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Politique Friction du Jeudi 27 Septembre 2012 : La question centrale de la prospérité et de l’utilisation des richesses Par Bruno Bertez

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Politique Friction du Jeudi 27 Septembre 2012 :  La question centrale de la prospérité et de l’utilisation des richesses Par Bruno Bertez

Nous lisons à l’instant deux informations qui nous font bondir de notre fauteuil. La première est que 53% des Français s’attendent à une baisse de leur pouvoir d’achat ; la seconde est que Renault et Peugeot trouvent que le coût du travail est trop cher en France.

  

   Nous sommes étonné  qu’aucun parti politique, aucun média ou syndicat, ne fassent du retour à la prospérité son cheval de bataille. C’est pourtant la seule chose qui importe, avant même de trancher sur la question du partage. Lorsque nous parlons de trancher sur la question du partage, ne vous y méprenez pas, il ne nous vient pas à l’idée de considérer que c’est la classe politique qui doit faire ce choix. Notre conception est que la classe politique n’en est pas capable, elle n’en a pas les éléments et elle fait plus de mal que de bien. La question du partage se règle à l’intérieur de la société, c’est la confrontation des souhaits et des désirs de la société qui, dans un système normal, non biaisé, fixe la valeur des choses, fixe les revenus, et donc les pouvoirs d’achat.

 Personne ne s ‘indigne comme nous le faisons de l’exceptionnel gaspillage de ces 25 dernières années. Ces années ont vu le progrès technique, technologique, les progrès dans l’efficacité des productions les plus extraordinaires de notre histoire. 

Personne ne s’étonne que ces progrès aient été littéralement consumés par la spéculation financière, la gabegie démagogique des politiciens, les dépenses somptuaires, les vols, les erreurs, les fautes, les prévarications. D’ailleurs, en passant, avez-vous vu des responsables punis ? 

Personne ne s’interroge de la soi-disant logique économique qui consiste, après avoir créé des outils de travail, de formation, de connaissances, à les mettre au chômage, à les mettre au rencart pour satisfaire des agendas kleptocratiques, politiques, des volontés de puissance claniques et personnelles. 

Je lis que Peugeot et Renault ce matin osent déclarer, reprenant la thèse du MEDEF, de Sarkozy, de Hollande, et des banques réunies, que le coût du travail est trop élevé en France. 

C’est une honte ! A quoi sert le progrès technique, celui des connaissances, celui des processus, si ce n’est à améliorer le pouvoir d’achat et le bien-être ? Pour qui donc travaillent les hommes ? 

La hausse des salaires et surtout la hausse du pouvoir d’achat réel disponible des salaires en France a été négligeable depuis 20 ans. Nous parlons bien du pouvoir d’achat réel disponible, c’est-à-dire après tous les prélèvements obligatoires, après toutes les confiscations et après toutes les rectifications pour tenir compte de l’escroquerie institutionnalisée des indices de prix. La France ne s’est jamais remise en selle depuis les imbécilités de 1981, voire même de 1936. 

La mondialisation et l’européanisation ne lui ont jamais permis de refaire surface. Toujours il a fallu travailler pour autre chose que le bien-être. Toujours on a trouvé une nouvelle raison de justifier l’austérité et la rigueur pour les citoyens. Volontés de grandeur, volontés d’atteindre des objectifs hors de portée, volontés d’être les phares du monde, volontés d’être la référence et la conscience universelle… tout et beaucoup d’autres choses se conjuguent. Ah ! Les fameuses Missions de la France ! 

Le chômage n’est pas en France une question cyclique. Depuis Pompidou, nous en entendons parler. Et Dieu sait s’il y a longtemps. 

Non Monsieur Sapin, le chômage n’est pas plus la responsabilité de Sarkozy que de celle de Jospin ou de Hollande. Il est enraciné dans le système français parce que, dans un système spontanément  dysfonctionnant, géré par des incapables, par les élites cooptatives, par des politiciens démagogues, par un patronat sans colonne vertébrale, par des banquiers avides, l’emploi, le pouvoir d’achat, la prospérité sont les variables d’ajustement de leurs délires. De leurs délires et de leurs ambitions sur votre dos. La France ne marche pas, c’est un  système dysfonctionnant et les soi-disant élites font partie intégrante de ce dysfonctionnement. 

Le problème est que la connivence de tout ce monde est telle que l’on escamote tous les débats. Tous les choix. On préfère rester dans la binarité du type ENA. D’un côté, il y a les simplets qui réclament toujours plus, sans se poser la question de savoir qui paient et comment on le fait, et de l’autre, il y a les professionnels de l’austérité et du « peine à jouir » qui trouvent que l’on vit toujours trop bien.

BRUNO BERTEZ Le Jeudi 27 Septembre 2012

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