A PROPOS

Stéphane Hessel n’est plus.

Stéphane Hessel n’est plus.

Nous avons croisé Stéphane Hessel. Nous retiendrons son indignation, sa liberté d’expression, son ou ses parcours courageux.

Dans nos catégories habituelles, celles qui distingue les « gens bien », les « pas grand chose » et les « moins que rien  » nous le mettons dans celle des gens bien.

Nous le mettrions aussi dans la catégorie des gens de bonne volonté comme Michel Rocard et Pierre Mendes France. Des gens populaires parce qu’ils ne sont pas vraiment confrontés aux réalités, parce qu’ils exercent des magistères de la parole, ou de l’image. Pierre Mendes France a accumulé les erreurs graves dont celle de 1968, Rocard aux affaires n’a rien accompli, après une chute , il redevenu populaire , un peu façon Abbé Pierre. Est ce que cette présence dans les hit parades autorise leur parole d’influence et les sacralise? Non.

Sur de nombreux sujets, Hessel pensait faux.

Et nous rentrons dans un débat terrible, les gens bien, ceux qui disposent d’un prestige ont ils le droit de mettre leur autorité morale au service de causes ou d’idées douteuses? N’y a t il pas abus, tromperie?

C’est une réflexion que chacun de nous doit mener, à savoir en quoi moralement sommes nous autorisés à influencer la société civile sur des sujets ou notre propre pensée et nos compétences ne nous autorisent pas à prendre la parole. Nous luttons suffisamment contre le règne de l’opinion pour oser poser cette question.

La récupération et la propagande étant ce qu’elles sont, n’y a t il pas abus à utiliser l’estampille de sa notoriété pour valider et propager des idées douteuses? La gauche a conquis le quasi monopole culturel, la tentative des années 80 faite par les intellectuels de droite de reprendre une partie du terrain perdu a échoué.

Est une raison pour tout abandonner ? Pour se laisser terroriser par la bien pensance incarnée par de grandes figures? Nous ne le pensons pas. Il faut reconnaitre les mérites de grands, mais oser s’élever à leur hauteur pour les critiquer, en montrer les limites. C’est presque un devoir, le devoir d’irrespect. Nous le devons à la société et aux générations futures.

Hessel était le produit d’une époque, d’une histoire personnelle, de choix respectables mais en aucun cas il n’est un modèle ou un maitre à penser. Il lui manquait ce qui est essentiel en matière de pensée, la rigueur.

Nous retiendrons sa capacité d’indignation, son activisme et cette phrase:
« la pire des attitudes est l’indifférence » en rendant à Oscar Wilde ce qui appartient a Oscar Wilde.

 Bruno Bertez Le Jeudi 28 Février 2013  

3 réponses »

  1. Bel hommage. Et si les gens bien étaient tout simplement les gens sincères ? On a le droit de se tromper mais pas de tromper sciemment comme le font la quasi totalité de nos dirigeants actuels.

  2. A M. HESSEL, on peut opposer M. DENOIX DE ST MARC; Deux parcours au service de la France, mais ô combien différent!

  3. S.Hessel
    Je ne le connaissais pas personnellement, pourtant j’aurais aimé échanger quelques mots avec lui. J’ai donc lu son opuscule (14 pages) et regardé ce qu’il avait fait, ou du moins ce que j’ai pu trouver.Et j’y ai trouvé l’image d’un homme de bien, honnête envers lui et envers les autres, qui a réussi à traverser les épreuves de la guerre et de la déportation. Un homme incroyablement alerte de corps et d’esprit. Un fonctionnaire de l’état zélé, qui a fait honnêtement son chemin.Il en faudrait des millions comme lui, mais de là à le mettre au Panthéon ferait passer 99,99% des français pour des nuls. Voudrait on faire passer l’honnêteté et l’humanisme pour des qualités exceptionnelles et quasiment introuvables chez les français qu’on ne s’y prendrait pas autrement.Hors je veux croire que ces vertus sont couramment partagées par nos
    « cons-citoyens »!!

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