A Chaud!!!!!

L’Edito du Samedi 6 Octobre 2012 : Traité Budgétaire Européen par Bruno Bertez

L’Edito du Samedi 6 Octobre 2012 :  Traité Budgétaire Européen par Bruno Bertez

Les parlementaires français s’apprêtent à voter le Traité Budgétaire Européen.

La manifestation contre ce Traité a été un échec. La droite esquive le débat. Le Front National dégage en touche avec l’histoire de la burqa. Ce qui fait la Une, c’est Fillon qui insulte Montebourg et déclare que c’est une « tête à claques ». Le Président, lui, répond aux petites attaques au jour le jour. Il promet de baisser le train de vie de la Présidence. Bartolone, Président de l’Assemblée Nationale, de son côté,  trouve une bonne raison de voter en faveur de ce Traité: le Président Hollande serait affaibli en cas d’absence d’unanimité.

Silence, je ne veux voir qu’une seule tête dans les rangs.

Conclusion : les débats sont escamotés ; on évite de faire comprendre la problématique aux citoyens. On ne fait aucun effort d’explication, bien au contraire.

 

  Nous allons essayer de combler cette lacune. Nous allons essayer de montrer que le vote s’inscrit dans une logique, dans un choix qui, lui, n’est pas présenté. Ce choix, c’est celui de la dévaluation interne au plan économique et de la perte de souveraineté au plan politique.

Ce que l’on appelle « crise de la dette » vient occulter tout ce qu’il y a derrière. En focalisant l’attention des citoyens sur la dette, les péripéties, les rebondissements, les pantalonnades, on réussit ainsi à escamoter les vrais enjeux. Non seulement les enjeux, mais les conséquences et les coûts.

En effet, derrière la dette, derrière le débat sur le Traité Budgétaire, ce qui est en cause, c’est la différence de situation économique fondamentale au sein des différents pays de l’Union. On avait parié qu’ils convergeraient grâce à la monnaie ; c’est l’inverse qui s’est produit.

La monnaie, l’ingénierie financière, par les taux d’intérêt très bas, l’incompétence des eurocrates ont permis l’accentuation des divergences. L’accumulation de dettes n’est que le symptôme et, en même temps, la cause des divergences. L’analyse allemande sur ce point est incontournable, les taux bas pour tous ont aggravé les divergences.

On voit bien d’ailleurs, que la position des Allemands ne se détermine pas en fonction de la dette elle-même. La position des Allemands vise à répondre au problème qui se cache derrière celui de la dette, c’est-à-dire celui de la différence extrême qu’il y a dans l’efficacité des appareils de production, dans la gouvernance au sein de l’ex bloc européen.

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‘Union’ Européenne? Les données témoignent des situations de plus en plus divergentes entre les différents pays de l’UE

Vivre et travailler prend un sens de plus en plus différent selon le pays de l’UE où l’on réside, affirme Matina Stevis dans le Wall Street Journal. Elle s’est appuyée sur le rapport trimestriel de l’Emploi et des Situations Sociales de la Commission Européenne qui vient d’être émis, et qui indique que les écarts entre les pays les plus en difficultés ont continué de se creuser avec les pays du Nord de l’Europe, en meilleure santé économique. Stevis a aligné quelques données de l’UE qui témoignent de cet écart grandissant :

Le taux de chômage le plus faible de l’UE est de 4,5%, et c’est celui de l’Autriche ; de l’autre côté du spectre, l’Espagne connait un taux de chômage de 25,1%, et l’écart total entre ces deux pays est de 20,6%.

En ce qui concerne le taux de chômage des jeunes, seulement 3 pays jouissent d’un taux de chômage des jeunes inférieur à 10% : l’Allemagne, l’Autriche et les Pays-Bas. Plus de 30% des jeunes Slovaques, Italiens et Irlandais sont au chômage. Pire, plus d’un jeune Grec sur deux, et plus d’une Espagnol sur deux sont sans emploi.

Dans un autre domaine, le revenu brut disponible des ménages a poursuivi sa baisse au cours du second trimestre de cette année au sein de l’UE, et la part des ménages qui ont connu des problèmes financiers (ceux qui ont dû s’endetter pour faire face à leurs dépenses, ou entamer leurs économies), n’a jamais été aussi haute. Dans ce domaine, les citoyens les plus touchés sont, dans l’ordre : les Italiens, les Grecs, les Chypriotes, les Portugais, et les Espagnols. Ce qui est remarquable, c’est que ce sont tous les citoyens de pays qui ont bénéficié de plans de sauvetage, ou qui sont les plus susceptibles d’en solliciter un.

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PLUS DE BERTEZ EN SUIVANT :

La position allemande nous paraît être la suivante : essayons de gagner du temps sur la question de la dette et de faire traîner le problème et concentrons-nous sur l’essentiel, à savoir comment obtenir de nos partenaires qu’ils mettent en place des actions structurelles afin que leur appareil de production redevienne compétitif. Afin qu’ils s’alignent sur nous.

Quand on parle d’austérité, c’est une manière de parler de compétitivité et de restructuration de l’économie, tout en tordant le problème afin de  passer à côté de l’essentiel. On se focalise sur l’austérité, c’est-à-dire sur le fait de vivre ou non au-dessus de ses moyens, et on passe ainsi à côté de ce qui est  important, la productivité, l’investissement, la spécialisation industrielle et spécialisation des services.

L’austérité est le petit bout de la lorgnette qui permet d’escamoter un problème gigantesque, celui de l’appareil économique dans son ensemble, celui du système social et des frais généraux de la nation, celui de la culture du pays et, enfin, celui de l’organisation politique. Tant il est vrai que l’organisation politique, comme on le voit chez les PIIGS depuis trois ans, est une composante essentielle de la crise. Bonne gouvernance ou mauvaise gouvernance. Etat de droit ou pas Etat de droit. Autonomie et contrôle des provinces, etc.

Etant ainsi posé que le problème essentiel est celui de la restructuration totale des économies et des sociétés, il est évident que la tâche est lourde. Non seulement elle est lourde, ardue, mais elle sera forcément longue avec beaucoup d’embuches.

En particulier, on peut s’interroger sur la question de savoir si quelques francs-tireurs européens,  élites auto-proclamées, ont la légitimité et la crédibilité pour conduire et imposer de tels bouleversements. On peut s’interroger sur la représentativité des gouvernements nationaux. En n’exposant ni les problèmes, ni les solutions, ceux-ci se mettent dans la situation de n’avoir aucune adhésion et, par conséquent, d’être rejetés et démentis lors des consultations électorales futures.

On comprend en passant pourquoi les Allemands demandent des écrits, des lettres d’intention, des promesses et dans certains cas, des référendums, pour être sûrs que la parole des gouvernants vaut quelque chose.

L’austérité donc, si vous nous avez suivis, est une toute petite pointe de l’iceberg.

Au-dessous de cette pointe de l’iceberg, il y a encore ce qui apparaît, c’est-à-dire la nécessité de rendre les appareils de production compétitifs et en-dessous du niveau de la mer, il y a tout ce qui est caché et qui est beaucoup plus considérable, à savoir la grande mutation, le grand bouleversement, la révolution du type de société, la mutation des Etats providence, la formation, l’investissement, le mode de sélection des élites, le poids du secteur public, les niveaux de salaires et d’inégalités. Tout cela en vrac.

Au plan économique, le choix présenté par les élites, choix qui n’est pas explicité, mais que l’on peut  quand même deviner, est celui de la dévaluation interne.

Expliquons-nous. Si un pays n’est pas compétitif, il a le choix, dans une  perspective de court terme, entre dévaluer sa monnaie, c’est-à-dire baisser la valeur extérieure de sa monnaie, ou pratiquer ce que l’on appelle une dévaluation interne. Cela consiste à baisser la valeur réelle des prix, des salaires, et des actifs. Dans ce cas, la population assiste à une baisse de ses salaires, à une réduction des transferts sociaux, à une précarisation du travail.

Une troisième solution existe. C’est la solution du transfert fiscal. En quelque sorte, les pays qui sont très productifs et qui donc enregistrent des excédents sont généreux, ils acceptent de mettre leurs excédents à la disposition des pays déficitaires, sans perspective de remboursement. C’est au niveau régional le système international illustré par le paradoxe du joueur de billes. Celui qui gagne rend les billes qu’il a gagnées au perdant afin qu’ils puissent continuer à jouer.

Nous laissons de côté à  ce stade cette troisième solution. Il ne faut pas perdre de vue cependant que dans le court et moyen terme, cette troisième solution peut être pratiquée à titre de panachage avec les autres solutions afin de faciliter les transitions.

Quel est le rôle de la Banque Centrale dans tout cela ? C’est une question très importante puisque celle-ci a tendance maintenant à se mettre en avant et à pallier aux déficiences des gouvernements, pallier l’absence de choix fiscaux. Pallier l’ignorance et l’absence de courage.

La Banque Centrale a trois armes ou plus exactement quatre :

  • 1)      L’arme de la création monétaire
  • 2)      L’arme des taux d’intérêt
  • 3)      L’arme de la détérioration de la qualité de son bilan
  • 4)      L’arme de la dévaluation de la monnaie commune.

La Banque Centrale peut créer de la monnaie, elle peut mettre les taux réels à zéro ou négatifs, elle peut accepter de mettre à l’actif de son bilan du papier complètement pourri qui ne vaut rien, elle peut favoriser le glissement du change.

C’est peu ou prou ce que fait la BCE actuellement et qu’elle entend intensifier. Elle le fait avec plus ou moins de succès et d’efficacité car elle n’est pas seule au monde et l’environnement réagit.

Vue sous cet angle, l’action de la Banque Centrale ne résout bien sûr aucun problème, elle les escamote, elle les dissimule, elle permet de gagner du temps. Elle les dilue.

Elle permet de gagner du temps. Cela est essentiel.

L’action de la Banque Centrale, et ceci a été répété maintes fois, ne peut se substituer à celle des gouvernements. Les choix sont politiques sous tous les aspects du terme. On mesure l’illusion de ceux qui croient qu’il y a des solutions au niveau des pouvoirs et des responsables du système. C’est tout un ensemble hétéroclite, hétérogène, divergent, agressif, haineux, plein de ressentiment qu’ils  seraient  censés piloter, coordonner, réformer. Les sociétés européennes se sont constituées au cours des siècles avec leurs particularités. Comment imaginer, par quelle folie, imaginer qu’elles puissent être modifiées en profondeur par une poignée de constructivistes ?

Les pays du Sud sont engagés dans une dévaluation interne qui est censée les mettre au niveau de l’Allemagne.

Selon le travail accompli depuis le début de la crise, certains ont fait du chemin dans cette voie, d’autres n’en ont pas fait. On peut considérer que l’Espagne, par exemple, a fait du chemin sur la  voie de sa dévaluation interne. Peut-être la moitié du chemin. L’Irlande visiblement en a fait encore plus. L’Italie a beaucoup parlé et beaucoup promis, mais elle a fait peu de choses. En pratique, presque tout reste à faire. Le Portugal a fait une partie du chemin, mais le pays s’interroge sur la possibilité et la nécessité de continuer. Pudiquement, nous n’évoquons pas dans cet article le cas de la France. Il suffit de dire qu’en regard du problème qui nous occupe, la compétitivité, la situation française s’est beaucoup détériorée.

Le chemin de la dévaluation interne n’est pas linéaire. Plus on avance sur ce chemin, et plus la pente à gravir est forte. C’est la loi des rendements décroissants des efforts. Quand on arrive vers la fin, le point de compétitivité gagné coûte très, très cher. Il est évident que le coût essentiel apparent, c’est la montée du chômage. Dans beaucoup de pays engagés sur ce chemin, le taux de chômage, en particulier des jeunes, semble avoir atteint des limites acceptables socialement.

Mais il n’y a pas que le coût du chômage, il y a le coût en terme de légitimité et de crédibilité des gouvernants.

Il y a le coût de dislocation politique, contestations de l’organisation, des structures, des rapports entre le Centre et les provinces, etc.

Il y a également le coût en démoralisation du pays, perte de fierté nationale, ressentiment.

Donc, sur le chemin de la dévaluation interne, il y a deux choses à retenir. Premièrement, les premiers pas sont plus faciles que les derniers ; deuxièmement, les coûts sont de plus en plus lourds et dangereux à assumer.

Synthétiquement, on peut dire que le coût européen pour les pays engagés dans la dévaluation interne est constitué par la perte de confiance dans la construction européenne.

A un moment donné, il est évident, et nous y sommes depuis quelques mois, que la question du choix de l’option dévaluation interne se pose.

La restauration de la compétitivité est lente, on ne voit pas les bénéfices des mesures qui sont prises, la croissance s’effondre. On n’en voit pas le bout. L’un des éléments est la complexité du phénomène. On en parle peu car la plupart des gens qui conseillent les gouvernants et l’Europe sont des macro-économistes qui passent à côté de la complexité de la réalité.

Dans la dévaluation interne, ce sont des millions de paramètres qui doivent s’ajuster. Il suffit de songer à ces millions de paramètres que constituent les prix relatifs. Mais le symétrique d’un prix, c’est un revenu. Et derrière les revenus, il y a des gens avec leurs comportements, il y a des structures avec des processus de fonctionnement. L’incapacité des élites à tenir compte de la complexité conduit, comme on le voit en Grèce et en Espagne, au dysfonctionnement et à dislocation même de ce qui fonctionnait bien avant.

A côté de la complexité, il y a l’aggravation des inégalités. Certains sont plus exposés que d’autres et souvent les plus faibles. Les industries protégées et les services réussissent à maintenir leurs prix alors que celles qui sont exposées à la concurrence étrangère au contraire doivent les ajuster à la baisse. C’est une perversion car ce qu’il faudrait obtenir c’est que ceux qui sont exposés à l’étranger soient plus forts et au contraire ceux qui  sont rentiers à l’intérieur s’affaiblissent. Une distorsion quasi automatique dans l’allocation des ressources s’opère.

Enfin, dernier point sur cette question des difficultés des dévaluations internes. A partir du moment où les prix et les salaires baissent relativement, cela veut dire que le poids des dettes accumulées dans le passé lui, croît relativement ; les dettes deviennent plus difficiles à supporter. Les faillites se multiplient, aussi bien au niveau des agents économiques privés que publics.

Une autre question qui est escamotée, mais qui est essentielle, est celle du chiffrage des besoins de dévaluations internes.

Source The Telegraph

De combien les pays du Sud doivent-ils dévaluer pour redevenir compétitifs ? Les études sur cette question abondent,  toutes aussi stupides les unes que les autres. Pourquoi ? Parce qu’elles sont statiques et tournées vers le passé. Or la compétitivité c’est quelque chose de dynamique et qui s’adresse à l’avenir. Ceci explique, non seulement une grande divergence dans les chiffres, mais en outre, le peu de confiance qu’on peut leur accorder. Les graphiques qui retracent l’évolution des coûts unitaires des pays membres depuis l’introduction de l’euro sont néanmoins intéressants dans la mesure où ils fournissent une illustration des divergences qui se sont creusées au sein de l’Europe. A contrario, ils donnent intuitivement la mesure du chemin que doivent parcourir les dévaluations internes.

Internal Devaluation German Style

Internal Devaluation German Style

Source Wall Street Pit

Quel rapporte et  quelle différence y a-t-il entre dévaluation interne et dévaluation externe ? En réalité, les deux processus sont très différents et c’est par une facilité abusive de langage qu’on  emploie le même mot. C’est l’idéologie européenne qui pose comme équivalents deux processus qui ne le sont pas.

Le processus ne sont pas équivalents dans la durée : la correction interne est très lente, la dévaluation externe est un choc qui produit ses effets souvent au bout de un an ou deux.

La dévaluation interne détruit beaucoup d’entreprises, d’institutions, et ne favorise absolument pas l’innovation et la reconstruction. La dévaluation externe crée un choc positif qui permet de rebondir, le choc de compétitivité stimule les énergies et le moral des agents économiques.

Pour faire passer la pilule des dévaluations internes, il est de coutume et de bonne pratique que la Banque Centrale pratique une politique d’accompagnement laxiste afin de mettre de l’huile dans les rouages. L’ « impairment » du secteur bancaire ‘est çà dire son dysfonctionnement, son incapacité à remplir sa mission font que cet accompagnement monétaire par la Banque Centrale ne peut fonctionner actuellement. On a beau mettre de l’huile, les rouages restent grippés, ce qui renforce les difficultés et donc les souffrances des pays concernés.

Dans une zone comme celle de l’Europe, il n’est pas possible de dissocier les choix économiques des choix politiques.

La question qui se pose et qui ouvre celle de l’option dévaluation interne ou dévaluation externe, est la question politique.

On la voit émerger de temps à autre, mais vite réprimée. La politique, c’est sacré, on n’y touche pas. Pas de sujet qui fâche. La démocratie européenne se limite aux consultations sur les cages d’ascenseurs comme disait un homme pourtant de gauche.

Elle est pourtant essentielle et en fait inséparable de la question économique. Elle se pose elle aussi de façon binaire, en noir et blanc, comme un pucelage, on n’est pas pucelle à moitié. C’est la question centrale de la souveraineté. Reste-t-on dans un système de démocratie nationale ou bien au  contraire évolue-t-on vers une fédération supranationale.

Tel est, au fond, l’enjeu des consultations européennes, l’enjeu de pseudo-votes dont on connait déjà le résultat dans des systèmes qui n’ont de démocratiques que le nom et l’apparence.

BRUNO BERTEZ Le Samedi 6 Octobre 2012

llustrations et mise en page by THE WOLF

EDITO PRECEDENT : L’Edito du Dimanche 30 Septembre 2012 : L’or, statue du commandeur Par Bruno Bertez

EN BANDE SON :

9 réponses »

  1. Excusez-moi, mais je en vois pas en quoi le FN se défile à ce sujet ??? Lui qui a toujours prévenu du Danger de l’Euro de la loi de 1973 !!!

    • Je n’ai pas vu dans la rentrée de Mme Le PEN de priorité donnée à ce qui esssentiel et qui est décrit ci dessus. C’est maintenant,quand c’est le moment, qu’il faut intervenir, se battre, mobiliser.

      Je n’ai pas, dans les recentes iinterventions sur l’opportunité d’alliance avec l’ UMP, vu soulever cette question centrale qui sépare totalement la fausse droite UMP de la droite nationale qui tente d’ètre populaire .

      Le souci de défendre les positions du FN ne doit pas faire passer au second plan ses insuffisances tactiques.

      Mélénchon, tout limité qu’il soit, n’a pas raté le coche avec sa tentative avortée de mouvement populaire le 30 septembre .

      je soutiens que l’opposition au Traité, à la dévaluation interne, au laminage des spécificités nationales, sont majoritaires dans ce pays et que la division irréductible entre l’opposition qui vient de l’extrème gauche et l’opposition qui vient de l’extrème droite sur ces questions, est ce qui laisse le champ libre aux mystifications de la fausse gauche sociale démo et de la fausse droite radicale socialiste.

      C’est Hic et Nunc, ici et maintenant, que le combat contre le Traité doit ètre mené, le fait d’avoir, dans le passé, prévenu n’est pas suffisant. Les « je vous l’avez bien dit  » ne sont que lachetés et aveux d’impuissance. Nul me semble t il n’a véritable gloire à se vanter de ses échecs, fussent ils accompagnés de mises en garde.

      Merci de votre intervention, j’apprecie que vous releviez et interveniez sur ce vrai débat.

      • D’un autre côté vous avez Jean Quatremer qui, sur son blog Coulisses de Bruxelles, nous explique que le combat contre le traité est un combat d’arrière-garde car l’Allemagne a un super projet de futur traité fédéraliste.

        Cette frénésie euro-diplomatique est sidérante.

      • Merci, MLP en a beaucoup parlé auparavant, peut-être ne cogne t-elle pas assez et au bon moment, je n’ai pas votre culture. Par ailleurs, je précise que le FN n’est PAS l’extrême-droite, et que c’est une grave erreur de dire cela. Pour moi, il est de gauche mais nationaliste, ce que je suis moi, mais en étant de droite.

  2. Encore un très bon texte.
    Je déplore aussi que le FN et DLR ne soit pas plus mobilisé que çà sur ce texte.
    Il faut dire aussi que les évènements de ces derniers jours sont riches.
    Ce n’est pas une excuse, c’est juste une constatation. Un peu, comme si tout devait être fait pour ne PAS en parler.
    Quant à melenchon, refuser le texte tout en acceptant l’euro s’apparente pour moi à de la schizophrénie. Je ne comprends pas cette position d’un point de vue économique, même si elle est payante peut-être d’un point de vue politique. Comme beaucoup, il attend la fin de cette déplorable expérience (il l’avait dit sur LCP) afin d’en profiter politiquement. Ceci explique peut-être cela.
    Il me semble aussi que ces textes sont la version votable, on va dire, du six et two pack, déjà avalisé, si je ne m’abuse pas avec un zest de MES supplémentaire.
    Dans ce cas, on peut vraiment se demander à quoi sert-il encore de voter, même à l’assemblée.
    Bruxelles a pris le pouvoir. Le reste n’est que poudre aux yeux.
    Puis-je traduire ce texte dans mes termes? On a un premier constructivisme, l’euro, qui est en train d’échouer comme il se doit, comme il était écrit.
    Nos dirigeants sont donc en train d’essayer un autre constructivisme, compris dans le premier ou conséquence du premier, la dévaluation interne, pour contrer les effets du premier.
    Sauf qu’ils ne maitrisent rien du tout car tout ceci se fait en dehors d’appréciations du marché, pour ce qui serait de la valeur des monnaies (comprendre franc, pesetas, ….),donc au doigt mouillé.
    Question philosophique: un constructivisme peut-il corriger les effets d’un autre constructivisme de nature différente.
    Réponse pratique dans quelques mois années pour le résultat final. pour moi non bien entendu.

  3. Lundi 8 octobre 2012 :

    Grèce – « Il faut songer à une restructuration de la dette » – un responsable du FMI.

    Les pays européens devraient réfléchir à une restructuration de la dette de la Grèce s’il s’avère que le pays n’est pas en mesure de se remettre sur les rails, estime un responsable du Fonds monétaire international cité lundi dans un journal néerlandais.

    « Une contribution de la part des Etats sera alors certainement un sujet de discussion », dit Menno Snel au quotidien Het Financieele Dagblad.

    Ses déclarations illustrent les divergences entre les membres de la troïka – FMI, Banque centrale européenne et Commission européenne – sur la manière de résoudre la crise de la dette.

    Des responsables européens ont dit à la fin septembre à Reuters que le FMI voulait que les Etats passent une décote sur la dette grecque qu’ils détiennent, une perspective rejetée par les pays de l’UE tant elle leur paraît politiquement périlleuse.

    L’Europe préfère donner plus de temps à Athènes en matière de respect des objectifs budgétaires.

    Un responsable grec a déclaré samedi que deux semaines de discussions seraient encore probablement nécessaires pour parvenir à un accord entre la Grèce et la troïka sur de nouvelles mesures d’austérité.

    http://www.lesechos.fr/economie-politique/monde/actu/reuters-00469275-grece-il-faut-songer-a-une-restructuration-de-la-dette-resp-fmi-370034.php

    Encore ?

    Encore un défaut de paiement de la Grèce ?

    Mais cette fois-ci, ce sont les Etats de la zone euro qui vont encaisser des milliards d’euros de pertes.

    Contribuables européens, préparez-vous à payer.

    Contribuables européens, préparez-vous à payer pour le deuxième défaut de paiement de la Grèce.

    • @brunoarf

      Si on avait traité le problème de la dette Grecque par une action préventive, proactive en 2010 en restructurant, allongeant les délais de remboursement, adossant les banques à l’état le cout de l’opération aurait été de 40 milliards; nous sommes sur la route des … 420 milliards réels . On ne l’a pas fait car les banques s’y sont opposé, selon la BCE et la Commission.
      Sans compter le cout de l’austerite, de la dislocation de tout le pays, de perte de légitimité des politiques, de discrédit des syndicats et donc le risque de chaos social.
      Il n’ya rien d’autre à ajouter, c’est une faute historique.
      La capture des gouvernements par les banques est une honte.

  4. Lundi 8 Octobre : La dégringolade de Hollande et Ayrault se poursuit.

    Selon Opinionway Hollande est à 42% d’opinions positives contre 49% de négatives, le solde, seul significatif est donc à -9. Pour Ayrault on est à 42% contre 45 soit un solde de -3.

    Ne croyez pas ce qu’ils disent, à savoir que l’on gouverne pas avec des sondages, si, on gouverne le nez sur les sondages, et c’est ainsi depuis Giscard et son conseiller Bernard Rideau. Les budgets réels pour les sondages, enquêtes et panels sont considérables.

    Et pour Hollande et Ayrault, on est au bord de la panique.

    La bévue qui a consisté à lancer un ballon sonde sur le report des prochaines échéances électorales de 2014 à 2015 en est la manifestation.

    La dégringolade n’est pas terminée car:

    -La tromperie du Traité européen va peser lourd à gauche, malgré le jeu ambigüe de Mélenchon.
    -Le revirement de la presse ne fait que commencer, la presse est un paquebot moutonnier certes, mais lourd.
    -La droite n’est pas encore en ordre de marche , elle est encore hypnotisée par son nombril.
    -La conjoncture ne fait que commencer a se dégrader.
    -Les ponctions sur le pouvoir d’achat sont décidées mais non effectives
    -La situation européenne et mondiale reste très incertaine, en tous cas peu porteuse.

    Par ailleurs l’image que s’était construite Hollande était fragile et peu crédible, la pulvérisation de cette image peut ajouter un facteur personnel à la dégringolade liée à l’action.
    Comment remonter la pente? Comment reconstruire? Telle est déjà la tache à laquelle les Pygmalions de la Com comme l’on dit , doivent d’ores et déjà songer.

  5. Votre analyse comme toujours comporte une part de vérité mais elle n’est pas la vérité.
    Peut-être que la vérité en la matière n’existe pas et que la seule ambition en matière économique soit de l’approcher.
    Mais voir des tenants du FN s’en emparer pour justifier la position de leur parti fait apparaître en filigrane, les erreurs que vous commettez dans la recherche des responsabilités de la situation actuelle.
    Nous vivons une période charnière où les Etats constitutifs de l’europe doivent quasiment disparaître, les nations doivent se transformer en région, pour que la fédération en phase de constitution puisse vivre.
    Est-ce souhaitable ? vous pensez que non mais d’autres pensent que oui.
    Je ne suis pas certain que vous ayez raison. Le niveau de vie des citoyens Allemands sera toujours supérieur à celui des pays du Sud de l’Europe, cela pose-t-il un problème insoluble ? peut-être mais peut-être pas.
    De toutes les façons vos analyses élèvent la pensée et nous obligent à réfléchir sur les fondements de la situation que nous connaissons actuellement.

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