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La répression financière est plus vaste que ce que l’on croit et l’imagination de « ces gens » est sans limite quand il s’agit de prendre votre argent ! Par Bruno Bertez

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La répression financière est plus vaste que ce que l’on croit et l’imagination de « ces gens » est sans limite quand il s’agit de prendre votre argent! Par Bruno Bertez

Nous voyons sur Boursier.com une alerte qui s’interroge: « Faut-il vraiment vider son Livret A?».

La question ne se pose même pas, bien sûr que non, absolument non. Le livret A est le dernier sanctuaire, c’est pour cela qu’il est limité. En sortir est un piège, même si il venait à ne plus rien rapporter du tout. Le livret A est sacré, on n’y touchera pas, même en cas de bail-in généralisé; et c’est pour cela que tout est fait pour que l’argent en sorte!

Il faut comprendre que nous sommes en guerre, non seulement en guerre économique et financière, mais en guerre des Pouvoirs contre les citoyens.

Les pays souverains sont surendettés, ils ne pourront jamais, absolument jamais rembourser et même honorer leurs dettes. Ce n’est pas parce que les journaux n’en parlent plus que les problèmes sont réglés, non. Les journaux n’en parlent plus parce que ceux qui contrôlent les journaux, les kleptos et les banques font en sorte que l’on n’en parle plus!

Les kleptos sont en train de se refaire une santé sur les marchés grâce aux politiques des Draghi et autres. Les kleptos ont tordu le bras de Draghi en 2012 afin qu’il lance son « coûte que coûte », c’est à dire qu’il dilue la monnaie par le gonflement du bilan de la Banque Centrale. Comme ils ont obtenu gain de cause, ils ont cessé de faire baisser les prix de emprunts souverains, c’est à dire qu’ils ont cessé de faire monter les taux auxquels les pays pouvaient augmenter leurs dettes ; bref ils ont cessé de faire la grève du financement des Etats.

Nous sommes dans la situation d’après-guerre : tous les Etats sont surendettés et il faut trouver les moyens, sans révolution ou révolte de réduire, sur la durée, la dette des Etats. Lors de la dernière guerre, on l’a fait, tenez-vous bien sur 30 ans. Il a fallu 30 ans pour ramener les ratios de dettes à des niveaux gérables ; on l’a fait grâce à l’inflation des prix des biens et de services, grâce à l’inflation monétaire, planche à billets, grâce aux taux d’intérêt négatifs, grâce à l’accroissement des ponctions fiscales ; On l’a fait aussi grâce aux jeux sur les marchés et à la technique financière.

Ici, le choix n’est pas encore fait. On fait un peu de tout en même temps ; c’est la répression financière généralisée avec un accent particulier mis sur les taux d’intérêt négatifs et l’inflation monétaire réprimée, mais potentielle très forte.

Dans la panoplie de la répression financière, les économistes énumèrent tout ce que j’ai énuméré ci-dessus, mais ils oublient l’essentiel, la technique financière, le jeu sur les bulles. Il faut comprendre que la suppression du rendement sur les placements sans risque a pour objectif de canaliser l’argent vers les placements à risque, c’est à dire vers les placements dont la vocation en période de surendettement et de répression est d’être soit détruits, soit amputés.

L’entonnoir qui dirige vers le risque n’est pas innocent, il a pour finalité de rendre bio-dégradable par le bais des marchés, gigantesques pompes à aspirer l’argent, les capitaux du public. Cela va plus loin que les bail-in dont on vous a parlé.

Le bail-in c’est quand on utilise l’argent des déposants dans les banques pour sauver les banques. il est prévu de le faire pour les dépôts au-dessus de 100 000 euros en Europe. Attention il n’est pas sûr que vos titres en dépôt dans les banques soient protégés, nous pensons que votre portefeuille bancaire lui aussi est saisissable, et peut être entraîné dans la faillite de l’établissement qui est censé le garder en sécurité! A vérifier.

Au-delà des bail-in, d’autres prédations sont sinon probables, du moins possibles, c’est notre scénario préféré. Nous pensons que l’on pratique les taux zéro pour :

Tout cela n’est que temporaire car cela ne constitue pas des solutions, mais des moyens de repousser les échéances.

Pour que ce soient des solutions il faudrait que les pays souverains connaissent une accélération de leur croissance à des niveaux inimaginables, comme par exemple 6à 7% pour l’Italie! Alors que ce pays n’a pas de croissance depuis 10 ans. Donc nous sommes dans des situations d’attente, on prépare les solutions que l’on mettra en œuvre quand la situation du système bancaire le permettra.

Et les systèmes bancaires importants, ce sont ceux des pays qui détiennent les créances sur les pays très très endettés. Un jour ou l’autre, un de ces jours, quand par exemple les banques allemandes seront en mesure de le faire on envisagera de restructurer les dettes des pays du sud, de faire des « haircuts », des rééchelonnements, des conversions, des moratoires. Et bien sûr, il faudra que tout le monde participe, soit mis à contribution. Sous quelle forme? On verra, mais le fameux risque se concrétisera, c’est sûr.

Admettez que l’on monte les taux, ou que d’eux-mêmes en fonction de circonstances non maîtrisées, les taux montent, la valeur de tous les assets cotés sur les marchés s’ajustera aux nouveaux taux, ils chuteront. Cela correspondra à un gigantaesque transfert de richesse à votre détriment, au détriment de ceux qui ne sont pas, comme on dit, hedgés. Les banques, elles, sont hedgées. Votre épargne sera purement et simplement amputée du montant de la dépréciation constatée sur les marchés. L’obligation achetée 100, cotera 40 par exemple et on vous proposera généreusement de vous la racheter 45, selon l’opération qui a été envisagée un moment pour la Grèce. Mais à notre avis on n’aura pas le choix. On pourra aussi vous proposer la conversion contre un titre à très long terme qui sera remboursé en monnaie de singe.

La question est complexe mais retenez que les moyens pour les Etats de sortir, comme après la guerre, de leur situation de surendettement sont très nombreux et qu’ils passent par votre spoliation. Ce sont des prédateurs et vous êtes le gibier. La répression financière est plus vaste que ce que l’on croit et l’imagination de ces gens est sans limite quand il s’agit de prendre votre argent.

Le gonflement de bulles qui attire les capitaux vers le risque est un des moyens, car après il suffit de gérer l’éclatement. Les restructurations de dettes et « haircuts »en sont un autre. 

Dans tous les cas, avoir un livret A dit d’épargne populaire est un must; une poire pour la soif.

Un mot sur un sujet voisin, l’immobilier. Ne vous laissez pas intoxiquer, il faut mettre son argent à l’abri dans l’immobilier également. Il faut être sélectif, bien choisir, surtout ne pas se laisser piéger par les attrape nigauds fiscaux et les défiscalisations.

BRUNO BERTEZ Le Samedi 25 Octobre 2014

illustrations et mise en page by THE WOLF

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