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A Chaud!!! Du Mardi 26 Mars 2013: Chypre, le danger se précise…. pour les autres Européens par Bruno Bertez

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A Chaud!!! Du Mardi 26 Mars 2013: Chypre, le danger se précise…. pour les autres Européens par Bruno Bertez 

Nous avons expliqué que l’affaire chypriote pouvait être interprétée comme une répétition, un test, un rodage. Les responsables européens ont fait, en maquette ou modèle réduit une sorte d’exercice de pompier -pyromane. Fermeture des banques, le fameux bank holiday, blocage des comptes et transferts, limitation des retraits, contrôle des mouvements d’argent, usage de la force et des polices-anti-émeutes… Chypre est une ile, elle se prêtait bien à cet exercice, lequel est planifié de puis la restructuration de la dette grecque.  

Ceci a été confirmé ce jour par le président de l’Eurogroupe Jeroen Djisselbloem.

Il a  déclaré : « Le plan de sauvetage élaboré pour Chypre représente un nouveau cadre de résolution des difficultés bancaires de la zone euro et d’autres pays pourraient devoir restructurer leur secteur bancaire » Voila ce qu’il a dit et qui a fait passer les marchés européens de +1,2% à -1,1% en quelques minutes. Le démenti est baliverne.

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Benoît Coeuré, membre du directoire de la Banque centrale européenne (BCE), a jugé que le président de l’Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem avait « eu tort » de dire, avant de revenir sur ses propos, que le sauvetage des banques à Chypre pourrait servir de modèle en Europe.

Dans un entretien au Financial Times et à une agence de presse, le président des ministres des Finances de la zone euro avait laissé entendre que la solution apportée à Chypre pourrait être appliquée à d’autres pays fragiles de la zone euro. Quelques heures plus tard, il revenait sur ses propos en affirmant que Chypre était un cas spécifique et que le plan de sauvetage ne saurait servir de modèle au règlement d’autres problèmes à l’avenir.

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   La place financière est aussi idiote que l’ami Jeroen, elle n’aurait jamais du monter sur le plan Chypriote qui est la plus belle tentative que l’on pouvait imaginer pour relancer le tail risk en Europe. Hélas les journaux sont nuls et  les commentateurs boursiers professionnels le sont encore plus: Il faut des bévues énormes pour leur faire comprendre le sens d’une décision Européenne. 

Nous avons expliqué ce week- end que l’Europe changeait de doctrine, elle essayait de limiter les bail out par les contribuables, en contrepartie elle cherchait le bail-in. 

Qu’est ce que le bail-in?

C’est le fait de faire payer le sauvetage des banques par tous ceux qui contribuent à son passif. En clair : les actionnaires, les obligataires, les déposants non garantis. 

Ceci peut être fait , on vient de la voir avec la supercherie vicieuse Chypriote sans vote démocratique , alors que la taxe initiale, elle nécessitait un vote. On a trouvé la parade. 

Nous sommes pour le bail-in, ceux qui ont pris des risques, actionnaires, obligataires juniors et seniors doivent payer. Nous sommes formellement contre le bail in par les dépôts qu’ils soient garantis ou non . 

 Pourquoi? Parce que les comptes des banques sont faux. Les comptes des banques sont faux, archi faux, on comptabilise les dettes  souveraines comme si elles valaient le pair, comme si elles étaient sans risque : Mieux même certaines banques les revalorisent.  

Ceci empêche les déposants de choisir leur banque en toute connaissance de cause. Les pouvoirs, la Banque Centrale, le gouvernement dissimulant les risques, ils n’ont pas le droit de dire : Vous saviez !!! 

Tous les dépôts sont sacrés dès lors que les comptes des banques sont frauduleux et que les institutions  de supervision et le pouvoir politique sont complices ET couvrent. 

En 1932 la Commission Pecora a ouvert une enquête sur les responsabilités et les causes de la crise. Il faut d’ores et déjà prendre date et constituer les dossiers, il y aura des commissions Pecora à la fin de la crise, tous comme il y a eu l’épuration à la fin de la guerre. Les ministres des finances, les banquiers centraux ont du souci à se faire.

Note : le terme de « bankster » que certains s’approprient sans vergogne a été précisément construit par Ferdinand Pecora. Rendons à César ….

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« Cela fait presque deux ans que l’on sait que Chypre se trouve dans une situation intenable. Malgré cela, la mise en œuvre du plan de sauvetage a été marquée par un extraordinaire degré d’improvisation. Les premières décisions ont été si manifestement inappropriées qu’il fallut immédiatement reprendre les discussions. Au passage, la crédibilité de la zone euro, déjà mal en point après tant d’erreurs précédentes, a encore baissé, au point que la survie de l’euro devient de plus en plus menacée.

Les banques chypriotes ont subi de lourdes pertes parce qu’elles avaient beaucoup prêté à la Grèce, à son gouvernement et à ses banques. Lorsque la Grèce est entrée en crise, les banques chypriotes n’ont pas liquidé leurs avoirs, sans doute pour des raisons politiques. De ce fait, elles ont été les premiers perdants lorsqu’une partie de la dette publique grecque a été annulée il y a environ un an. Depuis ce temps-là, il fallait faire quelque chose. Rien n’a été fait parce que l’on attendait l’élection d’un nouveau président. Trois semaines après l’élection, ce fut chose faite, mais de la plus mauvaise des manières possibles.

Techniquement, il n’y a pas de grande difficulté. Depuis longtemps on a acquis une grande expérience en matière de reconstruction d’un système bancaire qui s’est effondré. Le principe est le suivant. D’abord, on évalue les pertes. Ensuite, on détermine qui va les absorber. Les premiers perdants sont les actionnaires; si le trou dépasse le capital de la banque en faillite, les actionnaires perdent tout, comme c’est le cas pour chaque entreprise. Les seconds sont ceux qui ont fait des prêts dits juniors, sans priorité explicite. Si le montant de ces prêts ne suffit pas à boucher le trou qui reste, les investisseurs perdent tout et on passe à la troisième catégorie, celle des prêts dits seniors parce qu’ils ont été identifiés comme tels au moment où ils ont été mis en place. Là encore, les investisseurs perdent tout ce qui est nécessaire pour finir de couvrir les pertes. Si cela ne suffit toujours pas, il reste les dépôts bancaires. Ils devront être ponctionnés jusqu’à ce que les pertes aient été entièrement absorbées. A ce stade, il est bon de noter qu’un dépôt bancaire est techniquement un prêt.

C’est simple et logique, mais ça ne se passe pas toujours ainsi, pour beaucoup de mauvaises raisons et pour une bonne raison. Les mauvaises raisons sont toujours les mêmes: certains des perdants potentiels (actionnaires, investisseurs seniors ou juniors) trouvent des arguments pour convaincre les autorités que c’est une mauvaise idée de les «lessiver». Ils vont évoquer des risques de contagion, de récession, de fuite des capitaux, etc., mais ils utilisent toujours leur proximité avec les autorités, et des moyens de pression inavouables, pour obtenir que l’on fasse plutôt appel aux contribuables pour couvrir au moins une partie des pertes. C’est ce qui s’est passé en 1995 lorsque le Crédit Lyonnais s’est effondré: les contribuables français ont largement sauvé la mise des investisseurs jugés trop stratégiques pour subir des pertes importantes. » Par Charles Wyplosz/Telos

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BRUNO BERTEZ Le Mardi 26Mars 2013

llustrations et mise en page by THE WOLF

EN BANDE SON:

POUR RAPPEL: Le secteur bancaire de Chypre en chiffres

Le montant total des dépôts dans les banques à Chypre s’élève, selon des statistiques de la Banque centrale et des Coopératives bancaires citées par l’Association des banques de Chypre, à 70 milliards d’euros

La Bank of Cyprus et la Laïki Bank Group – qui sera fermée dans le cadre d’un plan de sauvetage européen de Chypre -sont les deux principales banques de l’île. Le secteur financier représente une part essentielle de l’activité économique du pays.

Le montant total des dépôts dans les banques à Chypre s’élève, selon des statistiques de la Banque centrale et des Coopératives bancaires citées par l’Association des banques de Chypre, à 70 milliards d’euros (85,6 milliards de francs), dont 15 milliards dans les très nombreuses agences coopératives qui émaillent tout le territoire. Les avoirs russes sur l’île sont estimés par l’agence Moody’s à 24 milliards d’euros, soit plus du tiers des dépôts.

Le secteur bancaire de Chypre emploie plus de 20 000 personnes, dont près de la moitié à Chypre, les autres travaillant dans les filiales à l’étranger, notamment en Russie, de la Bank of Cyprus et de la Laïki.

Le secteur bancaire de l’île et les services financiers qui y sont liés représentent environ 45% du produit intérieur brut (PIB) de Chypre (17,5 milliards d’euros) et le secteur bancaire seul environ 30%, d’après un haut responsable de la Bank of Cyprus.

Selon des données publiées en septembre par le Fonds monétaire international (FMI), Chypre abritait en 2011 la plus grande concentration de banques commerciales au monde.

Quelques chiffres

Voici quelques chiffres pour les trois principales banques, selon le rapport 2011-2012 de l’Association des banques de Chypre.

La Bank of Cyprus compte 583 agences, dont 137 à Chypre. Elle est fortement implantée en Russie avec 199 filiales, en Grèce (188) et en Ukraine (42). L’établissement emploie 11 326 personnes, dont 3239 à Chypre. En mars 2012, il représentait 36,7% (975 millions d’euros) de la capitalisation boursière de Chypre.

La Laïki Bank Group dispose de 116 agences. Elle est présente dans dix pays, dont la Russie, l’Ukraine, la Serbie, Guernesey et la Grèce. Elle compte 2362 collaborateurs à Chypre, plus quelque 8000 à l’étranger, selon un responsable. En mars 2012, l’institut représentait 17,3% (460 millions d’euros) de la capitalisation boursière à Chypre. D’après un haut responsable, à fin décembre 2012, le montant de ses dépôts atteignait 9,2 milliards d’euros, soit 13,2% de la totalité des dépôts à Chypre.

L’Hellenic Bank possède 88 agences, dont 67 à Chypre, 20 en Grèce et une à Moscou et dispose de 1976 employés, dont 1423 à Chypre. En mars 2012, la banque représentait 3,9% (103 millions d’euros) de la capitalisation boursière de l’île. L’Eglise orthodoxe de Chypre est son actionnaire principal avec 30% des parts, d’après le site de l’établissement.

Source ATS Mars 2013

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