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Politique Friction du 19 Juin 2013 : Hollande, faire et défaire, c’est toujours travailler ! Par Bruno Bertez

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Politique Friction du 19 Juin 2013 : Hollande, faire et défaire, c’est toujours travailler ! Par Bruno Bertez

 Vous connaissez la devise du keynésianisme : faire et défaire, c’est toujours travailler. C’est aussi, signalons-le en passant, la devise des financiers. Le gouvernement de Jean-Marc Ayrault n’a eu de cesse, depuis sa venue au Pouvoir, de casser le marché immobilier, de décourager les acheteurs, de pénaliser les propriétaires, bref, de faire rendre gorge à tous ceux qui sont encore suffisamment stupides pour financer le logement en France. Car la France est un pays merveilleux, il y a une pénurie de logements, dit-on, mais le moyen choisi pour traiter le problème de la pénurie est de décourager l’offre !

 Donc, après avoir tué l’investisseur et le propriétaire immobilier, le Président Hollande est intervenu à la télévision pour dire… erreur, je me suis trompé.

    Pour fluidifier le marché du logement, Hollande promet un abattement exceptionnel sur les plus-values de cession immobilière en 2014. Par ailleurs, l’exonération fiscale totale de la plus-value interviendra au bout de 22 ans et non de 30 ans.

 Le Président était visiblement fier de lui, même pas honteux, plutôt fanfaron, lorsqu’il a annoncé « On n’aura plus besoin d’attendre 30 ans pour être exonéré d’impôt ».

 Se donnant des verges pour se faire fouetter, mais sans aucun scrupule, il a ajouté « On va ramener cela à 22 ans, ce qui était le système précédent ». A notre avis, il aurait pu se dispenser d’insister de cette façon sur la bourde de son gouvernement, car dans leur ignorance, les Français ne s’en étaient même pas aperçu.

 Mais le plus comique reste à venir.

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Vous savez que nous sommes en déflation, ou plus exactement en menace de déflation. C’est pour cela que les Banques Centrales, et singulièrement la BCE, créent de la monnaie à tour de bras, elles veulent de l’inflation, elles veulent que l’on crée du crédit, elles veulent empêcher la baisse de la valeur des patrimoines. On les comprend. Puisque dans notre système de fausse monnaie généralisée, la monnaie est une monnaie de crédit et le crédit est adossé, créé, garanti, par les patrimoines. Toutes les Banques Centrales de la planète cherchent ce que l’on appelle le wealth effect, ce que l’on appelle l’effet de richesse. On les comprend puisque pour créer du crédit, il faut créer ce que l’on appelle des garanties, c’est-à-dire des collatéraux. La crise, c’est précisément l’insuffisance de collatéraux pour garantir le crédit. Le langage des Banques Centrales se résume à cette exhortation : Faites monter les prix ! Sous-entendu : Faites monter les prix, endettez-vous et dépensez!

 La stratégie est particulièrement claire aux Etats-Unis, ce n’est un secret pour personne que là-bas, la Réserve Fédérale garde le pied sur l’accélérateur monétaire afin de faire monter les prix de l’immobilier, les prix des actions, bref, afin de gonfler artificiellement la valeur des patrimoines.

 Mais la France qui pratique exactement la même stratégie, puisque insérée dans le dispositif de la Banque Centrale Européenne, la France, elle, recherche l’inverse. Elle recherche l’appauvrissement de ses citoyens, elle recherche, non pas l’effet de richesse, mais l’effet de pauvreté. C’est ce qui ressorte clairement de cette citation extraite de l’intervention de Hollande : « Ce que je veux, c’est que les propriétaires qui veulent céder leurs biens à d’autres qui veulent les acheter, puissent le faire et que les prix baissent ».

 C’est une nouvelle théorie économique qui consiste à vouloir stimuler la demande de crédit, demande de crédit adossée aux actifs, aux patrimoines,… en encourageant la baisse du prix des patrimoines. Bernanke n’y avait pas pensé et Draghi non plus certainement.

 Comment peut-on expliquer l’incohérence entre, d’un côté, la politique de la Banque Centrale qui lutte contre la déflation, la situation des banques qui ont insuffisamment de garantie pour gager leurs crédits et, de l’autre, la volonté du Président de la République de faire baisser les prix de ce qui constitue le gage majeur, prédominant, du crédit, l’immobilier.

 Nous pouvons l’expliquer, c’est l’idéologie, la lutte des classes. Il y a toute une tendance au PS qui transpose la lutte des classes, exploitation des travailleurs par les entreprises, à la lutte des classes entre les propriétaires et les locataires de logements. Dans cet esprit et par un glissement absurde mais compréhensible, on en arrive à souhaiter l’appauvrissement des propriétaires, la baisse des gages qui servent à garantir les crédits. On sera content lorsqu’on aura réussi à déclencher en France une crise immobilière comme par exemple celle que l’on connaît aux Pays-Bas où l’effondrement du prix de l’immobilier a désolvabilisé les emprunteurs, fait exploser les crédits impayés et pourri le bilan des banques.

 Comprenez-nous bien, nous ne sommes ni pour la hausse, ni pour la baisse de l’immobilier. Nous sommes surtout pour que ces marchés s’équilibrent d’eux-mêmes sans tripatouillage, sans intervention imbécile, comme celles que nous venons de rappeler. Un marché immobilier sain trouve son équilibre grâce à une harmonie entre les loyers et les revenus des utilisateurs de logements, grâce à l’harmonie entre le coût de la construction, le coût du crédit et les ressources des acheteurs. S’il y a bien un marché qui doit être laissé à lui-même, sans tripatouillage, c’est le marché de l’immobilier. Bien organisé, fluide, efficace, il assure l’existence et la possibilité d’un logement pour tous ceux qui gagnent leur pain. Bien évidemment, il ne peut aussi assurer le logement de ceux qui ne gagnent pas leur pain, de ceux qui ne travaillent pas, de ceux qui vivent de répartition. Cela se comprend aisément, ils ne sont pas solvables. L’imbécilité qui consiste à vouloir faire baisser le prix de l’immobilier et des loyers à un niveau qui les rendent accessibles pour les gens qui ne gagnent pas leur pain, ce qui est la politique de Hollande, Ayrault et Duflot, est une politique qui détruit le marché immobilier.

BRUNO BERTEZ Le Mardi 18 Juin 2013

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