Mister Market and Doctor Conjoncture du Mardi 1er Avril 2014: L’illusion de sécurité sur les nouveaux prêts à risque Par Bruno Bertez
On ne parle plus de QE, de « Taper », tout cela est déjà du passé, on parle des conséquences et des inconvénients des politiques qui ont précédé. On ne parle plus de l’expansion de la Chine, mais de ses faillites et ses défauts. On ne parle plus des risques de hausse des taux, on parle du caractère artificiel des marchés de crédit, des retours du subprime chez les Corporates. On ne parle plus de la reprise du « housing », on se demande s’il va y avoir éclatement de la seconde bulle initiée par Bernanke. Mais tout cela n’a pas encore fait son chemin dans les médias, encore moins dans la tête des opérateurs financiers lambda.
On a oublié que la fuite en avant de 2008 a suscité de plus en plus de laxisme et de fragilité et donc qu’à ce stade, le système est redevenu sensible à toute évolution imprévue, non désirée, même marginale. On a oublié que les spreads, encore au minimum historique en ce moment, sont aussi artificiels que les cours de bourse et le niveau des taux ; ils sont eux aussi faits à la main, manufacturés. Et c’est là, la nouvelle zone de fragilité du système. Un signe qui ne trompe pas: alors que les taux d’intérêt n’ont monté que marginalement, les émissions de MBS, sont, par rapport aux records de l’été 2013, en chute de 60%. Les professionnels, eux, y font attention, tout comme à la chute du volume des repos. Le reflux est continu depuis le bruit de Taper.
On a seasonally adjusted basis, mortgage purchase applications (and real median household income) remain at 1995 levels.
But some other economic indicators like employment-to-population ratio and M2 Money Velocity are lower than pre-1995 levels.
Le marché des Leveraged Loans, du High Yield Corporate, des Junks, des émissions à faible covenants, s’est considérablement dégradé avec une poursuite irresponsable de la dégradation de la qualité des émetteurs et surtout des conditions de garantie exigées par les prêteurs. Ceux-ci empaquettent les prêts de mauvaise qualité, douteux dès le départ, avec autant d’impudence et de cynisme qu’ils le faisaient avant la crise de 2008. Les prêts à covenant-lite, prêts accordés avec peu de garanties, dépassent la moitié de l’ensemble des prêts, a fait remarquer récemment le journal Barron’s. Depuis l’alerte du printemps dernier, la débauche s’est poursuivie de plus belle, chacun semble croire que cela ne peut que continuer.
Demand for leveraged-loans is surging (as rate concerns rise)…
And where there is demand, supply rises to meet it – as the least lender-protected notes surge in issuance…
Cov-lite issuance is over 45% of all loan issuance in 2013!!!
bear in mind that the great majority of this issuance is being used for refinancing – not capex or growth-related spending
In context – that is more than double the amount of the last bubble peak!!
Nous vous rappelons qu’en 2013, c’est plus de 1 trillion de prêts High Yield et Leveraged Loans de qualité douteuse qui a été émis placé. L’argument commercial des banques, argument classique des périodes d’excès et de fin de cycle, étant que le taux de défaut est très faible, historiquement faible. Or cet argument est un argument… contrarian! C’est quand le taux de défaillance est dans les plus bas que l’on approche de la fin du cycle. L’excès de liquidité masque la situation réelle des emprunteurs et distord la situation sous-jacente dans un sens qui fait apparaître solvable ce qui en réalité ne l’est plus. Ce que l’on croyait non corrélé, statistiquement indépendant, comme lors de la crise du housing, se révèle au contraire très corrélé à un même facteur, le facteur « liquidité ».
Plus que le marché des actions, peut-être plus encore que la situation chinoise, la santé du marché de ces nouveaux subprimes nous paraît être à surveiller, sans complaisance ou illusion. Le niveau des taux est artificiellement bas, les spreads sont faits à la main et comprimés, le taux de défaut est à un plus bas historique, il est temps de s’alarmer.
L’illusion de sécurité que donne le comportement des marchés est précisément un indice de danger, voilà le message que nous voulons faire passer. Oui, il y a un « put », une assurance sur les marchés, mais rien ne dit que le prix d’exercice de ce « put » ne se trouve pas… beaucoup plus bas. Notre pari est que si les risques que nous anticipons se concrétisent, et si ce n’est pas demain, ce sera après-demain, les corrections seront tout, sauf normales!
BRUNO BERTEZ Le Mardi 1er Avril 2014
illustrations et mise en page by THE WOLF
EN BANDE SON:
SUR LE FRONT: REVUE DE PRESSE ( Source et Remerciements à Maître Confucius)
COLLAPSE UPDATE:
FRANCE:. L’impossible réduction des dépenses publiques/déficit..inquiétudes en Belgique, à Bruxelles. Fausse baisse des charges. Fin du smic?…Mario Monti approché pour être ministre de l’économie selon la Tribune?
FRANCE:…retraités anticipées…faible consommation….flambée des prix agricoles…hausse rétroactive de l’électricité aout 2012-aout 2013…maison de retraite en faillite… échec du partenariat public-privé à l’hôpital
http://www.mediapart.fr/journal/france/280314/neuilly-la-maison-de-retraite-laisse-tomber-les-vieux
FRANCE:…120 000 expulsion en 2013 pour loyers impayés…756 millions versés à tort en allocations chômage
HONGRIE:..piège des prêts en devises contractés par une partie de la population
SLOVENIE:…hausse du déficit suite à la recapitalisation des banques
ITALIE:…record du chômage
ESPAGNE:…travailler gratuitement
http://www.metiseurope.eu/espagne-la-face-cachee-des-reformes-du-travail_fr_70_art_29866.html
GRECE:..vente du patrimoine
http://www.egaliteetreconciliation.fr/Vers-la-vente-de-l-Acropole-24357.html
JAPON:…baisse de la production industrielle
http://news.yahoo.com/u-could-free-israeli-spy-deal-save-peace-164934422.html