands venant de Grèce. Le cas grec est déjà entendu.

   Donc, l’offensive de nos klepto et de leurs alliés socialistes se focalise sur l’Espagne. On ne dira jamais assez l’erreur funeste,  princeps de Hollande, de choisir le camp des pestiférés. L’histoire, espérons-le, sera sévère à son égard, tout comme à l’égard  de Sarkozy qui a choisi les honneurs féodaux de Marrakech au lieu d’assumer son rôle, celui de coordonnateur discret et dans l’ombre de la stratégie de défense des intérêts français par la Droite. Lui seul connait les dossiers, les tenants et aboutissants, son retrait de gamin est une faute.

Déjà, la semaine dernière, nos deux compères, Rajoy et Hollande se sont rapprochés contre l’Allemagne, avec le soutien vicieux et discret de l’Italien fédéraliste Monti.

La kleptocratie et les Anglo-saxons ont deux fers au feu.

1- La social-démocratie qui demande que l’Allemagne paie et fasse ainsi le plein des créances des banques et de leur positions spéculatives risk-on. Le tout sous l’alibi de la croissance.

2- Les medias qui, idiots utiles, propagent le catastrophisme et terrorisent les citoyens pour leur faire avaler n’importe quoi.

Après le scandaleux Bloomberg de Dallara, qui évalue le coût de la sortie de la Grèce à plus de 1 trillion, voici la filiale du Wall Street Journal qui fait sa « Une », tenez-vous bien, sur la sortie de l’Espagne. Ils ont le culot de développer en six points un argumentaire qui démontre que l’Espagne est en tête des candidats à l’exit de l’euro.

C’est une incitation à la panique, au run sur les banques espagnoles, à la chute de l’euro.

Il fut un temps, que nous n’appréciions guère, où l’atteinte au crédit des Etats était punie, nous serions presque pour que ces temps reviennent. Nous sommes en guerre, les peuples contre la finance et la finance contre les peuples.

Où sont les prétendus chefs? Pas besoin d’être souverainiste pour s’indigner, lutter, relever le défi du combat.

A la date de vendredi dernier, l’audace des financiers et des Anglo-saxons était à son comble. Les chiffres font ressortir que la position vendeur à découvert, la position short de ceux qui veulent la baisse de l’euro était à un record historique de 195.400 venant de 173.900 la semaine précédente.

C’est une occasion unique pour l’Allemagne et la Bundesbank de donner une leçon à la Wolfpack. Il suffit que l’Allemagne tienne bon et fasse quelques déclarations fermes au niveau de la Buba et au niveau du gouvernement pour que la spéculation se retrouve en culottes courtes. N’oubliez pas que la Buba a une tradition exactement inverse de celle de la Fed. La Buba a pour tradition de surprendre et de donner des leçons aux marchés, ce que nous ne pourrions qu’encourager à ce stade. Le bras de fer, la partie de poker est engagée. Qui va gagner ? Nous préférerions que ce soit les Etats-nations.

BRUNO BERTEZ Le 30 Mai 2012

llustrations et mise en page by THE WOLF

EN BANDE SON :

A PROPOS IMPORTANT : Vendredi 1er juin 2012 : Mise au point, risques et contagion

Précision. Le site Atlantico a repris l’article  ci dessus sur les attaques des Anglo-saxons et l’alliance objective avec les socialistes, socio-démocrates et la fausse droite.

Dans le titre, il est suggéré que les Anglo-saxons attaquent l’euro, c’est une évidence. Mais cette évidence peut prêter à confusion, ils attaquent l’euro pour paniquer, tordre le bras aux Allemands en particulier, mais pas pour favoriser la désintégration de la monnaie commune, mais déjà plus unique. Leur objectif est de faire plier les pays du nord afin qu’ils acceptent de mettre en commun leur bonne santé économique, leurs réserves, bref, afin qu’ils acceptent la mutualisation. Laquelle mutualisation re-solvabilisera temporairement, à la fois les souverains et leurs banques. Grâce à cette mutualisation, les Anglo-saxons pourront profiter du répit pour dégager leur système bancaire de ses risques sur le dos des idiots utiles qui croiront que les problèmes sont résolus.

Si les Anglo-saxons obtiennent ce qu’ils veulent, grâce à cette mutualisation, ils pourront piller les ressources des pays du nord et de leurs citoyens et, au passage, comme Draghi aura fait aussi sa BA, ils se referont une santé financière.

Tout l’enjeu est géopolitique, mais c’est un enjeu double et complexe.

Il s’agit à la fois de jouer la politique du pire pour faire plier les pays du nord et la BCE et, en même temps, de ne pas jouer totalement la politique du pire car si on va trop loin, on risque la contagion.

Il faut comprendre le schéma de contagion pour apprécier la politique des Anglo-saxons, et du monde kleptocratique: inutile de dire que les idiots utiles socialistes et socio-démocrates n’ont aucune idée de ce à quoi ils prêtent leur contribution, c’est évident. Encore que, pour certains, on peut se poser la question.

Le schéma de contagion est le suivant :

-1 Fuite des capitaux dans l’un ou plusieurs pays dits pestiférés, en ce moment, c’est évidemment l’Espagne qui est la plus touchée. La fuite des capitaux fait les affaires des kleptocrates et des Anglo-saxons, car cela déséquilibre le bateau européen, tous les capitaux vont du côté allemand et autres. Les Allemands sont de plus en plus impliqués, mouillés, passez nous l’expression. Déjà, les Allemands sont terrorisés par l’ardoise colossale des Banques Centrales nationales des pestiférés par le biais de Target 2.

-2 Difficultés d’une grande banque systémique, c’est à dire d’une banque TBTF,  too big to fail. A ce stade, il suffit d’un peu d’imagination n’est-ce pas, les candidats ne manquent pas.

-3 Constatation que les souverains européens n’ont pas les reins assez solides pour soutenir efficacement cet établissement.

-4 Le système bancaire européen tangue au vu de cette constatation/révélation, on prend conscience du fait que la mutualisation, mise en commun, est insuffisante face aux masses de capitaux mises en jeu.

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Au passage, nous signalons que la plus grosse bêtise des Européens est de mutualiser, d’enchainer leur sort les uns autres au lieu de tracer des cordons sanitaires pour éviter les contagions. Il faut préserver, mettre à l’abri les parties saines, les ancrages futurs.
Le plan Barnier est une imbécilité sans nom sous cet aspect, une fois de plus .Il ne comprend pas que le facteur risque est trop gros et que la digue de la mutualisation, mise en commun, est criminelle. Les Barnier et autres partisans de la solidarité ne comprennent rien aux chiffres, n’apprécient pas les masses de capitaux engagés et ne connaissent rien aux marchés en général, ils sont incapables d’imaginer les effets de boule de neige. Mutualiser, c’est comme si on imposait à un réassureur de faire face à un risque qui est des dizaines de fois supérieur à ses réserves, à ses ressources. Il faut stopper la progression des risques au niveau des assureurs, c’est à dire des pays et cesser de la propager. Les comparaisons avec les processus de propagation des incendies sont parfaitement adaptées.

Le marché global des dérivés qui fait 700 trillions et repose, comme collatéral, sur la solidité des emprunts souverains, 70 trillions environ, et sur la capacité des banques à honorer leurs promesses. Ce marché des dérivés se bloque. On prend les mesures de panique, comme d’habitude, fermeture des marchés de futures, interdiction des ventes shorts etc. Bref, on fait tout ce qui contribue encore plus à disloquer le système.

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-5 Le système bancaire britannique tangue par la double contagion des difficultés des banques euro et le risque de contrepartie et de custody.

-6 Le système américain vacille car c’est là-bas que se passe la grande cuisine des dérivés, ce sont les empereurs mondiaux des dérivés. Les quatre grandes banques US qui sont vendeurs de dérivés et structurellement vendeurs de risk-on, sont en difficulté, On évalue prudemment leur risque sur les dérivés européens à 1 trillion, mais personne ne sait, ni même ne veut savoir.

-7 La FED doit intervenir, elle le peut grâce à la planche à billets du dollar, la fameuse printing press.

Avec ce schéma, vous comprenez que les Anglo-saxons ne peuvent pas aller trop loin, ils veulent réduire leur risque sur le dos des Allemands et de la BCE , mais ils ne veulent pas pousser l’extension de la crise au-delà d’une certaine limite.

BRUNO BERTEZ Le 1er Juin 2012

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