A Chaud!!!!!

Mister Market and Doctor Conjoncture du Dimanche 21 Juillet 2013 : Seul dans l’impasse, Bernanke rebaisse son pantalon! Par Bruno Bertez

Mister Market and Doctor Conjoncture du Dimanche 21 Juillet 2013 : Seul dans l’impasse, Bernanke  rebaisse son pantalon! Par Bruno Bertez 

A quelques jours d’intervalle, le patron de la Réserve Fédérale américaine a baissé deux fois son pantalon. Visiblement, il craignait que la première fois n’ait pas suffi.  Les marchés ne s’enthousiasmaient pas suffisamment après la première. 

The Charge of the Fed Brigade!

Donc, le 17 Juillet, à l’occasion de la semi annual Testimony, il est descendu encore plus bas. Sur les chaussettes. Des fois que l’on n’aurait pas bien vu ou apprécié. 

Il a minimisé le lien entre les chiffres du chômage et les décisions de la Fed. Maintenant le seuil de 6,5% n’est plus fatidique. On pourra continuer la politique non conventionnelle, après que le seuil des 6,5% aura été franchi. 

M1 Money Multiplier has also plunged along with the employment to population ratio

m1multiemppop

Il nuance les chiffres du chômage très fortement en introduisant « la labour participation ». En clair,  si la participation au marché du travail ne remonte pas, si les gens restent découragés, on en tiendra compte dans l’appréciation des chiffres de chômage. 

M2 Money Velocity is correlated with dwindling labor force participation.

m2velpart

Il nuance son appréciation du seuil de l’inflation, la Fed  pourrait continuer plus longtemps, même si  on dépasse temporairement une hausse des prix de 2,5%. 

    Qu’est-ce que tout cela veut dire? 

–      Bernanke a eu peur, il a été terrorisé par l’instabilité des marchés, la forte hausse des taux, la remontée du dollar, les craquements dans le miroir

–      Il doute un peu de la prévision de croissance et de reprise de fin d’année

–      Il est moins rassuré par la politique du Japonais  Abe, il avait pensé que les Japonais prendraient le relais de la fourniture de liquidités globales, cela ne se passe pas comme prévu

–      il prend conscience du caractère restrictif de la situation fiscale, laquelle, dit-il, pourrait « restreindre la croissance économique  au cours des prochains trimestres plus que nous ne l’attendons actuellement »

–      il prend acte de la nouvelle tendance à la baisse de l’inflation officielle, laquelle ne cesse de se modérer et fait ressortir des taux d’intérêt réels plus élevés que la Fed ne le souhaite. 

Le nouveau Maestro cherche-t-il à se rendre imprévisible, comme le pensent complaisamment certains observateurs, nous ne le pensons pas. Pour nous, il patauge, rien n’est voulu. 

PLUS DE BERTEZ EN SUIVANT:

Le 25 Mars, il a déclaré que la politique accommodante était là pour longtemps, message Dovish. 

Le 22 Mai, volte face, le Maestro laisse entrevoir une réduction plus rapide que prévu du programme d’achats de titres de la Fed. Message Hawkish. 

Le 17 Juillet, nouveau message très Dovish. 

Entre temps, nous ne comptons pas les fuites dans la presse et les petits mots lâchés ici et là, ou les interventions dans les conférences. Nous nous bornons à l’officiel. 

Comme le fait observer le spécialiste de Morgan Stanley, Bernanke entretient la confusion.  Veut-il laisser un terrain plus neutre à son successeur en Janvier?   Veut-il calmer la spéculation sur le risk-on?  Sur les émissions pourries, sur la dégradation de la qualité des émetteurs qui bénéficient du moral hazard? Sur certains segments immobiliers, chauds comme braise? 

Pour nous, Bernanke est dans l’impasse. Il quitte le navire en cours de route et veut gagner du temps. 

Ce n’est pas un hasard s’il a exprimé le souhait de quitter son poste alors que: 

-Les résultats de l’action monétaire sur l’économie réelle sont très partiels

-La hausse des prix s’essouffle, la déflation menace à nouveau

-Le bilan de la Fed est un casse tête affreux

-L’environnement international est plus que fragile,  une rechute n’étant pas exclue. 

Tepid GDP growth and rising adjusted monetary base is not a great combination.

moneyrelgdp

As a consequence, M2 Money Velocity has plunged.

m2velocbernake

Mais, le plus important dans sa décision n’est à notre avis pas là. Il nous est livré dans une phrase de sa dernière intervention, celle du 17 Juillet:  la politique fiscale fédérale n’est pas conforme à celle  qu’il souhaiterait. La Fed pédale dans le vide, faute de complémentarité étroite entre la politique monétaire et la politique fiscale. La politique fiscale va à l’encontre de la monétaire au lieu de la magnifier et d’en multiplier les effets positifs. La politique monétaire est dans un cul de sac dès lors que la politique fiscale n’accepte pas,  par les déficits et les dépenses, de la transmettre. 

C’est la conviction de Bernanke depuis Août 2010. 

A cette époque, il avait espéré et pris le risque de pousser les feux de l’action monétaire,  il s’est retrouvé lâché, seul à tirer la charrue. Il a compris maintenant, comme il l’avait déjà compris et explicité dans son fameux papier sur la paralysie japonaise de décembre 99, que si la politique fiscale ne complète pas et ne prend pas le relais de la monétaire, « la lutte pour combler le déficit de la demande est perdue ».

BRUNO BERTEZ Le Dimanche 21 Juillet 2013

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7 réponses »

  1. Holala, ça sent l’halali mes amis !

    Le capitaine Bernanke arrivera t-il au port avant que le navire ne coule ?

    C’est ce qu’il espère en forçant la machinerie et les pompes de cale qui tentent d’écoper
    tout ce liquide qui entre à flot !

    Le suce pince devient insoutenable monseigneur.

    Et si qu’il grimpait dans un canot de sauvetage avant le naufrage ?

    Son successeur pourra t-il radouber ce rafiot plein de trous ?

    Pfiouuuuuuu ! Le vertige dis …..

    Quand aux « passes âgés » ?

    CHANTER, BOIRE, LA MAISON BRULE !!!

  2. ben voui mais que faire?

    j’imprime et ça s’effondrera… plus tard

    je n’imprime plus et ça s’effondre maintenant

  3. Aux Etats-Unis, l’état fédéral est en faillite.

    Et en Europe ?

    Lundi 22 juillet 2013 : Eurostat publie les chiffres de la dette publique du premier trimestre 2013.

    La Grèce, l’Italie, le Portugal, l’Irlande, la Belgique, la France, l’Espagne, le Royaume-Uni, Chypre sont en faillite.

    La dette publique de ces Etats atteint des sommes inimaginables.

    La dette publique de ces Etats est hors de contrôle.

    Les soi-disant « plans de sauvetage » de l’Union Européenne, de la BCE et du FMI sont un échec total.

    En Europe, plus personne ne contrôle quoi que ce soit.

    La question est donc :

    « QUAND vont avoir lieu ces défauts de paiement ? »

    1- Médaille d’or : Grèce. Dette publique de 305,291 milliards d’euros, soit 160,5 % du PIB.

    2- Médaille d’argent : Italie. Dette publique de 2034,763 milliards d’euros, soit 130,3 % du PIB.

    3- Médaille de bronze : Portugal. Dette publique de 208,284 milliards d’euros, soit 127,2 % du PIB.

    4- Irlande : dette publique de 204,054 milliards d’euros, soit 125,1 % du PIB.

    5- Belgique : dette publique de 394,220 milliards d’euros, soit 104,5 % du PIB.

    6- France : dette publique de 1870,294 milliards d’euros, soit 91,9 % du PIB.

    7- Espagne : dette publique de 922,828 milliards d’euros, soit 88,2 % du PIB.

    8- Royaume-Uni : dette publique de 1385,701 milliards de livres sterling, soit 88,2 % du PIB.

    9- Chypre : dette publique de 15,342 milliards d’euros, soit 86,9 % du PIB.

    http://epp.eurostat.ec.europa.eu/cache/ITY_PUBLIC/2-22072013-AP/FR/2-22072013-AP-FR.PDF

  4. Les enseignements des faux pas de Bernanke

    Le fait que Bernanke ait émis quatre messages contradictoires en l’espace de trois mois n’est pas neutre. Un « moins » , plus un « plus » , suivis d’un « moins » et encore d’un « plus » ne font pas zéro. Les fautes et erreurs ne s’annulent pas, elles laissent un résidu. Et ce résidu est important, il va peser lourd dans les mois à venir.

    D’abord, le petit nuage est crevé. Il y a eu prise de conscience que les bonnes choses ont une fin, le bol de punch peut être retiré par ceux la même qui l’ont mis à disposition. Le profil de risque a définitivement été modifié.

    Ensuite, la dislocation intervenue pendant quelques jours va servir de précèdent et de leçon. On sait maintenant que le simple ralentissement des politiques monétaires non conventionnelles peut déstabiliser les marchés, on l’a constaté grandeur nature, comme une expérience. Cela va entrainé d’autres simulations dans les bécanes de la communauté spéculative globale.

    Enfin, on a touché du doigt l’échec des politiques suivies. En effet si, en catastrophe, on est obligé de revenir en arrière dans le processus de transition et d’exit, c’est que le malade n’est pas rétabli. Le maintien des remèdes atteste de la résilience de la maladie, tout comme la plaque qui recouvre un trou révèle ce trou aussi surement que s’il était resté découvert.

    Tout ceci , disons nous aura des conséquences. Ainsi le ministre des finances chinois, lors du dernier G20, a raillé les américains qui demandaient un plan de relance de l’économie chinoise et il leur a conseillé de bien faire attention avant de tenter de sortir de leurs QE.

    L’horizon était déjà court , il y avait un mismatch de durée sur toutes les opérations financières en cours, mais il se raccourcit encore. Personne ne peut raisonnablement anticiper au-delà de Janvier, moment du départ prévu de Bernanke.

    Le fait que le patron de la Fed soit dans l’incapacité de laisser à son successeur une situation plus neutre, et lui laisse le bébé dans un tel état de surpoids, ne va pas faciliter le choix du successeur et une fois désigné, cela va compliquer la tâche de ce dernier. C’est peut être toute la stratégie politique qui va être modifiée.

    Notre idée est que Bernanke a échoué et que ceci sera plus net encore après son départ. Ce qui modifiera le sentiment des marchés. C’est lorsqu’il est parti, que Greenspan a perdu sa couronne et que les esprits critiques se sont réveillés.

    A notre avis on reconnaitra ses mérites de 2009 et de 2010, c’est à dire le traitement de la forme aigue de la crise, mais on contestera son action au-delà, lorsqu’il a voulu prendre en charge la relance de l’économie et de l’emploi, laquelle n’est pas chose monétaire mais budgétaire et politique.

  5. Mardi 23 juillet 2013 :

    A propos des défauts de paiement des pays de la zone euro, Jean-Marc Vittori écrit :

    Réfléchir à l’effacement des dettes publiques.

    C’est intenable. En un an, la dette publique a augmenté de 450 milliards d’euros dans les pays de l’euro.

    [ … ] 

    La deuxième manière est sans nul doute plus violente, mais elle va sans doute finir par s’imposer : c’est l’effacement d’une partie de la dette. En jargon, on parle de restructuration pour ne pas effrayer l’épargnant qui détient cette dette d’une manière ou d’une autre. La Grèce y est passée l’an dernier. Le Portugal, qui aura beaucoup de mal à lever les 15 milliards d’euros prévus sur les marchés l’an prochain, risque d’y aller. Les autorités européennes acceptent peu à peu la perspective de la restructuration, comme l’ont prouvé le plan grec de l’an dernier, l’intervention chypriote cette année, ou l’imputation des pertes des banques à leurs créanciers prévue dans le projet d’union bancaire. Le FMI, lui, a lancé en avril dernier un vaste chantier sur le sujet en soulignant que les restructurations ont souvent été par le passé trop faibles et trop tardives. Les propositions abondent : processus d’arbitrage, création d’une cour internationale de restructuration des dettes, allongement automatique des maturités des obligations émises par un Etat en cas d’assistance financière fournie par le Mécanisme européen de stabilité… La sortie de la crise européenne dépendra de notre capacité collective à gérer un effacement de dettes, puis ses conséquences économiques et sociales. Il est urgent d’y réfléchir.

    http://www.lesechos.fr/opinions/edito/0202911635059-reflechir-a-l-effacement-des-dettes-publiques-588695.php

    Les pays européens qui vont faire défaut sont les suivants :

    Grèce, Italie, Portugal, Irlande, Belgique, France, Espagne, Royaume-Uni, Chypre, et plus si affinités.

  6. Avec son testimony devant le congres, je pensais que BenBK allait faire un dernier essaie pour contenir l’envolée des taux, et ils semble que qui qu’il arrive, les taux ne peuvent plus baisser, ils se tendent à nouveau aujourd’hui, le 10ans US risque de passer au-dessus de 3% sous peu, et pourrait mettre à mal certains funds
    une implosion des ETF via les taux est elle possible ?

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