A PROPOS

Zone euro : ralentissement de la croissance confirmé au 3ème trimestre (Avec commentaire Bruno Bertez)

Zone euro : ralentissement de la croissance confirmé au 3ème trimestre (Avec commentaire Bruno Bertez)

EN LIEN:   http://leblogalupus.com/2013/11/24/breves-de-trottoirs-du-samedi-23-novembre-2013-news-deurope-austerite-splendeur-et-decadence/

   

(Boursier.com) — Le ralentissement de la croissance se confirme en zone euro… Eurostat a ainsi validé sa première estimation à +0,1% au cours du troisième trimestre 2013, après +0,3% au deuxième. Sur un an, le PIB corrigé des variations saisonnières affiche un repli de 0,4%. L’UE 28 a enregistré pour sa part une expansion de +0,2% sur la période après +0,4% entre avril et juin.

Rappelons que sur la période, l’Allemagne a enregistré une expansion de +0,3% par rapport au trimestre précédent, alors que le PIB français s’est replié de -0,1% après +0,5% sur la période avril-juin. Du côté de l’Europe du Sud, l’Espagne est sortie de récession (+0,1%) alors que l’Italie limite sa contraction (-0,1% après -0,3% et -0,6% au cours des deux trimestres précédents).

+0,2% de croissance au quatrième trimestre ?

Ces données corroborent celles de l’Institut Markit Economics qui faisaient état d’un essoufflement de la reprise… D’ailleurs cette fragilité a conduit la Banque centrale européenne à abaisser son principal taux directeur à un nouveau plus bas record le 7 novembre dernier. Pour le quatrième trimestre, l’institut table sur une croissance de 0,2%. Une prévision conforme à celle de Reuters…

A PROPOS Par Bruno Bertez

Piètres prévisionnistes et médiocres menteurs

Ce qui frappe, c’est, comme toujours, l’absence de sanctions. Moscovici, Hollande ont claironné victoire, la reprise est là quand il y a eu quelques hirondelles qui volaient bien bas, ils se sont trompés … rien, ils ne baissent même pas la tête. Tous les observateurs sérieux, dont nous étions ont fait valoir que l’embellie du 2e trimestre n’était ni crédible ni durable et que le 4e trimestre se chargerait de le démontrer.

Même la BCE et Draghi pensaient que le triomphe n’était pas de mise et que la vraie tendance restait au mieux stationnaire et au pire récessionniste. Les Allemands aussi s’étaient permis d’intervenir pour doucher les rodomontades.

La prévision est difficile, personne n’en doute, mais il y avait des indicateurs fiables qui montraient que la reprise n’était pas au coin de la rue. En particulier, la création de crédit et singulièrement l’évolution du crédit privé restaient déprimées.

Euro zone money supply and private sector loan growth

Il est évident que les gens du gouvernement le savaient, ils ont des conjoncturistes, et si ils ont émis des prévisions fausses, c’est en toute connaissance de cause, ils ont menti, induit en erreur. A quelle crédibilité peut-on prétendre quand on trompe les gens aussi clairement ?

Aucun paramètre de la croissance n’évolue de façon positive. Par ailleurs si on en juge par les enquêtes d’opinion, les français sont pessimistes, ils n’ont ni confiance ni moral. Dans ces conditions les paramètres psychologiques ne peuvent que jouer en sens négatif et non en sens positif. Le psychologique fait que les affaires marchent encore plus mal qu’elles ne le devraient objectivement.

France consumer confidence Nous ne cessons d’attirer l’attention sur la folie qui consiste à balancer jour après jour de nouvelles idioties qui enfument l’avenir. Les agents économiques ont besoin de voir clair, d’avoir une idée du futur, or ce gouvernement s’acharne à brouiller.

Après le suicide de la réforme fiscale, voilà qu’Ayrault lance l’idée du prélèvement à la source des impôts. Comment peut-on montrer pareille légèreté, pareille inconscience?

Non seulement les français sont saignés par la fiscalité, mais en plus elle ne cesse d’augmenter et en plus on parle de modifier le calendrier des paiements, de l’avancer par le prélèvement  à la source.

Aucun gouvernement dans le passé n’a été assez stupide pour aller dans cette direction en raison de l’effet déflationniste du prélèvement à la source. Il faut qu’un gouvernement socialiste, plongé dans la crise, dans la récession et le désaveu généralisé lance cette idée.

Comprenne qui pourra. On se demande si ces gens lisent leur  presse et regardent leur télé. Le nombre de contribuables qui n’arrivent pas à s’acquitter de leurs versements et qui demandent des délais vient d’exploser et nos zozos, eux, parlent d’anticiper les versements!

L’effet de la ponction directe des impôts sur les revenus est redoutable, Ayrault ferait bien, pour une fois de réfléchir.

7 réponses »

  1. Piètres prévisionnistes et médiocres menteurs.

    Ce qui frappe, c’est, comme toujours, l’absence de sanctions. Moscovici, Hollande ont claironné victoire, la reprise est là quand il y a eu quelques hirondelles qui volaient bien bas, ils se sont trompés … rien, ils ne baissent même pas la tête. Tous les observateurs sérieux, dont nous étions ont fait valoir que l’embellie du 2e trimestre n’était ni crédible ni durable et que le 4e trimestre se chargerait de le démontrer.

    Même la BCE et Draghi pensaient que le triomphe n’était pas de mise et que la vraie tendance restait au mieux stationnaire et au pire récessionniste. Les Allemands aussi s’étaient permis d’intervenir pour doucher les rodomontades.

    La prévision est difficile, personne n’en doute, mais il y avait des indicateurs fiables qui montraient que la reprise n’était pas au coin de la rue. En particulier, la création de crédit et singulièrement l’évolution du crédit privé restaient déprimées.

    Il est évident que les gens du gouvernement le savaient, ils ont des conjoncturistes, et si ils ont émis des prévisions fausses, c’est en toute connaissance de cause, ils ont menti, induit en erreur. A quelle crédibilité peut-on prétendre quand on trompe les gens aussi clairement ?

    Aucun paramètre de la croissance n’évolue de façon positive. Par ailleurs si on en juge par les enquêtes d’opinion, les français sont pessimistes, ils n’ont ni confiance ni moral. Dans ces conditions les paramètres psychologiques ne peuvent que jouer en sens négatif et non en sens positif. Le psychologique fait que les affaires marchent encore plus mal qu’elles ne le devraient objectivement.

    Nous ne cessons d’attirer l’attention sur la folie qui consiste à balancer jour après jour de nouvelles idioties qui enfument l’avenir. Les agents économiques ont besoin de voir clair, d’avoir une idée du futur, or ce gouvernement s’acharne à brouiller.

    Après le suicide de la réforme fiscale, voilà qu’Ayrault lance l’idée du prélèvement à la source des impôts. Comment peut-on montrer pareille légèreté, pareille inconscience?
    Non seulement les français sont saignés par la fiscalité, mais en plus elle ne cesse d’augmenter et en plus on parle de modifier le calendrier des paiements, de l’avancer par le prélèvement à la source.

    Aucun gouvernement dans le passé n’a été assez stupide pour aller dans cette direction en raison de l’effet déflationniste du prélèvement à la source. Il faut qu’un gouvernement socialiste, plongé dans la crise, dans la récession et le désaveu généralisé lance cette idée.

    Comprenne qui pourra. On se demande si ces gens lisent leur presse et regardent leur télé. Le nombre de contribuables qui n’arrivent pas à s’acquitter de leurs versements et qui demandent des délais vient d’exploser et nos zozos, eux, parlent d’anticiper les versements!

    L’effet de la ponction directe des impôts sur les revenus est redoutable, Ayrault ferait bien, pour une fois de réfléchir.

  2. Bonjour Messieurs.

    Quelqu’un aurait-il l’explication du phénomène économique suivant ?

    Le différentiel entre les taux de la Banque de France et ceux de la Bundesbank était revenu récemment au niveau assez bas de 43 points (il était monté, je crois, à plus de 100 points au plus gros de la crise financière européenne).

    Or, ce 3 décembre, il a pris presque 8% d’un coup pour atteindre les 63 (il est à 59 au moment où j’écris). Dans l’absolu, ce n’est certes pas colossal puisque c’était sa valeur d’il y a quelques mois mais, en une seule journée, ça me semble tout de même énorme. Seule la dégradation de la note française à AA avait produit un effet de cette ampleur, qui n’avait toutefois même pas duré une journée. Cette perturbation-là semble partie pour se maintenir plus longtemps.

    A noter également que la correction boursière du 3 décembre a touché plus sévèrement la France que ses voisins, le CAC ayant perdu 2,60% tandis que Francfort et Milan ne cèdaient qu’autour d’1,90% (et le Dow un demi point).

    J’ai cherché dans l’actualité économique à quoi ce choc pouvait correspondre mais je n’ai rien trouvé qui m’ait semblé rendre compte de l’ampleur du phénomène observé (les mauvaises nouvelles « ordinaires » comme l’inquiétude sur un changement de pied de la FED ou la persistance des difficultés italiennes et espagnoles m’ont paru insuffisantes pour ça).

    On a certes appris qu’Hollande avait subi une opération de la prostate mais elle date d’avant son accession à la présidence. Ça ne m’a donc pas l’air assez « effrayant » pour provoquer tant d’émoi chez les intervenants sur les taux.

    Info peut-être un peu plus pertinente : une amende a été infligée à plusieurs grandes banques (pour manipulation de l’Euribor ou quelque chose comme ça…) dont la Société Générale. A supposer que cette dernière soit en plus mauvaise posture que ses concurrentes également punies, ça pourrait à la rigueur expliquer que la place française ait été davantage affectée par la nouvelle.

    Plus généralement, se pourrait-il que cet écart reflète une information déjà connue des « insiders » dont on tâcherait de retarder la diffusion dans le grand public ? Comme de graves difficultés d’une banque systémique, etc. ?

    Quoi qu’il en soit, je m’étonne du peu d’écho donné dans la presse économique à ce petit déboire sur les taux français, tandis qu’on nous signale tant d’autres infos, micro ou macroéconomiques, moins notables.

    Comme ce blog se propose d’expliquer les choses cachées en économie, je me demandais si cette affaire – d’importance certes assez modeste – pouvait présenter quelque intérêt pour ses auteurs ou ses lecteurs, et si les uns ou les autres avaient par hasard quelques idées à ce sujet.

    Bien cordialement.

    ( http://www.bloomberg.com/markets/rates-bonds/ )

    • @Alcide Nikopol

      Selon toute évidence compte tenu des dates et corrélations, l’origine se trouve dans le risque bancaire. La chute du marché a été conduite par les bancaires. Or il y deux choses que le smart money et surtout les anglo-saxons savent :

      -les banques françaises sont parmi les plus vulnérables, elles ne tiennent que par le laxisme comptable, la manipulation des taux des souverains périphériques comme l’Italie sur lesquels elles sont très engagées, l’abandon du mark to market etc

      -le souverain français serait obligé de soutenir ses banques en cas de problème compte tenu des chiffres. On a calculé que le souverain français devrait engager près de 250 milliards en cas crise systémique définie comme une chute de 40% des bourses.

      Il y peut être eu aussi des initiés sur l’amende imposée au secteur bancaire européen , on sait que les banques françaises sont très touchées et les chiffres sont gros.

      Le lien entre le secteur bancaire et les souverains n’est pas coupé.

      La solidarité bancaire européenne n’est pas pour demain.

      Dans la plus totale opacité, l’Asset Quality Review est en train de révéler à des initiés les faiblesses des bilans.

      Il faut aussi savoir que la France est réticente sur l’application des directives de résolution des crises bancaires prises en 2011 et 2012 et réticente à un éventuel bail-in des banques par les créanciers, ce qui signifie qu’elle reste partisane d’engager les fonds publics et le contribuable plutôt que de convertir les dépôts en capital. Ceci pèse sur la solvabilité du souverain et donc sur le spread.

      Enfin. les derniers chiffres de conjoncture indiquent que la France est retombée est récession au 3e trimestre , ce qui n’améliore pas son crédit, comme cela a été souligné lors des ratings.

      Mais le spread Bund-OAT est tellement artificiel qu’un élargissement de quelques points en fait ne signifie pas grand choses. Le spread n’est pas à son prix, donc le niveau est vulnérable.
      .

    • Complément à ma réponse

      J’ai interrogé un spécialiste sur ce marché, sa réponse est qu’il est lui aussi perplexe, même les professionnels s’interrogent. Il me fait remarquer que le spread a fait un bond en chandelle jusque 60 , mais que sur les positions long de Bund et short de OAT les opérateurs sont perdants depuis 3 semaines sauf aujourd’hui. Il pense que c’est technique plus que fondamental, ce serait un problème de « livrable ».

  3. je vais faire une petite disgrétion pour revenir sur le sulet de la responsabilité des banques centrale. A force d’y réfléchir il faud bien accepter se fait. Mais ne sont elle pas aux ordres d’une mondialisation infernale ? Donc d’actionnaires et de gérant de grande entreprises coté en bourse ?

    D’ailleurs les effets pervers de cette mondialisation ne peut pas être autre chose qu’une paupérisation des pays occidentaux qui se manifeste par une chute de la croissance en europe et aux états unis. Et surtout là ou la mains d’oeuvre n’est plus concurrente et ou le chomage lui reste croissant.

    Donc la croissance du chomage dans les pays devellopé induit une chute de leur croissance économique.
    La boucle est bouclé, et refuser cette évidence c’est faire preuve d’une méconnaissance de la machine économique ainsi que de la machine financiére.

  4. Je ne sais pas comment ça se passe dans d’autres pays, mais pour la France, en parlant à des proches, il y a clairement un nouveau phénomène en pleine expansion : le travail au noir.

    Pas tant mes proches, que quasiment tous leurs fournisseurs de service. De la femme de ménage au toiletteur de chien, du plombier au maçon, du garagiste au jardinier…

    Le tout sans un seul souci moral, sans une seule réticence et… sans hésitation.

    Durant mon dernier voyage, en Septembre dernier, j’ai vu nombre de restaurateurs « empocher » le montant de l’addition (un peu à la Charlie Chaplin dans « le dictateur »).

    Une chose est sûre : maintenant qu’ils ont gouté à cette « maximisation » de leurs euros, il ne sera pas simple de les faire « rentrer dans le rang ».

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