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Humeur de Loup du Mardi 18 Décembre 2012: Les armes, cela ne nous regarde pas! par Bruno Bertez

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Humeur de Loup du Mardi 18 Décembre 2012: Les armes, cela ne nous regarde pas! par Bruno Bertez

Nous aimons citer et re-citer ce titre d’un sketch culte des Inconnus. Il nous met de bonne humeur, illumine sinon notre journée, du moins notre heure qui suit.

Le débat sur les armes aux Etats-Unis, et ailleurs, a plusieurs dimensions.

Nous n’en relèverons que deux.

La dimension interindividuelle, d’abord. La dimension politique, ensuite.

Ce texte n’a pour but que de faire réfléchir.

   Au niveau individuel, dans une société qui serait civilisée et démocratique avec une bonne sécurité des biens et des personnes, la détention d’armes par les individus ne parait guère souhaitable. Reste à se poser la question, la sécurité des biens et des personnes est-elle bien assurée dans nos pays. Nous pensons que la réponse varie selon les endroits où l’on se trouve.

Au niveau politique, le problème se pose dans une perspective historique. Nous avons sous les yeux une lutte de libération en Syrie, appelons cela ainsi pour simplifier. Que se passe-t-il ? Les belligérants sont obligés de ternir leur lutte, de la dévaloriser en demandant de l’aide à l’étranger. Personnellement, nous dirions que ce sont des traitres. Ce qui signifie que leur lutte devient contestable, elle perd de sa légitimité. Les luttes de libération cessent d’être nationales pour devenir des affrontements entre sponsors, avec des moyens mis à disposition par l’étranger.

Ce rappel permet de comprendre que la question de la détention d’armes par les citoyens est plus complexe qu’il y parait. Tous les gouvernements ne sont pas légitimes, de moins en moins le sont, pensons-nous d’ailleurs. L’usage du mensonge, de la désinformation, du contrôle des individus est tellement généralisé que l’on peut se poser la question.

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Avec l’évolution actuelle  le mouvement de restriction, de contrôle et d’usage de la violence contre leurs propres citoyens par les soi-disant démocraties va s’amplifier. La situation est déjà caricaturale aux Etats-Unis avec le Patriot Act et l’obsession sécuritaire. Par ailleurs, la disparition progressive des armées populaires, de la conscription, avec les armées de métier et les mercenaires fait problème.

On comprend, bien sûr, que les Pouvoirs aient à cœur de désarmer les citoyens .Car c’est ainsi qu’il faut le formuler, les lois de contrôle visent à désarmer les citoyens face à l’Etat.

Comme le rappelle Max Weber, dont on ne peut nier la clairvoyance et l’apport à la sociologie: « l’Etat est l’Organisation qui a réussi à monopoliser l’usage légitime de la force ».

Bien, mais quid si l’Etat n’est plus légitime? Quid, s’il devient soviétique, pétainiste ou fasciste?

Concrètement, la question se pose, historiquement, la question se pose. Les Français auraient la mémoire courte s’ils ne souvenaient que pendant la seconde guerre mondiale, les résistants étaient désignés sous le nom de terroristes. Plus près de nous, nous avons connu le temps où Mandela était un terroriste avant d’être un saint. On revient, soit dit en passant, sur cette question qui nous tracasse souvent, de la façon de nommer. Celui qui impose le nom, qui désigne, qui colle l’étiquette exerce un pouvoir, n’est-ce pas, Monsieur Ayrault, qui désignez l’ami Depardieu de minable! Le Pouvoir désigne ses ennemis par la parole. Il les isole, les affaiblit ainsi.

Les guerres, les terrorismes, les crises économiques, tout ce qui fait peur est mis à profit par les cliques au pouvoir pour renforcer leur emprise sur les citoyens, réduire les libertés, les neutraliser. Comme on dit, la première victime des guerres, c’est… la vérité.

Il y a des gens qui acceptent cela, surtout dans nos sociétés vieillissantes. Nous, nous pensons qu’il ne faut pas l’accepter. Notre fond Jeffersonien nous dit que ce qui est normal, c’est que les Pouvoirs doivent avoir peur, doivent craindre les peuples et non l’inverse.

La Suisse conserve une armée de conscrits. Elle veille à ne pas avoir de militaires de haut grade susceptibles de prendre trop de pouvoir et de tenter d’en abuser. La Suisse protège ses citoyens contre l’inquisition, contre toutes les formes d’inquisition. La Suisse pratique la consultation régulière, par referendum de ses citoyens. Ceux-ci ont le pouvoir de susciter la tenue d’une votation. Nous avons fait remarquer en son temps que, si les mesures de contrôle et de mises au pas des citoyens pratiqués par les socialistes de tous bords et de tous pays avaient été possibles en 39/45, il aurait été difficile de libérer la France.

Il faut y songer, avoir une mémoire et une vision historique. L’homme ne change pas.
Et il faut réfléchir aux moyens de ne pas rendre l’oppression irréversible sans que ceux qui sont épris de liberté soient obligés de vendre leur âme à des puissances étrangères.

Bien entendu, cette réflexion sur les armes, laquelle rejoint nos réflexions sur la préservation des libertés individuelles, sur le secret bancaire et fiscal, sur l’or instrument de liberté, tout cela ne peut être compris que par ceux qui ont une vision historique. Une vision historique et un intérêt qui dépassent le cadre quotidien.

Ceux qui ont le nez sur l’actualité et les petits problèmes du jour, ceux-là pensent que ce qui est, sera toujours, et qu’il n’y a rien à craindre. A ceux-là, nous conseillons de voyager, l’histoire peut être remplacée par la géographie car, ailleurs, on voit ce qui s’est déjà déroulé dans le passé et on comprend que, finalement, on n’est pas à l’abri d’un retour de la violence et de sa nécessité.

La presse et les médias, dans leur lâcheté, font le boycott ou la censure de ce qui se passe en Grèce, seul, si nos souvenirs sont bons, Le Monde a fait un bon travail sur cette question. Nous pouvons vous assurer que la Grèce n’est pas loin des situations graves que nous évoquons ci-dessus. 

BRUNO BERTEZ Le Mardi 18 Décembre 2012

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