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Politique Friction du Lundi 6 Mai 2013: Un peu d’humour, dans la série des idiots utiles, Mélenchon un transfuge du PS…Par Bruno Bertez

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 Politique Friction du Lundi 6 Mai 2013: Un peu d’humour, dans la série des idiots utiles, Mélenchon un transfuge du PS…Par Bruno Bertez

Alain Duhamel, le remarquable éditorialiste,  était invité sur une radio française  par Marie Drucker dans le cadre d’une émission passe-plats dont son oncle lui a livré le secret.   Alain Duhamel a dit de nombreuses choses intéressantes. Il a convenu que le personnel politique français était d’une grande médiocrité, sans culture, et avec peu d’intelligence. Il lui a reconnu cependant  une grande pugnacité. Faute d’avoir des idées et des convictions, il est combattif. 

   ​Interrogé sur la question des meilleurs comédiens, à la fois dans le passé et le présent, Duhamel a cité Mitterrand comme comédien exceptionnel et Raymond Barre comme plus mauvais comédien, à vrai dire pas comédien du tout, car toujours tel qu’en lui-même. Il a reconnu les dons exceptionnels de Marchais, ajoutant que ce dernier, malgré sa comédie, jouait son propre rôle et réussissait à rester crédible car, au fond, il était honnête et perçu comme tel. 

Dans le présent, il a affirmé que Mélenchon était exceptionnel, très bon orateur et, de plus en plus, fantastique comédien. Il a ajouté qu’au lieu de garantir le succès de Mélenchon, ces dons allaient plutôt jouer contre lui. Mélenchon est un comédien qui joue le rôle de Mélenchon à merveille, pense Duhamel, mais il est de moins en moins crédible. Il va dans le mur à force d’être bon dans une pièce dont l’incohérence frôle l’absurde. 

Nous pensons la même chose, la réflexion de Duhamel nous a donc, comme on dit, interpelé. 

Nous partageons le  point de vue que Duhamel, mais pas au même niveau. 

PLUS DE BERTEZ EN SUIVANT:

Notre première remarque est que si Mélenchon joue la comédie de son propre rôle, c’est qu’il a un problème de distance avec lui-même. Jouer sa propre comédie, c’est en quelque sorte faire de l’humour, au sens premier, c’est à dire prendre ses distances avec soi-même. Il joue et,  en même temps, se regarde se donner en spectacle. Il y a une sorte de clin d’œil implicite à jouer son propre rôle, clin d’œil qui rend peut-être sympathique,  transfère de l’empathie, mais pas de la confiance. 

On essaie de ratisser plus large avec son humour et la mise en scène de son propre personnage que l’on ne ratisserait avec ses seules idées. Autrement dit, la comédie de Mélenchon lui donne une audience plus large qu’il n’aurait sur la base des idées du PC et de ses amis de la Gauche Unitaire. 

 Mélenchon, pour reprendre un langage boursier, se survend, grâce au petit nœud faussement rouge/réellement rose, qu’il se met autour du cou. Mélenchon s’habille de rouge et noir. Le rouge des communistes et le noir des anars, mais il est rose, social démo, de la même race que Hollande. Il ne faut pas oublier que Mélenchon vient du PS et que le PS, cela pollue. C’est la raison de la scission avec le NPA de Besancenot. La distance que le comédien, le cabotin Mélenchon, met avec lui-même dans sa mise en  scène, révèle sa faille, ses failles. 

Notre seconde remarque est que dimanche,  à l’occasion de la manif, Besancenot a été exceptionnel de clarté, de maitrise de son expression. Ce qui se conçoit bien s’énonce bien,  avons-nous pensé. Il a marqué la limite de la coopération avec Mélenchon. Mélenchon croit qu’il suffit de changer les hommes, Besancenot n’en démord pas, il faut changer de système. C’est le système qui est mauvais. 

Le NPA a défilé aux côtés des groupies de Mélenchon, mais c’est sans illusion, c’est juste pour tenter d’amorcer quelque chose pour le cas où les circonstances deviendraient favorables. Pour prendre date. Le NPA de Besancenot et Poutou préfère le terrain des luttes. 

 Mélenchon, lui, bidonne, il met au défi, un défi ridicule, Hollande de le nommer Premier ministre. Par ce gendre de pitrerie, il mène ses troupes à l’impasse, sinon à l’abattoir. Et le médiocre Ayrault, qui n’est pourtant pas un foudre de guerre, a beau jeu de le ramasser dans son intervention, comme par hasard, le soir même de la manif, à la télé complaisante. 

Troisième remarque, le Mélenchonisme est à la fois une impasse et un cache misère. Une impasse parce que les 10 ou 12% que rassemble Mélenchon, sont du gaspillage politique, de la neutralisation de mécontentements qui pourraient être mieux canalisés et utilisés. Un cache misère qui sert au PC à masquer son déclin et son incapacité à trouver une place sur l’échiquier politique moderne. 

Le PC  est resté orphelin de la disparition du socialisme réel. Le PC  est resté à l’écart des progrès de la pensée marxiste moderne, il a raté tous les virages théoriques et pratiques. Le poids des troupes archaïques syndicales, profondément conservatrices, bourgeoises, l’empêche de suivre la société moderne, la globalisation, de réviser sa théorie de l’exploitation et débouche sur un credo de luttes des classes qui n’a plus de contenu.  Plus de contenu théorique,  plus de contenu réel.  Le PC est incapable de saisir, d’appréhender le monde moderne faute d’être capable de réétudier Marx et Lénine, faute de discerner ce qui,  dans leurs travaux était idéologique et ce qui était scientifique. Le PC  est incapable de se refonder, et, comme tel, il n’est le socle d’aucune alliance porteuse d’avenir. 

Mélenchon, c’est le bout de chemin temporaire que les communistes font, soit en attendant de disparaître, soit en attendant de se renouveler. Et c’est pour cela que le Front de Gauche joue la comédie, la comédie de l’utilité; en réalité, il joue les idiots utiles en faveur du PS et des socio démo en fourvoyant les mécontents dans les impasses tonitruantes. Avec des balais, ces balais qui auraient du être balais balais-chiottes, mais qui n’ont pas été retenus pour cause de vulgarité. 

Quatrième remarque, le Front de Gauche n’a plus d’analyse de la crise, il a perdu ses théoriciens. Au lieu de partir du réel et de ce qui apparait et qui fait souffrir les gens, le Front de Gauche racole. Il amalgame dans une bouillie infecte la lutte contre les hommes avec le Médiapartisme,  la lutte contre les excès de la finance,  la lutte contre le capitalisme, la politique de la BCE, les cadeaux aux banques et la Sixième République. 

Il mélange les dénonciations de la ploutocratie qui suce le sang des peuples par le crédit et la dette avec le capitalisme populaire  qui ne réussit même plus à assurer le paiement de retraites. On mélange Cahuzac et les banquiers, comme si les banquiers n’étaient pas objectivement intéressés à éliminer la fraude fiscale, puisque c’est l’impôt qui sert à les rembourser. Plus on taxe, et plus les banques se frottent les mains, les banquiers sont complices des gouvernements taxateurs et non ennemis. On mélange la rémunération des banquiers et assureurs avec les 120 milliards de maigres dividendes que touchent, en brut avant frais et impôts,  les actionnaires et leurs caisses de pension. 

 Comme si ces 120 milliards misérables d’une société misérabiliste  n’étaient pas une goutte d’eau dans les coûts d’une économie qui pèse plus de 2,6 trillions de dollars, nous écrivons de tête. Si les dividendes représentaient ce que l’on appelle le coût du capital, il faudrait reconnaitre que ce dernier ne coûterait pas très cher! L’investissement devrait boomer! On mélange le rendement des actions, le  coût du capital et le coût du crédit, le financement des déficits et les sauvetages bancaires etc. etc. On élucubre que si les 120 milliards de dividendes étaient distribués aux salariés, ils permettraient de distribuer 4 millions de SMIC. Comme si les sommes étaient de même nature, comme si l’emploi n’avait pas besoin d’investissement, et comme si l’investissement n’avait pas besoin d’épargne. 

Que dire de la baudruche, une de plus, de la campagne pour la Sixième République? Qu’elle est pire que ridicule, elle témoigne d’un infantilisme politique mégalomaniaque. Qui croit que la  Cinquième  République est ébranlée par l’affaire Cahuzac, par le « présidentialisme archaïque de Hollande » ou menacée par les soi-disant dérives extrémistes de ce robinet d’eau tiède qu’est Jean-François Copé? Qui croit à la radicalisation d’une droite qui rampe la tête basse sur l’échiquier politique en essayant de se faire oublier ? Qui croit à la revendication démocratique d’un Mélenchon qui, dans tous, absolument tous les domaines, ne voit de solution que dans le renforcement des pouvoirs de l’Etat? Qui croit qu’un homme qui se réclame de Robespierre est capable d’enfanter autre chose que des cauchemars? Qui imagine que, dans une France éclatée, pulvérisée, en miettes, le lancement d’un débat sur la Constitution puisse être autre chose qu’une nouvelle occasion de divisions et d’affrontements? 

Pour une fois, une fois n’est pas coutume, nous nous rallions à la thèse de la conspiration: Mélenchon a quitté le PS  en 2008 en tout accord avec celui-ci, comme cheval de Troie, afin de prendre le contrôle de l’ultragauche et de fourvoyer le peuple naïf, victime désignée de la sociale démocratie. Le PS avait déjà réussi le coup avec les Trotskistes, enhardi, il a pris le contrôle au dernier bastion du communisme historique. Avec Marine Le Pen solidement installée  à  la tête du Front National, Mélenchon à la tête du Parti de Gauche, l’UMP docile en attendant la récompense de la soupe, la kleptocratie n’a rien à craindre, elle s’achemine vars sa victoire historique.

 

BRUNO BERTEZ Le Lundi 6 Mai 2013

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