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Les Clefs pour Comprendre du Samedi 8 Mars 2014: A propos de la cohérence, de la névrose sociale et de la dissonance cognitive Par Bruno Bertez

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Les Clefs pour Comprendre du Samedi 8 Mars 2014: A propos de la cohérence, de la névrose sociale et de la dissonance cognitive Par Bruno Bertez

La dissonance cognitive a à voir avec la « cohérence » dont il est question ici puisque son concept est fondé sur la reconnaissance de l’écart entre, de l’inadéquation de certains comportements et la tension qui en résulte aussi bien pour le sujet individuel que le sujet social. C’est un concept très riche. Il y a un site aux Etats-Unis qui traite des choses financières à la lueur de ce concept de dissonance cognitive, il a des approches intéressantes.

La dissonance cognitive a à voir aussi avec la névrose sociale dont je parle souvent et même avec l’infantilisme du « tout -tout de suite », de « tout sans coût et sans douleur ». Bref cela a à voir avec la disjonction.

Je me borne à utiliser le terme de cohérence car je souhaite le rendre accessible et favoriser son usage. Ce texte est une invitation:

J’invite les lecteurs, par exemple à le conserver présent à l’esprit, et à l’utiliser pour interpréter, décoder les actions de Hollande. Pour essayer d’en généraliser l’usage, je prends un mot large, disons grand public.

Le meilleur exemple du moment est cette affaire du Pacte de responsabilité. Il n’est pas stupide d’imaginer de baisser les charges de welfare imposées aux entreprises. Même si c’est un peu simplet. En revanche, détruire l’effet psychologique positif que cela pourrait avoir est une incohérence.

Déjà le terme choisi est une imbécillité dissonante: être responsable, c’est assumer pleinement, seul, en tant qu’individu, ce que l’on fait, or dans le cas présent, le Pacte vise à empêcher de choisir seul, il vise à lier, à imposer un comportement.

Admettons que je souscrive et que j’accepte les baisses de charges, je suis lié par les contreparties qui y sont attachées. Je perds ma liberté de gestion. J’augmente mes effectifs. Si la conjoncture se retourne, j’ai fait un mauvais choix, une erreur et peut-être même une faute. Qu’est-ce que je vais dire? Je vais dire ce n’est pas ma faute, c’est la faute du Pacte. On est dans le contraire de la responsabilité qui, normalement, accompagne la fonction de chef d’entreprise. En fait, le Pacte est un pacte d’irresponsabilité et ceci se démontre aisément. Il permettra aux patrons du Medef de dire, c’est à cause du Pacte d’irresponsabilité que j’ai signé. Et de continuer de se faire payer des bonus scandaleux et surtout non mérités. Et de nuire, une fois de plus, à l’image du capitalisme, de l’économie de liberté.

Cela me fait penser au comportement responsable de Michelin pendant l’Occupation, la famille a refusé de souscrire le Pacte avec les Allemands, pacte qui lui aurait donné accès à certaines matières premières et substituts. En ne franchissant pas le pas, en refusant le Pacte, Michelin s’est montré responsable.

Sous un autre aspect, il faut, en pure raison, essayer d’obtenir l’effet maximum avec le sacrifice minimum, donc il faut que la baisse des charges constitue un choc psychologique positif, amplifiant, qui dépasse les montants objectivement en cause. Ceci implique que l’on n’en annule pas le bénéfice par des mesures et déclarations contraires qui transforment le tout en eau de boudin. On paie le prix, mais on n’en retire pas le bénéfice plein à cause de l’incohérence. On a vu exactement la même chose s’agissant des cadeaux faits aux restaurateurs. L’incohérence empêche de créer ce que j’appelle des dynamiques.

Ce sera la même chose avec le remaniement du gouvernement. Hollande a visiblement tourné la page, sinon le dos aux vieilles lunes qui ont présidé à son « élection ». Il cherche à se recentrer pour obtenir des résultats qui le mettront (espère-t-il) en position de briguer un second mandat. Ce recentrage vise non plus la tchatche, le discours, mais le réel. Il tente de commencer, pourrait-on dire, à gouverner au sens de se coltiner le réel.

La logique de l’action, par opposition à la logique de la parole, doit aller jusqu’au bout, il faut choisir un Premier ministre unifiant, non clivant, compétent, incontestable. Ceci n’a rien à voir avec les indices de popularité actuels des candidats au poste. Or les indiscrétions pointent dans le sens d’un choix à nouveau purement politique… Un choix qui tirerait vers le haut la cote de popularité de Hollande. Ce serait le comble de l’incohérence.

BRUNO BERTEZ Samedi 8 Mars 2014

illustrations et mise en page by THE WOLF

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