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Politique Friction du Mardi 18 Juin 2013 : Retour sur « L’effondrement de la France » et le coq sur le tas de fumier Par Bruno Bertez

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Politique Friction du Mardi 18 Juin 2013 : Retour sur « L’effondrement de la France » et le coq sur le tas de fumier Par Bruno Bertez

La France baigne dans l’ignorance économique et en est fière. Elle est le phare du monde, elle incarne l’Universel, c’est Monsieur « je sais tout » et Monsieur « je peux tout » réunis.

Peu importe qu’elle s’affaisse depuis le début des années 1900, peu importe que sa régression accélère depuis l’Union en Europe, peu importe qu’elle soit devenue vassale des Allemands, elle a toujours raison.

   Au passage, faisons remarquer que la régression depuis l’Europe est terrible puisque l’Europe était une promesse de mieux être, une promesse de sécurité et de dignité, on allait faire la nique aux Américains. Laquelle promesse dolosive se retourne en austérité, retour en arrière, mal-vivre, insécurité. Quel mensonge, quel échec soit dit en passant, alors que les Français s’apprêtent à boire la coupe jusqu’au bout de l’amertume en abandonnant un partie de leur retraite! Déjà ils ont renoncé à assurer un futur à leurs enfants!

Nous ne sommes pas de ceux qui se réjouissent du mépris de l’étranger. Nous sommes humiliés lorsque nous recevons des leçons des Américains, des Allemands, et surtout de l’ennemi héréditaire, l’Anglais.

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La France n’est pas dans une bonne position économique et financière, c’est une évidence qu’il serait absurde de nier. Elle a accumulé les erreurs aux cours des décennies, dépensé et promis sans gagner, sans produire.

Elle a violé toutes lois du bon sens en prétendant que deux et deux font cinq et elle le paie. Elle a voulu jouer dans la cour des grands de l’économie, sur le ring mondial, tout en s’en refusant les moyens. Elle participe au monde capitaliste, le monde de l’accumulation tout en niant les lois du capital et la nécessité d’investir et d’être compétitif. Elle est ouverte aux grands vents de l’économie globale, à la concurrence internationale, et elle refuse les inconvénients de la compétition, l’obligation de productivité et de frugalité.

Bref, la France donne le spectacle récurrent de l’incohérence.

L’incohérence, c’est le propre, l’apanage du stade infantile. L’enfant refuse de choisir, il refuse de payer le prix de ses choix. Il rêve de tout réconcilier dans sa toute-puissance fictive, en fait réelle impuissance, financée par ses parents. L’enfant n’est enfant-roi que parce que ses parents sont le tiers payant de ses délires. Et c’est la même chose pour la France, cet enfant qui ne parvient pas à toucher la majorité.

La France est ballottée. Ballottée telle une escarpolette folle, au gré des faiblesses de ses gouvernants, au gré des vents mauvais venus d’ailleurs.

Sarkozy, qui ne connaissait rien à rien mais avait une volonté de toute puissance à toute épreuve, a  tenté un coup de barre à droite. L’ignorance du réel de l’économie et de la lourdeur de la société civile française a transformé sa tentative droitière en un tremplin pour la régression de gauche. Il a fait le lit du plus archaïque des tribuns de cour d’école, Hollande.

Hollande est parti de gauche première, de gauche « changement », et il atterrit –mais avait-il décollé?- dans le bourbier de la ragougnasse sociale-démo pragmatique-défaitiste. Il n’a rien fait qui remette la France sur les bons rails, il a accéléré la délitation des fondements de la société, il clive, il divise, tout en lâchant jour après jour toujours plus aux banquiers, aux ultra-riches et au capital financier. Il tond les pauvres et moyens pour préserver les très riches car ils ont en mains, croit-il, la clef de l’emploi. Naïveté suprême, les cadeaux aux riches ne servent qu’à consolider leurs positions,  pas à préparer l’avenir.

Voilà ce que cela donne quand on ne connait rien et que l’on se mêle de tout.

Pourtant, la France a des atouts, il suffit qu’elle les utilise, non pas contre son peuple, mais  contre ses rivaux et ennemis. Il suffit que le Pouvoir cesse de haïr ses citoyens et prenne conscience du fait que le danger vient d’ailleurs. Le symbole de la France, c’est cette police, au passé peu  reluisant, qui crève de peur devant les voyous, mais s’acharne sur les bourgeois inoffensifs, sur les victimes plutôt que sur les coupables.

Le vrai besoin, l’urgence, quand on est menacé de l’extérieur, c’est  de réunifier, d’unir. Ce n’est pas de livrer une partie de son peuple en otage à l’ennemi.

L’ennemi, c’est l’Américain qui refuse d’abandonner ses privilèges et qui, pour les maintenir, est prêt à sacrifier ses alliés. Non seulement, il est prêt, mais il  le fait.

L’ennemi, c’est l’Allemand qui veut garder le bénéfice du pillage de la demande des Européens, bénéficier d’un euro faible,  bénéficier d’un hinterland, d’un débouché, et refuse d’en payer le prix.

Jouir d’une demande élevée sans avoir à en supporter les coûts internes a un prix et il faut le payer Messieurs ou Mesdames les Allemands. Le coût de la production de la demande n’est pas gratuit: la demande, c’est la distribution de revenus, la baisse des profits, mais les Allemands veulent le beurre et l’argent du beurre, ils veulent la demande pour leurs entreprises et les coûts pour les entreprises des pays tiers.

Il faut abandonner la ligne Maginot de la revendication de la croissance. Elle est impossible, un point, c’est tout. Il faut oser affronter les Allemands, sur leur terrain, celui de la stabilité de leur secteur bancaire -plus mal en point que le français-; il faut oser leur dire que pour maintenir le statu quo, il faut payer.

Les Allemands  veulent dicter leur loi,  imposer leur modèle, tout en sachant qu’il est dissymétrique et que, dans le marigot de l’Europe, il n’y a place que pour un seul crocodile, eux. Comble du piège cynique dans lequel l’apprenti politicien Hollande tombe jour après jour.

La France n’a aucun atout positif, mais elle a tous les atouts négatifs, les atouts du faible. Il suffit de vouloir d’abord en prendre conscience, ensuite de les utiliser. Il faut aussi accepter ce que l’on est, un petit, un avorton qui a échoué à être grand. 

Il faut cesser d’être le paillasson des Allemands, cesser d’être le bras séculier, armé, des Américains, leur projection militaire. Il suffit de redevenir ce que la France est, un petit pays, qui a une histoire, des traditions, une capacité de nuisance, une capacité critique.  Dans un monde divisé, il faut être prêt à faire la bascule, à jouer l’appoint,  à faire ou défaire les majorités, bref à peser et à dire « non ». A côté de l’incohérence, le mal français, c’est le défaitisme. 

François Hollande comme Edouard Daladier 74 ans après…

BRUNO BERTEZ Le Mardi 18 Juin 2013

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