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Les Clefs pour Compendre du Samedi 22 Décembre 2012: Quand un capitalisme peut en « gacher » un autre par Bruno Bertez

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Les Clefs pour Compendre du Samedi 22 Décembre 2012: Quand un capitalisme peut en « gacher » un autre par Bruno Bertez   

En matière monétaire, rien n’est simple et c’est pour cela:

– Que les erreurs de politique monétaire abondent.

– Que les politiciens quand ils s’en mêlent ne font que des idioties.

– Qu’il est facile de tromper le public.

– etc. etc.

Nous vous invitons à relire, à assimiler en particulier la différence entre les assets papiers, qui étant cotés sur les marchés sont censés être de la quasi-monnaie, les différentes formes de substituts de monnaie, et finalement les « plays » sur la Monnaie, les « Fiat moneys », monnaie de crédit, qui sont à la base du non-système monétaire actuel.

    Ce qui est en cause dans la crise, c’est la constitution d’une masse considérable d’assets papiers qui ont pour origine la croissance du crédit global, lequel a pour origine les excès du crédit américain, lequel a pour origine la disparition de la discipline monétaire permise par la décision de 1971.

Les déficits des uns ont fait les excédents et les réserves des autres et, ce faisant, le crédit a muté en capital. Capital non productif, fictif qui, au lieu de servir les économies, les empêchent maintenant d’avancer. Ce faux capital s’est dialectiquement retourné contre le système capitaliste.

Il a pris la forme capital sans en avoir le contenu. Mystification liée  aux facilités de la modernité.

Le paradoxe du joueur de billes de Rueff proposait une analyse correcte, tout comme l’analyse de Triffin, mais ils ne sont pas allés jusqu’au bout, ils n’ont pas vu que ce qui constituait des dettes pour les uns, dialectiquement constituait un capital pour les autres, avec intérêt et remboursement et que ce faux-capital, non productif, tenait rang de capital et qu’il venait à son tour réclamer sa mise en valeur, son droit de prélever des richesses, aux côtés du vrai capital, le productif celui-là; qu’il lui faisait concurrence pour attirer à lui, le profit. Cette constitution d’une masse considérable de capital fictif est le processus même de la financiarisation, formation d’un capital parasite qui, peu à peu, a des effets terribles.

Le capital parasite est ce par quoi le système bancaire et kleptocratique écrème la masse de profits, réduit le taux de profit qui devrait revenir aux investissements productifs, il pèse sur l’emploi, il oblige pour satisfaire ce que l’on doit appeler des usuriers, à fabriquer de l’austérité, à réduire le pouvoir d’achat réel, etc. etc.

Le capital financier, contrairement à l’idéologie dominante, n’est pas productif de profit, on ne produit aucune richesse en dormant, ce capital n’est auto-productif que par apparence dans la mesure où la finance exerce son droit de prélèvement sur la masse de profits qui tire son origine de la production.

En fait, rien n’a spontanément  statut de capital, ce statut n’est pas dans l’ordre des choses, il est social, lié à un système.

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La vrai système capitaliste permet au capital productif de s’octroyer une part de la valeur ajoutée par les entreprises du secteur privé. C’est un système qui permet l’accumulation du capital, la concurrence, la productivité etc. C’est un système qui a de gros avantages en termes d’efficacité et de liberté, il permet de se passer d’une nomenklatura d’incapables qui jouent aux capitalistes avec l’argent des autres alors qu’ils n’en ont pas les compétences.

Bien sûr, ce système a un coût, un inconvénient, il permet au capitaliste d’accumuler de la richesse, d’avoir du pouvoir, bref, d’être dominant dans un ordre social donné. Le capitaliste tient le haut du pavé, mais c’est le revers de la médaille de sa fonction systémique. Nous préfèrons un capitaliste, qui investit, produit des richesses, crée de l’emploi à un politicien socialiste qui gaspille les ressources pour conquérir le pouvoir et s’y maintenir..

Nous préfèrons les inégalités fondées sur la richesse et la compétence à en produire  aux inégalités fondées sur la flagornerie politique et le pouvoir, le recours à la force de l’Etat.

Le capital à l’ ancienne, à la papa, productif, a de l’allure, il est à l’origine du progrès des niveaux de vie, des phénomènes d’ascenseur social, il permet par le jeu du marché l’expression des préférences, des choix, des libertés. Il a à voir avec un ordre démocratique, bourgeois certes, mais plus satisfaisant que celui du socialisme nomenklatural, du socialisme réel. En plus, si on respecte les règles, il est juste: le capitaliste incapable fait faillite, il est dégradé. Ceci est finalement la condition sine qua non de sa légitimité. Le risque, la sanction, sont indispensables à la légitimité du système capitaliste.

Le capitalisme financier, klepto, plouto, fondé sur l’accumulation de faux capital non productif, produit par la transformation de déficits en créances et réserves, ce capitalisme est illégitime.

Il est parasitaire.

Il vient ponctionner la masse de profits extraits du système de l’économie réelle.

Il détourne de l’investissement productif socialement utile, car le profit financier est plus facile à prélever que le profit d’entreprise normale. Il faut mettre les mains dans le cambouis, se coltiner le réel, le personnel, les clients, les Ponctionnaires pour s’enrichir dans la production. On comprend d’ailleurs que la finance ait attiré les soi-disant talents, ils ont suivi la ligne de plus grande pente de la facilité. La ligne du jeu au lieu de celle de l’effort.

Le capitalisme financier, plus exactement financiarisé, ruine le capitalisme. Il fait baisser le coût du capital, baisser la rémunération de la vraie épargne, quasi jusque zéro et détruit l’ordre social fondé sur cette épargne.

Le capitalisme financier fondé sur la transformation de déficits en capital improductif est organiquement lié au socialisme, à la sociale démocratie, à la démagogie, puisque ce sont ces systèmes politiques pervers qui creusent les déficits, accumulent les dettes qui sont le réservoir où s’alimente la financiarisation, afin de conquérir le pouvoir puis le garder.

Le vrai capitalisme, la vraie finance, celle d’avant la financiarisation, ont des revers, ils ont des coûts, mais, au moins, ils sont légitimes car productifs de richesses, d’emplois, de promotions, d’espoir. Tant pis pour les envieux.

BRUNO  BERTEZ LeSamedi 22 Décembre 2012

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