Brèves de Trottoirs

Zone Euro : Au Jeu des Dominos c’est, et chèque, et matte !!!!

Zone Euro : Au Jeu des Dominos c’ est, et chèque, et matte !!!!

Si le système italien tombe, le système français tombe également, aux dernières nouvelles les banques françaises ont 500 milliards sur l’Italie. Mais tout le monde, à ce jour, écarte la possibilité de chute de l’Italie.

Exposition des Banques françaises à la Dette italienne : Depuis un an cela n’a pas cessé d’augmenter….

 

Le système bancaire français n’a rien à perdre et tout à gagner à continuer d’acheter des fonds d’état français.  Comme en Espagne d’ailleurs si l’un tombe, l’autre tombe également, le risque est donc nul et on engrange un petit différentiel de taux positif. 

Par ailleurs en cas d’aggravation de la situation du système français, c’est tout le dispositif européen qui chute. Les banquiers sont cyniques, ils pensent, non à la bonne gestion, mais à leur place. Ainsi AXA est allé dire aux autorités qu’il allait à l’avenir limiter ses achats de fonds d’état français : Dire ou demander l’autorisation? 

Les banques sont solidaires des états et les états sont solidaires des banques, il n’y a, n’aura pas de rupture du lien entre les états et les banques, cette question est déjà dépassée.

 

Le calcul s’avérera mauvais s’il y a sortie par le haut des pays à balance positive, Allemagne, Pays Bas, Autriche, Finlande, …et que les pestiférés dont la France gardent l’euro, dans ce cas, le manque à gagner se révélera important pour ceux qui sont resté sur les fonds d’état de ces pays. En espérant qu’ils n’auront pas en plus réalisé des mismatch dans leur refinancement, on ne sait jamais. 

Disons autrement: il y a des moments ou la politique du pire est la moins mauvaise.

Beaucoup d’institutions en particulier asiatiques font un raisonnement semblable. 

Pour le reste je n’en sais pas plus que vous, mais je ne me pose pas la question car je considère cela comme normal, a ce stade de la crise. Plus tard, on verra.

BRUNO BERTEZ Le Mercredi 7 Novembre 2012

llustrations et mise en page by THE WOLF

8 réponses »

  1. Très intéressant, on aimerait accéder à Reuters pour comparer l’exposition des banques Françaises et des banques Allemandes sur l’ensemble des pays douteux : Grèce, Espagne, Irlande, Portugal, Italie.
    Quand est-ce que les marchés vont-ils traduire cette dépendance Zone Sud sur les taux Français ?
    La souscription des banques et compagnies d’assurance Française aux emprunts d’état Nationaux suffit-elle à expliquer la faiblesse des taux d’emprunt d’un pays pareillement gouverné ? En voilà une énigme

    • c’est très facile avec google. tapez reuters eurozone exposition et parmi les liens de la première page vous trouverez

  2. Le coût d’une dissolution concertée de l’Euro pourrait ainsi s’élever pour la France à 16 milliards d’euros, essentiellement en soutien des banques et assurances. Il faudrait logiquement y ajouter la perte d’une partie des sommes déjà engagée dans le FESF et le MES, soit environ 15 autres milliards. On aboutit alors à un coût total de 31 milliards.

    À l’opposé, le maintien de l’Euro nous coûte entre 48 et 54 milliards par an, plus la perte de 15 à 40 milliards supplémentaire. Plus longtemps nous resterons, et plus ce coût sera élevé. Il ne fait donc aucun doute que, pour la France, le choix est clair. Mais la question du choix doit être élargie. Conserver l’Euro signifie plonger pour au moins 10 ans, et très probablement plus, les pays du sud de la Zone Euro dans une dépression structurelle. Le taux de chômage dépasse désormais les 25% de la population active en Espagne et en Grèce ; il ne cesse d’augmenter au Portugal et en Italie. Il faut être fou pour croire que des situations de ce genre puissent perdurer sans engendrer de graves troubles politiques et sociaux. Il faut être encore plus fou pour espérer que ces troubles n‘aient pas de conséquences sur nos sociétés. Le coût caché véritable du maintien de la zone Euro est un retour à des régimes dictatoriaux dans le sud de l’Europe, avec des effets de contagion sur l’ensemble des pays européens, et – il faut le craindre – des situations de guerres civiles.

    Reste la question du « coût politique ». Sous la régence d’Anne d’Autriche, le Grand Condé assiégeait la place forte de Lérida. Voyant son armée ravagée par les fièvres, apprenant qu’une armée espagnole était en marche, il préféra se retirer et sacrifia sa gloire immédiate au salut de son armée. On fit à Paris, où il était loin de n’avoir que des amis, des chansons sur lui ; mais, peu à peu, la vérité se révéla et l’on finit par le louer pour le courage moral dont il avait fait preuve. C’est mutatis mutandis le choix devant lequel sont nos dirigeants. Ils peuvent persévérer, et conduire à un désastre affreux, tant économique que social. Ils seront alors condamnés à subir le sort d’un Herbert Hoover, à subir l’opprobre des générations tant présentes que futures. Ou alors, ils peuvent choisir la voie du courage, celle de reconnaître une erreur avant qu’il ne soit trop tard, et tout comme le Grand Condé abandonner l’utopie de la monnaie unique pour sauver la construction européenne.

    Dans les affaires d’État, la persévérance est nécessaire, mais l’entêtement n’est qu’une folie enfantine.

    Jacques Sapir.

    http://russeurope.hypotheses.org/414

    • @brunoarf

      Nous apprécions vos commentaires et de temps à autres vos textes et reprises …. à condition que l’on reste dans une relative objectivité.

      Le texte ci dessus ne correspond pas à nos critères d’objectivité mais en revanche à ceux de propagande; vous avez du remarquer que les hypothèses ne sont jamais explicitées, pas plus que les voies qui aboutissent à la fin de l’euro. Il y a dix façons de sortir de la monnaie unique.

      Une fin de l’euro douce par création d’une seconde monnaie commune européenne mise en place par les pays vrais triple A ne coute quasi rien si ce sont les pestiférés qui gardent l’euro. Ce plan a été étudié par le patron de la Banque d’Angleterre en son temps, et il n’était pas manchot, et aussi par un groupe de spécialistes de la monnaie en Allemagne réunis autour du professeur Kerber.

      Nous ne sommes pas là pour publier gracieusement les propagandes bancaires vous avez du vous en rendre compte .

      Les chiffrages de cout de sortie, de break up et de maintien sont autant d’idioties de propagande payées par les banques et les officines qui leur sont dévouées.

      • Je précise que je suis en désaccord avec Jacques Sapir. Mon pronostic est le suivant :

        – la zone euro va éclater ;

        – les banques européennes vont faire faillite ;

        – chaque Etat européen va nationaliser ses banques nationales ;

        – chaque Etat européen va retourner à sa monnaie nationale, comme ça se fait partout ailleurs, dans tous les autres Etats du monde, sur tous les autres continents.

        Ce sera le retour à la normale.

  3. Effectivement la source qui provient de la BRI est intéressante mais ce n’est pas 500 milliards ou plutôt 420 milliards que les banques françaises détiennent sur l’Italie mais 44.7 milliards et 38 milliards sur l’espagne. Le reste est détenue par le secteur public et les compagnies d’assurance et autres investisseurs. Le lien est :
    http://graphics.thomsonreuters.com/11/07/EZ_BNKEXP0711_SB.html
    Il n’y a effectivement aucune distinction à faire entre les banques et l’Etat, c’est surprenant mais cela est simplement la résultante du too big to fail. Si elles ont besoin d’argent, pas de problème la BCE est là pour cela mais en contrepartie on s’attend à ce qu’elles souscrivent aux besoins de financement des états.
    Elles n’ont aucune liberté sur le sujet. Les personnes qui y travaillent à un certain niveau profitent un maximum de cette situation. Le minimum serait de demander aux comités de direction d’engager leur patrimoine personnel dans les banques qu’ils dirigent. La moindre recours aux financements par fonds publics se traduirait par un ticket pour la soupe populaire. C’est cette irresponsabilité qui est un véritable scandale. Il y aurait d’ailleurs moins de candidat aux postes de direction s’ils fallaient engager son patrimoine personnel et les décisions prises seraient plus raisonnables.

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